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Tarmac

ce matin, dans Clichy

 

J'étais au courant depuis la veille grâce à Satsuki et quelques autres. J'avais réentendu la nouvelle vers 6 h 30 à la radio, ce n'était donc pas une surprise.

Seulement après avoir quittée en sortant de la piscine et pour la dernière fois de l'année scolaire la camarade d'entraînement qui fait une part de chemin avec moi, quand je suis entrée chez le marchand de journaux - mercerie, lequel écoute France Inter bien fort dans sa boutique.

Ce sont donc les mots "Tarmac" et "Villacoublay" qui m'ont accueillie. Et aussitôt une bouffée de souvenirs du plus beau jour de ma vie. Ce moment où les gens devaient s'accorder sur qui allait accueillir et qui restait. Et tous, qui pendant des mois s'étaient mis entre parenthèse afin de secourir et qui brûlaient d'en être, sauf 2 ou 3 que les médias dérangeaient, et qui ne souhaitaient pas cette invasion dans un moment qu'elles préféraient confier quitte à plus tard mais à l'intimité, se faisaient des politesses, classe jusqu'à la fin. Et celle qui avait été la cheville ouvrière de tout le dispositif sommée par tous d'y aller.

C'était il y a six ans. Ma vie n'a pas été un long fleuve tranquille et tant de choses ont pour moi changé. Peut-être que cette première libération c'était moi qu'elle avait libéré. Et la liberté demande beaucoup de force et d'énergie pour être assumée.

Bonne réadaptation aux nouveaux revenus.

PS : Comme on le remarquait avec @elizaleg, le mot tarmac tend à n'être employé que dans ce cas précis. Puis on le remet dans la naphtaline.

 


Rien compris, rien

Au bord du soir, près de Saint Lazare,


CIMG3123 Ma journée bouclée, je n'ai pas eu la force de prendre le métro. État récurrent de ce printemps et début d'été : tout porte à ce que je me réjouisse, il y a des rencontres, des gags, des Forrest Gumperies à tous les étages (1), pas encore trop de soucis d'argent, mais voilà le chagrin traîne, c'est dur d'être considérée par les hommes comme trop âgée alors qu'on se sent encore en forme et apte à être désirée ; l'épuisement aidant, j'ai des coups de moins bien violents.

S'y ajoute qu'il faisait enfin chaud les jours précédents et que je commençais à me sentir en forme mais que la température a rechuté, me livrant à la fatigue que rien ne vient plus compenser.

Alors j'ai décidé de rentrer à pied, en mode chasse-photos modérée.

Aux abords de Saint Lazare, cette alarme bien connue du citadin rêveur mais aguerri : quelque chose d'anormal se produit pas loin, alerte, beware.

Les signaux en étaient : un bruit de porte métallique lourde qu'on cognait par poussées et par ailleurs l'attention inquiète des humains assis calmement à une terrasse de café proche.

Presque en face dans l'embrasure d'un accès arrière à un petit supermarché, un lot d'hommes se tenait. Tous, 4 ou 5, barraqués, de noir vêtus, de la distance du carrefour que je traversais pour rejoindre la gare, autre côté de la rue, rien ne les distinguait notablement. Silencieux. Aucun cri, aucun son à part la porte qui sous la poussée bagotait alors qu'elle aurait dû être clairement ouverte ou vraiment fermée. Un peu à l'écart un homme de même gabarit, immobile, avec une veste sombre écrite "Police" dans le dos. Deux chiens dressés dont un berger allemand. Mais ni le policier ni les chiens ne semblaient vraiment concernés à part qu'ils étaient tout près.

Les hommes du bord de porte effectuaient un effort physique impressionnant. Personne ne voulait lâcher. On aurait dit un bras de fer avec leur corps entier.

Un type, pour le coup gringalet et à l'uniforme d'employé du magasin, ces gilets sans manche un peu comme dans les Fnac, s'est approché. Il a ramassé quelque chose puis a reculé d'un pas, dès lors aussi immobile et silencieux que celui que le mot "Police" estampillait. Au moment où mon trajet m'éloignait de la scène, deux ou trois badauds, se rapprochaient et des personnes de la terrasse du café commençaient à se lever. La scène était inquiétante par son silence même et l'énergie déployée à ce surplace qui durait.

