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Tram 33

tout à l'heure, loin de Paris, mais pour une fois tant pis

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Ce n'était pas lui que j'attendais. Non, tout bêtement un 4 qui devait me ramener au bord même de l'hôtel.

Mais le quai était commun à plusieurs lignes. Et le premier tram qui se pointa ce fut un tram 33.

Le nom de sa destination ne m'évoquait à part un homme politique jadis glorieux ainsi que le chien récent d'une blogueuse amie. Je n'en ai rien eu à faire, mes pieds ont écouté la chanson plus fort que ma raison je suis montée.

J'étais à Bruxelles dans le tram 33.

Je vous parle de quelque chose que les moins de vingt ans peuvent connaître mais qui leur fera sans doute hausser les épaules. On a les rêves de jeunesse qu'on peut.

Notez que je n'ai pas celui de jouer les Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi, je connais mes limites et puis je n'ai plus l'âge (en plus que dans La Dolce Vita je suis Paparazzo ou rien). Mais prendre à Bruxelles le tram 33, j'y pensais (depuis longtemps).

Voilà, c'est fait. De ma destination, par chance, il ne m'éloignait pas.

Comme d'habitude, j'ai fini à pied.

 

[photo ultérieure, ne suis pas chez moi}

[photo : in situ, mon sang-froid photographique étant à toute épreuve :-) ]

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Rentrée exquise

Pour fêter le huitième titre de  la collection

EXQUIS D’ECRIVAINS aux Editions NIL

L’association C’est-à-dire

propose quelques

LECTURES GOURMANDES

de

Saga italienne d’Alain Absire

Régals du Japon et d’ailleurs de Dominique Sylvain

Ainsi que quelques extraits des autres recueils de la collection

par

Dominique Sylvain, Alain Absire, Claude Pujade-Renaud

et Chantal Pelletier

Lundi 15 septembre 2008 à 20H30

au théâtre de ménilmontant- salle le labo

15, rue du Retrait - 75020 Paris  (métro : Gambetta)

Entrée : 9 euros donnant droit à consommations et grignotages.

Dans la limite des places disponibles

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Et le Japon, c'est pour quand ?

Ce matin, plus tôt

Stéphanot absorbé à fond dans son jeu en ligne, ne quittant pas l'écran des yeux mais ayant perçu ma présence et tenant à me saluer (sans pour autant lâcher le fil d'un moment délicat de la vie trépidante de son personnage virtuel) :

- Salut maman, ça va ?

puis se souvenant bien qu'aujourd'hui je n'étais pas d'usine mais ayant oublié le reste (déjà pourtant annoncé) et s'attendant visiblement à une réponse courante de type, Je vais chez le kiné, Je vais à la danse, Je compte aller au Louvre (tu viens ?), Je déjeune pas ici (débrouille-toi pour ton riz), Je dîne avec Alain Geismar, Je chante avec Johnny, Je dois aller parler à Simone Signoret, demande :

- Tu fais quoi aujourd'hui ?

Je réponds platement : - Je vais à Bruxelles. (ça m'arrive aussi).

Et lui pince-sans-rire :


- Et le Japon, c'est pour quand ?

Il va falloir que je songe à demander leurs bonnes adresses à Dominique et Romain (hé oui je n'ai peur de rien).

Tout ça pour dire, brève absence probable (ce n'est même pas certain, je connais là-haut deux trois cyberplaces très bien).


(mais pourquoi a-t-il dit le Japon, cet enfant ? Que sait-il de mes lectures discrètes ?)


La voix (ferroviaire) de Guy Carlier

Ce matin, gare Satin Lazare, classique heure de pointe

   


Du temps pas si lointain où j'écoutais France Inter le matin, avant les chroniques de Martin et leur fin brutale qui m'a expédiée les oreilles ailleurs, un gars nommé Guy Carlier lui aussi s'y exprimait, pas forcément à la même heure (je crois dans une émission dominicale de Laurent Ruquier). J'aimais son humour et sa façon de parler (à Martin aussi, d'ailleurs).

Dans un style tout différent et pas du tout le même accent, mais selon le même mécanisme cérébral, sa voix avait une rémanence, un pouvoir d'inscription, un peu comme celle d'Albert Simon qu'évoquait hier Benjamin.

J'avais déjà remarqué depuis un moment qu'une des voix de Satin Lazare à la sienne (de Guy pas de Benjamin) ressemblait. D'autant plus qu'à une période encore récente des travaux s'étaient déchaînés et qu'il devait souvent nous raconter sur quelles voies aller chercher les trains qui s'annulaient. Mais ce matin, peut-être parce que pour cause de congés le Guy des trains (0) ne m'avait depuis longtemps pas parlé, je suis restée presque figée en l'entendant à nouveau.

