Aujourd'hui, en ma banlieue
spéciale dédicace à Franck Paul qui en sait long sur ce genre de tracas, et grâce auquel j'ai sans doute eu la méfiance alertée.
Depuis un moment déjà mon fiston devait passer à la mairie se faire recenser en vue d'accomplir sa JDC (1). Sa sœur s'était débrouillée seule, comme un chef, qui avait intégré très tôt que la mère possèdait quelques défauts sortie d'usine dont celui d'avoir beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de mal à effectuer une démarche administrative quelle qu'elle soit.
Il faut dire que je suis dotée depuis la nuit des temps d'une solide malédiction qui tend à me rendre compliquée la moindre action de ce type quand toute autre personne que moi en réussit les principales sans même y penser.
Elle n'est pas sans fondement : quasiment de naissance je suis peu adaptée aux cases préconçues, même mes globules ont refusé dès l'arrivée de se conformer, mon cas est toujours compliqué, et j'ai beau faire preuve de la meilleure des bonnes volontés je dois me déplacer trois fois pour obtenir ce qu'un être humain classique réussi en une seule.
Il manque toujours un papier (2).
Sans compter que ma malédiction de la file d'attente, celle qui me joue des tours au moindre supermarché et me fait toujours arriver à la caisse où le temps se fait long, fonctionne ici à fond.
Mon fils hélas pour lui, même s'il se débrouille mieux, me ressemble en ce qu'il a pour ce genre de démarche très petit appétit.
J'ai donc, ô bonne mère, proposé de l'accompagner. Après plusieurs reports (j'ai travaillé à des jours imprévus), le jour J fut aujourd'hui.
Prudente, j'ai pris soin de vérifier sur le site ad-hoc quels documents il fallait. Bonheur : il suffit de la carte d'identité - mon garçon a la sienne en cours de validité -, du livret de famille - qui est le seul document chez nous très précieusement bien rangé -, et il est précisé qu'il n'est pas nécessaire de fournir un justificatif de domicile.
Ce dernier point me fait tiquer. C'est si rare qu'il n'en soit pas demandé. À tout hasard, je glisse dans mon sac une quittance récente de téléphone fixe, que j'avais sous la main parce qu'on s'apprête à résilier : il ne sonne plus guère que pour tenter de nous vendre des choses dont nous ne voulons pas.
Les démarches s'annoncent bien : un homme avenant et qui fait son boulot avec bonne grâce (3), par chance on n'attend pas.
Et voilà qu'il demande la carte d'identité du garçon, le livret de famille ... et un justificatif de domicile.
Il avait beau être fort sympathique, je ne tenais pas à le mettre dans de mauvaises dispositions, je ne les ai que trop souvent rencontrées face à moi, j'ai donc tendu le papier, profil bas (4).
Je ne sais donc pas pourquoi un papier est demandé en local qui est précisé inutile en national. Lâchement, je laisse à d'autres le soin d'enquêter.
Du fait de l'attitude bienveillante de celui qui nous accueillait, d'un peu d'humour qu'à un moment il a laissé transparaître, je suis persuadée qu'il ne s'agissait pas d'un abus de micro-pouvoir, et que s'il demandait ce justificatif c'est qu'il avait consigne de le faire en ces cas.
Pour autant, j'écris ce billet en espérant que si un(e) jeune citoyen(ne) passe par ici en recherchant "recensement militaire", ou "recensement national" ou "recensement citoyen", il apprendra à temps qu'il est préférable de se munir d'un justificatif de domicile en sus du livret de famille et de la pièce d'identité pour cette démarche-là.
Ça peut éviter d'avoir à revenir ou à longuement parlementer ou attendre pendant que la personne chargée du travail doive aller vérifier auprès d'un supérieur hiérarchique que finalement on peut se passer de ce papier-là.
(1) Non, ce n'est pas une cérémonie religieuse, il reste encore un peu de séparation de l'église et de l'état, dieu merci.
(2) Pas un que j'ai oublié, non : un qu'on a oublié la fois d'avant de me dire qu'il fallait.
(3) J'allais aussi demander pour la 3ème fois la liste des documents à fournir pour le renouvellement de ma carte d'identité, volée avec mon portefeuille il y a euh ... trois ans. Et comme mon cas n'est pas si simple [goto Le début de ce billet] il est allé vérifier une info afin de ne rien oublier. Serviable et souriant.
(4) d'autant qu'il me fallait ravaler un bel éclat de rire.