Je suis incapable de se dire ce qui se jouait là : qui était contre qui, qui aidait l'autre ou au contraire pas, et surtout de savoir s'il s'agissait de quelqu'un (ou quelques-uns) qu'on empêchait d'entrer ou au contraire de sortir de cette porte dont la solidité se trouvait si rudement testée. C'était une très étrange mêlée. Aucun coup n'était échangé seulement, un blocage, ces poussées.

Je peux seulement dire que leur force et leurs visages tendus par un effort d'altérophile dissuadait totalement d'aller leur taper sur l'épaule en leur demandant Messieurs, pardon mais à quoi vous jouez ?

La présence du policier qui n'intervenait pas, mais semblait tout surveiller m'a dissuadée de prendre la moindre photo ; sans lui je l'aurais fait, ne serait-ce que pour tenter de regarder ce que j'avais vu, et peut-être un peu piger.

Ma présence ne pouvait être d'aucune autre utilité que de soulager ma curiosité, je ne me suis donc pas attardée. Un train m'attendait puis chez moi quelques corvées dont certaine administrative qui me pèse infiniment.

J'ai appris ce soir que la violence sans bruit, ni mouvements, ni coups peut être redoutable. Elle tient de l'implosion.

 

(1) Voilà qu'on m'a présentée à un homme qui écrit de façon si élégante et fine, et que même celui de la maison connaît (c'est dire) et quelques autres trucs étonnants.

[photo prémonitoire prise juste avant, non loin de Saint Augustin]


Tuitendo papam habemus (la boutade)

This very morning, on the www

 

Il était à l'Usine devenu de notoriété publique qu'il fallait que j'évitasse de sortir une boutade sur certains sujets sensibles car ce que j'avais lancé dans l'idée de faire se bidonner les copains, survenait peu après en pour de vrai. Plus c'était gros, plus le risque était grand.

Et si je commençais la phrase par "Tant que", une sorte de sortilège opérait qui peu après rendait réalité la pire stupidité. Sont restés de sinistre mémoire un "Bah tant qu'on nous envoie pas à Saint Quentin en Yvelines" (qui fut le lieu d'installation de certains services moins d'un an après, et je n'avais entendu aucune fuite) (1), un "Tant qu'il ne brûle pas" ironique en réponse à la réception d'un papier qu'on me confiait parce que mon bureau était le mieux rangé (2). D'autres plus intimes ou plus drôles dont je ne saurais parler. Mais ç'en était au point que l'un des hiérarchiques plutôt sympa (3) qui me connaissait bien pouvait dire en réunion, sur un ton rigolard mais pas seulement, sentant poindre une boutade, Non, Gilda, s'il te plaît.

Ce matin, par manque de culture et trop forte envie de vanner (4), j'ai failli faire sur un média social une gaffe magistrale, à la suite de quoi avec la délicatesse et la finesse qui me caractérisent j'ai envoyé ces mots à un touitos ami qui me l'avait épargnée :

"[...]En attendant si jamais un jour le pape touite préviens-moi (que j'évite lui envoyer des blagues cochonnes qd même !)".

À peine 1 heure plus tard, je tombais sur ce touite qui indiquait entre autre :

- "Le Pape a publié son premier tweet http://bit.ly/iCwnL0 "

que confirma peu après un touite de Le_M_Poireau

(mais j'étais absente et ne l'ai lu qu'en rentrant).

Dès lors me voilà dûment équipée de l'impression farfelue que nous ne sommes pas pour rien dans l'apparition du pape sur twitter, qu'il nous a écouté, et que le sortilège de la pire boutade a encore frappé.

Je me demande si pour une boutade "utile", ça pourrait fonctionner. Comme il ne coûte rien d'essayer, tentons :

- Bah, tant que c'est pas le pape qui nous dit d'utiliser des préservatifs !

(à suivre .?.)

 

 

(1) En revanche, ex-camarades égarés là, pour Villejuif je n'y suis pour rien, je n'ai jamais émis la moindre plaisanterie sur le sujet, les derniers temps je n'avais pas la tête à ça.

(2) Je n'étais pas la même personne, pas tout à fait.

(3)Ne pas croire qu'il n'y en eut pas.

(4) C'est mon côté Séraphin Lampion, j'ai du mal à lutter. Ensuite je me désespère de mon manque de séduction. Plog


Les oignons sont lâchés

Yesterday, Paris ou Clichy


CIMG3084

Quelqu'un saura-t-il m'expliquer ce qu'hier les oignons avaient ? Se seraient-ils révoltés ? Doit-on s'attendre à une poursuite du mouvement dans les jours suivants ?

