Le Zahir Virginia
20 décembre 2010
Entre samedi et aujourd'hui
De plus en plus fréquemment il m'arrive d'écrire quelque chose, quelques mots sur un sujet donné, une sensation, une peine et de retomber peu après dans un livre sur un propos très proche.
Je me dis que c'est un emploi sans doute un peu trop spécifique de l'effet Zahir d'origine, il faudrait peut-être l'intituler. Puisqu'il s'agit de littérature, je serais tentée de parler du Zahir Virginia.
Ainsi alors qu'à une amie qui avait commenté de façon bienveillante ce statut facemuche que j'avais déposé :
- De plus en plus souvent la sensation physique que je n'existe pas.
j'avais répondu ce qui suit :
"Dans mon cas le froid participe de ça : j'ai si froid que l'impression que température du corps = celle de l'extérieur et qu'en fait mon corps n'existe pas, qu'il est un élément englobé dans l'extérieur. Il y a aussi un engourdissement et une perte de la sensation d'être constituée, d'avoir une peau. Il ne reste que le cerveau qui grésille encore un peu."
et déjà dans un message personnel il y a quelque temps quelque chose d'approchant parlant du froid qui venait du dedans aussi, et que c'était lié à la solitude et à l'amour manquant,
voilà que chez Henning Mankell (1), je lis ceci :
"Je me sens toujours plus seul quand il fait froid.
Le froid de l'autre côté de la vitre me rappelle celui qui émane de mon propre corps. Je suis assailli des deux côtés mais je lutte contre le froid et la solitude."
J'ai toujours ressenti avec Mankell, comme d'ailleurs avec Higelin, un fort et ancestral cousinage, mais jusqu'à présent j'ignorais à quel point (de souffrances, de solitude et de chagrins (?)).
(1) "Les chaussures italiennes", premières phrases.