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Entre gris clair et gris foncé

Dernier jour de l'année civile, comme une petite récap.

À elles trois ces chansons résument bien qui les trois/quatre dernières années, qui l'an et demi écoulée (dont une hélas à un NOT près qu'il convient d'ajouter). Une a depuis novembre été avec plaisir dansée, pour l'une des autres j'aimerais qu'on puisse en 2010 le faire, je viens d'en suggérer l'idée.

D'un point de vue strictement personnel, le pire au moins semble derrière temporairement, il y a des perspectives au lieu d'une prison (dorée, certes, mais cependant qu'il fut pour moi minant cet enfermement), des enfants grands et des amis présents, une vie enfin digne et digne d'être vécue.

Pendant ce temps le monde va comme il peut, c'est-à-dire mal. Quel contraste avec cette croyance en des partages et des progrès qu'on avait encore durant les sixièmes et septièmes décennies du siècle passé. Vers quelle(s) alternative(s) se tourner ? Par quoi remplacer ou modérer ce capitalisme sans frein qui épuise la planète et ses habitants pour profits de peu d'entre eux ? Dans quelle mesure par le fait même de vivre en occident en est-on, qu'on le veuille ou non ?

Une pensée impuissante, et pourquoi pour eux et pas tant d'autres qui luttent ailleurs aussi, pour les Iranien(ne)s qui tentent en ce moment de combattre un régime totalitaire devenu (encore plus) violent ou au moins de ne pas mourir pendant la répression.


Bonne année 2010 à ceux qui tant que ça peut pourront.


Merci à Bladsurb de m'avoir ce matin remis Sade en tête et fait mesurer par ricochet combien à côté de mes vingt ans mes quarante sont privilégiés. Ne furent inutiles ni certaines étapes ni certains combats. Et sans doute la survie.

PS : Et bien sûr, le titre (du billet), une de ces chansons de vieux qui font sourire les jeunes de maintenant.

PS' : Aujourd'hui mon dernier billet sur Voice of a City. Ç'aura été mon premier travail officiel d'écriture. En anglais (signe des temps). À naviguer dans une autre langue que celles de ma naissance, j'ai sauvagement pris goût, j'en démarre donc un autre, que garnira probablement une écriture bien plus personnelle (et bien moins touristique, puisque tel était le cahier des charges pour VOAC Paris dont je vais à présent pouvoir m'affranchir)


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Dérèglement climatique

ce midi au café News

PC290028 

Peut-être parce que nous étions arrivés sous une pluie battante, la conversation partit à un moment donné sur le triangle des bermudes et me fit de là évoquer les cyclones et leur œil si calme. 

Nos vies présentent elles-mêmes souvent ce caractère de nous accorder des temps étrangement tranquilles au cœur des pires tempêtes et qui selon les cas nous sauvent (on reprend des forces) ou nous achèvent (on s'est cru tirés d'affaires un peu trop rapidement).


Avant que j'eusse pu m'aventurer sur ce versant vaguement philosophique, Stéphanot me reprit :

- Pas un cyclone, un typhon.


Je maintins le cyclone, c'est bien lui qui tombe par sortes de doigts menaçants et tourbillonnants. Il soutint le typhon (non sans raisons (1)). Mais appuya son propos par cette explication :

- Mais tu sais bien, le typhon, dans la baignoire, quand on débouche pour faire couler l'eau, ça tourne comme ça en rond.


Voilà comment grâce à mon charmant Prince de Motordus personnel, je devins instantanément éperdue d'admiration pour les plombiers, ces hommes courageux qui jours après jours, dans nos cuisines et nos salles de bain au climat en péril, affrontent des typhons, parfois bouchés, parfois fuyants, toujours redoutables.


