A l'ombre d'un marronnier (début)
05 avril 2008
En suite d'un billet de Chondre et d'un autre de Matoo. parce que je sais aussi que ce blog sert de façon un peu sérieuse à quelques personnes et que comme tout blogueur pourvu d'un tantinet d'ancienneté je suis souvent amenée à répondre à la question, voici un billet technique, pour une fois pour expliquer.
J'ai découvert les blogs en janvier ou février 2003 grâce à celui de Satsuki et au livre-qui-a-changé-ma-vie.
Je cherchais quelque chose le concernant, j'ignore à présent s'il s'agissait d'une légende normande ou plus prosaïquement une critique favorable sur Le Figaro qu'on lui avait fait. Mais j'étais arrivée sur un billet de blog et qui en parlait et disait fort bien certaines choses que je pensais.
J'avais lu quelques billets avant, après. Je m'étais dit intéressant. J'aime lire et c'était écrit. Satsuki n'est pas n'importe qui.
Dans les mois qui ont suivi et un ordre qu'à présent j'ignore, il y eu Milky, Christie et Sébi l'Helvète Underground dont les talents de blogueur me manquent depuis qu'il a cessé (1).
Christie m'aura mis le pied à l'étrier en m'offrant les clefs de chez elle pour un blog-sitting improvisé ; j'avais tenté de rester dans le ton et publié avec l'accord du principal intéressé une photo du fiston à l'époque déjà ancienne :
ou plus écrit
Plus tard, elle m'a offert mon premier m*leskine pour un texte écrit sur le thème de nos supports d'écriture.
J'y ai repensé récemment, à présent les m*leskine existent en option "un peu mous" et je vais peut-être un jour vraiment en utiliser. La dureté de la couverture qui les rend inconfortables aux poches de cul du jean était en plus de leur côté trop chic, ce que je leur reprochais.
Merci Christie.
Entre temps et après avoir passablement résisté avec les deux obstacles qu'à cette activité je voyais :
1/ Je n'ai pas le temps ;
2/ Je n'ai aucune envie ni intention de raconter ma vie.
j'avais fini par craquer.
C'était à cause de 20-six chez qui Milky écrivait. Laisser un message y était compliqué pour qui n'était pas connecté en tant "qu'abonné". Mon mari venait d'avoir un coup de foudre pour une laguna vendue à un prix raisonnable par un passionné de voitures qui aimait en changer. Nous passions directement du statut de pilote de 205 Junior 16 ans d'âge à celui de conducteur de voiture de luxe. Le changement de comportement de ceux qu'on croisait était évident, affligeant et drôle.
Je tenais un thème et qui tenait ... la route.
Mon tout premier billet de mon tout premier blogounet. (Passionnant et très travaillé, vous pouvez le constater)
L'idée était de faire de brefs billets, d'y passer fort peu de temps, de m'amuser et d'amuser ... et d'avoir des bonbons virtuels (2) à offrir à Milky.
J'ai ouvert ce blogounet au même moment où Ann Scott ouvrait le sien (le lien est vers son site officiel, le blog n'existe plus). Au même moment vraiment. Ce qui fit que par suite d'une fausse manipulation de débutante, je m'étais retrouvée avec sur le mien l'indication des commentaires qui arrivaient chez elle (je crois bien). Je l'avais contactée, elle m'avait aidée à dénouer les fils de cette étrange pelote bureautique que nos blogs avaient formés.
Je me disais qu'elle écrivait fort bien. A un commentaire béadmiratif de quelqu'un je compris à retardement qu'elle était écrivain.
Nous avions bien ri.
Au cours de l'été 2004 son blog est devenu comme une sorte de café virtuel où l'on se retrouvait entre amis. Elle avait rapidement pris le plis de publier des billets qui étaient des sortes d'amorces sur lesquelles les commentateurs pouvaient partir en vrille. Avec Philippe Jaeanada et Virginie Despl Despentes, qui à l'époque bloguait avec une formidable régularité malgré certaines attaques dont elle était l'objets, et quelques autres dont Pennylove on s'en est donné à coeur joie.
Ça tombait fort bien pour moi ; dans un pays où l'on n'a toujours pas le droit de choisir soi-même sa mort avant d'être réduits à n'être plus que le légume souffrant de ce qu'on fut de son vivant, mon père agonisait à n'en plus finir. Alors durant cet été 2004 au retour de journées épouvantables usine + hôpital ou intégralement hôpital quand une RTT ou un jour férié me laissaient ma liberté, pouvoir inventer des histoires farfelues parfois sans queue ni tête à 5 ou 6 fictionneurs fous parfois plus certains soirs m'a sans doute sauvée.
(à suivre, c'est plus long, bien plus long que je ne le croyais ...)
(1) On peut toujours lire ses photos ici.
(2) Chez 20-six gimmick qui permettait de marquer qu'on avait apprécié plus ou moins un billet.
[photo : un chantier, tout près]