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Un petit pan de mur jaune

Pour le mercredi 21 mai, au Louvre

Si d'aventure quelqu'un avait réservé pour la manifestation suivante, prévu de s'y rendre et ne pouvait finalement pas y aller, je serais ravie de lui racheter sa ou ses places, en plus que ça m'éviterait d'aller au cinéma :

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plus d'infos par ici

J'ai eu beau téléphoner dés que j'en avais reçu l'annonce, tout était déjà complet.

Merci par avance


De Noël en mai

Jeudi soir, assez tard

 

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La conjonction récurrente de deux phénomènes m'offre parfois des dons étranges, dignes des meilleurs contes de fées.
Elle a lieu certains jeudi soirs, pas nécessairement tous, j'avoue n'avoir pas encore repéré la périodicité.

Ce sont les soirs de répétition de la chorale où je chante sauf quand l'existence et les amis me sollicitent ailleurs. Quelle que soit l'option choisie, je rentre chez moi tard.

Ce sont également pour certains d'entre eux, les jours de dépôts d'encombrants. Je ne compte plus les meubles d'appoints, livres (1) , cassettes qui proviennent de mes moissons de ces soirs-là.

Quelque chose fait aussi que mon heure de retour coïncide avec celle de frais dépôt des pleines caisses ou valises de machins. Il m'est donc aussi arrivé de récupérer quelques pulls-poubelles en parfait état et qu'aucune pluie ou autre humidité n'était encore venue souiller. Après lavage musclé et repassage attentif, ils étaient parfaits.

Il ne m'était cependant jamais arrivé d'apercevoir au milieu de quelques habits usés, une veste de marque, aux poches encore cousues, sentant encore le neuf et à ma taille exacte, du type que celles que je mettrais sans doute peu dans la vie civile mais à l'usine si.

On ne l'aura laissée pour compte (2) que dix minutes ou un quart d'heure, je l'ai tout de suite adoptée.

Trois pas plus loin, parmi les débris d'un pseudo-meuble d'aujourd'hui en brisures de bois agglomérées, quelques livres dont un splendide dictionnaire qui devrait sans tarder participer d'aider mes amis dans leurs plus audacieux projets.Pict0006

Je l'ai donc recueilli lui aussi sans hésiter.

C'est ainsi parfois comme un Noël en mai.

   
   

(1) dont un fabuleux Petit Prince en Néerlandais.

(2) cf. un très beau livre de Robert Bober
"Laissées pour compte", deux vestes abandonnées et ses mots si vivants pour les raconter.

[photos 1 et 2 : les deux objets évoqués ; cette note en effet n'est pas une fiction]


De la peur (retrospective) à l'action (projetée)

Ce matin, tôt + 10 jours plus tôt + mardi prochain (?)

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1. Je possède peu de bijoux. Ce n'est pas qu'un manque de fortune ou une preuve supplémentaire que mon mari a servi d'inspirateur pour le personnage de Luchini dans "Le coût de la vie", c'est qu'aussi un bijou n'a pour moi de sens que s'il me parle de quelqu'un (généralement qui me l'a offert) marque un événement précis (1) de façon à prendre courage pour la suite à sa vue.

2. Pour autant, je fréquente régulièrement (une fois tous les 9 mois - 1 an) une bijouterie voisine.

3. Ma montre que j'ai depuis longtemps parfois s'arrête net : la pile est à plat.

4. Les bijoutiers sont accueillants. Ils ne marquent pas leur déception quand ils voient que je ne viens que pour une brève manipulation d'un objet qu'ils n'ont pas vendu et pour laquelle ils ne gagneront (presque) rien.

5. Depuis 25 ans voire plus, notre radio-réveil est branché sur la même radio qui jadis correspondait aux jeunes que nous étions et désormais nous exaspère. C'est très efficace pour se tirer du lit.
Une période France Inter du temps où je l'appréciais c'était traduite par des retards fréquents.