(à part ça, mon fou-rire fut tel que je dus écrire sur ce qui me tombait sous la main à son intention le fin mot de l'histoire, incapable que j'étais d'articuler le moindre son) (merci mon fiston pour cette si belle tranche de rigolade et ton autorisation)


[photo : aux jardins du Luxembourg, un étrange perchoir à mouettes et pigeons, probablement destiné à protéger la plomberie du gel]


(1) Là où le garçon n'a pas tort c'est que cyclones et eau coulant par les siphons ne sont pas insensibles à la force de Coriolis. Il y a donc bien un lien. En plus qu'un typhon n'est autre qu'un cyclone des mers du Sud, qu'au moment où j'en parlais j'étais allègrement en train de confondre avec une tornade , qui de toutes façons tourbillonne aussi. Et l'ouragan n'est pas plus plat, juste plus Atlantique (ou Pacifiste Est). Il avait uniquement tort (et j'espère pour longtemps) quant à sa présence éventuelle dans notre salle de bain. Mais certains en ont, des tornades, sur leur terrain de football. On ignore qui a gagné le match.


(d'après le site laclimatologie) "Un cyclone est une perturbation atmosphérique sous l'aspect d’une grosse masse nuageuse en bandes spirales, associé à une dépression très creuse avec des vents tourbillonnant de plus 120 km/h. Dans l’hémisphère sud, les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre autour du cyclone. Et dans l’hémisphère nord ils tournent dans le sens inverse. Le sens de la rotation des vents autour de la dépression est dû à la rotation de la Terre nommé la force de CORIOLIS."

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Stieg et les Seychelles

Aujourd'hui, à 17h17 (c'est vrai), dans le métro. Je tais la ligne par discrétion.


Je remarque dans cet ordre :

1/ le nom de l'auteur : Stieg Larsson ;
2/ qu'il ne s'agit pas d'un des livres voyants de son Millenium version française ; sans doute une traduction en anglais ?
3/ qu'une enveloppe rouge ou une lettre pliée fait office de marque-page où d'une écriture féminine, à la plume et élégante quelqu'un a écrit Pourquoi j'ai aimé les Seychelles ;
4/ que l'ensemble est tenu par un plutôt bel homme d'un âge optimal à qui le ou la titulaire de l'écriture élégante l'aura probablement offert en remerciement.

Et d'ailleurs il descend. Probablement qu'on l'attend.

Si je continue à observer le monde dans cet ordre, je parviendrai peut-être à une brillante reconversion comme libraire, mais certainement pas à ce que qui que ce soit m'entraîne aux Seychelles amoureusement.

D'un autre côté je serais fort capable d'offrir La Recherche en cadeau après, plutôt qu'un Suédois à succès. Ceux que je ne vois pas et qui ne me calculent guère sont prévenus.



Silent Gary

À l'instant dans ma boîte aux mails

Je me demande si l'éclat de rire généré par cet épisode est ou non partageable avec qui n'a pas traîné ses guêtres professionnelles dans un service informatique. Pour les autres, je sais. Qui d'entre nous n'a pas croisé au moins un Silent Gary au cours de sa carrière .?. :-)


Double-cliquer sur l'image pour bien voir en entier.

Dilbert.com

Victime du marketing


(Pardon par avance pour qui passerait par là en ayant connu cet homme et serait un peu choqué par mes propos : je n'ai rien contre ce monsieur dont je découvre l'existence à sa mort seulement, il était sans doute quelqu'un de très bien, ce n'est pas lui qui est en cause mais une dynamique de vente et la façon dont en tant que consommateurs on se fait submerger de sollicitations).



Tout arrive, voilà qu'en lisant un bref article du Monde qui annonçait un décès j'ai éclaté de rire. Et ce n'était pas même quelqu'un à qui j'avais quoi que ce soit à reprocher : je croyais tout simplement qu'il n'existait pas et venait donc d'apprendre en même temps que sa mort qu'il avait eu une vie.


Bien que peu versée dans la consommation cosmétique, je connaissais fort bien la marque qui portait son nom. Dans ma banlieue d'enfance et de jeunesse elle se conseillait entre dames, généralement peu fortunées, qui trouvaient là quelques crèmes plutôt correctes vendues à des prix qui leur étaient abordables et envoyées à domicile comme les vêtements par La Redoute.


