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366 - jour en trop

29 février 2012

CIMG4791Trop bien mon nouvel ordi.

Mais par ailleurs :

Trop de personnes qui sont fâchées les unes avec les autres ou ne sauraient tarder, trop de lubies maternelles, trop de coups de fil aussi (de sa part, hélas), trop d'hommes vieillissants dont la bite ne fonctionne plus vraiment, trop d'argent gagné par quelques-uns et trop pas de sous pour les autres, trop de sous dans la com. du prochain salon du livre (où sont donc les restrictions qui prétendûment justifiaient que les auteurs ne puissent plus aussi facilement entrer ?), trop d'appels à trop de banques pour tenter de soutenir des comptes défaillants, trop de retard dans la saisie de ma deuxième nouvelle sur le football, trop de mots dans ce billet mais puisqu'on est le jour de trop, ça se tient, trop d'épuisement d'ailleurs pour en dénombrer les mots, trop d'écart d'âge entre cet homme et sa compagne (mode vieux barbon de Molière reloaded ?), trop de détresses qu'on ne sait soulager, trop peur qu'Édith Bouvier au lieu d'être évacuée ne se soit fait enlever (1)

trop de pas assez de temps pour savourer les #Bergounotes 

et pas assez d'amour.


À quoi sert-il donc de n'être pas en mars ? Jour en trop, jour de "trop", trop de "trop"

 

(1) "on est désormais sans nouvelles", formulation qui depuis le 7 janvier 2005 me donne le vertige nauséeux ; c'est de l'ordre de ça.

PS : Et sans doute pas assez de spectateurs pour "Oslo, 31 août" de Joachim Trier. Vous loupez quelque chose de n'y aller pas et vous (mesdames) avez le droit d'y aller pour une mauvaise raison, vous ne regretterez pas.

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366 - Froid

J'ai froid ce soir. Je suis pourtant dans un appartement où les radiateurs chauffent bravement. 

Et les températures qui en début de mois menaçaient ma santé (1), ont fait de réconfortant progrès.

Ce froid est donc de fatigue et d'épuisement.

Deux personnes que j'apprécie sont l'une avec l'autre en froid. Que faire dans ces cas-là ?

La journée décidémment a été fatigante.

Et ce soir je dors de froid. Car le froid endort, c'est la chaleur qui réveille. Il ne faut pas toujours croire les adages populaires, ni les baisers des princes charmants (2). 

 

(1) en dessous de -4°C extérieurs j'ai la sensation que mon sang partiellement intérieurement gelé, ne circule plus ou pas bien.

(2) Eux non plus ne réveillent pas.

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L'absence récurrente d'achats

tout au long d'une (déjà un peu) longue vie,

 

Curieusement la révélation m'en a été faite grâce aux pourtant frugales #Bergounotes (1). Ou précisément pour cette raison même : ses habitants ne sont guère de grands consommateurs qui pratiquent avec leurs équipements comme l'homme de la maison et moi : on les mène au bout du rouleau et n'en changeons que pour des pannes dont le coût de réparation serait supérieur à celui du rééquipement. Nos déplacements même si parfois non sans raisons affectives ne sont jamais de pur agrément. Notre fréquentation des centres commerciaux est strictement dévolue au minimum vital.

Mais voilà, parfois l'homme du carnet, son épouse et leurs grands petits se rendent à quelques ventes aux enchères dont ils rapportent de beaux objets. Rien de dispendieux, tout à voir avec son travail du fer, l'alimentation de ses créations, j'en suis persuadée. Mais simplement ils consacrent en y allant leur demi-journée à dépenser. Ils le savent par avance.

À part la braderie annuelle de La Haye du Puits et les tri- ou se-mestrielles expéditions de rééquipement d'un Stéphanot dont les habits bizarrement semblent avoir rétrécis, je n'ai jamais connu ça. 

Je ne fais jamais les soldes, trouve d'ailleurs l'expression étrange ("faire les soldes"), achetant au fil de l'année quand s'en présente la nécessité ; vis sur la ville pour beaucoup des petits meubles et vêtements ; use à la corde.

Quand j'achète quelque chose qui n'est ni alimentaire ni de nécessaire équipement, y compris un livre, c'est toujours, ça a toujours été, en réfléchissant à ce sur quoi je pourrai rogner pour amortir ce frais.

Il n'y aura eu dans ma vie que trois périodes de relatif faste : l'année de mon mariage (deux salaires de jeunes ingénieurs prometteurs, un loyer de HLM (nous n'avons pas su abuser : ça n'a pas duré), pas encore d'enfants et la réduction d'impôts mécanique due à la magie des 3 déclarations pour 1 an), l'année d'après la mort de mon père (qui avait souscrit pour chacune de ses filles une petite assurance vie, rien de riche probablement de l'ordre de 0,0000000000008 % d'un mois de salaire de footballeur, mais n'empêche 3 ou 4 mois sans les finir dans le débit, confort inouï) et le délicieux printemps de ma rupture conventionnelle de contrat (même si je fus très prudente, sachant qu'il faudrait faire durer le petit restant du pécule après remboursements immobiliers).

