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Mauvais sang

Depuis le temps qu'il me pendait au nez celui-là, réclamé entre autre par ma fille, encouragé par quelques amis, mais voilà je voulais être sérieuse et terminer d'abord quelques autres chantiers. Précisément parce que je suis quelqu'un qui ne peut pas tout faire, quelqu'un de fatigué.

Mes rencontres et retrouvailles de la semaine écoulée réelles ou virtuelle, ont achevé de me décider.

Ce n'est pas raisonnable.

Tant pis.

Voici donc le petit dernier :

Mauvais sang

 

Les blogs que je tiens sont une famille nombreuse.


PS : Ma fille tient également un blog concernant la vie quotidienne lorsqu'on est équipé d'une maladie (maladie de Crohn dans le cas du sien)

Mes crohniques

Quant à "Stéphanot", pour l'instant il préfère s'abstenir de toute pathologie. Puisse-t-il, malgré l'hérédité chargée, persister dans cette voie. Au fond ce n'est pas plus mal (pour lui) qu'il ait la flemme d'écrire.


L'esprit de ce bouton

Ce matin, de ma cuisine

Image 4

 

Je me mets à Google + comme j'étais allée sur facebook, et Myspace en son temps, c'est-à-dire avec une once de curiosité, beaucoup de méfiance, un zeste d'amusement et avant tout l'espoir de ne pas perdre de vue les copains.

Car il en est des "réseaux sociaux" comme des cafés du coin : du jour où tous les potes sont partis investir un autre lieu d'apéro, si vous restez fidèle à l'ancien vous risquez de vous y sentir seul.

Et puis, oh, allez, il y a bien un peu de ce snobisme geekisant qui consiste à toujours chercher une nouvelle Krikaniki lorsque la plèbe des internautes hésitants a investi la plage où l'on bronzait en paix.

Lorsqu'arrivent quelque part des personnes dont je sais qu'elles considèrent l'internet comme un mal nécessaire, et non comme un élargissement de la vie en ciel bleu, je n'ai plus envie de m'attarder dans les parages qu'elles viennent d'aborder. J'ai refusé "l'amitié" facebook de certains de mes proches car je sais pertinemment qu'ils seront incompréhensifs face à mes publications, que les plus jeunes sont un tantinet trop frais politiquement ou sexuellement pour certains textes, et que dégoupiller les malentendus induits me prendra trop de temps. Sans parler de mon humour noir, que je sais encombrant, politiquement incorrect et d'un cynisme débordant. Je ne tiens pas à blesser. Je tiens en revanche à ma liberté. Je préfère donc aller m'ébattre en des places peu accessibles aux frileux, aux très sages et aux sur-équipés du premier degré.

Je n'aime pas chez G + pire encore que sur FB cette impression de ne pas trop savoir qui peut voir quoi de ce qu'on met. Dans la mesure où je n'ai jamais utilisé de pseudo que mon vrai prénom et quelques compléments lorsqu'il était pris, et que par ailleurs je n'ai plus à me soucier d'un employeur indélicat qui rognerait ma liberté d'expression, l'absence d'anonymat pour l'instant ne m'embête guère. Mais je la trouve gênante dans son principe même. Je crains qu'elle n'attire des ennuis à ceux de mes amis dont les métiers sont facilement sur la sellette ou les employeurs tatillons. Par ailleurs, j'ai beau tripoter à ma guise les paramètres de confidentialité (que ce soit sur G+ ou FB), il me reste perpétuellement un doute quant à l'étanchéité des petites barrières proposées.

En attendant j'ai été sensible aux arguments du Capitaine. Préparer des lasagnes en effet n'attend pas.

Mais je reste sceptique, plus à l'aise sur FB qui me sert en pratique d'endroit où compiler rapidement les articles, les billets, les musiques ... qui m'intéressent (que donc j'ai a priori envie de partager, mais pas avec n'importe qui) et de boîte à recevoir les invitations - je trouve que sur FB la fonction "événements" est bien faite -. On verra bien dans quelques temps où seront les amis.

