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Mais je croyais que c'était (tout) le contraire ?!

ce matin en lisant - NSFB (1) -

 

Un des blogs que je lis régulièrement avec l'irrégularité que ma vie (mouvementée) rend coutumière, est celui de Maïa Mazaurette. Pour son humour, son écriture, sa justesse de ton (elle n'est jamais vulgaire, souvent sensible), et le sujet majeur. Ce n'est pas parce que je suis tombée hors jeu qu'il ne m'intéresse plus.

Le billet que j'y ai lu à l'instant m'a tout à fait surprise (2). Il s'agit de dire aux garçons de ne pas faire les dégoûtés pour l'amour quand les filles ont leurs règles.

Or j'étais persuadée depuis l'âge d'être concernée jusqu'à présent, que c'était tout le contraire : tenter désespérément de faire piger aux hommes que vraiment certains jours, mal au ventre qu'on sent gonflé, seins douloureux depuis quelques 48 heures avant, et tendance à l'épuisement, on n'a aucune envie de sexe, même autrement, même doucement, la libido à zéro en attendant que ça passe (3). Au mieux, un bisou ou simplement être prise dans les bras (les jours où l'on a mal sont souvent ceux où l'on a froid).

Quand je le fais(ais) à ces période-là, puisque ça arrive parfois, c'était vraiment pour son plaisir, pour rendre service, mais c'était bien un peu "sans moi". Et j'avais l'impression, au vu de bouts de conversation, d'instants de confidences lors de l'échange rituel d'un tampon ou d'une serviette qu'on file en dépannage, que pour la plupart des femmes il en était ainsi. Elle était peut-être fausse, cette impression, après tout.

Ou alors c'est encore un coup de ma vieille anémie et qui me rend particulièrement à plat et vulnérable en ces jours-là ?

J'aimerais bien savoir.

Quoi qu'il en soit, voilà une fois de plus confirmé un intérêt des blogs : se trouver parfois amené(e)s à reconsidérer ce qu'on croyait des évidences ; quand il ne s'agit pas de découvrir parce que n'étant pas concerné(e) on n'y avait jamais un seul instant songé, que certaines étapes fastidieuses de la vie n'étaient pas simples pour tout le monde.

Ces exemples vous semblent peut-être anecdotiques, il n'en demeure pas moins qu'à élargir son point de vue, on gagne toujours en intelligence de notre petite humanité.

 

(1) Not Safe For Breakfast

(2) Au point que dans un premier temps je me suis demandée s'il ne s'agissait pas de second degré. Puis j'ai douté.

(3) Rien à voir avec un quelconque tabou pseudo-religieux ou un conditionnement transmis de mères en filles, ni non plus dans mon cas la peur ou le dégoût du sang, seulement quelque chose de purement physique comme si le corps disait Je suis occupé à autre chose, là, alors qu'on me laisse en paix.

 


J'y étais

ce vendredi soir, au Fontenoy du métro Jules Joffrin

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Vous est-il déjà arrivé de vous demander si assistant à un concert des Beatles à la Cavern de Liverpool, voire dans le port de Hambourg alors qu'ils enchaînaient comme des forçats les engagements, vous vous seriez douté du succès géant qui les attendaient ?

Moi oui.

Et je peux même dire que je sais à présent l'effet que ça fait.

Bien sûr leur type de musique, là où ils sont bons n'est pas des plus appréciés par l'air jeune du temps, ils devraient donc être à l'abri des excès de foules déchaînées.

Il n'empêche que par trois moments de morceaux assez longs, j'ai ressenti qu'on tenait là les bientôt grands du jazz restant (1).

Je suis fière sans plus attendre de pouvoir dire

     J'y étais.

 

(1) sauf calamités du monde ou de la vie, si rien ne se met soudain à aller très pire, disons.

[photo : à l'instant même]

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Sosies vocaux

Par deux fois en quelques semaines dont ce midi, ainsi que d'autres fois avant

 

La première fois c'était dans le RER C qui de la BNF me ramenait chez moi. J'avais bien travaillé, j'étais fatiguée, trop pour vraiment lire. J'entends alors derrière moi la fille d'une de mes amies émettre un trait d'humour comme elle le fait si bien. J'amorce un mouvement pour me lever et me retourner déjà amusée de la coïncidence (même RER, même direction, même wagon) lorsque lui répond une voix d'homme que je ne connais pas et ce simple détail m'incite à la retenue. Je me contente alors de pivoter vers eux, prête à saluer si l'on veut de moi ou à me faire discrète si c'est préférable.

