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A few remembrance (about Mario Monicelli)

Sta sera, a pena tornata

 

J'avais passé une excellente soirée, plus tôt en bibliothèque des heures efficaces et studieuses, bizarrement sans (trop) souffrir du froid, compte tenu du reste c'était donc une journée heureuse ; je dois le concéder.

J'ai su cependant à l'instant où arrivée à la station la plus proche de mon appartement je rangeais dans la poche extérieure de l'un de mes sacs le livre du moment (1), qu'une mauvaise nouvelle m'accueillerait dès en arrivant. J'ai su aussi que ça n'était pas la peine de me précipiter à consulter des messages via le téléphone (2), car elle serait du type que je n'y pourrais rien. En revanche j'ignorais totalement (ce) qui serait concerné, s'il s'agissait de général ou de particulier, d'une 3ème guerre mondiale ou d'un accroc plus personnel.

Par chance ma fille était encore là et la famille au complet dont les autres éléments dormaient. Tout le monde semblait bien aller.

C'est d'autre chose qu'il s'agissait ou bien d'une fausse alerte.

Hélas non. Même si je ne suis pas touchée de près, je n'ai fait que voir quelques films et croiser il y a quelques temps un homme très âgé, l'annonce du décès de Mario Monicelli ne me laisse pas indifférente. Et qui m'a été faite à peine l'ordinateur allumé.

Bizarrement j'ai davantage de souvenirs de son passage à la cinémathèque que de celui à La Libreria (3). Un esprit encore si vif.

Souvenirs :

de rêver de vivre aussi vieux si c'est pour être alors en aussi bon état de notre part pensante, d'Ilaria qui était là, disparue depuis, d'une autre personne partie vers d'autres épisodes de sa vie, mais très présente ce jour-là et un peu hystérique, d'une jeune italienne fort sympathique avec laquelle j'étais allée déjeuner mais dont j'ai stupidement (une feuille volante ? un changement de carnet ?) perdu les coordonnées avant de pouvoir la recontacter et qui de son côté ne l'a pas non plus fait.

J'étais en phase de survie, encore dans un sale brouillard où m'avait jetée bien malgré moi ma vie. À écouter le beau vieil homme, j'avais trouvé certains motifs de soulagement, réflexions, réconfort et consolation. Sa façon d'être encore au monde alors faisait du bien.

Je ne saurais citer, sauf à retrouver mes notes, les paroles précises du cinéaste. Reste un souvenir d'humour. Et qu'il m'épatait.

Il le fait ce soir à nouveau. Par sa mort. La dignité et le courage n'ont parfois plus qu'un sentier désespéré, comme un bord de falaise, pour se prouver. Choisir de lâcher prise à cent ans moins cinq, sans laisser la victoire à l'extrême maladie ne manque pas de panache.

J'eusse aimé pour lui qu'une solution plus douce puisse être envisagée. Quand donc nos lois daigneront-elles évoluer ?

 

(1) L'intéressant "effondrement" de Horacio Castellanos Moya

(2) Sur le mien c'est malcommode et vite coûteux, mais n'empêche ça dépanne.

(3) À l'époque j'avais "Usine". Serais-je arrivée très tard ?

 


Aux jeunes espoirs (de la chanson française)

un mardi, quinze jours plus tôt

 

Le couloir était étroit, mon temps de trajet minuté (j'étais en retard, presque, en fait) je n'ai pas pu prendre de photo. Mais je passais à Châtelet de la 14 à la 7, quand ces pubs, que d'habitude je m'efforce d'ignorer, m'ont sauté au nez.

Dans l'ordre, côte à côte, trois affiches pour des spectacles en cours ou à venir :

Dorothée, Joe Dassin et Chantal Goya.

Ce qui est bien en ce XXIème siècle étonnant, c'est cette floraison de jeunes et irrésistibles talents (dont un mort depuis longtemps).

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Le jeu du Une erreur

Aujourd'hui, plus tôt dans la journée, Bastille

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Alors je me réjouissais d'aller voir et écouter ce "Mathis der Maler" dont les amis avaient écrit plutôt grand bien.

Et je n'ai pas été déçue même si j'eusse probablement préféré un Mathis plus flamboyant que le bon Matthias Goerne, mais qui hélas manquait de ce petit quelque chose qui fait qu'un chanteur est inoubliable.

Et que je ne suis pas persuadée que la présence d'officiers nazi (1) ait ajouté quoi que ce soit à une mise en scène par ailleurs réussie. Le conflit catholiques / Luthériens du livret suffisait bien.