Ça n'a l'air de rien mais ce mode de diffusion permettait l'acquisition discrète de produits de beauté sans avoir à justifier d'une absence prolongée de la maison (peu de parfumeries sur place ou chères, il fallait donc aller à Paris) auprès d'un conjoint irascible et soucieux d'une mise en danger et de son ménage et de son budget si madame se piquait de jouer les élégantes. Il fallait juste tenter de calculer son coup afin que le paquet évite de débarquer par le courrier du samedi matin quand monsieur était devant la maison à quelques travaux de jardinage et risquait d'être celui à qui le facteur innocemment remettrait le compromettant colis.


J'ai moi-même été cliente dans mes premières années de femme indépendante mais de micro-budget. Et ma fille l'est aussi si j'en crois les prospectus reçus.


Mais c'est bien là que le bas bât blesse, et que le succès fut : cette profusion de courriers, catalogues et autres cartes de fidélité (fournies aussi à des adolescentes, ma fille s'en est probablement fait remettre une elle n'avait que 13 ans).


Car cette marque avait été la première (l'une des ?) à pratiquer l'usage du faux courrier personnalisé, avec un soin tout particulier lors des anniversaires, dont à la fin des années soixante-dix on confiait benoîtement la date si on nous la demandait et sans imaginer le moindre usage machiavélique qui pourrait en être fait (1). Ce qui donnait quelque chose comme  :


Madame Tartempion, 

J'apprends non sans émotion que c'est aujourd'hui votre anniversaire. En vous souhaitant tout le bonheur possible dans cette nouvelle année qui vous verra encore plus belle, je me permets de joindre à cet envoi un échantillon de ma toute nouvelle crème Fruit des fleurs des bois et des champs, qui j'en suis certain vous conviendra à merveille.

Bien à vous

et c'était signé Yves Rocher.


La dame, dont le cancoillot d'époux avait encore oublié l'anniversaire, se trouvait ainsi vaguement consolée de l'absence de mâle considération, et dans un élan de reconnaissance spontanée passait bien vite commande.


Pour se demander 15 jours après comment diable elle avait bien pu penser que Fruit des fleurs des bois et des champs sentait bon alors que finalement sur elle, non.


Dans d'autres courriers il y avait une photo d'un monsieur que je crois revoir en blouse blanche de chimiste sérieux, généralement accompagné de tout un lot de personnes, sur le mode Équipe qui gagne et tout ce monde nous expliquait comment à La Gacilly ils travaillaient d'arrache-pied pour nous concocter les meilleures fragrances d'eaux de toilettes et les plus hydratantes des crèmes à avaler les rides. Et ça disait : Yves Rocher, avec son équipe.


Du lieu lui-même je n'avais pas douté puisque c'était à une telle adresse qu'on envoyait sa commande. Un patelin lointain, probablement breton, existait donc bien.


Mais le reste semblait tellement à de la narration commerciale que j'étais persuadée qu'il ne s'agissait que d'une façade, d'un faux-semblant destiné à rendre les produits plus proches, à faire croire qu'ils étaient préparés presque à la main au lieu d'en usine, et que ce monsieur, pour moi un pur figurant, qu'on avait chargé de représenter la marque (2) était censé incarner un pseudo commerçant du quartier entre parfumeur et pharmacien-conseiller.


Bref, puisque baratin il y avait, j'avais considéré que tout absolument tout en était, y compris l'existence d'un pseudo-créateur de ce qui à mes yeux n'était qu'une entreprise pourvue d'une direction collégiale (3) et anonyme. Et je ne croyais pas davantage à son existence qu'à celle, après tout potentielle, d'une madame Irma Nivéa. D'ailleurs Moulinex aurait dû en faire autant, j'eusse volontiers admiré l'air pensif d'un monsieur Albert Moulinex penché sur un établi de mécano-physicien et en train de nous concevoir le robot ménager ultime que les gosses du quartier se seraient ruinés de 15 ans d'argent de poche à venir pour offrir à la fête des mères à leur maman.


