366 - Aujourd'hui je pourrais écrire sur ma tête
30 mars 2012
Aujourd'hui j'aurais pu écrire sur ma tête, you know what, I'm happy.
Il y a ces honneurs que l'on me fait : Isabelle Autissier que j'admire et qui viendra le 22 mai dans la librairie où je travaille dédicacer son nouveau roman, l'acceptation d'une de mes nouvelles malgré mon style échevelé et mon tempo social, un mot très très très très encourageant d'une de mes amies qui écrit mais dont je regarde la qualité du travail comme un niveau hors de ma portée, c'est dire si une appréciation positive de sa part me fait battre le cœur et oublier un temps les chagrins d'amour et d'amitié, celui qui me conseille avec une grande rapidité malgré un emploi du temps chargé. L'honneur ultime que m'ont fait les amis en me dotant d'un outil de travail qui fait des heures d'écriture un plaisir.
Il y a ces bonheurs du jour : travailler à la BNF une grande partie de la journée, lire un bon roman dont pour l'instant je ne peux parler (1), retrouver les amis au soir pour un dîner puis ensemble au théâtre se régaler (2).
Bien sûr ce n'est pas sans ombre, l'avenir est incertain - quel parent ne serait pas soucieux en ce moment ? - ainsi que nos santés ; une part d'amour me manque cruellement. Sans parler de l'argent que ma nécessité d'écrire fait manquer à la maisonnée. Il n'en demeure pas moins que venant d'où j'ai poussé, je n'aurais jamais pensé pouvoir un jour mener la vie intense (3) que j'ai. Et sans avoir jamais menti ni triché (4).
Je savoure chacune des journées qui consent à prolonger cette période de trève. Elle ne saurait éternellement durer, même si quoi qu'il advienne, j'ai réussi à échapper à la maudite vie plate qui m'était, comme à tant de femmes d'ici ou d'ailleurs, destinée.
(1) C'est pour le prix biblioblog.
(2) Belles-Sœurs de Michel Tremblay au théâtre du Rond-Point
(3) Depuis que j'ai quitté l'Usine, et même s'il y a eu des moments difficiles, une certaine forme de désespoir est le privilège de l'amour, et fors quelques obligations incontournables, je n'ai plus connu l'ennui.
(4) Je l'ai payé parfois cher, mais au bout du compte ne l'ai pas regretté. Au vu du durcissement du monde, j'espère que ça pourra durer.