Coincer la bulle
Le pire jeu de mots que j'aie jamais fait (à ce jour)

Le sauve-qui-peut des sanglots (longs)

tout à l'heure, ligne 7


Je viens de fermer mon téléfonino. Non que j'ai l'habitude d'appeler dans les transports, je le fais le moins possible mais ma fille cherchait à me joindre pour me rassurer. Soulagée et songeuse j'éprouve besoin de calme. Dans ma besace un recueil de poèmes (1), j'aimerais en poursuivre la lecture avant d'attendre au soir.

Ma voisine de strapontin, quant à elle, tient son agenda d'une main ou son carnet d'adresses, de l'autre son téléphone, elle en est au second coup de fil ou trois qu'elle effectue à voix basse sur le mode, j'optimise mon temps de trajet en passant mes appels.

Survient un violoniste. Qui s'installe à deux pas. Il esquisse un geste d'excuse mais ça ne suffit pas.

D'un bond synchronisé nous partons nous réfugier l'une et l'autre plus loin.

J'imagine la scène est comique pour qui la voit. Et un peu triste aussi. Les vers sont fragiles, me voilà sans pitié.

Plus tard je constaterai que mon intuition ne m'avait pas trompée. Il était du genre à faire miauler l'instrument. Et du Mozart massacré est pire que du Mozart.

Ma fuite est sans regrets.

Les poèmes, quant à eux, étaient presque parfaits.


(1) de Denis Grozdanovitch, de tout réconfort

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