Voilà donc que ce soir, environ trente-cinq ans après le temps où la mienne recevait de façon postale ses tendres mais néanmoins mercantiles sollicitations, j'apprends que ce que je croyais agaçant, habile et bidon était en partie vrai, qu'un monsieur Yves Rocher existait réellement et qu'il avait effectivement fondé l'entreprise qui portait son nom. Et créé des emplois pour pas mal de gens dans un endroit de France où c'était denrée rare. Ce qui est méritoire.


On en apprend tous les jours. Je m'en voudrais presque un peu de mon excès sauvage de lucidité.


Moralité : À trop prendre les gens pour des imbéciles, ils ne vous prennent pas pour des gens.



PS : Et maintenant, ils vont mettre qui sur les courriers ? Yvon le petit-fils ? Un avatar ? Un vrai ? Une femme pour faire XXIème siècle (mais ça risque de marcher moins bien pour faire du charme dans les courriers) ?

PS ' : Je suis une dangereuse récidiviste puisque petite j'ai cru un bon moment d'Enid Blyton était une marque et les Clubs des Cinq et autres Clan des Sept le résultat d'un travail d'écriture sinon à la chaîne du moins en de petites équipes de personnes qui se rendaient tous les matins à la fabrique où dans les étages on concevait les intrigues et au rez-de-chaussé on les imprimait. Et je sais bien un peu pourquoi : mon père travaillait dans une usine, donc pour moi tout objet quel qu'il soit était a priori fabriqué dans une usine. Quant à ces romans le canevas étant toujours le même et les personnages (contrairement à ceux d'Harry Potter) immuables avec le temps, je présuposais assez logiquement des gens obéissants à des directives précises fixées une fois pour toutes. Ça ne me gênait absolument pas pour apprécier le résultat, entre 7 et 8 ans ces livres, je les dévorais et ça m'a même duré un peu après.


(1) Je crois même avoir entendu des dames un peu surprises de la question qui en parlaient entre elles et en avaient conclu qu'il s'agissait simplement d'éviter d'éventuelles confusions d'homonymie, et (mais est-ce réel ou ai-je recomposé ?) ma mère dire que dans ce cas elle ne l'indiquerait plus ou pas puisque son patronyme était assez rare et son prénom pas si courant.

(2) Elle-même choisie après mûre réflexions et houleux débats afin d'être facile à mémoriser et donner une impression de France profonde mais moderne quand même. Et solide avec ça.

(3) Je connaissais le mot, mon papa écoutait les Grosses Têtes à ces jours de congés ou en rentrant du boulot.


Y aura-t-il du rire à Noël ?

Pile aujourd'hui ailleurs ou ici

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Beaucoup écrit aujourd'hui, plus assez de jus pour d'autres mots personnels.


Un peu lu en soirée pour me délasser et voici, histoire de ne pas se laisser abattre par la morosité spécifiques aux fêtes réquisitoires, deux ou trois bon billets.

Chez le Capitaine, cette surprenante leçon de politiquement correct quant à la mention d'un Noël qui serait offensant. Pour moi la signification religieuse de cette fête s'est trouvée depuis si longtemps gommée au profit des sacrifices financiers consentis au Dieu Surconsommation, que je ne pensais plus à cet aspect. Les gens seraient-ils vexés d'être pris pour des catholiques ? Sera-ce bientôt la prochaine insulte à la mode ? (Va donc, hé, Catho !)

Grâce au même, mais chez Lauren Leto cette amusante classification des lecteurs par leurs auteurs favoris.

Il faudrait faire la même pour les auteurs francophones.

Enfin, chez Intraordinaire, une mesure de Thierry Henry, avec du recul.