6. A nos heures du matin cette radio passe quelques minutes d'informations aux heures piles et aux demies.

7. A la veille du 1er mai, ma montre s'était arrêtée.

8. Au matin du 30 avril, quand à la bijouterie nous étions passés, celui qui sait changer les piles vite et bien, était absent. Nous sommes convenus avec la commerçante (sa femme ?) que nous lui laisserions la montre et viendrions la reprendre dans l'après-midi.

9. Ce jour-là, j'ai bien travaillé. Complètement oublié.

10. Le vendredi suivant (jeudi était férié) c'est Stéphanot qui, serviable, s'est gavé la corvée d'aller récupérer la tocante, j'avais différents rendez-vous pour (tenter de) soigner quelques choses de ma carcasse  et  son contenu.

11. Réveillée ce matin par l'annonce d'une fusillade, hier, à deux pas. La bijouterie a été victime d'un braquage, les forces de l'ordre comme ils disent (2) sont intervenues, heureusement pas de victimes, malgré la panique consécutive qui a autorisé la fuite (à pieds) des malfrats, délestés de leur bref butin.

12. Ma vie et ses aléas et mes (mauvaises (?)) fréquentations ont beau m'avoir rendue imperméables aux craintes sécuritaires, la peur rétrospective m'a fait bondir du lit.

13. Désormais j'irai seule  chercher (ou déposer) ma montre.

14. Je pense en passant que les braqueurs devraient éviter les zones de fêtes des mères. En cas de dérapage, potentiellement, c'est encore plus moche.

15. Et soudain, parce que la vie est courte, et peut à tout moment basculer pour une pile usée, de mauvaises circonstances, des combinaisons fatales même si on est en bonne santé, la décision de ne plus me résigner à attendre Wytejczk, ni non plus fataliser de ne l'attendre plus.

16. Une idée avait germé depuis la veille l'usine, elle-même issue du week-end qui précédait.

17. Je n'en étais pas consciente. L'information captée l'aura catalysée.

18. Advienne que pourra.
Et sans doute rien (pour changer). Au moins j'aurais tenté.

19. Une bijouterie, des pieds-nickelés, un chien, un chagrin.
A quoi parfois nos (ré)actions tiennent ...



(1) Si un jour je parviens à vivre enfin de mon vrai travail virtuel (!), je raconterais peut-être.

(2) Ce n'est pas bien, je sais, mais un vestige d'esprit matheux ne peut s'empêcher de me faire associer les contraires dés lors que j'entends ce type d'expressions toutes faites. Aux faiblesses du désordre, je dois donc un sourire.

[photo : 20 avril 2007, circulation agitée après un autre (type de) fait divers mais au même endroit]

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Rencontre ou retrouvailles

Mardi "au bord du soir", Paris XIII, médiathèque Melville, bibliothèque Durand.


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billet non relu

L'un va vers sa voiture, les autres poursuivent un bus à vitesse olympique, il fait si bon, j'hésite à prendre un vélib pour faire tout le trajet et puis j'ai dans mon sac un livre qui me tend les pages alors j'opte pour la ligne 14 ; en vélib on ne peut pas lire.

Je pense quand même qu'à Satin Lazare, j'en prendrai un plutôt que de poursuivre en train ou en métro.

Arrive ce terminus. Je suis restée scotchée, n'ai plus envie que de lire et pas de pédaler. Je prends le métro.

Viens la première station où je pourrais descendre. Je n'hésite pas : je reste et parcourrai tant pis le chemin à l'envers.

 

 

Je craignais d'encombrer, j'ai quand même finalement pour moi (2) demandé une dédicace. Vous m'avez parlé de la vie, ce sens qu'on lui donne, la cruauté des absences et cet effort (3) qu'on fait de se dire "Je n'ai rien fait" et que si l'autre ne veut plus, après tout.

Je pense alors : apprendre à prendre à son propre compte et sans remords ni regrets les bonheurs qu'en partant il ou elle aura délaissés. N'ose pas le dire.

Notre conversation est pourtant comme la suite d'une autre que nous aurions déjà eue. Je connais cette sensation de se connaître d'avant, n'exclus d'ailleurs pas complètement que nous ne nous soyons déjà croisées.