Trop enrhumée pour m'en aller courir, déménager ou nager (de toutes façons la piscine est fermée), je m'initie donc ce matin "au fonctionnement et à l'esprit de ce [Google +1] bouton" . Et commence par râler ferme :

La rubrique Sparks qui nous enjoint de choisir "stuff you're interested with" ne mentionne pas dans la liste immédiate quoique ce soit de littérature, et ni non plus de sciences, mais dans l'ordre pas même alphabétique : le cyclisme, la mode, le cinéma, les recettes de cuisine, le football, les sports automobiles, le jardinage, les androids (?), les bandes dessinées, et la robotique.

Euh, comment dire, je ne sais pas si je vais rester, vous avez intérêt, ô amis encerclés, à publier de belles choses si vous souhaitez que je m'attarde un peu. [mode rigolard allumé]

 

 


Genova, 10 anni dal «terremoto» (source : News - VanityTV - Vanityfair.it)


Dix ans déjà. Ils ont comptés, beaucoup, pour moi. La rencontre, brève mais qui m'a marquée, avec Heidi Gaggio Giuliani, mère de Carlo, le jeune homme assassiné, fut pour moi déterminante.
Sans même parler de politique, la pensée du courage de cette femme m'aura aidée à lutter contre mes propres défaillances. Et si j'avais pu trouver en 2005 la ressource physique de mener de front la participation active au comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun avec ma vie professionnelle d'alors, c'est pour partie grâce à son exemple. J'aimerais pouvoir l'en remercier.

Lisez le livre de Roberto Ferrucci "Ça change quoi". Si ses personnages sont de fiction, ce qui leur arrive correspond à ce qui s'est passé durant ces journées où la démocratie a été oubliée. Un coup de force est si vite arrivé.



Genova, 10 anni dal «terremoto» - News - VanityTV - Vanityfair.it.

PS : en arrivant sur le lien il faut cliquer (ou double-cliquer, selon système) afin d'accéder à la video. Elle n'est pas longue soyez rassurés.

 


Colette et Didier

Un samedi "au bord du soir" et de Paris aussi

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La féministe qui sommeille toujours en éveil en moi doublée d'une splendide Bécassine Béate, s'est dit Ça alors, ici un stade nommé d'après unE athlètE, ferait-on enfin un peu de progrès afin que les parts du gâteau de nos respects soient mieux partagées ?

Mais la photographe des dimanche et jours fériés que je suis jusqu'à la moëlle de mes os usés, n'a pas tardé à repérer qu'un second nom sur les pourtours du stade figurait

 

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On n'allait quand même pas dédier à une bonne femme un stade entier, que n'avais-je rêvé ! À l'une la piste, à l'autre le terrain.

Je me demande dès lors à qui les tribunes ont bien pu être consacrées.

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Rien n'était indiqué. David Douillet ?

[photos : non retouchées, Levallois Perret]

 

 


L'être humain ne serait donc pas si irrationnel que j'avais fini par me l'imaginer

Ces jours-ci, où ça peut


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Alors bien sûr il y a tous ceux, et sur une planète ils sont nombreux, qui sont murky (1) dans leur tête. Ils peuvent par exemple et soudain prendre un malin plaisir à exterminer leur prochain, croire qu'un dieu leur enjoint d'entamer une guerre sainte, décider d'éradiquer toutes les blondes aux yeux bleus et jambes interminables sur talons hauts perchés, ou de jouer au foot avec une bombinette nucléaire et qu'en cas de buts le stade entier se trouve contaminé. Si la partie se joue aux penalties, personne ne pourra en réchapper.

Ceux-là, d'accord, on ne comprendra jamais tout à fait de quel bois ils sont nés et c'est sans doute bon signe pour notre propre santé.

Et puis il y a des gens qu'on aime et qu'on connaît, qui sont des chics types ou des femmes remarquables, ou de bons voisins ou des parents attentifs voire des collègues avec lesquels on apprécie de bosser.

On se côtoie. On partage de longs moments. Parfois si bons. La confiance naît.