Une impression de frère jumeau.

L'envie de le croiser pour savoir s'ils se ressemblent alors qu'en fait rien n'est plus subtil et variant que le lien entre un corps et sa voix (1).

Et tous ces gens qui le nez en l'air (2) religieusement l'écoutaient, avant pour certains de se précipiter dans une direction indiquée ; je leur aurais bien demandé,

- Vous ne trouvez pas que le type qu'on entend, là, il a la voix de Guy Carlier ?

Hélas j'étais d'usine, ce genre de tentative n'était donc pas opportun. N'empêche, ça m'a tenté. Parce qu'en plus ce matin, j'ai bien eu l'impression que le bougre en rajoutait.

Pour les initiés ?


 

(0) trop tentant, désolée.

(1) Allez donc écouter Jason Malachi si vous ne me croyez pas et en fermant les yeux la première fois. Même en se disant que c'est fait plus qu'un peu exprès, c'est troublant, n'est-ce pas ?

(Kozlika ce n'est pas la peine, tu as une perception trop fine des voix on ne t'y prendra pas)

(2) Vers un tableau d'affichage qui n'annonçait pas ce qu'il devait, d'où les indications vocales

[photo plus tard : ne suis pas chez moi et rien d'adéquat dans l'appareil]

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Partielle amnésie

dans Paris, vite fait, d'un cyber-endroit

Je l'avais déjà constaté pour des choses plus légères : les coups "mentaux" successifs encaissés entre le 29 septembre 2005 et le 17 février 2006 ont en moi laissé des traces, ou plutôt des creux, de même que la dizaine de jours euphorique d'après le 12 juin 2005.

Je retrouve ainsi des vêtements que j'avais en ce début d'été achetés, moi qui à part des pulls pour cause de trop froid en acquière plutôt peu ; des chaussures aussi. Et dont il ne me reste plus aucun souvenir de l'avoir fait. Juste celui de la période. Je ne marchais plus j'avançais au dessus du sol, dans une apesanteur nano-locale issue de l'intense soulagement de deux libérations espérées si fort.

Ces trous ont sans doute contribué à mon sentiment de culpabilité après quelque disparition pour moi si mystérieuse. Mais une panne finalement providentielle de l'ordinateur que j'avais jusqu'à fin 2006 et la récupération miraculeuse de données que j'avais pour certaines effacées (1), le fait que l'on communiquait essentiellement par mail et que des moments de présence physique et de deux brefs coups de fil je me souviens fort bien (et qu'il n'y en eu pas d'autres que ma mémoire aurait blanchis) m'a permis de vérifier que non, je n'avais à aucun moment commis des mots inacceptables fors la tristesse que fin 2005 j'exprimais.

Mon travail personnel, dieu ou son absence merci, n'a pas morflé. J'ai juste la (bonne) surprise quand je fait du rangement de disques durs ou de feuilles imprimées, de retrouver parfois un texte ou un autre moins mauvais que ce que je ne croyais, ou des traces de mes contributions plus nombreuses que dans l'idée que j'en avais. Mais le souvenir de les avoir émis, lui, était resté.

Des vides plus gênants concernant l'autre travail me font souffrir cruellement, depuis le printemps 2006, je suis obligée de réapprendre ce que pourtant je savais. Comme si les octets de cervelle où ils étaient mémorisés s'étaient trouvés cramés. Je renoue aujourd'hui au gré d'une urgence avec une tâche que je n'avais pas croisée depuis l'automne 2003. J'en retrouve la trace dans différents stockages de systèmes informatiques. Et c'était bien moi qui en fus chargée. Ici et là c'est signé. Et je reconnais même ma manière de programmer.
Mais il n'en reste rien sous mon crâne. Un rien total, un rien tout blanc, pas même une trace brumeuse, il n'y a plus d'informaticien au numéro que vous avez demandé.

Le boulot sera fait, grâce à mes archives correctement tenues je vais pouvoir reconstituer ce qui est demandé. Je mettrais (à peine) plus de temps que si ma mémoire était restée.

Seulement une part de moi est morte, qui ne reviendra plus. Quoi qu'il advienne. Désormais je le sais.
C'est probablement pour ça qu'à ce point je suis perdue et que ça continue.  Par moments du fonctionnement quotidien,  même en n'étant pas  atteinte d'autres choses que la tristesse et  le  chagrin, je tombe dans des vides  que les arrachements combinés  ont laissés.   

