Sans toi
17 mars 2011
ce matin, dans le journal
Comme chaque jeudi depuis 5 ans (1) j'achète Libé.
C'est jour des livres, je veux dire du supplément qui leur est consacré.
Comme souvent (est-ce parce que je suis gauchère ?) je commence ma lecture par la fin.
Admire déjà au passage quelques articles, reconnais quelques signatures, m'amuse de voir des copains cité (article "Mystère et boule de blog" d'Éric Chevillard), parviens à la page des messages personnels, où Ch et Er poursuivent leur dialogue (pas le temps de retrouver le lien vers le billet de Chiboum qui en parlait (si bien)) aujourd'hui avec une couleur assortie à ma vie :
"Ch. Encore, peut-être, un printemps sans toi. Voilà une idée qu'elle est bien triste. Er."
Je me demande qui fait paraître ces échanges, quel oulipien fou (on dirait une écriture à contrainte), quelle entité ? J'ai du mal étant donné le coût des publications et pour m'y être moi-même un jour frotté, à penser qu'il s'agit de particuliers. Ou bien très fortunés sur le plan financier à défaut de l'être en amours.
Vient la page 5 et l'article de Cécile Wajsbrot. Elle y évoque ceux qui en ce moment encore et depuis à présent plusieurs jours œuvrent à tenter de calmer la centrale nucléaire de Fukushima et sauver ce qui peut l'être mais probablement en y laissant leur peau.
C'est un rêve que j'ai fait hier matin. J'en étais (mais moi déjà morte, et donc assez peinarde d'une certaine façon) avec quelques-uns, pour la plupart ingénieurs dans la vie concrète. Sauf un qui est poète (2). Et ami commun d'elle et de moi. En lisant l'article qui rejoint mon rêve, et si bien, je n'ai pu m'empêcher d'avoir cette étrange pensée : je comprends maintenant ce qu'il faisait là.
Cela dit et bien au delà d'aléats oniriques, toutes mes pensées bien réveillées et admiration sans limite, pour ces personnes qui mettent leur vie en connaissance de cause au service de la survie d'autrui. On ne leur dira jamais assez fort merci. Contrairement à ce que nos sociétés matérialistes tentent de nous faire accroire, la vie est notre seule richesse et nous n'en avons qu'une (pour l'instant ?).
(1) C'est qu'en fait du temps de Florence Aubenas et Sorj Chalandon je l'achetais plus souvent.
(2) Entre autre