Seulement voilà, un beau jour très laid, les voilà qui nous infligent un sale coup, une traîtrise, un abandon, un déni, un rejet ou un refus brutal et inexpliqué. Bref, un truc qui nous laisse atterrés et stupéfaits quand ce n'est pas sur le carreau parce qu'ils nous auront physiquement blessés (2).

Comme un des héros du film "Flandres" qui se fait supplicier par la victime survivante alors que lors d'une exaction guerrière préalable il était le seul à n'avoir pas abusé, on se prend d'envie de hurler "Mais j'avais rien fait !". C'est souvent le cas. L'autre seul sait que la donne a changé d'un enjeu qui nous reste masqué.

Ils se gardent bien d'expliquer, bredouillent, s'ils font un effort, des trucs insuffisants, des reproches irrecevables (3). Parfois nous crient néanmoins de rester. D'autres fois disparaissent cœurs, corps et âmes et plus moyen de les repêcher alors qu'on les aime si fort qu'on serait prêts à pardonner pourvu qu'ils aillent mieux et ne s'éloignent qu'un peu.

J'ai souffert, comme tant d'entre nous, de ces confiances brisées. D'une rupture sidérante. D'un rejet sauvage après une séduction soignée. D'une trahison professionnelle digne d'un pire collabo (4). Et gamine, de pas mal d'attitudes d'adultes qui ne faisaient pas sens. Comment accepter de leur obéir, après ?

Lors d'un dernier round qui m'a laissée KO, perdue plus que par la douleur par la perplexité et tout ce que l'incompréhension remettait en cause de ma façon de percevoir le monde, que le plancher était en bas et le plafond en haut et que pour survivre il faut respirer, on m'a beaucoup dit, Ne cherche pas à tout comprendre, les humains sont ainsi faits, incohérents et imparfaits.

Je ne suis plus enfant, je le sais.

Mais incohérents au point que je constatais ? J'avais un mal fou à me faire à l'idée.

Les personnes concernées semblaient équilibrées. Je ne parvenais pas à concevoir que j'avais été leur point de folie ponctuel en exclusivité (mondiale).

D'un tel mystère de 2006 j'ai obtenu en 2009 un brin d'explication, puis en 2010 le fin mot de l'histoire. Quel soulagement ! D'un autre de 2009, avant-hier un élément de compréhension décisif et éclairant.

Tout ça ne vaut pas une interdiction que les copains du quartier et moi subissions enfants et dont j'ai eu de la cause la révélation ... près de 40 ans plus tard en revoyant l'un d'eux. Comment mais tu ne savais pas ? Ben non, personne ne m'en avait parlé, je pouvais pas deviner.

Je retiens de mes mésaventures qu'il suffit (qu'il faut) faire preuve d'une infinie patience. Les êtres humains de qualité sont généralement assez bien pourvus en rationnalité. S'ils agissent ou parlent d'une façon qui avec violence surprend, c'est que quelque chose, peut-être de trop intime, sans doute d'inavouable, soutend leurs mots ou leurs actions. Parfois aussi ils se taisent par crainte de nuire à une tierce personne et on est sacrifié sur l'autel du respect d'un autre, d'une parole donnée, d'un danger supérieur (5). D'autres fois ils taisent quelque chose par crainte de nous perdre, sans mesurer que l'incompréhension nous éloignera bien plus efficacement.

Le temps qui passe est le Holmes de nos vies.

L'énigme résolue ne nous tire pas d'affaire, ce qui était caché ou tu est rarement anodin et une peine immense, un chagrin (pour eux) peut naître de ce qu'on aura appris. Surtout s'il s'agit d'incurable et d'irréversible, chienne de vie ! Mais du mystère minant obtenir le soulagement permet de devenir disponibles pour de nouvelles rencontres et nos vies quotidiennes au lieu d'en être absents. Et le deuil douloureux, d'un amour, d'une (grande) amitié, d'une (jadis) heureuse collaboration professionnelle ... , peut se faire calmement.

 

(1) Je ne sais pas bien traduire le mot. Glauques, sombres, tordus, torturés ? Mais je trouve qu'au son il dit bien tout ça.

