A tempo, pero !
Dans un certain sens

RER C - samedi 2 avril 2011 - aller

C'est tout bien expliqué chez celui qui animait, et attention, si mon texte est un brin triste et emprunt de nostalgie, surtout ne pas croire que nous le fûmes CIMG9960

 

 

 

ni que je suis de ceux qui pensent que c'était mieux avant. Vive le chauffage central, la pillule contraceptive et l'internet !

[photo personnelle in situ mais de bien plus belles par ici, grâce @louise_imagine]

 D'autres photos par là.

 

 

 

 

Qu'est-ce qu'il faudrait qu'on fasse ?

Les vieilles usines neuves et le parking vidouille devant ce lambeau de magasin.

Je me sens nulle part et tu me demandes, par un premier mail, de nulle part ou qui n'existe pas ?

Je ne me souviens plus de l'effet fait d'habiter une tour, un immeuble en barre, ou bien Choisy le Roi.

Ceux qui écrivent, ceux qui photographient, l'enfant jolie qui demande si c'est encore loin ?

On passe du béton à la pierre meulière. J'ai toujours eu une sympathie pour ces pavillons-là. Quand j'étais gosse dans ma cité de tous-pareils, en fait trois modèles différents et que les gens très vite individualisaient par de la couleur ou des rajoutis, pas encore des pères-Noël grimpants à l'époque, quand j'étais gosse, oui, un pavillon en pierre meulière, c'était de l'aristocratie. J'aimais bien leurs marquises et qu'ils étaient vieillots.

Il reste de vieilles gares. Les trains, eux, ont changé. Encore que : sur la B les wagons sont les mêmes que dans ma jeunesse, c'est dire si ça date.

Que les photographes se sentent dispensés d'écrire me choque énormément.

Dans la famille des Pierres-Meulières, certains se prennent pour des châteaux, et hop une tourelle comme une tour de guet avant le retour des parallélépipèdes où les humains sont empilés.

À Juvisy, ce crime. Des caméras partout et des panneaux "Attention aux trains", des fois qu'on se soit attendu à un convoi de phacochères.

À présent les pavillons sont blancs, et qui se prennent pour des villas

Saint-Martin.

Où se situe la différence ? Un peu plus cossus ? Repeints ? Gras ? Pomponnés ?

Un très grand cèdre, dans un jardin.

Savigny.

L'amie Aline (1) y logea longtemps.

Une chaise sur un balcon.

À  de certains dimanche, remontant vers Paris, nous passions la voir. Plus tard elle fut jalouse de mes (mauvaises) fréquentations.

Cette villa-là est vaste mais si près des voies que sa valeur en pâtira.

Petit Vaux - meuh -.

Les arbres ruminent leur printemps nouveau.

Un bois. Une rivière. D'un seul coup c'est la campagne (on dirait).

Gravigny Balizy - Ça balise grave, ici.

Aline m'a quittée sur un mail furibard dans lequel elle m'accusait d'une potentialité : celle de pouvoir, si l'envie m'en prenait, déposer une photo d'elle sur l'internet sans lui en demander l'autorisation. L'idée ne m'en avait jamais effleuré.

Chilly Mazarin, ses hangars UPS, et les camions incomplets soigneusement devant garés, attendant la cabine ou leur chargement.

J'ai longtemps espéré le mot d'excuse après cette bouffée délirante, puis j'ai publié ses photos. Non, je rigole ; Il n'en demeure pas moins qu'à force d'être accusé à tort d'intentions qu'on n'avait pas, nous vient un jour l'envie de faire ce qu'on nous reprochait puisque l'on n'encourt plus guère qu'un reproche déjà fait.

Longjumeau et les traces des avions dans le ciel.

J'aimerais cesser d'être amoureuse. Hélas à l'inverse du train pas de signal d'alarme à saisir pour dire STOP - Tirez un bon coup pour être délivrée. C'est précisément, d'ailleurs, ce qui vient à manquer.

On arrive aux zones commerciales, France des hangars et des Rond-Points. Paris est loin. Ce n'est pour autant pas la province. Un entre-deux, une forme de rien ?

Jets d'eau sur le lac. Vestige d'une vieille église et immeubles réguliers, impavides, difficiles à dater. Les plus modernes (Massy) sont un brin architecturés.

Ipod et nagra. L'homme se gratte la tête - en chemisette - sur le quai d'en face. Ils prennent le son dans tous les sens. À Massy, un changement (de chauffeur).

Philippe à Palaiseau. Je prends une photo.

Et donc elle reste seul maître à bord.

J'entends les bribes des conversations. Je n'entends pas ce que tu dis quand tu m'écris Je ne t'aime pas. Mais alors, pourquoi ? Pourquoi cette peine que tu as prise pour que j'en arrive là ?

Vous avez un nouveau message.

Chocolats (offerts), créneaux de l'ombre sous le toit. À quoi correspond donc la petite mansarde ? À son côté, un vieux wasistas.

Les gens en bas, c'est des normaux ?

Je ne me suis jamais sentie très normale sauf quand je nage. L'eau me carresse et me normalise.

"Les trois gares" s'appelle le café. Où sont donc les deux autres ?

Un vieux wagon bleu au radoub. Des jardins longs et vallonnés (avec un arbre).

Tu cherches probablement un motif pour te fâcher, un prétexte pour me quitter. Nous n'étions pas ensemble mais ne parvenons pas à nous séparer.

Igny. Ils ont l'air un peu triste les trois humains sur le quai.

Le plafond fantaisie.

François me fait rire avec l'écriture qui se lâche, ô vieux briscards qu'on est. Pour moi elle s'est lâchée le 7 novembre 2003 à 0 h 49, quand Marie m'avait écrit "N'as-tu jamais pensé à [...] ?". Je n'avais jamais pensé à, j'étais un être épuisé et qui ne pensait pas. Elle m'a sauvé ce jour-là.

Après j'y ai pensé tout le temps. J'ai pensé et j'ai fait. Tant de difficultés, ensuite, de mésaventures.

La voiture sous bâche bleue tout au fond d'un jardin. J'ai lu trop de polars, je l'imagine en tombe, à moins qu'en lieu de recel.

Quand on écrit on n'est plus jamais morts.

Une grande maison, d'ailleurs, aux fenêtres mortes qui n'écriront plus rien, pour le reste en très bon état. Les fantômes se sont partagés les chambres, ils ne craignent pas le froid.

Hugo et les vaches de l'INRA près de Veau-boyen.

Je vivrais volontiers à la campagne avec mon amoureux et une bonne connexion. Hélas je n'en ai pas (d'amoureux), ou trop distrait, trop peu.

Jouy-en-Josas, juste avant un château. Encore des caméras plus un climatiseur, cette fois. À cause des climatiseurs, maintenant j'ai toujours froid.

Les arbres en fleurs et en feuilles, une piscine en surplomb. À quoi sert une piscine où l'on ne peut pas nager ?

Le nom de Petit Jouy en appelle aux associations (salaces) (d'idées). Les loges qui lui sont accolées n'arrangent rien.

François évoque Montparnasse Monde et le fait fort bien.

Jardins ouvriers, une fine bande le long des voies.

Portes ouvertes, on voit l'intérieur. Les habitants s'en doutent-ils qui croient n'avoir point de voisins ?

Une belle école à l'ancienne, du temps où l'on croyait encore à la démocratie de l'enseignement.

Il n'y a pas de chantier à Versailles Chantiers, mais une loco de contrôle de la géométrie des voies.

J'ai attendu d'être arrivée pour lire ton nouveau message.

 

 

 

(1) prénom modifié.

(2) de Martine Sonnet

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