Consolations (tentatives de)
23 mars 2008
ou Chacun ses cloches
hier au soir en chemin vers chez moi, puis chez moi, et maintenant pas (mais peu importe)
consolation 1
Je les avais vues à peine 20 heures plus tôt, même si elles furent visibles vendredi dés le matin,
j'espérais cette fois-ci les prendre avec un meilleur appareil photo que celui qui ne quitte pas ma poche ou mon sac à main.
Mais il était déjà trop tard, malveillance ou suite des travaux, la belle affiche de la veille d'un temps où les sports d'hiver ne concernaient que les plus bourgeois, n'était déjà plus qu'une trace de ce qu'elle était.
Je ne parle même pas des autres, fort celle d'Orly , aucune n'avait survécu à la nuit.
Je me consolais en estimant avoir eu cette chance inestimable de passer au bon moment, et ce réflexe de photographe qui m'avait fait sauter du train alors que ma destination n'était pas atteinte.
consolation 2
Un lien dont j'ai égaré le chemin, par quels ricochets m'y étais-je trouvée amenée ?, m'envoie vers la vidéo d'une sorte de prêche conférence par une neurologue USAméricaine, semble-t-il de renom, à laquelle il y a une dizaine d'années est survenue une histoire d'arroseur arrosé. Elle qui traitait des patients atteints d'accidents vasculaires cérébraux (ou du moins faisait en ce domaine de la recherche), s'est trouvée un matin atteinte à son tour. En a réchappé. A pu analyser ce qui lui arrivait avant la chute totale de ses facultés puis après un long travail retrouver celles-ci, et à présent témoigner.
Son show me déplaît. Je n'aime pas qu'on mélange explications scientifiques et attrape-sentiments. Je n'aime pas non plus les affirmations péremptoires sur les rôles séparés des différents hémisphères du cerveau. Ce manque d'espace pour les cas différents inquiète ma latéralisation personnelle (ou son absence ou sa variabilité).
Pour autant des bribes de ce qu'elle dit me restent.
Je saisis grâce à elle pourquoi de simples paroles prononcées sans aggressivité mais dans une grande tristesse m'avaient à ce point mise en danger , qu'en fait sous le choc de quelque chose qui dépassait mon entendement (1) mon cerveau avait abattu comme une cloison coupe-feu afin d'isoler la part assassinée. Le remède avait juste failli être pire que le mal. Je m'étais trouvée sortie de la réalité, avec l'impulsion logique de mettre fin par tous les moyens au mauvais rêve absolu qui m'enserrait.
Comprendre ne soigne pas. Comprendre n'est qu'un premier pas vers une atténuation possible de la souffrance. Le diagnostic est posé. Le mal est peut-être incurable, mais au moins identifié.
Me sera-t-il offert assez de temps pour reprendre pied et réparer ce qui peut l'être d'un lien heureux qui nous sauvait ?
consolation 3
Je réserve sans peine une chambre d'hôtel pour Saint Malo ; comme si je croyais à mon propre futur ; comme si j'en avais sans souci les moyens ; comme si j'allais y retrouver Wytejczk, d'autres amis très chers, ou la solution de l'énigme insupportable de sa disparition.
consolation 4
Il me faut tout mon art de lectrice confirmée, et qu'aussi des amis pour d'autres lectures m'attendent (2) que je ne veux pas décevoir moi qu'on a tant déçue, afin de ne pas me laisser embarquer à fond les manettes par "La Consolante". Ça maaaarche, sur moi, encore une fois (et pourtant dieu ou son absence sait si je peste à longueurs de pages après son style foutraco-irrésisitible) et c'est une belle victoire.
(1) J'étais en détresse, j'attendais consolation, bras ouverts et tendresse et trouvais à la place froideur et rejet comme si tout ce que nous avions partagé n'avait pas existé. Nous n'étions soudain plus les mêmes personnes et j'ignorais ce qui s'était passé. Un parfait pire cauchemar.
(2) message personnel <PS si tu passes par ici, ta pièce je ne l'oublie pas.> fin du message
[photo : station Brochant, samedi 22 mars 2008 "au bord du soir"]