Et je reste pour l'instant sans piste de secours ni réelle solution.

Il ne faudrait jamais dire ou agir sans penser aux conséquences de nos paroles ou nos actes sur autrui. Certaines sont irréversibles et sans proportion avec le bref confort, le soulagement temporaire,  l'allègement,  visé  ou ressenti par ceux qui les ont provoquées. Et quand quelque chose ne va pas, il faudrait le dire à mesure, sans attendre un moment où le cumul d'un ensemble de griefs ou déceptions ou que sait-on, nous fera manger le mur des adieux que l'une des personnes n'aura pas même eu le temps d'entrevoir, qui du KO subi ne reviendra jamais, vraiment ou tout à fait.


(1) parce que je ne peux pas tout garder et qu'aussi quand tout va bien, un message anodin, pour confirmer un rendez-vous déjà établi, ou souhaiter en deux mots brefs car on est tous pressés un bon courage pour une semaine qui se confirme chargée, je ne les gardais pas ou pas exprès. Seulement quand l'expéditeur par la suite disparaît par décès réel ou sentiments assassinés, ils prennent une tout autre importance.


Où étais-je donc pendant tout ce temps ?

peu importe quand mais en fait maintenant, dans ma cuisine qui ressemble à une vraie (on y prépare pour une fois le dîner)

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(suite du billet très vite si l'internet ne coupe pas)

Il y a eu un Tour de France, comme chaque année depuis que je suis née (et même bien avant mais j'aurais eu du mal à y assister), j'ignore je crois qui a gagné.

Il me semble pourtant avoir tenté de regarder quelques étapes de montagne. Je n'en suis même pas certaine. Le concours de la meilleure pharmacopée, cette année ne m'intéressait pas.

Ne me reste qu'une seule image, la victoire de Sylvain Chavanel, un vendredi je crois (mais où) et les mots qu'à peine après il a prononcés et qui m'ont laissée émue.

Il en resterait donc qui croient en l'amitié et pour qui ça compterait ?


Il y a eu (il y a encore) une guerre pas si loin de nous. Je ne parle pas de l'Afghanistan dont on semble découvrir soudain qu'elle perdure, sur ce coup-là depuis quelques années, ça tombe que je suivais (1).
Je parle de la Géorgie et de l'Ossétie dont je n'ai rien su, mais rien, du début : j'étais dans une région cette année assez déserte, avec peu d'internet et n'y lisant donc pas d'informations mais uniquement ce qui requérait réponse, accaparée par quelques projets et un chagrin (2), je n'ai pas lu la presse locale dont d'habitude je suis friande (et qui comporte toujours une part "France" et une autre "International"), nous n'avons pour une fois croisés ni cousins ni amis, et la radio, là-bas n'est pas facile à écouter. Bref, ce n'est qu'après le premier cessez-le-feu que j'en ai découvert la cause.

Des Jeux Olympiques viennent de s'achever. Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'ignorai. Mais vivant quasiment sans télé, et peu désireuse cette année de m'impliquer, même si je trouvais illusoire pour une simple spectatrice potentielle de boycotter, je l'ai en fait fait sans vraiment le rechercher.

Vaguement vu deux épreuves de natations, car quelqu'un que j'ai côtoyé y était concerné (3), l'autre jour après un cours de danse quelques images d'un résumé sur la télé inévitable du hall d'accueil et d'entrée. Supputé injustement qu'au vu de certains résultats que j'ai appris sans les suivre, les flocons d'avoine des nageurs avaient dû être livrés aux chevaux cette année (et vice-versa). Et découvert tout à l'heure en voyant que l'Homme regardait une cérémonie de clôture à la télé, que si j'avais voulu suivre quelque chose, c'était trop tard désormais.

J'ai certes suivi dimanche dernier une épreuve sportive presque de bout en bout ... mais c'était du hurling dans un pub irlandais (4). A regarder, j'ai quand même duré quelques minutes à me dire que finalement les J.O. ça pouvait être sympa, tous ces petits sports ludiques qu'habituellement on ne voit pas, avant qu'on m'explique qu'il ne s'agissait pas de ça.

Comme l'an passé j'aborde la fin d'août, le retour "à l'usine" et la période de la rentrée avec l'impression très nette qu'il n'y a pas eu d'été, ou qu'il aura duré pour moi du 29 juin au 11 juillet . Mais qu'il n'y fit pas chaud, pas assez trop.

Je me demande donc un peu où j'ai passé cette saison qui s'achève, dans quel étrange pays, dans quel monde parallèle et si je suis finalement vraiment là (ou pas ?).