[photo : une vitrine, dans Clichy]

Micro Baleinié de Noël

(très) librement inspiré du Baleinié, le vrai (très bonne idée de cadeau par ailleurs)

 

somnoïllonner (so-meuh-no-i-o-né) (vb rég., 1er groupe) : s'allonger discrètement dans un coin de la maison avant l'apéritif d'un réveillon dans l'idée de faire un petit somme parce qu'on est trop tôt et finalement s'endormir pour de bon et y passer la nuit puisque personne n'aura osé venir vous réveiller

 

sunilatéraliser (comme ça s'écrit) (vb rég., 1er groupe) : penser très fort à quelqu'un qui ne pense pas du tout à vous (occupé qu'il est à 300 km de là,à tenter d'ouvrir 5 douzaines d'huîtres pour ses invités sans finir aux urgences du plus proche hôpital)

 

chateaubrillonner (chateau-bri-o-né) (vb rég., 1er groupe) : se dit d'une femme entre deux âges qui passant seule le réveillon (ses vieux parents morts, ses propres enfants grands et son amant accaparé par sa famille officielle) choisit de (re)lire Les mémoires d'Outre-Tombe ce soir-là.

Par ext. : se contenter pour dîner au soir du réveillon d'un steack haché surgelé.

 

verglamessiane (ver-gla-mé-si-âne) (n f) : femme généralement âgée ou adolescente mais en pleine crise mystique, qui insiste pour que malgré le très mauvais temps, on l'accompagne en voiture à la messe de minuit.

verglamort (ver-gla-mor) (fém : verglamorte) (subst) : homme ou femme possesseur d'un véhicule à moteur et d'un permis de conduire avec quelques points résiduels que la collectivité familiale désignera d'office pour emmener la verglamessiane à la messe de minuit. On ignore si le suffixe vient du fait que cette personne s'exécute la mort dans l'âme, ou s'il porte la trace des risques encourus.

 

cadorable (ca-do-ra-ble) (adj) : se dit de la personne qui vous a offert exactement ce dont vous rêviez.
ex. : - Mon amoureux cette année a été cadorable.

 

bruxellose (bru-selle-ose) (n f) : trouble mental incurable mais généralement bénin spécifique aux femmes parisiennes et poussant celles qui en sont atteintes à prendre le Thalys sans raison apparente. Touche plus particulièrement certaines choristes classiques qui en sont atteintes à tout bout de chant.
lillose (li-lo-ze) (n f) : forme particulièrement légère de la bruxellose.

londonite (lon'-do-ni-te) (n f) : forme aggravée. S'applique à l'Eurostar. N'est pas sans présenter de gros risques d'absences prolongées sans communications avec l'extérieur quand par exemple dehors il fait moins quinze.

 

déracismer (dé-ra-6-mé) (vb rég. transitif, 1er groupe) : s'en prendre avec véhémence au premier convive qui profère des propos racistes lors d'un repas où les commensaux sont nombreux, provoquant ainsi une bagarre générale ou une dépollution efficace pour le reste de la soirée.
Est souvent dans l'emploi courant complété par l'adverbe violemment.

ex. : - À peine Paul avait-il exprimé son approbation quant au vote suisse anti-minarets, que Jacques le déracisma violemment. La conversation s'enchaîna ensuite sur le secret bancaire et il n'en fut plus question.

minuitconnerie (mi-nu-i-ko-ne-ri) (n f) : bêtise absolue qu'on se permet de faire ou dire soudain après minuit un jour de réveillon. Et qu'on regrettera après (ou pas).

ex. : - Après sa sortie stupide sur les minarets, Paul, déracismé par Jacques, s'était tenu tranquille mais il a quand même fallu qu'il sorte une minuitconnerie antisémite.


débûcher (dé-bu-chais) (vb rég.; 1er groupe) : parvenir lors d'un repas du 24 ou 25 décembre à ne pas manger de bûche de Noël sans pour autant se faire remarquer.

 

dédinde (dé-din-de) (n f) : mépris absolu pour la dinde au marron.

ex. : - Devant la dédinde générale la maîtresse de maison prévoyante avait cuisiné un succulent riz au curry.

 

lancetarder (lan-ce-tar-dé) (vb rég. ; 1er groupe) : profiter d'un soir de réveillon pour lancer tard sa lessive vu que personne il dort et que tout le monde s'en fout
par ext. : Tout ce qu'on entreprend à des heures indues en supposant que ça ne dérangera personne
ex. :  - Albert profitait fréquemment de ses insomnies pour lancetarder ses articles et les envoyer au petit matin à la rédaction.