(2) Demandez au jeune Arthur l'effet que ça lui a fait quand Paul Marie a tiré.

(3) C'est le fameux "Tu pourrais mettre des photos de moi sur internet sans me demander mon avis", dont les amis m'ont déjà entendue parler. Il est si exemplaire.

(4) Ça frise le point Godwin, il n'en demeure pas moins qu'une de mes premières pensées lorsque j'ai repris mes esprits fut celle-ci, que pour la collaboration et les dénonciateurs de la guerre qu'avaient connue petits mes parents, j'avais enfin compris.

(5) Ainsi dans le film "De Aanslag" de Fons Rademakers inspiré du roman écrit par Harry Mulisch, une famille hollandaise se retrouve assassinée fors le plus jeune fils par l'occupant, lorsque pendant la seconde guerre mondiale un soldat allemand est tué dans leur rue. Des voisins qu'ils aimaient et estimaient ont traîné le cadavre devant chez cette famille, d'où leur condamnation sommaire. Très très très longtemps plus tard, le fils devenu adulte apprendra qu'en fait s'ils avaient fait une telle chose, c'est que dans la maison voisine des juifs étaient cachés par les habitants et que l'extermination aurait été dans leur cas certaine, alors que la famille néerlandaise paisible et peu nombreuse avait une (faible) chance de s'en tirer. Tant qu'il n'aura pas la clef de l'histoire, doutant de tous malgré de belles amours, le survivant subira des crises d'angoisses redoutables. 

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"Peuplée de lumière, et peuplée de fous "

this very morning, où que ce soit

 

 

Voyez-vous les enfants, il fut un temps pas si lointain où au lieu d'étriper son prochain avec des balles conçues pour pêter à l'intérieur des corps et y faire un maximum de dégâts, on tentait, certains tentaient, d'ouvrir un peu leur porte à qui venait d'ailleurs, on partageait comme ça pouvait et c'était pas bien grave si la peinture était écaillée.

On savait baiser, les maladies n'étaient pas si mortelles. Et s'il y avait de l'abus dans l'usage de substances psychotropes, c'était que certains cherchaient le monde plus intense (1) et non à se doper pour être plus performants.

On s'en foutait d'avoir des poils et des airs échevelées, des dents non alignées qui ne rayaient pas les planchers, des trucs de toutes les couleurs qui partaient dans tous les sens. Et dès qu'on avait trois sous c'était pour arpenter les autres continents.

Le retour de balancier aura été cruel, à croire que l'être humain moyen supporte mal de n'être pas violent et tant de liberté. La survie n'est pas une longue récré, et les forces irréductibles du pouvoir et de l'argent l'ont emporté.

Nous sommes devenus efficaces. Managérisés. Bardés d'objectifs et de projets. Tout n'a plus été qu'affaire de cash-flow et jusque dans nos lits (1bis) Merde alors il fut quand même un temps où l'amour, pour pas mal de gens, était encore gratuit, sans besoin de tout un arsenal, ni points de passage ou modes d'emploi.

Je ne prétends pas que ces temps furent parfaits, c'était rude pour beaucoup.

Et par ailleurs certains progrès techniques si l'on sait y goûter avec discernement, embellissent la vie. Je n'aimerais pas retourner aux vies d'avant les machines à laver, la pillule contraceptive et autres avancées médicales, sans oublier l'internet.

L'internet, c'est comme si ma vie d'avant était en noir et blanc. Un film muet accompagné par un pianiste fatigué. Désormais, j'ai la couleur et le son. Même si en noir et blanc on peut créer des chefs d'œuvres, et en dolby surround bariolé des navets, ça offre quand même bien plus de possibilités.

J'en tiens aussi pour l'illusion (?) que le sort global des femmes, malgré des horreurs et terreurs locales renforcées (2), s'est amélioré. Et qu'à part quelques vieux réacs attardés on (collectif) a enfin compris que l'orientation sexuelle n'était affaire ni de maladie ni de volonté.

