Des livraisons et d'un coup de vieux
01 juin 2012
Today, home
Curieusement ce n'est pas la baise baisse d'appétence des hommes à mon égard, du moins de ceux que j'aime ou pourrais aimer qui m'a balancé le pire coup de vieux que j'aie eu à encaisser depuis longtemps. Pas non plus de n'avoir pas su faire face à un nouvel outil, une situation inédite, un truc ultra-contemporain auquel les plus jeunes sont cent fois plus adaptés.
Non, juste quelque chose de tout simple, tout bête, élémentaire, un petit détail de rien, un simple accroc sur une livraison de petit matériel informatique. Commandé la semaine passé pour calmer une panne et annoncé pour le 24 mai.
Au 31, toujours rien.
Je consulte le lien "suivi de votre commande" dans un coin duquel je constate qu'on me conseille ... de téléphoner à mon fournisseur. J'eusse préférer envoyer un mail, mais l'option n'est pas proposée.
J'appelle.
Au bout d'un certain nombre de 1 de 3, de dièses et de touche étoile je parviens à entrer en communication avec un être humain, qui me demande mon numéro de commande, jusque-là ce sont des choses de la modernité auxquelles je suis ammarinée. Non sans mérite puisque j'ai connu une ère où lorsque qu'on appelait une entreprise on tombait sur une standardiste de la planète terre qui nous passait la personne requise. Nous n'avions pas besoin de diéser.
J'ai cette chance de tomber sur quelqu'un qui connaît son travail et identifie immédiatement la cause possible du problème :
- Vous habitez en immeuble ? Il y a un code d'entrée ?
J'avoue que oui et oui.
Elle m'explique alors que le transporteur n'ayant pas connaissance du code n'aura pas pu entrer et que mon colis patientait sagement dans ses entrepôts en attendant que je fournisse cette version numérique démocratisée de Sésame Ouvre-toi (1). Puis prend en note les éléments manquants et m'assure d'une prompte livraison.
Vérification faite : une zone d'adresse précisait quelque chose comme "codes et autres compléments" et il était indiqué sur le site le nom du transporteur qui n'est donc pas la poste. Je n'ai qu'à m'en prendre à moi-même de n'avoir pas fait tout ce qu'il fallait.
Il n'en demeure pas moins que le coup de vieux est triple :
- née en un temps où la distribution des courriers et paquets était considéré non comme une entreprise commerciale qui doit faire de la thune mais comme un service public, je n'avais pas réfléchi qu'il puisse y avoir délégation à de la concurrence ;
- ni que cette concurrence n'a pas les passes, les codes, les accès privilégiés.
- parce que de toutes ces précautions qui de nos jours sont prises, un équivalent moderne des douves, des ponts-levis et autres machicoulis, me restent un brin exotiques : j'ai connu trop longtemps des immeubles où l'on pouvait monter dans les étages - frissonnement du rideau d'une gardienne en option -, voire s'identifier via un interphone - existants en Italie depuis si longtemps et avec option video dès les années 70 -, pour avoir la présence d'esprit d'indiquer le code qui permet d'accéder à l'entrée où ce trouve l'interphone si personne ne me le réclame spécifiquement.
Enfin, la jeune personne que j'avais au bout du fil semblait être surprise de ma trop longue patience (1 semaine au bas mot). Or jadis une semaine pour un envoi à l'intérieur des frontières était un délai raisonnable moyen. Et je n'ai semble-t-il toujours pas fait la mise à jour du délai d'inquiétude légitime.
Je me suis rapprochée du statut de vieille dame indigne qui s'avance à grands pas.
(1) Là où c'est curieux c'est que je n'ai pas reçu de coup de fil alors qu'ils disposaient de mon téléphone. Ni trouvé de message sur mon répondeur.