Les moments où le retable d'Issenheim est mis en scène sous nos yeux me resteront je le sais. Ainsi que certains chœurs remarquables.

Pour le reste, je ne sais.

De retour à la maison pourvue de la seule envie d'un peu manger et me coucher, j'ai néanmoins voulu combler quelques lacunes dans mon attention (2). Sous le titre du mini-programme que les placeuses nous distribuent, et avant que l'argument du spectacle ne soit détaillé, deux lignes :

"Une erreur s'est glissée dans l'argument du programme de spectacle. Veuillez nous en excuser."

À l'Opéra Bastille, ils viennent d'inventer un jeu. Celui des Une erreur. À vous ensuite de la trouver. Quel sens du suspens !

[photo : Je n'invente rien]

(1)Suis d'ailleurs incapable d'applaudir quelqu'un vêtu ainsi, même en sachant fort bien qu'il ne s'agit que d'un costume de scène et même si le chanteur qui l'endossait dans son rôle fut vocalement parfait. C'est idiot, oui, je sais. Mais voilà, je reste bloquée. La génération de mes parents a trop fort enduré - quel que soit le côté de ces frontières d'Europe où elle était née -.

(2) Pour ma plus grande honte, je me suis endormie profondément lors de la dernière scène. Le spectacle n'est pas en cause, c'est moi. Mathis alors prépare ses affaires pour un grand départ dont je n'ai pas compris s'il s'agissait de mort ou d'une vie retirée. Il replie le matelas de son lit monacal, y pose une chaise, un chevalet, accroche aux montants métalliques un drapeau, suspend son manteau. Je suppose que quelque chose dans mon cerveau de fatigue a établi le lien lit = dormir et hop c'était fait. L'honneur semble sauf, je n'ai pas ronflé.

PS : Ça fait deux programmes que j'achète et qui puent ; au point de donner envie de les refermer plutôt que de les consulter. Je préférais de loin l'ancien papier mat et les images moins clinquantes qui accompagnaient les textes des saisons d'avant.

Comment se fait-il que certains livres ou magazines neufs sentent mauvais ?


Les bonheurs de Sophie (grâce à Martine aussi)

Plus tôt, aujourd'hui

CIMG7200En sortant de "Rachel, Monique" de Sophie Calle au Palais de Tokyo, auquel j'ai pu aller in extremis grâce à Martine Sonnet qui en a parlé chez elle juste à temps - dernier jour demain -, j'ai eu la chance de pouvoir prendre une série de photos magiques ; la première peut-être depuis la fin de mon Olympus.

Dans le métro, ligne 9, un violoniste virtuose qui a accompagné mon retour après avoir fait le bonheur de l'aller. Je lui ai (brièvement) parlé mais sans parvenir à savoir qui il est. Il fut réconfortant de constater qu'un petit nombre, mais néanmoins, de voyageurs le remarquait. Ils venaient lui offrir de l'argent alors qu'eux-mêmes descendaient et avant même que le musicien ne passe demander. D'ailleurs en fait il ne passait pas, pas vraiment, une simple esquisse, pas insister, quelques pas et se raviser. Nous avions sans doute déjà donné assez.

Je crains pour lui nos lois scélérates. Puisse prochainement un nouveau président faire qu'elles perdent au moins leur efficacité.

Un livre de Carlo Lucarelli, en italien, que je cherchais.

Quelques mots échangés avec mon meilleur ami qui li(sai)t (enfin) Fred Vargas - là, je crois, Joël que tu as une concurrence directe dans la série, j'écoute tes suggestions quand vient le bon moment, pour Fred V. ça doit faire 15 ans -.

Un message de Tatiana.

De belles retrouvailles hier soir, de belles retrouvailles et puis la rue Daguerre (1).

Des pensées pour Wytejczk, en lien avec l'œuvre d'art vue. Un peu comme s'il n'avait pas totalement disparu et que Sophie, La Reine Sophie, conservait notre mémoire commune. Je sais qu'ils se connaissent et qu'un jour, peu après sa volatilisation (mais de ma vie seulement, et qu'il était encore en fait à Paris) il a travaillé pour elle, lui a alors (un peu) menti. Les lecteurs avertis auront reconnu qu'un peu d'Oulipo traînait par ici (2).

Une grande, une immense, une profonde fatigue : je travaille trop et le froid me fouaille.

Et toujours les deux chagrins, ainsi qu'une forme d'amnésie. Elle est (une de) leur(s) conséquence(s).

