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Petite maison d'édition gauloise implantée sur le littoral

aujourd'hui au salon

(merci Mathias)

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Il peut être nécessaire de double-cliquer sur la photo afin de lire l'inscription sur le carton.

(oui, bon, je sais, cette photo tient de la plaisanterie privée, mais on a si bien ri et c'est si précieux quand les nouvelles du monde plongent dans le dur)

une variante moins poétique mais plus visible :

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dédicace hasardeuse

Tout à l'heure au Salon


On a beau dire que le Salon du Livre est devenu depuis quelques années une grosse kermesse du business, ça reste quand même (1) pour le lecteur fou l'occasion de belles rencontres avec les humains ou le produit de leur travail.

J'assiste à une table ronde parce qu'un ami y cause. Un des auteurs participants m'est inconnu. C'est un Allemand et ce qu'il dit m'intéresse. Les gens qui disent des choses censées sur le travail d'écrire et sous le nom desquels sont publiés des daubes étant relativement rares, je vais y voir au stand allemand, une fois le débat fini.

Trouve le bouquin sans problème. Craque pour un ou deux petits autres.

Non loin, les livres d'Edgar Hilsenrath. En V.O. Je me fais un plaisir d'acquérir "Der Nazi und der Friseur" dans l'idée de le lire en bilingue, puisqu'il vient de sortir chez Attila.

Plus tard, en fait à l'heure où je m'en retourne, me voilà à passer devant chez eux. Je m'arrête, on papote un peu. J'avoue avoir eu un faible sur le stand de la librairie en allemand (2). B. me dit fais voir fais voir, et regarde les bouquins, se marre en voyant le Hilsenrath, en disant Oh ça a l'air bien, ça. On rit un brin sur ce thème, puis, lui :

- Mais, tu veux peut-être le faire dédicacer ?

moi : - Pourquoi, il sera là demain ? Un autre jour ?

lui : - Ben non, là maintenant, il est ici.

Et alors B. se décale et aussi deux autres personnes qui se tenaient entre le stand et moi ... et à la petite table dédiée aux dédicaces, j'aperçois le vieil homme - corps certes fatigué mais regard malicieux -.

Parfois, j'ai de ces coups de chance dans la vie (en plus que nous avons bien ri).

C'était la seconde fois de la journée que survenait pour moi un de ces mouvements de type "une personne peut en cacher une autre". De la première je n'ai rien fait ; j'ignorais ce que l'autre en pensait et ne veux pas peser. Elle était pour moi bien moins drôle. La présence soudaine d'Edgar était-elle là comme pour compenser et remettre mon compteur de petites joies simples du bon côté ?

J'aurais voulu le faire exprès, je n'y serais pas arrivée.


(1) et quand même aussi et pour me faire mentir (à qui ai-je dit que désormais tout était trop "géré" et "ciblé" pour qu'on y fasse des trouvailles de type fonds de stocks soudain remontés à la surface comme c'était le cas jusqu'à quelque chose comme avant le tournant de l'an 2000 ou le passage à l'euro ?), j'ai dégoté aujourd'hui sur un coin de stand, deux ouvrages difficilement trouvables.

(2) Pour tout le reste j'ai été d'une parfaite sobriété.

Lire la suite "dédicace hasardeuse" »


Zahir printannier

Le livre est sur une pile qui m'appelle. Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de l'auteur ni de ce titre, rien.

La seule chose tangible est qu'il me parle d'un pays qui me plaît, disons-le comme ça.

Et puis page 18


"Répandu raide et froid à même la moquette, un coussin sous la nuque, et les yeux fixés au ciel à travers le plafond vitré, incapable d'un effort, d'un mouvement, d'un spasme, j'étais en train d'écouter pour la troisième fois le "Requiem" de Fauré. À supposer une subite fin du monde, combien de temps après la disparition de l'espèce humaine, qui avait compté dans ses rangs Blaise Pascal et mon oncle Marcus (considérés comme deux extrêmes de la chaîne intellectuelle) retentirait encore cet air sublime sous un ciel sourd ?"

Luc Delisse in "Le testament belge" (éd. Impressions nouvelles)

Rien de particulier pense alors le passant.

Non, mais c'est juste que ce soir à Chartres si tout va bien, ce Requiem nous le chanterons




Miscellanées dominicales

C'était aujourd'hui dimanche ...

