Humour noir du dimanche soir
Willy le consolant

Henry Tutti Frutti

Dans un supermarché local cet après-midi

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Les achats d'impulsion me sont peu coutumiers. J'en ai de nécessité, qui font que je suis en pulls sur-équipée, j'en ai qui sont des coups de cœurs raisonnés (je pense à un éventuel futur appareil photo mais que je me patiente depuis déjà plusieurs années), j'achète trop de livres, je le sais, mais rarement sans raisons précises.

Aujourd'hui pour la première fois, j'ai fait un achat par stupéfaction.

J'étais passée après un tour à la poste (1) à l'un des supermarchés du coin acheter des produits de salle de bain pour la peau des humains ou la beauté des lavabos, quelques ampoules pour éclairer ce sombre mois de  mars euh ... mai, quelques ustensiles de bricolage et autres consommables féminins.

Voilà qu'au détour d'une allée, alors que se jouait en fond sonore un vieux Beatles d'antan et que je songeais que c'était à vous dégoûter d'enregistrer le moindre disque, finir comme ça en incitation dépensière,  je me suis trouvée nez-à-nez avec un surprenant micro-rayon de livres.

Je parle bien d'un supermarché de quartier, pas d'un Centre Machin qui se plaît à jouer les "Culturels" à ses heures de caisses perdues. Un de ces endroits où l'on achète essentiellement à boire, à manger et à lessiver.

J'avais repéré depuis 2 ans la tendance qu'ils avaient désormais à vendre journaux et magazines. Seulement jusqu'alors les livres étaient épargnés, du moins en proche banlieue (2).

Cette esquisse de bout de librairie comportait les inévitables Lévy, Musso, Millénium and Co. La sympathique Échappée belle d'Anna Gavalda, les incontournables pseudo-autobiographies pipeau pipoles ; manquait "Le quai de Ouistreham", mais peut-être que le patron n'aime pas. En revanche, présent à côté de quelques romans en costumes qui ont leur public régulier, hé bien

Déluge d'Henry Bauchau.

???

Il y en avait même deux.

De surprise et pour lui épargner un futur de pilon (3), je l'ai acheté. Qui d'autre dans un tel endroit pouvait ?

Le plus étonnant restait.

Quand de retour chez moi, j'ai jeté un coup d'œil vérificateur au ticket de caisse dont le montant me semblait élevé, j'ai eu, alors que je n'avais rien acheté d'alimentaire autre qu'une boîte de grissini, la surprise de constater que j'en avais eu pour 17,10 € de "fruits et légumes".

Supputant une erreur j'ai commencé à pointer mes acquisitions. Pas trace de bouquin ni même de papeterie. En revanche ce prix était bien celui du Bauchau. PICT0017

Les livres, on ne le dira jamais assez, sont la meilleure nourriture de l'esprit mais du corps aussi.

Il est d'ailleurs recommandé d'en dévorer 5 par jour.

Des frais.


(1) Non, pas celle-là et puis d'abord je n'ai pas de sac à dos noir, moi.

(2) Dans ma Normandie le supermarché a un rayon livres depuis des années, il m'est arrivé sans honte d'y acheter des classiques.

(3) Beau et poignant récit sur le pilon dans le "Police mon amour" de Bénédicte Desforges. Et comme je l'ai relu récemment, c'est encore tout vif.

[photo : non retouchées non truquées]

PS pour les habitué(e)s : au lieu de ranger les plaquettes antimites dans le placard de produits d'entretien, je les ai aussitôt déballées et accrochées dans les penderies concernées. Attendez-vous à ce qu'il neige.
#onnestplusàçaprès



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