S'il fallait mettre dans mon cercueil, la photo "de l'homme de ma vie, [...], de mes maris et de quelques amants", il n'y en aurait pas des mille et des cents.

Si je meurs aujourd'hui, je mourrai sans (plus) savoir.


N'empêche,

un beau samedi d'automne à Paris, un peu seule mais pas tant.

[photo : sur le parvi d'en bas du Palais de Tokyo, un lieu que je trouve beau]

 

(1)cf. Samantdi, qui connaît se débrouillera, discrétion oblige.

(2) regret d'avoir raté la soirée "50 ans", mais le devoir m'appelait. Je manque en ce moment beaucoup de bons moments par manque d'ubiquité (mercredi, jeudi, hier, et ce soir deux fois ...).

 

 

 

 

 


Ce mercredi (24 novembre) à La Libreria

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J'aurais voulu et dû écrire ce billet la semaine passée, mais voilà, trop de travail dont une part imprévue, trop de fatigue physique induite ; et un déplacement breton qui m'a fait tant de bien mais pas à la maison, d'où du retard ensuite partout, ont eu raison de mon désir de prévenir au bon moment.

J'espère qu'il n'est pas trop tard pour donner envie à quelques-uns d'entre les passants d'ici, de venir mercredi soir (24 novembre) à partir de 19h à La Libreria (89 rue du Faubourg Poissonnière, tout près du métro du même nom écouter Colette Cambier (1), auteure du livre "Le jeudi à Ostende" et du tout récent "Un rien de fil à retordre" (2).

La rencontre sera animée par Anne Savelli que certains d'entre vous connaissent par ailleurs, pour Fenêtre Open Space ou son livre "Franck" (chez Stock pour sa version papier) et le blog-journal de sa publication.

Et bien sûr il y aura un petit coup à boire après. Ainsi qu'un gâteau probablement un peu cramé (c'est moi qui le ferai, alors hélas, je sais).

Et tant pis pour ceux qui ne viendront pas.

 

(1) Amélie Nothomb n'est pas la seule romancière belge, hé non.

(2) Avec par ici et par là en complément une intéressante iconographie

PS : Pour achever de vous décider une interview ici, après la 12ème minute

[photo : à La Libreria, récemment]


Merci

14 novembre 2010

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C'était le plus beau week-end d'anniversaires depuis une grande lurette.

Je rentre à l'instant pour découvrir encore de nouveaux messages et cadeaux, au point que je ne sais pas comment remercier.

La semaine à venir s'annonce comme l'une de celles où l'agenda s'est auto-rempli et où je me demande comment je vais faire. Alors pour commencer ce billet pour dire MERCI

en vue du cas probable qui me laissera sans l'ombre d'un instant pour le dire à chacun.

Et là, au lit.

(de toute urgence).

PS : pour ceux qui ont des trains à prendre, sachez cependant que la SNCF pratique, ce que j'ignorais, le train en avance ; à savoir : votre billet indique 8h39 et vous arrivez à la gare pour apprendre que le train est prévu à 8h38 (départ de terminus, il ne s'agit pas d'une station d'étape). Je n'étais pas en retard - merci au chauffeur ;-) -, je n'en ai pas pâti, mais je trouve ça curieux quand même. Il faut décidément toujours se prévoir une marge de sécurité.

[photo : in fretta]


A room with a view (la première fois que j'ai)

à l'ouest, today

12112010 

Quel beau cadeau d'anniversaire la vie par hasard (1) et grâce à une amie du presque même jour que moi me fait. Merci à elles ainsi qu'à ceux qui ont eu l'idée d'organiser cette fête.

J'aimerais ne pas dormir et regarder et écouter la mer.

C'est une bonne tempête, de celles qu'on peut savourer dès lors que personne n'est en mer et qu'on sait les bateaux au port, et non de ces furieuses qui font courir de trop grands dangers même à qui s'est abrité.

Je suis trop fatiguée, à peine postés ces quelques mots je sais que je vais hélas piquer du nez et que le vent violent me sera une berceuse. La part d'en moi qui est de ces régions aime ces éléments-là d'un respect ancestral ; et les reconnaît dès qu'elle les retrouvent. Comme si j'avais cette habitude de dormir au son des flots et du vent déchaînés.

Si seulement ...

Alors se dire : si tout va bien, je reviendrai.

(1) Je ne l'avais pas cherché j'avais tout simplement réservé la chambre qui restait dans l'hôtel qu'on me conseillait.

[photo de téléfonino : ce que je vois de mon lit]