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La tragedia di Superga - 4 maggio 1949 -

 

Celle-là (de nouvelle, d'histoire) je n'aurai sans doute pas le temps de l'écrire, ni de toutes façons pour le moment le niveau qu'il faut. 

Mais un jour, si j'ai assez de temps et de santé, je le ferai. 

Parce que c'est un deuil collectif qui a si fort frappé mon père, que je le porte aussi. De la même façon que certaines choses intérieures de leur guerre, celle qui concerna mes parents alors enfants ou si jeunes, sont passées en moi. Si on apprenait un jour que lorsqu'un humain a été en grand état de choc à un moment précis avant d'être parent et a ensuite donné la vie, celle-ci par je ne sais quelle variation de l'ADN ou passerelle chimique ou tout autre élément organique, peut s'en trouver modifiée en conséquence, je ne serai pas surprise et, si peu plausible que ce soit, j'y croirai. 

Mes parents parlaient peu de leurs expériences passées. On parlait peu de soi en ce temps-là. Et surtout pas aux enfants.

Pourtant j'ai hérité.

Entre autre de l'immense et inconsolable chagrin du 4 mai

 


La tragedia di Superga - 4 maggio 1949 par flo34mtp


Signe(s) précoce(s) du vieillissement ?

Dimanche, fin d'après-midi

 

De retour du Rond-Point où j'ai assisté à une plutôt réussie et très échevelée représentation de cabaret (1), je commence à me demander si je n'ai pas entamé de sérieusement vieillir et si depuis le temps que mes globules défaillants me donnent une sensation d'avoir la mort aux trousses elle n'aurait pas fait un pas de plus, subrepticement.


J'ai toujours souffert du mal de mer, du moins je le crois (2). Et peu goûté les comiques énervés - bizarrement Benigni ça va -. Ceux qui font rire de par l'intensité d'une agitation. 


Même manque d'attirance pour les films où ça bouge trop, plein de tirs, de bruits, d'explosions.


Et une incapacité à soutenir les effets stroboscopiques. Pas de chance pour ma vie nocturne, j'ai eu l'âge d'aller en boîte de nuit, pile quand les discothèques ont découvert cette technique infernale, si torturante pour moi.

Jusqu'à présent, moyennant quelques (sages) précautions, je parvenais à m'accommoder de ces faiblesses que j'avais.


Il n'empêche que ces derniers temps : 

- je ne peux plus voir un film tourné caméra à l'épaule ou pourvu d'effets de zoom ultra-rapides fréquents ; ça ne passe que s'il y a une scène de temps en temps et si la sentant venir je ferme les yeux préventivement ; je me mange un mal de mer parfois si puissant qu'il m'oblige à quitter la salle et aller m'étendre, même si le film me captivait.

- quand quelqu'un s'agite trop sur scène, je sors du théâtre vaguement nauséuse. Et en cours de route serais prête à les supplier de dire le même texte, s'il vous plaît, mais calmement.


Je me demande si ne me voilà pas confrontée au vieillissement, un premier signe avant-coureur qui serait celui d'être désormais incapable de suivre quoi que ce soit de trépidant (sauf ma vie amoureuse (si du moins elle l'était)).

 

Je serais bientôt condamnée aux spectacles lents.

 

La seule chose qui me console c'est que je me suis enfin amarinée au TGV et perds un peu de cette impression que le train va si vite que mon corps à l'arrivée ne s'est pas rejoint et qu'il poursuit sa vie aux lieux que j'ai quittés.

(Et là je vais me coucher car j'ai la tête qui tourne et l'estomac vaguement chaviré)

 

 

(1) "Le Gros, la Vache et le Mainate" de Pierre Guillois, mise en scène par Bernard Menez ; on nous demande de ne rien dévoiler, mais quand même : si vous avez du linge propre en instance de repassage, n'hésitez pas à vous en munir, ça vous fera du boulot en moins après. 

Je signale aussi aux amateurs (j'en connais) un très (3) bref strip-tease de jeune pompier.