Voilà qu'au matin j'en trouve un dûment épluché, dans le panier du Vélib voisin de celui que je déposais.

Et qu'au soir un de mes amis avec lequel devant une librairie (ça vous étonne, je sens) nous avons passé une partie de la soirée à deviser s'en est pris un sur la tête, venant sans doute d'appartements en surplomb.

D'une façon générale je préfère m'occuper de mes oignons, mais parfois ceux des autres se rapprochent dangereusement.

[photo : in situ, ce n'est pas une blague, ni non plus une mise en scène]

spéciale dédicace à Gilles Marchand


Vrai Plantu (le coup du)

Jadis, dans ma vie d'avant, entre Paris et Bruxelles (déjà)

 

Minée par des scandales politico-financiers passés par les brigands d'en haut quand les salariés de base faisaient honnêtement leur boulot, "l'Usine" avait été menacée de faillite, sauvée par des deniers publics (hé, oui, déjà en ce temps là, début des années 90 du siècle dernier), et à nouveau menacée par des règlements européens qui au non de la concurrence "libérale" l'interdisait.

Il avait donc été question que les braves clampins dont j'étais, eux qui payaient trois fois les malversations, comme salariés, comme contribuables et comme clients (captifs) de l'Usine, s'en aillent à Bruxelles manifester. Les aides devaient être avalisées. Sinon nos emplois sautaient.

Je n'ai jamais manqué une opportunité d'aller dans cette cité, même si en ce temps-là je n'y connaissais personne (1). Il était de plus assez jouissif de faire grève et manifestation avec la bénédiction jésuitique de notre hiérarchie ; pour une fois que protester était bien vu (2), il convenait de ne pas s'en priver.

Un de mes bons amis mais qui travaillait dans un autre service s'apprêtait lui aussi à participer. Voilà qu'il me fit parvenir, j'ignore à présent si c'était par messagerie interne après un scan comme ça pouvait, ou par fax (3), toujours est-il qu'on voyait le dessin mais la signature pas très bien, un beau carton humoristique où on le voyait assis à son bureau, tendrement caricaturé mais très reconnaissable, et deux ou trois collègues qui passant la tête par une porte esquissée (4) qui disaient qu'Heureusement qu'il était là pour sauver l'Usine.

J'ignore ce qui dans le message d'accompagnement me l'avait laissé penser mais j'étais persuadée que l'œuvre était le fait d'un des collègues du camarade, j'étais donc d'autant plus bluffée par sa qualité et avais répondu à ce dernier : - Ben au moins un qui n'aura pas de mal à se reconvertir si on ferme.

La réponse à ma réponse me valu un fou-rire aussi mémorable que lorsque j'avais compris qui était Marc Lévy (5) :

- Il a pas à se recycler, c'est le vrai Plantu.

 

Et effectivement si l'on regardait le dessin aucun doute n'était possible. J'avais simplement omis de concevoir que mon pote et Le Vrai Plantu se fussent croisés.

Ce matin, dans un domaine différent, je me suis refait peu ou prou "le coup du vrai Plantu". Je crois que mon cas est irrécupérable.

En attendant je me fais rire.

C'est déjà ça.

J.B. Shaw : "Depuis que j'ai appris à rire de moi-même, je ne m'ennuie plus jamais".

[Source : Citations de George Bernard Shaw - Dicocitations ™ - citation ]

 

(1) Comment était-ce possible ?

(2) Les circonvolutions litotiques de mon N+2 de l'époque pour m'indiquer qu'il approuvait que je m'absente, de la dentelle de Bruges, j'en souris encore.

(3) Oh oui les fax, vous vous souvenez ?

(4) L'art des grands dessinateurs, quelques traits leurs suffisent pour planter le décor.

(5) Celle-là, j'attends d'être pauvre et célèbre pour la raconter, tellement c'est la honte (pour moi).

 


D'un extrême à l'autre et des bras cassés

ce dimanche, Chatou, Gennevilliers (et Clichy aussi)

Ce n'était pas tout à fait prévu mais ce fut ainsi fait. Je suis passée, en fort bonne compagnie, puis quinze minutes d'auto, de ceci :

P6260083

 

 

 

 

 

 

 

 

 

à cela :

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et j'ai pensé très fort que quels que soient leurs mérites respectifs, leurs crimes et leurs aléas, un tel écart entre ceux d'en haut et ceux d'en bas ne se justifiait pas. Il y a de l'indécence dans tout ça.