Fors ces trois moments et encore je ne les ai guère passés dans les magasins, j'ignore ce que c'est que de m'en aller quelque part pour acheter sans urgence particulière, pour une sorte de plaisir qu'on se promet.

De même que j'ignore, fors un peu d'Italie en 1984 et d'Écosse en 1989, ce qu'est se choisir une destination de vacances.

C'est dit sans regret, ni l'angoisse récurrente d'un loyer à payer (mais des charges, des impôts, le gaz, le chauffage et l'électricité). Quand on n'a pas de fonds il est plutôt sage de ne savoir pas dépenser. C'est dit avec la légère inquiétude de qui ne voit pas sur quoi se limiter pour faire face aux temps à venir qui s'annoncent très serrés. À part supprimer quelques restos, théâtre et cafés - l'opéra de par leur récente politique tarifaire (2) c'est déjà fait -. La limite a toujours existé.

Et puisque je ne fume pas, ni le compagnon de route, aucune économie possible en arrêtant.

Pour autant je n'ai jamais aimé autant que maintenant le travail que je fais, je veux dire celui de libraire, pour gagner ma vie.

Ni bossé davantage puisque j'y ajoute le travail personnel, non rémunérateur et rarement rémunéré, quoiqu'en bonne voie de visibilité (3).

Je suis une working poor de luxe.

Quelque chose et quelqu'un me disent qu'en ces temps troublés, mon cas manque d'unicité. 

 

(1) De qui est ce hashtag qui convient si bien ? Vient-il de toi, Janu ?

(2) Article sur le weblog de Joël Riou , bonheur des mélomanes (entre autre)

(3) Billet ultérieur si le foot m'en laisse le temps.

(billet non relu : temps d'aller ... bosser)


Comme si de rien n'était

 

Grâce @La_Mite et @bladsurb qui ont RT, voilà que je découvre de quoi est capable Esther quand on lui laisse un piano ou sorte de entre les mains. J'avais déjà eu quelques aperçus mais il s'agit à présent de dix minutes d'impro. dont je serais pour ma part incapable en répétant longuement avec application d'enchaîner deux mesures si elles étaient écrites. Et elle nous fait ça sur un mode Frédéric qui s'échauffe un peu en attendant Georges qui ne saurait tarder ; comme si de rien n'était.

Chapeau bas.

Improvisation du jour n°1 from Esther Gagné on Vimeo.

La bonne nouvelle associée c'est qu'Esther se remet à bloguer. (précisément à l'heure où je retrouve enfin l'usage d'un agrégateur, un vrai, quelle douce coordination).

Voilà donc La lanterne brisée de retour (pour l'instant un peu fragile, mais je pense que ça sera bientôt stabilisé).


Un nouveau merci

 

Ce matin

 

Un grand merci à mon kiné, par ailleurs praticien de shiatsu, et qui sachant que mes fins de mois sont difficiles m'a appelée avant de déposer un chèque que je lui avais fait - en plus qu'il me commande des livres qu'il attend patiemment quand il pourrait se les procurer d'un clic dans d'autres crêmeries -. Et qui finalement alors que la situation est, pour lui aussi, tendue attendra patiemment que je reçoive ma paie, j'espère mardi prochain.

Il n'aimerait pas être "dénoncé" publiquement, je tairai donc son nom, mais je tiens ses coordonnées à la disposition des amis qui auraient besoin de ce type de soins sans pour autant avoir grande fortune. Sans compter qu'il est efficace et compétent.

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366 - Machines

 

 

CIMG4603

Je m'entends plutôt bien avec les petites machines, celles que l'électronique nous permet. 

Peut-être qu'elles savent qu'elles sont en de bonnes mains et souhaitent me faire sans tarder profiter de toute l'étendue de leurs capacités. Tout le contraire des hommes, à y bien songer.

Parfois pourtant, j'éprouve le besoin de revenir au vieux papier, au crayon de bois, de ne plus écrire qu'à la lumière du jour. Façon de fuir toutes pannes possibles, toute surprise et tout effacement.

Des autres machines, fors celle à laver le linge, je sais désormais assez peu.

Journée passée à peaufiner les aménagements fonctionnels de mon nouvel ordi.

[photo prise le 01/02/12 : du crayon au clavier]

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366 - Moi Je (en guise de remerciement)

 

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Moi j'ai un nouvel ordi, un petit bijou, un peu trop joli, mais je suis une de ces nomades du train-train quotidien, un coup dans la cuisine, une heure plus tard dans la chambre, la connexion panouille et cette pièce est plus près de la source du Wi-Fi, le lendemain à la BNF, l'un ou l'autre week-end en Belgique ou même en Normandie, c'est ce qui convenait à ma vie telle qu'elle est.