Il serait bon avant qu'il ne soit trop tard, que revienne un brin le sens du bien commun, au lieu des haines si bien jardinées qui tôt ou tard en poussent certains au crime. Et que l'on cesse de prendre le profit et la rentabilité pour des valeurs suprêmes.

Alors cet article, découvert ce matin, certes très anecdotique, sur les lieux retrouvés qui inspirèrent une chanson si douce que nous l'avons usée, et qui m'a rappelé ces temps où nous n'étions pas aussi efficaces mais sans doute plus épanouis (3), cet article, donc, m'a fait un bien fou.

Je partage.

"Peuplée de lumière, et peuplée de fous

Elle sera la dernière à tenir debout."

 

 

(1) Il ne faut pas croire que ça rigolait, une partie du monde connaissait une des pires guerres, le Cambodge s'autodétruisait, le travail amorçait dans les sociétés occidentales une raréfaction que nous n'avons pas fini de subir, et bien d'autres choses peu réjouissantes. Les fous furieux ont toujours existé (un exemple parmi tant d'autres mais qui avait marqué ces années).

(1bis) Je n'ai pas d'avis plus éclairé qu'un autre sur le propos de ce billet de Sexactu qui concerne davantage la pratique du blog lui-même et sa frontière ténue avec la publicité, mais au passage de la discussion il se trouve qu'il énumère toute sorte d'éléments dont on se passait très bien dans nos moments sexuels d'antan. Je ne suis pas persuadée que nos orgasmes étaient moins intenses. J'ai plutôt, je peux me tromper, l'impression que les accessoires et efforts d'apparence sont venus pallier un manque de temps disponible pour les heures amoureuses et qui nous rendrait sujets d'un "plus haut plus vite" (citius, altius, fortius) obligé.

(2) Sont-elles pires qu'auparavant ou sommes-nous simplement davantage informés de leur existence ?

(3) Parce que oui, "être bien" peut être un but louable dans la vie. Et il peut même nous empêcher d'aller nuire à autrui, quand "être plus fort que lui", le plus souvent, conduit à des excès.

 

(billet non relu)


Le retour des vieilles choses (étrangement coordonné)

Ce lundi et le week-end ou la semaine qui précédait.

 

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Ce n'est amusant que parce qu'involontaire et sorte de négatif d'un de mes petits chantiers timidement entamé (1), mais voilà que ces derniers jours ont ressurgi en ma proximité des objets quotidiens utilitaires que je croyais disparus du commerce alors qu'ils continuaient à exister.

 

Ils étaient apparus je dirais dans le courant des années 70 ou peut-être avant mais le temps qu'ils redescendent jusqu'aux gens comme moi en produits d'usage courants c'était peut-être même l'orée des années 80. Très vite ils furent copiés, imités par des sous-marques vendues bien moins cher, et quand bien même on souhaitait rester fidèle à l'original, auquel on trouvait certaines qualités que les semi-clones n'avaient pas, devenus presque difficiles à trouver.

Y aurait-il eu rachats et relances (2) ? Où simplement n'étaient-ils plus en vente dans les boutiques où je passais ?


Coup sur coup j'ai donc au gré d'achats vite faits retrouvé :

- des Kleenex, de ceux qui ont laissé le nom aux mouchoirs en papiers, l'équivalent pour nos nez du frigidaire pour la cuisine. J'avais oublié qu'ils étaient si solides et plus doux que la plupart des tout-venants (3). Ça tombe que je les ai trouvés parce qu'ils étaient de la seule marque dans un petit supermarché de quartier à être proposée par lots de deux paquets au lieu des cargaisons familiales d'au moins huit sachets et qui ne sont pas l'idéal quand on est seule, pas à côté de la maison, et qu'on a simplement besoin de se moucher alors qu'on n'a plus un seul mouchoir en poche.

