Au vol en passant
31 décembre 2010
Dernier mercredi de ce décembre, curieusement.
Il y a des jours comme ça, où l'on remarque de petites choses, soient qu'elles aient décidé d'une date précise et collective pour se manifester, soit qu'on ait été plus attentifs.
Un premier petit gag fut la volatilisation d'un camarade de salles studieuses : il arrivait pour s'installer au bout de la rangée où ma place était réservée à l'instant précis où je me levais pour aller prendre un café. Bref échange, puis j'y vais. Je reviens 5 minutes plus tard, 6 peut-être, plus aucune trace de lui.
(Entre temps j'ai su qu'il s'était simplement trompé de place, sur le coup à cause d'une déformation due à certains enchaînements brutaux de ma vie, je n'ai pas su rire, mais rétrospectivement si).
Et puis il y eut ce distributeur si délicat envers les amateurs de chocolat. Est-ce partout comme ça ? (il me semble que c'est la première fois que j'observe un tel choix)
Lequel était alimenté par une jeune femme dont la coiffure et le profil rappelaient irrésistiblement LA photo de Virginia.
Était-ce volontaire de sa part d'accentuer ainsi une ressemblance qui y était déjà ?
Il y eut dans une vitrine devant laquelle je passe souvent et qui n'est pas renouvelée si fréquemment, ce haut qui serait importable pour moi. Pourquoi ne l'ai-je remarqué que ce jour-là ?
et en haut de cet immeuble que je vois pourtant lui aussi si souvent, cette plante si précisément entourée que tout semble millimétré. A-t-elle été choisie en fonction du balcon ou le retrait prévu pour elle exprès ?
Et enfin le passage en fin de journée d'un carrosse (probablement promotionnel ?) qui ressemblait à celui de Cendrillon 5 minutes avant la citrouille.
Certains jours je me demande si je suis encore en vraie vie, ou dans un monde parallèle dont la porte se serait ouverte le 17 février 2006, et que je n'aurais plus quitté depuis, même si au printemps 2009 ça avait failli.
Le côté enchanté qu'a parfois ce monde n'est pas pour déplaire à l'imaginative que je suis, mais la vie entière et vraie me manque cruellement et du bon ce(ux) qui l'étayai(en)t.
[photos prises le mercredi 29 décembre 2010, dans Paris, éparpillées]