(2) Peu d'expériences de navigation dans mes tendres années pour corroborer l'hypothèse.

(3) J'ai rajouté un "très" à la demande informulée mais ô combien justifiée du Capitaine ;-) 


La parole écrite (comment dire autrement) au principal intéressé

Gallimard versus Publie.net

C'est peu de dire que je me sens triste : j'aime des auteurs de part et d'autres et les vieux bouquins et lire (et surtout écrire) aux écrans.

Je savais que quelque chose comme ça surviendrait. J'espérais encore que précisément pas entre la vieille maison à qui je dois des joies de lectrice, et la petite structure innovante dont le capitaine a pigé, un peu trop tôt au goût des autres, où ça se passait maintenant.

 

L'addendum de ce matin (19/02/12) est particulièrement intéressant. 

Cette sensation que j'ai que nous vivons dans un monde de plus en plus restreint par le "droit". Que plein des gestes quotidiens qu'on fait sans y penser si on y regardait de près, des tas de textes juridiques dans des tas de coin nous déclareraient que c'est interdit au regard de ... (et des alinéas et des sous-sous-sous-rubriques et des références de droits). Bientôt il faudra qu'on paie pour obtenir légalement le droit de respirer. 

 


Pourquoi Pennac (Daniel) me fait penser à Hugo (Victor)

Du moins celui du Journal d'un corps à celui des Misérables.

 

Ils sont l'un comme l'autre au sommet de leur art respectif - je ne prétends pas qu'ils jouent dans la même cour ni sur les mêmes niveaux -, et très exactement parviennent à embarquer leur lectrice, fût-elle avertie et parfaitement consciente de l'exercice de séduction à son égard entrepris, à fond de cœur, là où toutes défenses abolies les larmes sont.

Leur art n'est pas sans sincérité, mais ils va là où ils veulent aller.

J'ai beau savoir que le Grand Victor avec sa petite Cosette veut émouvoir dans les chaumières, j'ai dû suivre un entraînement par une professionnelle excellente pour me rendre capable de lire à voix haute, pour les autres, sans pleurer à me rendre inaudible, le passage où Jean Valjean arrive pour sauver l'enfant.

J'ai beau avoir pigé d'entrée où l'inventeur de Benjamin Malaussène et de l'adorable Kamo voulait en venir, je suis vulnérable devant le petit homme du "Journal ..." qui, souffreteux comme son père, ancien poilu à peine survivant (1), décide de n'en pas rester là et d'attraper les muscles qu'au départ il n'a pas.

Et l'un comme l'autre écrivent pour que tous puissent piger (du moins ceux qui savent lire, de leur époque respective) mais sans non plus trop lasser les lecteurs aguerris aux perceptions affinées.

Quand on a de la sensualité, difficile de résister aux plus parfaits Don Juan.

(Ne boudons pas le plaisir)

 

(1) Je ne spoïle pas, c'est page 51 (sur 382 qui s'avalent comme de rien)


Étrange et triste anniversaire

Hic et nunc

 

Ça fait aujourd'hui six ans, que je crois bien que j'ai mouru (sic). 

Pour une jeune zombie, je m'en sors plutôt bien. Même si je n'ai pas su (pour l'instant ? (1)) regagner la pleine vie. Incarnée et entière. Peut-être le prix à payer pour avoir su rester. On peut revenir de loin, mais jamais tout à fait redevenir ce qu'on était, même pour la part souhaitable.

Cette dernière année j'ai même attrapé des biscoteaux. Et comme il paraît que peu du reste a changé, il serait donc possible que je sois un spectre callypige et musclé. Il s'en faudrait que peu que je fusse consolée. 

(1) Je ne suis après tout qu'une zombie pré-pubère. 

 

PS important et cette fois sans rire : Je ne remercierais jamais assez les amis de blogs (je ne sais comment désigner l'ensemble des personnes que j'ai rencontrées via l'internet, jamais déçue jusqu'à présent de passer en "pour de vrai" quand c'était possible, peu après) d'avoir été là pour moi pendant toutes ces années où je me sentais perdue. À présent ça va mieux : si fragile qu'il soit, j'ai un bon métier, de quoi structurer une reconstruction, à défaut de sauver les finances familiales. 