- L'avantage des fêtes de fin d'années est qu'elles me permettent, si je lancetarde efficacement, de combler mon retard de lessive.

 

repassouillon (re-pa-sou-i-on) (n m) : soirée consacrée à écluser son repassage en retard quand les autres font la fête (et vous empêchent de dormir). 

ex. : - J'étais fatiguée mais grâce à mes voisins j'ai passé un excellent repassouillon. Tout le linge est propre, plié et rangé.

 

plaichin/ine (plé-ch-in) (adj) : qualifie l'humeur sombre de qui doit se rendre et participer à une fête de famille alors qu'il n'aime pas ça. 

ex. : - Ma cousine Olivia me fait souvent rire, mais le soir de Noël qu'est-ce qu'elle est plaichine !

 

s'aminuitir (a-mi-nu-i-tir) (vb pronominal, 2ème groupe) : tomber de sommeil juste avant minuit et du coup rater les cadeaux.

 

beaufaillon (bo-fa-i-on) (n m) : celui qui est tellement lourd dans ses attitudes et ses propos qu'il gâche de tous la soirée.
par ext. : conjoint ou concubin qui ne s'intègre pas du tout à la famille.

snobillette (snow-bille-ai-te) (n f) : fille tellement intello que lors d'une soirée de fête, elle ne parvient à trouver personne pour l'intéresser suffisamment par le niveau de la conversation

beaubinet (bo-bi-nè) (n m) : gars qui n'a pas le niveau mais aimerait bien séduire la snobillette. Tente donc de l'embobiner. Se fait généralement doubler par n'importe quel séducteur efficace de fin de soirée.  

ex. : - Tire la snobillette et le beaubinet cherra. (manuel du Don Juan, 4ème commandement)

  

currysoter (cul-riz-zo-thé) (vb rég. ; 1er groupe) : choisir délibéremment de préparer pour le réveillon un plat exotique parce qu'on en a assez de l'identité nationale.

ex. : - Dans ma nouvelle belle-famille ils sont d'une telle dédinde et ouverture d'esprit, que j'ai enfin pu cette année currysoter à Noël.

 

Posted via email from gilda's posterous


Madame Mauve

Madame Mauve est quelqu'un que j'aimais beaucoup. Que je ne demanderais qu'à aimer encore, mais voilà elle fait partie de ma petite collection de volatilisés.

Éliane Mauve était en effet une grande amie de Wytejczk. Ils avaient même un temps travaillé ensemble. On se voyait en des occasions collectives, et persuadée que j'étais de la pérénité de nos amitiés, je n'avais pas pris la peine de m'enquérir davantage d'un téléphone ou d'une adresse. J'aime laisser faire les choses et j'ai toujours peur de peser.

Elle était atteinte d'un mal incurable, semblait s'en sortir à peu près. Je l'avais déjà vu victime d'un malaise et me souciais de sa santé comme pour qui on aime bien.Vient cette année funeste où Wytejczk se volatilise.

Lui disparu, plus de nouvelles d'Éliane. Un autre camarade, plus prévoyant que moi, avait gardé le lien. Il me transmettait de temps à autre une bribe. Après tout qu'avais-je besoin de savoir d'autre que le simple fait que ça n'allait pas (si) mal ? Elle semblait n'avoir plus de nouvelles de notre cher coursier. Ils ne travaillaient plus ensemble, très probablement.

Récemment échouèrent sur l'un de mes blogs où son nom sous une photo des temps heureux était mentionné, une requête inquiétante et qui se répétait "Mort d'Éliane Mauve". Inquiète, alertée, je me suis mise à chercher à mon tour. L'internet ne m'appris rien. Elle ne faisait pas partie de ceux qui y vivaient. L'ami commun n'avait plus non plus de nouvelles et depuis un moment. La mort dans l'âme, au sens littéral, je consentis à créer une alerte google "Éliane Mauve". Si quelqu'un quelque part transmettait quelque chose, ainsi je le saurais.