À part ça l'homme dont j'ai fait la connaissance avait (provisoirement) un bras en écharpe. Est-ce le syndrome de la femme enceinte, celui qui nous donne alors qu'on attend un bébé, l'impression que toutes celles qu'on croise aussi, dans une variante étendue ?, toujours est-il que j'ai compté pas moins de huit personnes (tous âges et toutes conditions) au bras en écharpe ou maintenu par une protection. Et personne en béquille ou autres marques de passager dysfonctionnement.

[photo : Chatou ou Le Vésinet, une maison Le Quesnoy, Gennevilliers, une barre en démolition, mais un arbre vaillant]


Ces jours-ci

... un nouvel appareil photo est entré dans ma vie, une belle rencontre, histoire jolie (1). Mais pas que lui.

P6240038 Dix mois d'abstinence ou de plaisir atténué, il était temps, ça suffisait. Pour le reste rien n'est joué.

 

 

(1) merci patron d'être (parfois) étourdi

[photo : le pavillon du roi Dagobert, tout frais réhabilité - 20 ans au moins que traînait le projet -]


Les gens pesants

ce matin dans ma boîte à lettres en papier (et paquets)

CIMG2959

Il m'arrive encore relativement fréquemment d'acheter par l'internet des livres d'occasion. Généralement liés à de la documentation pour l'un de mes chantiers en cours, que je souhaite donc avoir à disposition y compris aux heures et jours où je ne peux aller à la BNF.

Je me contrefous de leur état tant que le texte se lit. Ce sont généralement des documents, des essais.

L'un que ces jours-ci je recherchais était ainsi en vente à pas cher, via un(e) particulier/ère au pseudo engageant (1), le livre était indiqué "bon état".

Je l'ai reçu ce matin.

Il l'est.

Mais était-il nécessaire d'envoyer la veille une carte postale sous pli cacheté pour m'indiqué que l'envoi était fait ?

Était-il vraiment souhaitable de coller 8 timbres sur l'enveloppe, de collections oui c'est gentil je sais et d'ailleurs je les conserve, mais 8 ?

Une pochette bulle était-elle utile, en plus de l'enveloppe bulle, pour un format proche du poche d'un ouvrage fonctionnel simple qui a déjà vécu.

Une pochette plastifiée comme on en glisse dans les classeurs et à la taille du livre sommairement coupée était-elle indispensable en plus de la pochette bulle en plus de l'enveloppe bulle ?

Un second livre qui est une pure daube de type "Je-raconte-ma-vie-parce-que-j'ai-déconné-et-je-la-raconte-comme-un-pied-histoire-d'emmerder-le-monde-jusqu'au-bout" (si possible je me suicide après (au point où on en est)), annoncé comme un bonus attentionné (ah oui dans le titre ou le thème supputé il y avait un mot commun, bravo Watson), est-il supportable ?

Alors bien entendu tout ceci part d'une bonne intention celle de soigner le client, de faire plaisir, imagine-t-on. Mais l'effet produit est inverse. Presque oppressant.

Je ne commanderai plus de livre, fors introuvable ailleurs, à quelqu'un d'aussi pesant.

Par contraste, la recharge anglaise d'agenda que j'ai reçue par le même arrivage, une feuille fine de protection dans une enveloppe fonctionnelle, sobriété absolue, facture réglementaire, m'a paru d'une élégance fluide et rassurante - alors que j'en veux un peu au fabriquant qui ne commercialise que certains modèles dans certains pays, un peu comme si parce qu'on vit en France nos jours nécessairement devaient s'égrenner en français et sous un format donné  (2) - .

 

(1) Presque le même qu'une de mes amies pour son blog.

(2) Grand merci aux twittos qui m'a indiqué la bonne adresse si vite après que j'aie posé la question d'où je pouvais en trouver.

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Il me manque plus d'une case

Tombée là-dessus au hasard d'un moment de découragement - quand on se dit lors d'un jour chargé où l'on fonce depuis la matinée, qu'on n'arrivera pas à boucler ce qu'on devait, ou mal -, au sein d'un questionnaire concernant les habitudes de consommation sur l'internet. C'est moi ou, sans parler de certaines précisions et répartitions à mes yeux curieuses ou si restrictives), il manque des cases ? :

Image 82

 

 

(Je n'ai hélas pas pensé sur le moment à mettre le lien de côté ; je n'ai donc plus la référence)