La journée de la demande intempestive
11 janvier 2012
Ce lundi, à Paris (ou tout près)
Depuis fort longtemps j'ai compris que j'avais une tête à chemin, c'est toujours à moi qu'on demande sur un ensemble de piétons, les gens n'imaginent pas à quel point ils sont importuns - surtout ils ne savent pas qu'ils ne sont pas les seuls à demander et qu'à un moment donné, on aimerait être laissé tranquille dans ses pensées ; depuis que je suis boutiquière et que je renseigne plus souvent qu'à mon tour, je sature dans la rue dès 5 ou 6 demandes (2) -.
Mais en ce lundi, j'ai eu des variantes, comme si un brin de fantaisie était dans l'air du temps.
- On se connaît ? (un homme)
- Vous cherchez un job ? (un autre homme)
- Vous auriez 50 centimes ? (une jolie blonde, bien habillée, jeune, et qui ne donnait absolument pas l'impression d'en avoir besoin et comme j'étais interloquée et fatiguée c'était au soir et je guettais un train qui n'arrivait pas, j'ai dû répondre de travers, quelque chose genre Non, mais pourquoi ? (1) ce qui m'a valu un non moins décalé Dieu vous bénisse).
Le jour suivant a vu le retour des noms de rue.
(1) En fait dans mon idée c'était "Mais pourquoi 50 centimes ?" (tant qu'à demander aux gens individuellement autant demander 1 €, non ?)
(2) Sauf si elle est émise par un beau mec fabuleux avec un grand sourire, mais il faut bien constater que les beaux mecs fabuleux ont hélas aussi le sens de l'orientation.