Quand je serai grande je vivrai dans un lieu dûment pourvu d'un bureau et d'une ample machine que je délaisserai pour ce joyau léger posé dans le salon.

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Un assassin ne s'oublie jamais (même préféré)

yesterday, on my way to #LeKiné

 

À Wytejczk je pense encore, même si je n'en parle guère plus : de ma vie il a disparu. Une volatilisation qui reste mystérieuse (1), un peu comme font certains blogueurs vis-à-vis de la toile et dont on s'aperçoit un jour en venant les lire qu'il ne reste plus rien : ils ont sans prévenir cessé leur activité et aussi tout effacé. De loin en loin, par des amis communs qui sont restés présents, j'attrape quelques nouvelles.

Je sais qu'il va.

Je suis déjà en fait un chagrin plus loin. Que je tente de divertir en me concentrant sur le travail, qui dépend davantage de moi.

Au point qu'au jour anniversaire de mon assassinat je fus plus préoccupée d'édition numérique (ou pas) que de commémoration (2).

   


Lire désormais est une part de mon métier.

Je me régale en ce moment de ce gros ouvrage trop coûteux sur papier bible, écrit par un homme qui n'aime rien tant que vivre retiré, auprès de celle qu'il aime, tout entier voué à ses travaux de création, physiques ou plus cérébraux. Il retrouve aussi avec plaisir certains membres de sa famille ; par ailleurs de vieux amis.

Sa vie mondaine se limite aux circonstances professionnelles les plus inévitables.

Type d'existence dont je rêverais mais pour laquelle il me manque l'élément principal de stabilité. En attendant la rencontre providentielle ou la résignation physiquement apaisée au renoncement, le lire est un secours. Se dire que c'est possible pour quelqu'un quelque part ; que l'un d'entre nous au moins est sauvé.

   


C'est arrivé alors que je commettais l'erreur de poursuivre ma lecture dans les transports en commun (3), et que j'arrivais à la station de métro correspondant à mon kiné. Il mentionnait concernant l'une des rares soirées où il se rendait, la présence, parmi d'autres, de Wytejczk. Ils ne vivent, du moins je le croyais, pas dans les mêmes zones, j'ignorais qu'ils fréquentaient des personnes en commun, objectivement presque aucune raison d'accointance et puis voilà que soudain si.

Je suis descendue à la station prévue, pas perdu le nord à ce point. Mais à peine quelques pas et le malaise m'a saisie. La sensation physique d'avoir été séchée par un croche-pied, d'être tombée sans avoir eu le temps d'assouplir, toute raide, mains et genoux écorchés.

Le manque de sa présence, les autres manques induits, les circonstances étranges de notre dernier moment commun, la violence de l'inexplicable, ma solitude enfin, que j'avais crue rompue, plus tard, quelqu'un semblait m'aimer. Et puis finalement non. Celui-là a changé d'idée. Sans honneur.

Je me croyais tirée d'affaires, une simple mention inattendue m'a fait prendre conscience à quel point rien au fond n'était résolu. Seul mon comportement s'est normalisé. Et pour partie ma vie professionnelle. Le reste reste fantômatique et flottant.

Le kiné, compétent, a fait ce qu'il pouvait. Comme s'il recomposait des bouts de corps qui n'avaient plus entre eux d'unité. Mais depuis j'ai repris de pleurer (4), mélange des chagrins cumulés sans plus de bonheur affectif ni physique pour les faire passer.

"Retournez en prison. Ne passez pas par la case départ. Ne touchez pas 20000." Étrange carte chance piochée au sein d'un livre qui me faisait du bien. Auteur, on ignore ce qu'on peut déclencher.

 

 

(1) Même si, de même que pour Sorj Chalandon (que je remercie au passage, il fait partie de ceux qui m'ont aidée à tenir au moment du pic de désarroi et de perplexité) et son "Traitre" j'ai peu à peu recomposé le puzzle des éléments manquants. 

(2) Simone s'en souviendra.

(3) Quand un livre nous fait trop d'effet il convient d'éviter.

(4) Ce qui depuis l'été avait cessé. Je croyais avoir accepté de n'être plus éligible à l'amour des hommes, lesquels aiment ailleurs, et m'être adaptée depuis longtemps à l'absence de la grande amitié pulvérisée. Double voire triple illusion.

PS : Je suis reconnaissante envers l'auteur du livre que je lisais, lequel ne peut imaginer que la personne qu'il a croisée est un tueur en série des plus belles affections, de m'avoir permis cette révélation. Je me croyais guérie, ne l'étais qu'à moitiée, grâce à lui je le sais. Me voilà sur mes gardes à nouveau désormais.