L'absolue perfection du livre
Quand le succès monte

Et la mobylette sépara

hier (deux fois) en banlieue dans les deux cas

JF et la moto_1974_edited


Une mobylette pétaradante, assez rare dans le quartier, m'a tirée hier d'une sieste inévitable et que je souhaitais ne pas prolonger.

Ce devait être un vieux modèle et le son m'a renvoyée des années en arrière et plus loin de Paris, mais pas si loin non plus.

C'était une de ces banlieues pavillonaires qui s'étalait à l'orée de cette région où l'on trouvait plus facilement qu'ailleurs à correctement s'employer. Le chômage pointait à peine son nez.

De voiture, chaque foyer était équipé. L'organisation des lieux en rendait l'usage quasi inévitable. Les lieux de travail étaient éloignés, la gare aussi (20 minutes d'un bon pas, 25 plus calmement), les plus proches commerces, une boulangerie, un marchand de journaux, une teinturerie et un petit supermarché étaient à un solide quart d'heure et l'on risquait sauf pour le pain d'en revenir chargés. Pour autant les familles disposaient rarement d'un second véhicule. A l'école (15 minutes, sinon 20) on allait à pied.

Quand les enfants grandissaient, un Noël, un anniversaire ou les deux regroupés permettaient l'achat d'une bicyclette et ce qui paraissait l'accession à une indépendance circulatoire formidable. Au collège on allait en vélo, que plus souvent qu'à son tour on se faisait piquer (chouraver était en ce temps le terme consacré).

Je ne sais plus à la suite de quelle transaction ou opportunité parmi son entourage, mon père avait acquis une vieille Simca 1000 en seconde voiture. Nous étions d'un coup promus au rang de bourgeois et j'avoue que le secours de ma mère pour aller au conservatoire (près de la gare mais au delà, j'en rêve encore parfois) était fort bienvenu, ainsi qu'aux jours d'hiver et de pluie et aux périodes de recrudescence d'activités de certains "amis".  Se passer brièvement d'un vélo évitait de devoir s'en passer pour toujours par après.

Pour autant le moyen de locomotion le plus répandu des teen-agers restait le vélo.  On s'organisait même parfois de belles balades et quelques confrontations de nos capacités. J'étais la seule à réussir la côte de l'église en mini-vélo (1). Enfantine fierté.

La fracture est apparue insidieusement à l'orée des années de lycée. C'était en effet un cadeau traditionnel de BEPC.

(to be continued - à suivre ...) 





[photo millésime 1974, publiée avec l'accord du figurant, un peu plus âgé à présent !]

(1) En vérité j'étais la seule assez dingue pour la tenter si mal équipée. Les copains avaient des demi-courses avec dérailleurs et les copines, sagement, renonçaient.
 


Pardon si mes billets actuels parlent assez peu de la ville et de l'air du temps, mais j'ai vécu ces dernières semaines passablement confinée chez moi. J'espère reprendre bientôt une vie plus active et pouvoir élargir à nouveau l'écriture à d'autres, bien d'autres que moi.

Il y a également qu'en ce moment je me protège, par nécessité plus que par choix, et que

le fond de l'air effraie (billet d'Anita, La pêche à la baleine).

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