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Les aléas mémoriels (au sujet de Cathy Berberian)

La semaine passée au Louvre

Quand il l'a évoquée, j'ai su l'avoir déjà croisée au moins au coin d'une émission télé (1). Mais je n'en savais plus rien, ne restait qu'une vague empreinte.

Alors je sais gré à Umberto Eco de m'avoir fait redécouvrir cette étonnante cantatrice si réconfortante pour moi : on peut donc être d'avant-garde, une pointure dans son domaine et ... ne pas se prendre au sérieux, mais le faire sérieusement (2).

Next step : comment allier humour et érotisme et faire en sorte que le premier n'éteigne pas le second.

(1) à moins que d'un de ses propres livres ?

(2) Le travail qu'il y a pour "rendre" une partition comme celle-là. Et la créer d'ailleurs.



La mauvaise méthode

hier au soir, Paris Xème, après la danse, avant le théâtre (ben oui, c'est la belle vie)

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J'ai donné à la danse toute l'énergie que j'avais, mon sac n'est pas lourd mais volumineux, je n'avance pas.

Alors ils me dépassent. Un couple. Jeunes. Elle, de ma taille, facile à constater elle m'a frôlée. Lui de la sienne. Fin, élancé. Et qui alors qu'à peine plus loin lui passe en douceur le bras par dessus l'épaule, autour du cou, amoureusement ; un geste si naturel comme si entre eux l'écart de taille allait de soi, n'empêchait pas.

J'en reçois comme un coup (de poing) (brutal) à l'estomac. Si longtemps que je tente de me résigner en m'efforçant de croire à une incompatibilité physique, et la part de moi qui s'y refuse vient de hurler victoire et à l'injustice. Bien sûr que ça pourrait, la preuve !

Désespoir de s'être croisés trop tard, trop cassés, trop décasés ; de n'avoir plus l'âge de ceux-là, d'avoir manqué à peu de choses près, un petit lot de dures années, un grand bonheur possible et une splendide complicité qui eût pu être quotidienne et tendre et non sans sens.

J'attends que les deux passants qui m'ont peinée si involontairement prennent du champ avant de poursuivre vers l'endroit où je crois qu'on m'attend.

Guérir d'un chagrin par un autre n'est pas une méthode à vraiment conseiller. Il n'en demeure pas moins, chaque chose même la pire ayant une part de bon, que toute à cette souffrance du présent, je suis passée sans y penser devant la dernière adresse que j'ai connue à Wytejczk.

Qui me connait sait combien c'est au moins un progrès.

[photo : même jour, vers mêmes heures, même quartier]

PS : put "ualité" somewhere if you feel like


Dieu est la grippe du peuple

ce matin au petit déjeuner

Stéphanot déboulant dans la cuisine pour se préparer son chocolat chaud. Cause d'une interro de latin, combien le thème lui fut difficile, puis :

- Oh là là, c'était bizarre au collège hier, y avait la moitié du collège absent, c'était tout bizarre à la cantine.

Accaparée par un délicieux croissant, sans activer le moindre neurone, et étrangement pas même inquiète, à peine vaguement surprise d'une telle proportion, j'embraye :

- La grippe A ?

- Mais non, l'Aïd. (avec haussement d'épaules du ton du reproche implicite Mais, maman, où vis-tu donc ?)

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Soir de fête

Tonight on my way back

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Pas moins de trois fêtes dans différents appartements au pied desquels en rentrant d'un heureux dîner je passais.
Fêtes avec musique et fenêtres ouvertes.

Joyeuse épidémie.

Et puis rue de la Jonquière cette bande de plutôt jeunes et le gars en tête que celle qui devait être ou aurait aimé être sa copine faisait le geste de frapper ... avec une de ces roses emballées à l'unité et vendues à la sauvette, qui me prend à témoin :

- Regardez madame, une femme me bat (sur le ton de Si c'est pas une honte tout ça). Et avec une rose.

Et le groupe de rire.

Le grand horodateur y température de la porte de Clichy indiquait 6 °C. L'heure importe peu. Mais que pour une froid je supportais le froid.

J'ai aujourd'hui sur moi-même et mes fragilités remporté une aussi grande que discrète victoire et souffre de ne pouvoir en remercier dignement le principal artisan.

En revanche je peux et tiens à remercier Romain Slocombe pour un splendide éclat de rire à cause des Carlsberg de l'Imprévu de la rue d'Hauteville. Ceux d'entre mes lecteurs et accompagnateurs/trices de coups à boire partagés en cet endroit qui auront le courage de lire son livre "L'infante du rock" auront toute chance de bien rire aussi.