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Quand le maestro est beau à voir, il n'a curieusement pas besoin de réclamer qu'on le regarde, sauf des barytons parfois. (répétition)

La vieille dame au bureau de vote semble si égarée et qui se parle toute seule en yoyotant  sévèrement que je me dis qu'il faudrait peut-être que le droit de vote soit plafonné. Seulement tout critère serait d'une telle injustice. Gens en bonne santé évitez s'il vous plaît de vous abstenir.  (régionales) 

Je m'apprête à écrire un billet sur les documents surprenants (C'était la vie de qui ? Qui était cette femme encore jeune qui existait comme ça ?) que mes vaines recherches de permis B m'ont fait exhumer. Et puis un sale coup de pompe et puis voilà et puis non. (rangements)

La femme se campe à Châtelet tout contre la porte, gênant tous ceux qui veulent aussi entrer. Sa mère, elle a l'âge de la mienne et elles se ressemblent, c'est évident, mais dont le visage malgré les ans ne porte pas le vulgaire avachissement qu'on voit chez la plus jeune, lui dit, Moi je vais dans le fond, ça me gêne de gêner.

- Oui mais il y a une poussette répond alors sa fille d'un air mécontent et si on va au fond c'est en descendant qu'on va gêner.

Près de la poussette, en retrait, une femme qui a pris dans les bras son bébé, et semble un peu dépassée par l'afflux de voyageurs. Elle est noire et fort bien habillée à la mode africaine. Près d'elle, une femme qui semble l'accompagner, silencieuse et comme prostrée sur un strapontin que l'affluence rend encombrant. Elle se tient comme quelqu'un qui ne va pas très bien et d'ailleurs personne n'ose lui faire de remarque. Eût-elle été de peau blanche que sans doute sa lividité aurait mieux excusé sa place inadéquate, mais les gens ont semble-t-il compris.

Je m'étais malgré tous les obstacles faufilée dans le fond, et lorsqu'à Luxembourg je descends me trouve sans l'avoir voulu derrière la vieille mère et sa fille agacée : - Oui mais ces gens-là ils se croient tout permis, le pays est à eux.

et la vieille mère de répondre posément : - C'était juste une femme et un bébé et que la poussette encombrait, ça ne change rien qu'elle soit noire ou pas.

J'ignore la réponse qui lui a été faite par celle qui avait plus que d'autres à peine plus tôt largement dérangé autant que la poussette, le bébé et la maman réunis. (racisme)

Plus tard j'ai regretté n'avoir fait aucun signe à la vieille dame digne pour lui montrer que je l'approuvais. Peut-être se sent-elle aussi seule et démunie face à la xénophobie de sa fille que moi vis-à-vis des sentiments que ma mère exprime parfois dernièrement. (regret)

Au moment où j'entre à l'accueil de la rue d'Ulm, je croise un jeune papa qui explique à un fiston de 6 à 7 ans, - Tu vois, ici c'est l'école normale supérieure, ceux qui travaillent là sont très intelligents. Puis il entame un petit historique tandis que le garçonnet me lance un regard admiratif totalement immérité. (raté)

Pierre Bergounioux se raconte en crétin rural et patriarche métropolitain. Un bonheur pour qui l'écoute. Je suis fascinée par son verbe et ses mains, qui me rappellent ... non, rien. (rêves)

Ce qu'il dit sur la légitimité d'écrire et le fait d'en être parfois par la naissance statutairement exclus, me met les larmes aux yeux. (réussir (malgré tout)).

Accompagnée d'une employée aux écritures qui m'avait prévenue de cette conférence, je  pousse à pied jusqu'à Montparnasse qui est en fait si près. Il est à nouveau question des une ou trois prises de courant de la gare. Ainsi que du livre de Florence Aubenas. Puis nous tentons de photographier la lune. P3210006

Pour ma part ça ne donne rien (raté (bis)).

Je constate la fermeture d'un café dont je me souviendrais longtemps plus tard combien j'aimais le fréquenter. Mais que je n'y serai jamais venue ni avec S. ni avec V. (ruptures) (roman(s) ?)