 

- un Ball Pentel bleu

À la mémoire (je peux me tromper), ils furent les premiers "feutres à bille" et qui détrônèrent peu ou prou l'usage des stylos-plume du moins en milieu scolaire. Je suis en effet de la génération qui a appris à écrire au stylo-plume, alors que les stylos-billes étaient d'usage courant mais méprisés pour les usages "nobles" comme le port du jean peut l'être dans un établissement financier. Au collège les profs les plus cools acceptaient qu'on utilise ces derniers, mais d'autres les réfutaient, ou par exemple toléraient qu'on prenne nos notes personnelles au bic mais exigeaient que nos devoirs sur tables soient écrits au plume. L'irruption des feutres à bille dont certains permettaient d'imiter assez joliment le glissé d'une plume, avait mis fin à ces complications protocolaires.

Comme j'avais eu un mal fou en tant que gauchère, à dompter l'usage du stylo-plume, j'y étais restée plutôt fidèle. Je n'allais pas si rapidement renoncer à un art douloureusement acquis. Mais j'aimais beaucoup, et j'aime toujours, le bleu-noir inimitable du Ball-Pentel.

 

- un Stabilo jaune, un vrai

L'usage du surligneur avait révolutionné la pratique étudiante. C'était si facile de réviser vite fait un cours dont les éléments essentiels étaient surlignés. Ou plus tard, en entreprise, sur un document imprimé généralement fastidieux, marquer l'essentiel pour n'avoir plus à s'attarder sur ce qui n'était que du liant, de l'excipient. Mais très vite les usages de bureau virent se multiplier les couleurs fantaisies, parfois si fortes qu'elles en engloutissaient le texte au lieu de le lisibilifier. Et quand bien même on parvenait à pécho le dernier jaune restant de l'économat, les sous-marques qu'économies obligent, les secrétariats commandaient, ne tenaient que quelques jours avant de dessécher.

Prise d'une bouffée d'envie organisationnelle ce lundi, après une conversation qui m'a redonné courage, c'est donc vers un Stabilo jaune, puisqu'il y en avait dans la papeterie où je me trouvais, que je me suis tournée. Il n'en restait d'ailleurs qu'un.

 

Cela dit, je ne tiens pas, mais vraiment pas, à retourner vers le Minitel (4), mon ordinateur et l'internet l'ont très avantageusement remplacé.

 

(1) que je gagne au loto, que je puisse être rentière, j'ai de quoi m'occuper sans travail extérieur, à longueur de journées. (soupir ; sachant que je ne suis pas à plaindre, déjà)

(2) Un peu comme pour les Moleskine que des petits malins ont fait revivre pour leur plus grand succès

(3) Ce billet n'est en rien sponsorisé, de toutes façons ce ne sont pas mes quelques lecteurs qui vont changer quoi que ce soit à leur consommation

(4) Même si j'ai appris récemment que certains services allaient perdurer jusqu'en 2012. Ça alors, je le croyais mort de sa belle mort depuis au moins dix ans. Mais que font donc encore avec les gens ?


Le métro dont on ne descend pas

Aujourd'hui, ligne 13

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Sans doute qu'il avait dépassé la limite de vitesse, qu'il est amoureux, distrait, ou qu'il a de la famille en Norvège, mais voilà le conducteur, ou bien la rame qui fut défaillante, a foiré l'arrêt à Miromesnil, un peu secouant, décalé par rapport aux portes pallières et puis cette annonce curieuse : "Par suite d'un problème au freinage nous ne marqueront pas l'arrêt à Miromesnil". 

J'y avais une correspondance, ce fut comme qui dirait foiré. Heureusement que j'avais pris la précaution du "quart d'heure treize", partir par rapport à mon heure prévue, un quart d'heure avant. Il a été entièrement consommé par cette descente impossible et le demi-tour laborieux qu'elle a engendré.

Je ne fus bien sûr pas la seule concernée. En cette heure de début d'après-midi, en ce creux de l'été, les passagers furent d'un calme parfait, d'une courtoisie exemplaire, une dame a même commenté, l'arrêt raté ayant été brutal, "Ce qui compte c'est qu'on s'est pas fait mal".

Au retour du soir j'ai appris que quelque chose brûlait ligne 7 vers Chaussée d'Antin, qu'une évacuation a eu lieu, que la fumée s'épaississait. Le métro-qui-ne-s'arrêtait-pas était donc un moindre mal.