PS' : L'ironie du sort, qui est plus forte que tout, veut que #MonAssassinPréféré ait en ce moment quelques (légers) tracas, qu'elle aurait pu éviter si elle m'avait gardée à ses côtés. J'en suis doublement un peu triste ; mais à cette occasion vérifie une fois de plus qu'il ne faut pas tuer qui ne vous a rien fait (2), tôt ou tard les circonstances nous le font payer.

(2) Surtout si elle fait Bonne Mascotte à ses heures perdues ;-) 

Lire la suite "Étrange et triste anniversaire" »


Le premier manuscrit confié

C'était il y a 8 ans aujourd'hui. Exactement.

La première fois que j'éprouvais le trac. La première fois qu'on m'a chaleureusement encouragée et dit qu'on transmettait.

Et puis Les poils de Cairotes m'ont coupé l'herbe sous le pied, des tempêtes sont arrivées, mon père est mort, quelqu'un m'a presque quittée, quelqu'une s'est volatilisée, j'ai failli (en) mourir, une troisième fut en danger, n'y est plus (deux autres, en fait, mais si différemment), mes enfants ont grandi, j'ai ressuscité, payé mes dettes pour me loger, changé de métier, raté un grand amour sans que je sache comment, épuisé trois ordinateurs, renoncé à faire le ménage (ne me manque pas) et plus ou moins l'amour (me manque), dégoté par amitié une chambre géante à soi, et blogué blogué blogué, puisque ça au moins, ça ne dépendait que de moi. 

Beaucoup dormi, bien trop. J'aimerais pouvoir offrir des heures de trop-sommeil à ceux de mes amis qui souffrent d'insomnie.

Il est plus que temps que je sorte de ce long hiver, retrouve l'état de veille et revienne à l'écriture plus longue qu'en billets, papier ou pas-papier. À défaut d'autres choses, bientôt j'aurai l'outil (de travail (idéal)).


Ça mange pas de pin

Ce matin, 6h30 flash d'info sur France Cul

 

"[...] mais la Grèce a toute l'apparence d'un arbre qui cache la forêt."

L'image qui m'est venue aussitôt (1) m'a empêchée de prêter attention à l'analyse, plutôt subtile semblait-il, qui suivait.

Quand on utilise une expression idiomatique, il faut la laisser en l'état (La Grèce, en ce moment ? C'est l'arbre qui cache la forêt), sinon les mots reprennent une part de leur sens naturel et le résultat est parfois ... comment dire ... distrayant.

 

(1) D'un pays sous forme de sapin de Noël clignotant, "que j'aimeuh ta ramûûûreu". D'ailleurs il n'y a en l'occurrence pas que bois et guérets qui soient dépouillés de leurs attraits (et du reste aussi).


Cher Onze

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"J'apprécie beaucoup votre magazine. En effet je suis une passionnée de football ; mais je trouve qu'il n'y a pas assez de filles qui s'y intéressent. C'est pourquoi, chez moi, à Taverny, il n'y a pas d'équipes féminines. Heureusement, j'ai la chance d'avoir dans mon quartier un terrain sur lequel assez régulièrement, je peux aller faire du foot avec des camarades. Je ne suis pas très "calée", mais j'aime ça. Bien sûr je suis une fervente supporter des Verts ; cette année ils n'ont pas eu de chance mais l'année prochaine, j'en suis sûre, ils gagneront." 

Gilda, Taverny

Onze, numéro 6, juin 1976

(le texte initial avait été simplifié et privé de quelques nuances, reproches et revendications ; la dernière phrase est d'un optimisme qui n'est pas le mien, j'avais, je crois, écrit "j'espère qu'ils gagneront")

Réponse du journal : "De nombreuses filles nous écrivent. Tant mieux ! La preuve est faite : le football n'est pas un sport uniquement réservé aux hommes".

Hé oui, dans les années 70 on encourageait les filles à s'émanciper.