Paris, c'est beau, la nuit. (ravissement)

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Dans le métro je lis non sans émotion le livre d'entretiens de Sandrine Bonnaire dont le titre injustement m'avait rendue méfiante. (retour (par la ligne 13 et sur investissement)) 

Je songe, en passant devant les fenêtres éclairées sans aucune protection afin qu'on voit tout bien comme c'est riche et beau, au "Playtime" de Jacques Tati qui avait déjà tout compris. Ces gens semblent avoir envie de faire envie aux passants. (ridicules)

De toutes façons leurs intérieurs ça manque de bouquins. (ricanements) P3210011

Mon quartier change à vue d'œil, pas un jour sans de nouveaux bureaux ou qu'un petit commerce à la place d'un autre apparaisse. Les bureaux engendrent une multiplication des petits restaurants de type déjeuner "sur le pouce". Dès demain peut-être nous mangerons des gâteaux orientaux là où auparavant nous faisions des photocopies. (restauration)

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Le père de mes enfants a failli se qualifier pour un concours de pétanque important. Je le note ici afin qu'on s'en souvienne sans le redire tout le temps. (radotages)

Je m'étais promis d'aller à la cérémonie de souvenir annoncée , afin de déposer où se serait possible un mot de gratitude, faire acte par ma présence de remerciement. Voilà qu'elle aura lieu à deux pas de ma cuisine, un jour pour moi facile, comme pour me dire, t'inquiète, va, même si tu n'es pas en grande forme, tu pourras. (remercier)

Un jour, longtemps plus tard (ou mes enfants), je me rappellerai qu'un dimanche de mars, à Clichy et Paris, ça pouvait être comme ça. (remember)


nb. : Le titre est emprunté sans vergogne à celui des Miscellanées bruxelloises qui l'an passé à la même époque m'avaient enchantées et pourtant j'étais alors dans ma sale période numéro 4.


Un samedi à 18 heures

Samedi deux semaines plus tôt

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Alors, ça, c'est tout moi, je prends le temps de participer à un billet collectif alors que je ne l'ai pas, mais parce que le gars qui propose ça c'est quelqu'un que j'aime bien, beaucoup lire et que son idée est bonne, et puis ensuite j'oublie.Donc voilà c'était à 18 heures, un samedi il y a deux semaines de ça (délai pour en causer dû à moi, pas à lui)

Un samedi à 18 heures

[photo : prise ce jour-là à 15h54, pas pu faire plus près]



Un samedi à 11 heures (douceur ordinaire)

Samedi, 11 heures, Clichy

C'est sortir vite fait, prévenir le garçon, scotché sur ses jeux d'ordi. en réseaux bavards que si ça sonne il faudra ouvrir, le facteur peut-être, toujours des bouquins, dont peut-être qui sait le nouvel opus de l'Arcamonde (1), ne pas se soucier que son père soit absent, lui-même sorti faire quelques achats dont un pour la maison.

C'est passer chez le marchand de journaux, acheter "Le matricule" (2) et puis Libé. Certaines pages ,hélas, aujourd'hui m'intéressent.

C'est aller à la pharmacie, mais pour des choses calmes, sans inquiétudes ni urgence (3) : contraception et douleur dans l'épaule, dont j'ai l'illusion qu'elle s'atténue déjà un peu.

C'est rentrer sans avoir à se hâter pour filer ensuite ici ou là.

C'est aussi et enfin qu'il ne fait pas froid.

C'est avoir bien du travail en cours mais sans autre date limite que celle que je me suis fixée.

C'est avoir passé hier soir une bonne et réconfortante soirée et sentir se confirmer d'une lecture à l'autre un talent (4) qu'on pressentait. Et se dire que c'est curieux de se planter si grandement sur les humains dès qu'il s'agit d'amour ou d'amitié de haute proximité et d'avoir jusqu'à présent une telle justesse d'intuition quand l'écriture est en jeu.

Et que c'est un grand privilège de pouvoir pour l'instant sans maladie déclarée, écrire comme le faisait MDA en septembre dernier "Je vis des moments uniques. Je n'ai jamais eu une vie amicale aussi riche."

Et pourtant je pars de haut, car s'il n'existe dans ma vie que deux constantes sur ce demi-siècle approchant, ce sont les livres et les bon(ne)s ami(e)s.

À présent au travail, le temps est toujours compté.


