Le ton changé
28 décembre 2011
à la librairie, today
Il est de ces clients dont la politesse exquise me met parfois mal à l'aise ; j'ai du mal à me mettre au diapason d'une excessive civilité dans laquelle je ne suis pas née, sans que ne s'y glisse une pointe d'ironie qui en l'occurrence serait déplacée.
Il cherche un livre, que nous avons, et un second pour lequel je dois sur l'ordinateur aller à la pêche aux informations. C'est alors qu'il est près de moi pour examiner l'écran que son téléphone sonne et qu'il prend l'appel non sans une expression immédiate d'agacement.
Je ne saurais dire pour quelle raison je suis aussitôt persuadée qu'il s'agit de sa fille. Il concède très vite à l'appelante quelques informations de localisation d'un établissement puis d'une voix sèche lui reproche Tu n'appelles que pour prendre des informations jamais pour donner des nouvelles.
La conversation ne se prolonge pas. Ce n'est pas sauvagement surprenant.
Il revient dans l'instant au titre recherché, réactive son infinie courtoisie. Le contraste me laisse sans voix.