 

(1) Grâce entre autre à Florence Aubenas dont j'espère que les réponses sur le forum du Nouvel Obs resteront un moment en ligne. Son article d'il y a plusieurs années sur la vie de pierre des Azaras ne fut pas pour rien dans mon engagement d'il y a trois ans.

(2) dont j'aurais mis seulement deux ans et demi à ne pas me remettre.

(3) et qui nageait plus vite sans palmes ni se presser que moi avec et essayant de ne pas traîner.

(4) A Paris hélas (et pas sur place).

[photo : Clichy la Garenne, tout près de la piscine]

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Pour le cas où j'oublierais

Il y a un quart d'heure, en rentrant

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Depuis plus de deux ans que mon pas est défaillant, parce que le sol n'y est plus vraiment, que j'ai appris à ne plus compter sur les gens, et vis en me posant perpétuellement la question de mon utilité, j'ai pu néanmoins conserver une conscience de mes grands privilèges.


J'ai à boire (et même parfois quelques breuvages à faire pâlir d'envie jusqu'aux dieux de l'Olympe), à manger.

Quand je tombe malade, je peux me faire soigner.

Si j'ai froid c'est que mon thermostat intime est assez détraqué : car je vis en ville et peu dehors l'hiver, dans une contrée que le gulf stream (mais pour combien de temps encore ?) tempère, dispose du chauffage central, suis très rarement contrainte de me tenir dehors quand il gèle. De plus je possède à force d'achats erratiques sous le coup de nécessités d'affaiblissement en déplacements, d'une collection de pull-overs et cache-nez à faire pâlir d'envie un top modèle du pôle (nord ou sud, au chaud choix) ou un policier suédois (1).

Je dors dans un lit confortable. Quand je n'y suis pas c'est par choix.

Enfin, et j'en suis fière car venant d'où ça ne se fait pas j'ai bataillé pour celui-là : je mène une vie culturelle de rêve à tous points de vue ; ainsi, grâce aux ami(e)s qu'une vie sociale qui, fors l'absence de Wyjteczk, me va.

Je sais que je ne suis pas la seule qui morfle dans sa part affective et pas la seule à demeurer consciente des chances qu'on a.
L'année 2008 est impitoyable, j'ignore pourquoi, mais parmi les personnes que j'aime pas moins de cinq sont dans le dur en ce moment de ce point de vue-là (2). Que ceux qui nous lisent ne s'y méprennent pas : ce n'est pas parce qu'on pleure qu'on perd notion de ça.

Le chagrin de ces deuils étranges (3) et qui font qu'on vacille, ne nous égare pas.

Seulement voilà, tout à l'heure en rentrant de la bibliothèque (fermée pour cause d'horaire estival : il fait tellement un temps (météo) de plus tard dans l'année que je n'avais pas pensé aux spécificités de la période d'été), et alors que depuis une semaine je me fatigue d'un internet intermittent et que nous subissons dans l'immeuble des pannes de courant à répétition (4), devant une porte voisine, une camionnette
"urgence oxygène médical".

Que le courant, chez moi, soit absent m'a soudain semblé de très peu d'importance. Je n'ai pas besoin pour ma respiration d'un appareil qui en utilise. Je peux marcher à ma guise (et me cogner à volonté) dans notre couloir devenu sombre (5). J'ai cette chance inouïe d'être entière et autonome. Mon ordinateur est dépendant. Pas moi.

Je peux même, avant la nuit, lire un livre. Ou le lire à la bougie (où les ai-je mises ?).

Soudain soulagée de la tension morose et matérielle qui m'habitait (que vais-je faire ce soir, à dîner, ou faire tout court, si le courant repart ou ne revient pas, quand pourrais-je lancer une lessive et qu'elle passe en entier) je suis remontée d'un élan grave, mais plus léger.

Par l'escalier.


(1) Je ne m'en vante pas, et tente d'être prévoyante, mais encore tout récemment, après une matinée normande de pluie et de vent, et bien que pourvue d'un équipement qui pour du mauvais août aurait dû suffire, je me suis trouvée à faire l'acquisition d'une deuxième épaisseur censément plus chaude.
On a cru l'hiver dernier trouver une cause physiologique à ce dysfonctionnement, mais le traitement entrepris n'a rien donné, rien.
Il serait urgent que je tombe amoureuse et de quelqu'un qui m'aimerait et ne se contente pas de m'utiliser en attendant Brad Pitt ou entre deux plus jolies dulcinées.