(1) "La pendule endormie" d'Hervé Picart, et qui en est le tome 4

(2) avec d'ailleurs un très bel article de Thierry Guichard sur "Atelier 62" de Martine Sonnet ; sans parler de la chronique de Dominique Fabre, qui est, il faut l'avouer, ma motivation mensuelle principale de l'acheter.

(3) en profiter en profiter en profiter. Vus nos passés médicaux respectifs, dans cette petite famille, et nos fragilités, ça ne saurait durer.

(4) Je persiste à ne pas aimer ce mot, mais n'en trouve aucun autre. Ce petit quelque chose qui si l'on parle d'écriture fait que des uns on dira que leur texte est pas mal du tout voire même très bien, et que de qui "l'a" on ne dira peut-être rien, on restera scotchés, embarqués, même si au départ le sujet on s'en foutait.


Quand bloguer est tout sauf un acte anodin

aujourd'hui, depuis 14h27

C'était une personne que je ne connaissais pas, même si je me demande si nous ne nous sommes pas déjà croisées. Mais je la lisais depuis quelques temps.

Je lisais son blog. Qu'elle signait MDA de ses initiales.

Elle y disait au jour le jour sa maladie. Mais pas seulement. Ça allait plus fort et plus grand.

Son silence des derniers temps ne pouvait pas être un signe d'aller mieux, donc l'annonce du début d'après-midi n'engendrait pas d'étonnement. Et pourtant, une tristesse.

Il y a dans certains cas par les blogs une forme forte d'intimité. Fauvette récemment a bien su l'exprimer.

On aimerait tant que la maladie ne l'emporte pas si souvent.

C'est important ce partage d'expérience, qu'elle aura mené jusqu'au possible. Utile aux autres.

Je n'ai su pour ma part que déposer une fois, peut-être deux (?) chez elle un timide merci. Je me sentais si ridicule avec mes petits tourments et cette sorte d'étrange remise de peine après une fausse annonce que j'ai eu depuis bientôt 5 ans, mais que je ne considère comme rien de plus qu'un sursis.

J'espère que ses mots resteront accessibles quelques temps. Ils donnent du courage. Et pas seulement vis-à-vis ou non d'une maladie.

Depuis cette annonce et que j'en ai transmis comme d'autres l'ont fait aussi le lien, je m'aperçois à leur réaction que nombreux étaient de mes amis ceux qui la suivaient et que sa mort, même ayant fait l'objet d'une chronique qui l'annonçait, ne laisse pas indifférents. D'une certaine façon c'est réconfortant ; cette grande fraternité silencieuse.

J'en profite donc pour transmettre un lien qu'elle-même a indiqué, vers un réseau pour l'entraide des malades et ceux qui souhaitent tant que possible rester chez eux : Réseau Quiétude.

Le genre de bonnes adresses qu'on préfèrerait autant n'avoir jamais à utiliser ni pour ceux qu'on aime ni pour soi mais qu'il est utilise de faire connaître. J'y ajouterais celle-ci :

Maison médicale Jeanne Garnier (qui contrairement aux apparences n'est pas un truc de riches, du moins dès lors que vous avez une mutuelle correcte).

- et là, madame Simone sourit, - Vous ne pouvez pas vous empêcher de vouloir mettre partout du concret pour aider, - Ben oui et puis ce soir j'en veux aux hommes qui ne savent pas nous aimer et profiter du bon tant que l'on peut encore (1)  -.

 J'aimerais tant qu'il existe après la mort un certain nombre de jours pendant lesquels on pourrait encore une dernière fois communiquer avec le frais défunt dès lors qu'il s'agirait de gratitude à exprimer, de confidences réparatrices qu'on n'avait pas osées, de secrets promis qu'on pourrait enfin confier. Alors je lui dirais : 

Merci encore à vous que je ne connaîtrais pas, mais qui m'avez aidée et tant d'autres que moi. Je pressens que plus tard votre souvenir (nous) sera de l'ordre du secours. Merci encore. Merci.


(1) C'est aussi une allusion à l'un de ses billets parmi les plus pudiques et doux, et qui m'avait profondément touchée, en plus qu'il pose une nouvelle fois la question de ce que l'on peut écrire ou pas, sous quelle forme et à quel endroit.

addenda du 20/03/10 fin de matinée : Si vous en avez le temps la visite des commentaires du billet annonçant le décès de Marie-Do Arrighi mérite l'attention, en plus d'être réconfortante (comment ont-ils fait, pas un seul bémol, aucun troll, aucun fou, ils ont dû filtrer - ou alors je reprends confiance en l'humanité -).



