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Pesante postérité

samedi, couloirs de la ligne 9, Richelieu Drouot en début de soirée

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C'est la gêne de l'homme, son agacement, son impatience, son exaspération maintenue silencieuse que je perçois dés l'accès à ce couloir. Désert à part eux et moi.


Eux : une petite famille, deux garçons 8 et 5 ou 9 et 6 qui posent plus ou moins sagement devant une affiche de spectacle en cours ou a venir. L'homme posté plus loin comme pressé de descendre vers le métro auquel il mène, et la mère de famille en train de prendre devant l'affiche photo des enfants.

Elle tient à en mettre en œuvre une seconde, mais le plus jeune estimant son temps de pose épuisé court soudain vers son père, lequel lui prend la main et tourne les talons, mais dans le sens où l'entraîne l'enfant.


Un instant je l'ai donc de face et quoique peu physionomiste comprend : il est le monsieur de l'affiche (1), celui qu'on voit en gros plan. Il baisse les yeux, très vite. Surtout pas qu'on le reconnaisse, surtout très vite filer.

La mère, sans doute épouse, s'applique à un second cliché avec l'aîné dont l'air presque impassible ne donne aucun indice sur son plaisir potentiel, une éventuelle fierté ou une exaspération qu'avec son père il partagerait.

Le plus lourd du succès c'est l'entourage qui se met à changer.

(1) ou bien son frère jumeaux. Ou un sosie parfait.

[photo : une autre affiche le même soir ; hé oui, Zorro aussi]

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La quête du rire

saturday night, in my messy but cosy kitchen

D'humeur rendue inquiète et sombre par l'abstinence, l'air du temps qui l'est, une forte pluviométrie d'ennuis lourds dans mon entourage amical, et un silence annoncé à mon goût déjà trop prolongé, je cherchais désespérément un nouvel éclat de rire (1) pour sauver ce samedi.

Je l'ai trouvé chez Bon pour ton poil auprès de ce billet :

Luxembourg et ratatam

dont je me permets sauvagement d'extraire cette phrase bientôt aussi culte qu'un point de dialogue des Tontons flingueurs, quoique dans un style un tantinet moins affirmatif :

"A mon avis, y a une loi obscure qui oblige les équipes amateures à faire jouer au moins un postier au cas où un journaliste voudrait faire un portrait."

(À mon avis dans les Tontons ils diraient pas "à mon avis")

ting tinguiling guiling ting ting

Grâce soit rendues à ceux d'entre les blogueurs qui parviennent à écrire vers le rire même quand le reste est sombre et malgré l'affront quotidien des inévitables vicissitudes aussi probables dans leurs propres vies que dans chaque autre.


(1) rappel pour ceux qui préfèrent se garder de facemuche : le premier fut dû à la lecture de l'article qui informait de la classification "interdit aux moins de 18 ans" du feuilleton télévisé "La petite maison dans la prairie". Je précise que c'est en Finlande oui mais n'empêche. Peut-être que là-bas leur 1er avril tombe le 31/10 ?

(merci à Ann Scott pour le lien)


Très forte évocation du frêle "à quoi ça tient"

François Morel si juste, drôle et doux. Bien au delà des événements précis auxquels il fait allusion, qui d'entre nous n'a pas connu de ces instants où il s'en est fallu d'un cheveux que tout bascule (ou non). On peut hésiter entre rire et pleurer. Merci à Tarvalanion pour le lien.

Le grand Gréogry

envoyé par franceinter. - Cliquez pour voir plus de vidéos marrantes.



françois bon | journal : annexes

Ça y est, je sens depuis le week-end dernier et malgré une hésitation hasardeuse sur un métro le soir, que Bruxelles m’est devenue une des villes de chez moi (une autre étant Torino, per esempio).

Autre lieu, le Louvre. L’usage depuis deux ou trois ans d’une carte permanente m’en offre une étrange forme d’appropriation - que de monde dans mon salon -.

À l’opposé mon quartier, de populaire devient d’affaires, ce qui ne fait pas la mienne. Ainsi ce grand hôtel aux salons que la nuit tombée rend si ostentatoires et qu’on croise à l’entrée de Clichy : voyez comme c’est beau et chic (et sinistre ?) chez nous. (photo prise le 22/10 mais hier soir un taxi partagé m’y a déposée ; quel contraste avec ce que le quartier il y a peu était, passants peu fortunés vous devenez de trop)

Voir en ligne : traces et trajets

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Posted via web from gilda's posterous


Lire sur la ligne 13 (et les autres aussi)

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain, métro parisien

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* * *

Ceci n'est pas un billet publicitaire je n'ai aucun lien économique avec quiconque de concerné et y compris l'accès aux textes j'ai tout payé de mes propres denier sauf le téléphone qui me fut offert pour mon anniversaire il y a deux ans (déjà deux ans ?). Je précise pour ceux qui voudraient tenter l'expérience qu'il s'agit d'un appareil qui capte l'internet mais sans être de ceux très perfectionnés ou très chics qu'on voit partout désormais.* * *

Je suis une lectrice compulsive. Ça ne sert à rien de le nier.

Les livres de papier sont mes bien-aimés, ne tombent jamais en panne, sentent la poussière en vieillisant, ne demandent comme entretient que de n'être ni mouillés ni brûlés. Permettent toutes sortes de fantaisie dans leurs annotations.

Cependant l'internet est mon biotope et après bientôt une dizaine d'années à fréquenter l'écran pour autre chose que les programes qu'au travail j'y développais, je peux désormais sans aucune gêne y lire un roman en entier.

J'ai longtemps souffert de devoir emprunter la ligne 13 aux heures de pointes chaque matin et chaque soir de chaque jour ouvré. Ce n'est pas tant la promiscuité de bétaillère qui me gênait que le fait de ne pouvoir pas même entrouvir un poche.

C'était au point que j'ai écrit dans ma tête un polar entier, dont le titre serait "Ligne 13" alors qu'il n'a rien à y voir - mais il faut bien s'occuper -. Je ferais bien de le poser sur papier avant que de l'oublier. L'intrigue était subtile à souhait, j'en ai eu des trajets pour pouvoir paufiner. J'ai même le nom de l'inspecteur : Daniel M. et les détails qu'il faut, sauf le moyen qu'aurait l'un des personnages à se procurer une arme à feu.

Voilà qu'en 2009 alors que je vis désormais dans le luxe (mais hélas pas le stupre), et peux m'accorder des déplacements hors des heures bousculées, la solution à mon problème est soudain apparue : des feuilletons sur téléphone. Un épisode chaque matin, à lire sur l'écran.

Moi qui ai commencé l'écriture en feuilletonnant sur l'internet (ça s'appelait Sans nouvelles - thème chez moi très très récurrent -), j'ai bondi dés la première annonce, essuyé sans doute les plâtres techniques, ça n'a pas fonctionné du premier coup, dure condition de pionnier, mais voilà c'est bon désormais.

Et dés que je me retrouve dans un métro tassé, un ascenseur, un endroit d'attente où il est fastidieux d'ouvrir un bouquin, hop j'ouvre le téléfonino et je me délecte d'une lecture discrète (1) et bien dosée.

 

(1) sauf quand j'éclate de rire, mais ça c'est ma responsabilité

[photo : in situ]

PS : et merci à mes yeux qui ont décidé pour l'instant de n'être pas déjà vieux. Continuez s'il vous plaît.

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