Le chagrin du quai 9 3/4
Ce rire peu charitable qui nous saisit parfois

De quelques petits mystères des bribes de solutions

 

Tous ces jours-ci, mais je récapitule

 


Mystère du soutien-gorge qui sentait le tabac alors que je ne fume pas

C'est une quinte de toux qui m'a mise sur la piste, lors d'une de ces matinées estivale (on pourra dire qu'il y en eu, allez 5 en tout à Paris (qui a dit J'exagère ?)) où me préparant à aller au travail je tente d'écrire un peu dans ma cuisine avant l'heure fatidique et donc fenêtre ouverte puisqu'elle donne sur une cour et au delà de petites maisons d'une cité isolée, bref, du calme, du paisible et même parfois des oiseaux. Mais également des voisins. Et contrairement aux oiseaux les voisins fument parfois. Je fais partie d'une espèce en voie de disparition qui pourrait s'appeler le non-fumeur tolérant. Tant qu'il ne s'agit pas de rester plusieurs heures de rangs dans une pièce enfumée fermée, je supporte sans problème un peu de fumée. Et malgré la propagande active depuis quelques années je reste persuadée que si je tombe un jour sous le coup d'une atteinte pulmonaire elle sera selon toutes probabilités avant tout d'avoir longtemps travaillé dans des bureaux amiantés, de vivre en ville à l'air pollué, d'aller en vacances dans une Normandie nucléairement sur-équipée, et autres joyeusetés - qui sait si nos vieilles peintures écaillées ne sont pas toxiques - bien davantage que de la clope que fume à ma table un copain. Seulement voilà, ce matin-là ça piquotait de façon désagréable et mon corps a choisi de protester. Je me suis donc rendue compte qu'une de nos nouvelles voisines semblait avoir l'habitude de fumer sur son balcon avant d'aller travailler et que si le vent portait, je m'en prenais et, donc mes vêtements, plein les pirettes de la respiration. C'est donc ce qui avait dû se produire mais sans que j'en sois consciente et sans me faire tousser au matin du soir où mon soutif puait la fumaille. Cela dit pourquoi cette seule pièce d'habillement ? Le coton serait-il davantage réceptif que le coton + quelque chose du chemisier que je portais ce jour-là ?

 

Mystère des camions blancs

Ces jours-ci comme si d'un commun accord avec lui-même le dieu des petits mystères avait décidé d'abandonner le suspens, j'ai croisé à la fois un tournage, matériel visiblement stocké dans ces véhicules si banalisés qu'ils en deviennent peu discrets ; et un déménagement, mêmes camions non taggés et non dédiés à une entreprise en particulier. 

Reste que ça me surprend.

 

Mystère des chaussettes orphelines

Depuis jolie lurette je me dispensais de laver housse de couette et chaussettes en même temps : j'avais remarqué la sérieuse propension des premières à avaler les secondes, et de façon sélective, jamais une paire complète mais toujours sournoisement une de chaque paire disponible dans le tambour de la machine à laver.

Voilà que grâce à une robe de ma fille aux poches larges et élégantes (oui parce que d'abord on peut être larges et élégantes en même temps, y compris si l'on est une poche), j'ai compris qu'en fait toute pièce vestimentaire dûment équipée de plis fermés pouvait servir de piège à chaussettes. Et pendant tout le temps (chez nous fort long) où il attendra son tour de repassage puis qu'on ait à nouveau envie de le porter à nouveau, l'autre chaussette (bien sûr, une seule toujours est capturée et l'autre laissée en liberté) reste orpheline.

Enfin, j'avais oublié mon don pour déteindre une lessive entière par la couleur d'un vêtement qui n'y sera pas, c'est probablement mon double quantique qui me joue des tours. Il se trouve donc que des chaussettes ne retrouvent jamais leur partenaire car celle-ci contre toute attente aura changé de couleur pendant que ça sœurette aura eu la présence d'esprit (mais pour une chaussette d'esprit peut-on parler ?) d'attendre une lessive suivante et moins risquée. Je peux donc me retrouver en possession d'une chaussette blanche et d'une bleue que je ne songe pas dans un premier temps à apparier, alors qu'issues d'une même paire auparavant immaculée.

 

L'air de rien ça fait trois mystères de légèrement éclaircis en moins d'une semaine, si ça continue je vais me prendre pour Sherlock. 

Ou au moins Miss Marple.

 

(les liens vers les billets plus tard, je suis trop fatiguée).

PS : La vie humaine n'étant pas constituée de romans policiers, on remarquera que ces explications sont partielles ou presque contestables. Il n'en demeure pas moins qu'elles constituent un progrès par rapport à l'étape précédente qui n'était faite que de perplexité.

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