C'est juste que j'ai peur de peser, et que je ne suis pas encore capable d'aborder ces sujets sans devoir réprimer les larmes qu'ils m'apportent. Je m'en veux d'être trop sensible ; je sais un peu (pas tout) de l'état du monde et d'être une (très) privilégiée.

Votre expérience me rassure sur la mienne : ce n'est pas être fou que d'avoir en soi la poésie, les mots qui bousculent, quand on vit là où pourtant ça ne devrait pas. Que ça n'est pas nécessairement dans la langue où l'on est né(e)s.

Vous m'apprenez que les sentiments ne sont pas un luxe. Je suis toujours tentée de le croire (n'ai jamais souffert de la faim, mais de la peur de ne plus avoir les moyens d'accéder au manger, si). Vous avez le bonheur d'être en France comme moi d'être à Paris même.


 

C'est un livre de poésies. (1)

Simples, tout droit, sans artifices, et qui me vont au coeur. J'aurais pu à un mot près (un aussitôt qui ne colle pas à ma propre histoire) écrire deux d'entre elles, mais trop française, suréquipée, aurais sans doute inutilement compliqué les choses ou trop allusionné.

 


Je sors de la médiathèque, sens une fine odeur de poulet (rôti), ose improviser une bonne suite de soirée. Libérée par vos mots, j'ai moins peur d'être lourde. Ne gâcher aucune coïncidence favorable, laisser les bons vents nous porter dés que la moindre brise accepte de souffler.

Je sais à présent qu'être sans colère ni ressentiments envers ceux qui ont pu par le passé nous mettre en danger, n'est pas anormal. Et qu'on peut en guérir sans prendre ce chemin. Je m'en doutais, cette possibilité m'était trop étrangère. Je craignais simplement à force de souffrance enlisée, de faire fausse route en conservant l'affection, en restant par la paix. Me voilà (ré)confortée.

Et presque heureuse ?

 

Je lirai les autres.

(1) "Une petite plume cambodgienne" de Méas Pech-Métral (HB éditions)

(2) Je le fais rarement car pour moi une dédicace c'est avant tout pour offrir un livre à quelqu'un d'autre, ajouter un plaisir particulier et personnel à celui de la lecture confiée.

(bien sûr il y a par ailleurs les dédicaces des amis, mais c'est tout autre chose, celles-là ont de sens avant tout parce qu'on se connaît et témoignent d'une tendresse préalable ou de circonstances précises).

(3) Pour moi c'en est un, il semblerait que pour vous moi ou plutôt que vous parveniez à le faire quand moi j'y patauge encore, des années après.

[Photo : non loin de là en sortant ; en fait c'est une photo ratée, je voulais prendre le rouge (l'engin d'élagage) et le blanc (le car), mais j'aurais dû attendre d'être plus près]

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Le Baiser de la Matrice

Vous avez adoré lire Proust (1), ou vous regrettez de ne pas déjà l'avoir fait à haute voix.
Alors peut-être pourriez-vous participer à ceci :

Le Baiser de la Matrice


(1) Même que nous qu'on l'a fait maintenant on se la pète (et pas qu'en français, c'est dire)

PS : Si par mégarde, Proust vous effraie un peu (scories scolaires, parfois), lisez donc ce qu'en dit Clopine Trouillefou, ça commence par là.


Monsieur Moreau est mort

et je suis bien triste.
J'ignorais qu'il fût malade. J'ai l'impression de l'avoir croisé hier encore, fatigué de travailler comme un forcené, assez peu capable de bosser autrement, mais pas d'autres choses.

Je n'ai pas la force ni le coeur d'en écrire davantage, je laisse la parole à Pierre Assouline, qui dit bien mieux que je n'aurais su faire :

Pour saluer Fajardie

Chapeau bas au travailleur.

addenda du 06/05/08, sortie d'usine :

Un très bel article de Serge Scotto à son sujet sur le Mague. C'est par là