Où il est question de bras douloureux (mais pas que)
Les meilleures choses

Une limite de l'internet

Aujourd'hui, soudain

P8080032 Je ne sais plus quels mots de quelle conversation pourtant douce du jour m'a soudain fait penser à elle : une grande amie de Wytejczk, ils avaient même un temps travaillé ensemble, on se voyait presque souvent et tout semblait si naturel que je n'avais jamais pris la peine d'un lien direct.

Peut-être au fond qu'elle ne m'appréciait pas tant qu'elle le semblait en ce temps. Peut-être, qui sait, que ma proximité d'avec l'ami commun lui pesait, quand de mon côté c'était clairement un trait d'union.

Elle était tombée malade. J'avais par lui quelques nouvelles. On se croisait parfois, malgré ses moments difficiles de défaillance.

Puis comme je l'ai souvent évoqué, l'ami s'est de ma vie volatilisé. Et dès lors elle aussi.

Pendant quelques temps encore j'eus d'elle quelques nouvelles par un autre ami commun. Puis il n'en a plus eues.

Alors ce soir en pensant à cette femme, qui aurait pu m'être proche, mais ça ne s'est pas fait, j'ai cherché des nouvelles par le biais de l'internet.

Je n'ai hélas trouvé que des traces de ce travail à présent un brin daté qu'ils avaient effectués, Wytejczk et elle, ainsi que mes propres interventions à l'époque laudatives et joyeuses à son sujet.

Elle semble avoir disparu corps et âme de l'internet aussi. Le fait de la maladie ne fait rien pour calmer l'inquiétude à son sujet, ni non plus celui de se dire que puisqu'elle a choisi de ne tenir personne au courant, c'est que nous comptions peu ou pas et que nous devons respecter la distance qu'elle avait mise.

Ou bien tout au contraire : faire une démarche volontairement invasive afin d'aller chercher qui se serait replié dans la douleur, mais serait au fond soulagée que quelqu'un reste là ; quelqu'un qui en a vu tant d'autres que la dégradation physique et psychique n'effraie (presque) plus. Et cette question subsidiaire : Wytejczk a-t-il également fui de sa vie à elle, comme il l'a fait pour moi ?

J'ai décidément du mal avec les disparitions.

Triste privilège de l'âge venant : je ne vais pas tarder à pouvoir constituer une équipe de quelque chose avec la cohorte que forment ces perdus de vue volontaires de ceux qui du jour au lendemain sont entrés dans un silence et qui ne s'achève pas.

[photo : un cadeau d'amis à une amie présente (il en reste, dieu merci) ; ces miracles qu'il faudrait pour retrouver ceux et celles qui se sont envolés]

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