Le crapaud gonflable ne fait pas coin-coin
ik hou van jou - deu t’amu - tha gaol agam ort

D'une sombre errance enfin la fin

Par un dimanche d'hiver, loin mais si près de là

P2080122

(billet relu et corrigé seulement le 13/02/09 à 21 h 55)


Désireux d'exprimer sa reconnaissance pour l'avoir laissé sortir puis revenir du jardin, le chat affectueux s'est mis sur mes genoux et de là sur mon ventre, j'étais sur le canapé à demi allongée après une sieste profonde que sa demande miaulée avait interrompue.

Il a alors délicatement posé sa tête entre les côtes là où la pierre noire du chagrin bloquée à l'intérieur en permanence m'étreint.

Je vis depuis trois ans comme qui aurait reçu un tir à bout portant, encaissé la balle mais n'aurait été ni tuée ni opérable. Le corps autour aurait cicatrisé, la vie repris en gris ; le moindre mouvement fait mal et me met en danger.
C'est ainsi qu'en janvier j'ai brutalement morflé pour quelque chose d'anormal mais  qu'au moi d'avant j'aurais su parer ou au moins esquiver.

Métal ou minéral c'est pris, enchassé et je dois continuer avec cette menace intime interne qui a su perdurer.

Le chat par son abandon me témoignait confiance. J'en ai été touchée, nous n'avions que depuis peu fait vraiment connaissance. J'ai repris mon sommeil et lui le sien. Sous sa chaleur quelque chose en moi s'est mis à murmurer. La pierre de la douleur entrait en résonance. Ses bords ont commencé à se désagréger, ses angles à moins couper.

Combien de temps sommes-nous ainsi restés. La confiance en miroir lentement réapparaissant, à peine l'ombre du début d'un bourgeon mais quelque chose. Et qui promettait.

L'homme attentif et bienveillant est alors entré et a souri en nous voyant ainsi. Immense effort regagner l'éveil, il me fallait rentrer, le train prévu n'attendrait pas. L'animal consciencieux a miaulé pour l'humain de son soin un bilan ; encourageant et que j'ai confirmé.

Longtemps après retour et les jours suivants, ce caillou des peines concentrées a vibré. J'ai dû m'aliter, il n'était pas neutre de le sentir s'effriter. J'en évacuais des larmes lourdes aux poussières charbonnées.
A nouveau stabilisé, mais plus petit, à présent qu'il n'est plus si contondant, il menace (un peu) moins.

Mon errance enfin va pouvoir cesser. L'antidote existe. Il faudra du temps mais je l'ai trouvé et en retour bientôt pourrai aider. 




[photo : questi alberi sono sempre qua]

Commentaires