Ce n'est pas une rupture, sire, c'est une révolution

Pas de chefs, des passionnés, et 25% de la population mondiale interconnectée.

On va effectivement vers une économie où l'on ne fera pas payer l'usage de son cœur de métier mais ce sera la marge qui nous fera gagner. Je vois ça venir au sujet des droits d'auteurs. L'œuvre servira à se faire connaître. La personne qui l'aura créée gagnera sa vie au travers de prestations que sa notoriété fera qu'on les lui proposera (ou pas).

On peut prendre la parole, les uns envers les autres, directement.  Si vous n'en profitez pas ne venez pas vous plaindre après des différentes formes d'oppression.

On peut proposer sans filtre (1) des textes, des photos, des films, de la musique, pas encore des odeurs, ni non plus des objets même plats, mais ça devrait venir. Le seul verdict est celui de l'intérêt des autres. Jamais nous n'avions eu ni les uns ni les autres à ce point nos capacités bien en main et un accès direct à ce que nous pouvions en faire.

Au passage merci à Al Gore (dont j'ignorais ce qu'on lui devait).


Et puis surtout merci à Ann Scott qui a transmis le lien.

(1) sauf bien sûr là où des formes répressives ont déjà réagi. Et ça sera la lutte principale des prochaines années, défendre nos accès.

SergeSoudoplatoff, les vraies ruptures d'Internet
envoyé par liberation. - L'actualité du moment en vidéo.

La seule fois où j'ai dit j'arrête

Ce billet est un écho à celui-ci de KMS

La seule fois où j'ai dit j'arrête, c'était l'an passé pour ce job devenu sans aucun sens et relativement mal rémunéré où je perdais encore certaines de mes journées.

La situation était devenue intolérable, avec en plus du reste les problèmes psychologiques (1) d'une petite hiérarchie à supporter.

Se voir reprocher de tenter de réparer les conséquences d'une erreur commise par qui émet violemment le reproche, est quelque chose d'intolérable.

Alors j'ai dit j'arrête et n'y suis plus retournée.


J'ai dit j'arrête, pas tout à fait.

La seule fois où j'ai dit j'arrête, c'est "Il faut arrêter" qui s'est pensé. Une sorte d'ordre supérieur venu d'on ne sait où et qui commandait la survie.

C'était urgent et irrémédiable. Ce qui se disait était : je ne réponds plus de ce qui peut arriver si je remets là les pieds.

Si j'en parle à présent, ce n'est pas pour moi qui ai eu la chance de m'en sortir et finalement mieux que si rien de particulier ne s'était passé et dont les arrêts souhaités sont à présent d'un tout autre ordre, mais pour signaler à ceux et celles qui passeraient, qu'il vaut bien mieux prendre une décision d'arrêter, quel que soit le domaine concerné, avant d'en arriver à de telles extrémités.

Les domaines où l'on ne peut choisir d'arrêter sont finalement dénombrables même si j'en oublie certains : subir la soif et la faim (quand on vit dans un pays de sécheresse de famine et de peu de moyens), une guerre, des tortures, une maladie incurable et la mort. Dans certaines circonstances le trop grand froid et le trop grand chaud.

Et puis aussi :

J'arrête d'être amoureux.

Qui est très impossible et ne se décide pas.


Dans tous les autres champs d'actions ou d'inactions autant profiter de notre libre arbitre quand il en est encore temps, vous ne croyez pas ?

(1) je suis gentille



À table !

Découvert à l'instant grâce à l'ami Janu, cette série de photos qui bien mieux qu'une échéance électorale et les sondages y afférents, dresse le portrait de la France du jour.

Le bébé qu'on se passe ou le chien qu'on déplace, qu'on rit parfois mieux tout seul, qu'il existe certain nostalgique effrayant, que ça peut être beau, bon et propre même quand on n'a pas d'argent et surtout de toutes les cuisines et toutes les couleurs.

(La télé semble moins présente que je ne l'aurais cru. Effet de sélection ?)

La table de l'ordinaire par Stéphanie Lacombe

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