Aucune des deux alternatives n'ira : il ne s'agit pas de la jeune femme que je croyais. À l'oreille pourtant, tout y est : non seulement la voix elle-même, mais le vocabulaire, la façon de parler et jusqu'à la teneur des propos, ceux du moins que j'ai entendus, et qui pourraient. En m'apprêtant à aller la saluer, je n'avais pas l'ombre d'un doute.

La deuxième a eu lieu à l'instant. Moins troublante puisque j'ai vu la personne avant de l'entendre, je savais donc pertinemment que qui conversait à la table voisine n'était pas mon amie Dominique. Pour autant, les yeux fermés, tout portait à le croire : là aussi non seulement la voix, mais les intonnations, le champ sémantique et jusqu'au sujet : ils causaient de souffrance au travail, sujet qui, hélas, pour Dominique est devenu - plus particulièrement depuis qu'elle en est sortie - régulier. Et ce que disait la personne qui n'était pas Dominique ressemblait terriblement à ce que j'avais entendu celle-ci nous dire la semaine passée.

Une autre fois dans le métro il y a plusieurs années, un sosie vocal d'un autre ami, silhouettes voisines pour arranger les choses, et qui parlait de ses 8 enfants, ce qui est plus rare, et l'ami qui en avait autant, mais non, ce n'était pas lui.

Enfin aux annonces de la gare Satin Lazare, cet homme qu'on dirait Guy Carlier, mais qui n'est pas non plus lui - ou c'est que la radio ne nourrit pas son homme -.

J'ignore pourquoi mais je trouve ce type de ressemblances extrêmes plus troublantes que celles des traits, de l'apparence physique. La voix et la façon de parler seraient-elles plus identifiantes que ce que l'on voit de nous ? Ou est-ce moi qui plus qu'ailleurs y perçois des mondes parallèles et l'émoi d'incompréhensibles gémellités ?

 


Du bon usage des talons aiguilles (enfin)

ces jours-ci de l'automne

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Alors je n'ai jamais, vraiment jamais compris ce qu'on pouvait trouver de chic ou de sexy ou de quoi d'autre d'élégant aux talons aiguilles, ni même à quoi ça servait sinon à bousiller les planchers et les chevilles des dames et à fournir aux plaques d'égoût l'occasion de se venger de leur basse condition, mais sur la gente féminine exclusivement.

Je crois bien que la seule femme que j'ai trouvée séduisante ainsi, ou plutôt dont j'ai pu comprendre que les hommes puissent la trouver attirante chaussée de cette façon, c'est Ariane Ascaride dans "Le voyage en Arménie". Ses bottes fines semblent effectivement lui donner des ailes.

Peut-être aussi Marlène Dietrich dans un très vieux film (souvenir ému mais nébuleux) mais comme je la confonds souvent avec Greta Garbo, je n'en suis pas même certaine.

Même Rita Hayworth ainsi équipée ne trouve pas grâce à mes yeux, c'est dire ! (1)

Et puis voilà que grâce à l'automne en avancement, j'ai enfin compris à quoi servaient ces foutus trucs qui rendent ridicules la démarche de la plupart de mes semblables quand elles s'y risquent : c'est en fait un super outil pour ramasser les feuilles mortes, sans doute conçu par un jardinier cossard et filou qui en aurait affublé sa petite amie afin de s'épargner une corvée. Il faut avouer que ça présente l'intérêt de faire infiniment moins de bruit que les insupportables machines à soufflerie, dont je ne parviens pas non plus à comprendre l'avantage.

Merci à la passante anonyme qui m'a fournit cette révélation.

[photo : in situ]

 

(1) Mais j'y piquerai bien sa robe, ses gants et sa chanson pour quand je fêterai mes 50 ans ;-) ; histoire d'en faire une parodie torride ? Je persiste à croire qu'humour et sensualité peuvent cohabiter.

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Le crouic crouic contagieux

 

 

Today in BNF 

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Une caractéristique remarquable des porte-documents transparents qu'à la BNF on fournit à qui doit descendre s'instruire et travailler est leur petit bruit agaçant, issu d'on ne sait trop quel point de leur anatomie, une forme de crouic crouic un tantinet grinçant qui accompagne d'un bout à l'autre des longs accès chacun des pas du chercheur.

Tous cependant ne le font pas ; peut-être aussi que cela dépend du poids que l'objet doit porter.

Ce matin, celui dont j'avais hérité était d'un silence discret.

Je n'ai hélas guère eu le temps de m'en féliciter.

C'étaient mes chaussures, de vieux cuir bien tanné habituellement silencieux, qui avaient pris le relais.

Crouic crouic tu feras quand crouic crouic tu as fait.

#plog

[photo : la fameuse malette au design bruyant]