Mais surprenant.

 

[photo : dans Clichy ce matin]

 


Un témoignage

Je ne suis pas compétente pour parler du fait divers qui vient de se passer en Norvège. Pas trop surprise non plus depuis le temps que les idées de haine qui ont si bien prouvé leur toxicité au siècle dernier refleurissent, que quelque chose comme ça survienne, mais étonnée que ça soit là-haut, même si un film vu récemment et la lecture de romans en prise avec la société m'avaient appris qu'il existait un danger ; et atterrée par l'ampleur du carnage.

Mon sentiment d'impuissance fait que je n'ai pas particulièrement recherché d'informations à ce sujet, je me sens triste pour les personnes concernées et inquiète sur ce que ça dit de nos sociétés. Reste qu'une perplexité quant à la capacité de destruction d'un seul homme (si c'est confirmé que celui qui arrêté revendique ces actes était vraiment seul), m'a fait consulter quelques liens.

Dont celui-là, témoignage que nous accorde une survivante, Kamzy, sur un blog qui semble habituellement consacré à des écrits moins personnels. Une phrase m'a saisie ("Jeg vil heller drukne enn å bli skutt."), mais comme je ne parle pas le norvégien, je n'étais pas certaine de l'avoir bien comprise. Pour une fois j'ai usé d'un google translate et comme le résultat est loin d'être indécent (1), et qu'elle y dit, sous le choc, qu'il faut témoigner, j'ai décidé de le partager :

The worst day of my life

Pour autant, je ne sais pas si ça peut aider. Disons que c'est tout autant pour saluer son courage et quelque chose que je ressens qui est de l'ordre de la fraternité, même si aucun de nous ne peut savoir en situation extrême comment il réagirait. Pour dire merci d'avoir écrit. Et sans haine.

 

(1) En fait des personnes en commentaire ont eu la présence d'esprit de traduire


S'en passer ou pas (swimming addict - entre autre -)

Today, right here

 

La belle saison pour la nage avait pourtant bien démarré, par un bain en mer Méditerranée lors d'un week-end à Marseille qui s'était divinement passé (le week-end, le bain, la bouffe, la b... non rien, les amis retrouvés, jusqu'au temps qu'il faisait). Contrairement à l'an passé, aucune vile tendinite n'était venue me perturber, mon corps était douloureux comme il l'est à l'ordinaire c'est à dire un peu souvent d'un peu partout mais de façon supportable.

Le printemps avait été splendide, je m'apprétais donc à vivre un bel été bien nagé.

Las, à La Rochelle, les bains des premiers jours se trouvèrent compte tenu des horaires des marées en concurrence avec Buster K., lequel l'emporta. Qu'à cela ne tienne, j'allais me rattraper les jours d'après. Sauf qu'entre temps le printems ayant porté des couleurs d'été, l'été se prit de vouloir anticiper l'automne. Il eût fallu un héroïsme particulier pour m'en aller nager. Je m'en suis abstenue.

Le week-end d'après j'étais invitée dans une maison de rêve, pourvue d'une piscine. J'ai calé un maillot dans ma valise dans l'espoir de compenser par des brassettes privées les kilomètres maritimes dont j'avais été privée.

Pas de chance, une citerne d'eau de pluie avait fait la piscine verte, et puis de toutes façons après un bref jour de beau, ce fut l'automne là-bas aussi.

J'ai la chance inouïe grâce à un club proche de chez moi, de pouvoir deux fois par semaines m'entraîner le matin. Le hic est que ce club concernant essentiellement les jeunes scolaires suit les vacances de ceux-ci. Ce qui le rend fermé en août et en juillet, lorsqu'il serait si bon de s'entraîner à la fraîche chaleureuse du début de journée. Reste la possibilité d'aller accomplir quelques longueurs le dimanche matin. Je m'attendais donc aujourd'hui même à pouvoir me consoler de trois semaines sans.

"Piscine fermée pour travaux et vidange des bassins jusqu'au 31 juillet".

Décidément, cette année ...

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