(2) Inutile de chercher qui, certains bloguent d'autres pas ; chaque histoire possède sa particularité. Mon cas personnel n'est pas dramatique, j'en suis le seul enjeu. Et quelques travails (potentiels) qui n'auront pas lieu.

(3) car on le sait, ils n'en sont pas (si personne n'a perdu la vie).

(4) Un lien de cause à effet n'est pas à exclure.

(5) car sans fenêtre.

[photo : in situ]


Et les mains, du mohair de Roumanie ?

Ici et maintenant

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Pendant que d'aucunes s'entraînent assidûment à l'ouverture de portes, jusqu'à ce que le geste devienne si ample et assuré que plus une huisserie même mal huilée ne leur résistera, et ont choisi pour terrain d'entraînement celles des boutiques de lingerie fine, une autre aux séductions plus septentrionales, essayait un accessoire nouvellement acquis en vue d'un hiver qu'elle pressent difficile.

Il lui allait comme un gant.

Elle ne doute pas un seul instant de la puissance de sexitude offerte par le Mohair de Roumanie présentement torsadé, complété de polyamide (25%) et d'acrylique (20%) dont la torridité si elle n'égale pas celle du tergal est puissamment avérée.

Il ne lui restera plus qu'à apprendre la danse, la chanson et la navigation sur hauts talons, et attendre que lui poussent poitrine opulente et roux cheveux longs. C'est alors Brad Pitt qui pour elle quittera Angelina Jolie.

Les destins tragiques étant cependant immuables autant qu'inéluctables, et ledit Brady étant trop performant pour incarner un tendre et romantique amant, elle ne saura pas profiter de son charme enfin accompli. La crainte de peiner Angelina qu'elle n'aura pas cessé d'aimer depuis le temps où elle comptait plus  pour elle que Vita pour Virginia (ou l'inverse) sera plus forte que le désir possible (1).

Ça finira mal (en général).

Mais peut-être à Brooklyn Barcelone Bruxelles Beijing Berlin Berne Bagnolet (ou pas loin (voire plus près)).


[photo in situ mais fort floue : j'aurais voulu vous y voire, poser d'une main et tenir l'appareil de l'autre]

PS : par souci pour eux noms et prénoms ont été changés, et je prierai instamment ceux d'entre vous qui savent depuis longtemps qu'il s'agit en fait de Paul Auster et Siri Hudsvedt d'être discrets dans leurs commentaires éventuels.

(1) le dernier paragraphe est bien entendu à lire de cette façon-là

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La vie à l'endroit

ce matin, cuisine d'ici

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On peut être trop petits ou considérés comme tels pour avoir son mot à dire dans une situation qu'on se fait imposer, on peut être adultes mais affaiblis par un concours de circonstances, ou tout bêtement coincés parce qu'on doit subvenir à nos besoins ou ceux d'une petite famille et qu'on a peur en réagissant de mettre les autres en danger.

Et voilà que par leurs actes, leurs décisions, ou leur fuite devant celles qu'ils auraient dû prendre, d'autres nous jettent parfois fort brutalement à la lisière de nos vies même.

On fait face, il faut bien, mais la tête à l'envers et qui nous le fait savoir sans qu'on puisse trop lutter.

Alors je crois qu'il est bon, quand les forces enfin reviennent, ou assez d'âge, ou de moyens pour entreprendre un déplacement s'il s'avère nécessaire, de tenter toute chance qui se présente  afin de se remettre  notre vie à l'endroit.

Même si le risque est grand d'une déception glaciale, ou, pire encore, d'un rien du tout, lorsqu'on arrive trop tard ou que refuse d'entrouvrir qui détient la clef, je reste persuadée qu'il faut tout tenter.

Ne serait-ce que pour tuer le regret et parce que parfois, enfin, une porte s'ouvre qui est la bonne.

Et si ma propre tentative,  en juin dernier (et dans un tout autre domaine moins grave, il s'agit d'amitié et non de filiation) a échoué (1),  je reste la première à encourager qui s'apprête à essayer.

Alors Go, Kozlika, go !

 

 

 

(1) Mais si la santé me tient assez, je reviendrai, et mieux armée. Ce n'est au fond pas si facile d'aller revoir qui a failli vous tuer, même si du temps a passé et qu'il ou elle ne l'a pas fait de façon délibérée, mais plutôt par méconnaissance des conséquences possibles.

Ce qui n'est pas sans ressemblance avec les classiques et non moins dangereux "Mais comment ça, tu savais pas ?". On aime parfois nos proches au point de leur faire confiance, c'est stupide, n'est-ce pas ?

[photo : à Montmartre, hier, reflet dans la plaque brillante d'une boutique de beauté]

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