Ce matin l'alerte a fonctionné. Le cœur accéléré, je me précipite ...pour tomber sur une réclame "Vêtements Del*veine, hommes, femmes, enfants ... PULLS ... modèle Éliane, col en V ... PULL ELIANE MARINE ... 14 ,99 €. Votre taille, TU. Ajouter au panier. PULL ELIANE MAUVE. 14 ,99 €. Votre taille, TU. Ajouter au panier. PULL ELIANE ANTHRACITE "...

Comme disait jadis un homme agaçant mais observateur Nous vivons une époque moderne.

Puissions-nous un jour enfin elle et moi nous recroiser.


Manque d'amour, cœur de gloire et relative absence (personnelle de beauté)

lecture de ces jours derniers sous ma couette quand je pouvais

Alors voilà tout les Noël c'est pareil, vos parents rassemblent toute la smala, les frères et sœurs encore ça va mais il y a toujours une pièce rapportée qui est Sarkozyste, une vieille tante homophobe à laquelle vous n'avez jamais osé avouer votre homosexualité, un oncle qui a fait l'Algérie et une cousine épouse d'un gars de sa banlieue de chez nous qu'il regarde d'un sale œil alors qu'il est français. Les mômes encore petits sont tout fous de Noël et dès lors intenables, et minuit c'est loin, quant à l'adolescente de service en pleine crise mystique elle tient à aller à la messe de minuit, mais il faut quelqu'un pour l'accompagner.

Il vous faudrait une bonne excuse pour prendre un peu de champ sans sembler trop d'un ours ou d'un snob intello qui rejette ses bases. Difficile de prétexter que vous devez toutes affaires cessantes achever la lecture de La recherche proustienne, j'en ai pour une demi-heure, commencez l'apéro sans moi. Personne ne vous croira.

En revanche un bon petit policier policé de derrière les fagots, que tout le monde ensuite pourra vous piquer y compris les plus jeunes (1), option Il y a trop de suspens, je peux pas le poser, ma foi, comme on disait, ça le fait.

Je vous propose donc un petit Cœur-de-gloire, pour ceux qui suivent c'est l'Arcamonde 3, d'Hervé Picart avec le bientôt célèbre Frans Bogaert.

Et c'est moderne, il y a même un jeu.

(1) J'ai découvert récemment à mon grand dam que Conan Doyle était d'une langue terriblement datée que les moins de 20 ans ont dû mal à apprécier. Moi qui à leur âge lisait ça comme un veau bio boit son lait, je me suis sentie tout aussi terriblement âgée.

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Nobody else but you

Ce matin après lecture de ce billet d'"Entre café et journal … " mais quelque touite aussi

Son personnage public représente tout ce que j'abhore en matière de séduction, qui me semble aux relations entre hommes et femmes ce que Lance Armstrong est au cyclisme.

Et pourtant, depuis bien longtemps, depuis que toute jeune j'avais découvert "Some like it hot" et quelques films antérieurs où elle apparaissait débutante dans un rôle secondaire mais qu'elle rendait inoubliable, j'ai une tendresse particulière pour Marilyn Monroe.

Il ne s'agit pas d'être fan ou quoique ça soit d'approchant, me manque ce qui fait les grand(e)s mystiques et les adoratrices. Je tombe d'ailleurs amoureuse fort difficilement.

C'est peut-être la lucidité que j'ai en excès.

Elle ne m'empêche pas d'admirer le travail des plus grands. Ceux et celles qui allient une grâce avec la force de beaucoup travailler. D'admirer parfois même certains aspects, ce que je peux en connaître (c'est toujours si partiel, si déformé) de leur personnalité. Je suis sensible au charme et au charisme aussi. Sans illusion sur les arrière-salles mentales que nous possédons tous et nous rendent assassins de nous-mêmes ou ceux qu'on aimait bien.

Je suis sensible au fait qu'il y ait quelqu'un.

Et derrière le personnage artificiellement irrésistible de la poupée peroxydée, la personne plus tard ravagée par les chimies compensatoires et quelques excès, dont celui d'avoir été trop exposée, oui, il y avait. Ce qu'on peut lire ici ou là en dehors des clous légendaires ne fait que le corroborer.

(merci à Carl Vanwelde pour son billet)

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