Le beau de la plaisanterie privée qu'il contient, est qu'elle est totalement fortuite. Nous n'en avions jamais parlé et il s'agit de souvenirs personnels mais totalement séparés.

[photo : la vieille dans l'une des rues]


Dix-sept heures trente huit

tout à l'heure en rentrant

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Cette semaine je suis un stage. Horaires semblables à ceux de bureau. Retrouver une ambiance de travail collective, même si rien à voir avec "l'usine".

Alors en sortant de la ligne 13 (1), celle que j'ai fréquentée assidûment aux heures de pointes pendant tant d'années, en sortant porte de Clichy, quand j'ai aperçu passé le périph ce grand panneau horodateur qui indiquait 17h38, quelque chose s'est souvenu.

Quelque chose du souvenir de tant et tant et tant d'années où ça aurait dû être l'heure théorique à laquelle j'aurais pu rentrer. Un peu plus tard, certes, allez, puisque la théorie stipulait 17h18 pour la sortie d'usine et 8h30 pour l'arrivée, mais qu'en pratique c'était plutôt 9 et donc admettons 18 ou 18h15 pour le soir histoire d'être réguliers.

Mais de toutes façon tant d'années entre les enfants moins petits et le début de la fin, jamais quitter avant 19 ou 20 et n'être pas payés davantage. Vous êtes cadres, vous comprenez. Seulement cadres à guère plus de 2000 € nets par mois, même sur 13, est-ce que ça a un sens. Est-ce que ça vaut pour heures sup non payées ?

Et quand les enfants étaient encore petits, le coût d'un kid-sitting entre fin d'école ou de garderie et heure de retour du premier parent ? Ce coût qu'il fallait déduire de ce qu'on ne gagnait pas plus ?

À nouveau ce soir, le sentiment puissant que j'ai au printemps dernier sauvé sinon ma peau au moins ma dignité.

En rentrant j'ai pu constater alors que je m'activais à quelques tâches ménagères et la cuisson d'un peu de riz pour dîner, que les vieux automatismes du robot que j'étais n'ont pas encore été totalement désactivés. Un ordre immuable et mécanique entre les corvées "du soir en rentrant" ; qui n'est pas celui que j'applique aux mêmes si c'est de bon matin. Ni au même rythme, c'est certain.

Et comme jadis l'impossibilité de me consacrer à quelque chose de vraiment personnel avant 21h30 passées.

(1) hé oui je suis toujours sans vélib, bientôt 2 mois, et même si une part m'en incombe (j'avais semble-t-il omis de joindre un RIB à l'autorisation de prélèvement), ça fait long.

[photo : (presque) in situ]


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Le même en plus fauché (1)

ce soir, Bastille, opéra

Dûment munie du programme qu'en patientant elle a eu le temps d'acheter, elle accueille sa copine, celle qui a les places, d'un air un peu froissé de qui serait restée devant sa télé si elle avait su que :
- Mais c'est pas La Traviata !

L'autre ne s'en laisse pas compter pour si peu :
- Non, non, c'est la Bohème, tu verras c'est aussi bien.
Et comme si l'argument était définitif :
- C'est le même drame.

"Drame" est dit de l'air gourmand que seuls ceux qui n'en ont pas trop croisés dans leur vie peuvent pour ce mot employer.

Il m'a semblé alors qu'elles s'éloignaient, que l'avertie précisait à la novice désappointée :
- Et tu verras, il y a même Natalie Dessay.
En omettant de spécifier qu'elle ne tenait pas un rôle titre.

Et après on s'étonne que plus tard certain(e)s soient fâchés.

(1) synthèse proposée par Chondre, que sa qualité de Fan des années quatre-vingts n'empêche pas d'être fin mélomane. Il n'avait pourtant pas entendu les deux dames.

Posted via email from gilda's posterous


"Ciao amore mio, ho i fiori da voi ?"

Ici et maintenant

 

À l'heure où l'on constate de rapides évolutions dans les usages de l'internet qu'ils concernent la blogosphère (1) ou plus largement également les réseaux sociaux (2) (j'adore l'exemple avec Angelina Jolie), j'ai pour ma part ces derniers temps plutôt été frappée par l'évolution de l'art (?!) du spam. 

