La victoire (provisoire) des fausses valeurs et vrais pantins
25 juin 2010
Cher François,
Je me doutais bien que si les autres partaient vous aussi au bout du compte de l'antenne alliez disparaître ; quoique bien plus classe et subtil et fin. Je me doutais bien.
Il faut sans doute libérer le créneau horaire pour les exploits de l'équipe de France de football de la bourse les cours glorieux.
Je vous suivais sur Dailymotion, pas à l'antenne. Depuis l'été 2003, en effet, je n'écoute plus guerre (1) Inter que lorsque quelqu'un d'autre l'allume dans la maison. Je fus pourtant longtemps de ces auditeurs que vous évoquez, de ceux qu'une radio accompagne. Pour moi c'était celle-là.
Et puis voilà, Mar(c)tin qu'on aimait tant au moins le fiston et moi, et qui nous évita pendant toute une année scolaire d'être en retard lui et moi (2) et c'était si bon une voix amie et un brin militante, pour prendre courage avant d'aller marner. Seulement ses propos avaient déplu à certains (déjà) et il y eut cette fin si moche et si brutale, un matin, musique classique, sans explication et le lendemain un bulletin de publicité (peut-on appeler ça de l'information) de laboratoires pharmaceutiques, présentés sans qu'on dise (3). Sans parler de la présidence du prix du jury du livre Inter qui lui fut alors subrepticement retirée.
J'ai décroché d'Inter à cette époque-là. Et ce ne sont pas les derniers développements qui m'y feront revenir.
Ils diront : ce ne sont que des intervenants ponctuels, des humoristes, certes. Mais quand dans le même temps un ministre mis en cause dans un scandale financier comportant une part importante d'évasion fiscale, n'est pas inquiété plus que ça et ne démissionne pas.
On peut se dire que peut-être la démocratie n'est pas en grande forme dans le pays où l'on vit.
En attendant, salut François. Et grand merci. Puissent vos chroniques du vendredi rester encore accessibles. Vous retrouver faisait partie des réconforts de nos fins de semaine et vous nous manquerez.
Et puis oui, moi non plus je ne suis pas parvenue à vous faire sourire, avec ce billet. Nous sommes attristés. Pourquoi le cacher ?
(1) C'était un lapsus mais je laisse comme ça.
(2) Pas de podcast ou dailymotion à l'époque, ou je ne le savais pas. Au mieux on pouvait, je crois, lire ensuite le texte sur le site. Si on voulait écouter sa chronique, la chaleur rassurante et convaincante de sa voix, il fallait être là et bien là, attentifs, à l'heure dite. Si on voulait être à l'heure, qui à l'école, qui au bureau, il fallait qu'on parte juste après. Nous devions donc être fins prêts au moment où l'ami prenait parole, fors chaussures et vestes ou manteaux. Motivés, ça marchait. Nous n'avons plus jamais, par la suite, retrouvé une telle ponctualité.
(3) La chronologie exacte et précise est ici