J'ai le souvenir très précis d'avoir sur ma boîte à mails personnelle commencée à en être débordée au cours de l'été 2005. Auparavant, il me restait possible de faire le tri manuellement au fil de l'eau sans trop y consacrer de temps ou du moins sans en avoir l'impression.

Au retour de vacances normandes peu connectées, constatant les dégâts sur une messagerie entrante malgré moi délaissée, j'avais souscrit à l'antispam chez mon opérateur (alors wanadoo).

L'option s'était révélée plutôt efficace. Environ une fois par semaine je passais en revue les messages interceptés. De temps à autres en sauvais un abusivement resté capturé dans les mailles du filet alors que d'un ami il provenait.

Les choses ont commencé à devenir moins étanches en fin d'hiver dernier. Mais mon passage sous Mac avec usage du logiciel "Mail" intégré avait permis grâce à son option "indésirables" d'ajouter au premier filtre un second. Presque trop efficace (3).

À présent, je constate que le nombre de spams (ceux bloqués par l'opérateur + ceux bloqués par mon logiciel local de messagerie) est largement supérieur au nombre de mails "vrais".

Et que certains parviennent à nouveau à se faufiler.

Il s'en est d'ailleurs fallu de peu que cette publicité pour les produits microsoft glissée ce matin dans un message dont l'objet est le titre de ce billet, envoyé en apparence d'une [email protected] vers une [email protected] (4), ce qui signifie que les adresses des destinataires sont probablement en copie cachée, ne me parvienne comme celui d'une amie.

Je reste perplexe face à cette invasion croissante dont je ne comprends pas l'intérêt (qui achète quoi que ce soit par cette voie ?).

 

(1) chez ReadWriteWeb France article "Comment le blogging a changé ces trois dernières années" par Fabrice Epelboin et Marshall Kirkpatrick.

Je ne suis pas nécessairement d'accord avec chaque point de l'article, mais ce qui importe ici est qu'on en fasse état.

(2) chez Affordance "Typologie des superflu(x) et autres considération" par Olivier Ertzscheid.

Merci à François Bon pour ces liens.

(3) J'y récupère 3 à 4 fois par semaine de "vrais" messages bloqués.

(4) Je précise que ça n'est pas mon nom et que je ne connais personne qui le porte.




Je tiens enfin des mots pour dire mon mal, léger, du TGV

J'aime les voyages. Je n'en effectue aucun sans raison, mais laisse rarement filer sans la saisir une occasion de déplacement. Quand ils sont en train, j'aime jusqu'au trajet. En voiture, non. Quant à l'avion, que je ne prends qu'exceptionnellement, les longs contrôles et enregistrements m'en gâchent le plaisir. 
Depuis quelques années et particulièrement le début de celle-ci, je bouge fréquemment.
En France et pas loin. Principalement en train. Essentiellement en TGV.

Je le fais sans fatigue seulement j'ai remarqué que, malgré l'habitude à présent installée, j'étais toujours à l'arrivée comme un brin jet-lagguée, le corps déjà présent à sa destination mais une bonne part de moi encore loin de tout ça et qui ne me rejoignait que plus tard après (1). Comme si l'âme mettait davantage de temps à faire le parcours que la très grande vitesse à la carcasse permet.

Voilà que ce matin chez Carl Vanwelde, je lis ceci et comprends que mon (léger) syndrome n'est sans doute ni une fragilité ni une douce folie.

(1) une exception : quand je fais Paris - Bruxelles, à Bruxelles j'y suis dès le premier instant. Est-ce parce qu'il y a 4 ans j'ai failli y laisser ma peau et qu'au sens littéral, quelque chose de moi m'y attend donc déjà ?

Posted via email from gilda's posterous


Dans un tout autre salon (participation à : françois bon | journal : salons du livre)

Posted via web from gilda's posterous

Une très belle fête d’anniversaire, d’un de ceux qui prennent soin que leurs amis se connaissent entre eux au moins par lots, dès lors bonne ambiance.

Plus haut dans la journée des nouvelles de Wytecjzk. Ça reste bon quand on a aimé quelqu’un de savoir que tout va bien.

Un esseulé du samedi m’accompagne un bout de chemin, sobre et respectueux, juste trop insistant. J’ai potentiellement l’âge d’être grand-mère, on m’attend chez moi, je ne peux rien pour vous, mais il s’attarde un peu, heureux qu’une femme même vieille ne l’ait pas vertement rembarré et l’écoute parler.

Il pleut sans faire froid. Marcher dans Paris la nuit en novembre est un privilège (quand on sait où l’on va).