Angelina mon amour
25 mars 2008
Maintenant que l'affaire est médiatisée, que non seulement les sites internet, mais aussi la radio et la télé l'ont évoquée, je me sens plus libre d'en parler. La sortie prochaine de son nouveau film, Confessions of an Action Star, n'a fait qu'aggraver le phénomène.
Alors voilà, il y a quelques années Angelina J. et moi fûmes de grandes amies, au sens lagardetmichardesque du terme, mais elle n'a pas tenté vainement de me ramener à Dieu (1). Je veux dire, elle n'a pas tenté du tout de toutes façons ç'eût été vain.
Je ne peux pas nier combien elle a compté pour moi qui auparavant n'étais rien d'autre qu'une employée d'usine, du modèle modèle. C'est d'ailleurs lors d'une séance du ciné-club de la boîte, où elle était venue présenter un de ses films que nous nous étions rencontrées. Je l'ai déjà raconté ici, en transposant bien sûr, car à l'époque je pensais que personne n'en saurait jamais rien, que tout resterait entre elle et moi.
J'ignore d'ailleurs de qui vient la fuite, j'ai peur que la révélation de notre relation ne ternisse son image ; quant à moi je m'attends à bien des soucis. Il est encore mal vu pour une salariée d'usine d'avoir une vie affective différente de celle de la norme du nombre.
Je ne me suis jusqu'alors confiée à personne, pas même à mes médecins préférés qui s'ils n'ignoraient pas qu'une rupture avait failli m'achever (2) n'ont jamais su l'identité de la personne concernée.
Il me devient hélas nécessaire puisqu'à présent galopent à notre sujet les moins ragoutants ragots et que me guettent les paparazzi jusqu'au balcon d'en face, de dévoiler la vérité. Je le dois à mes proches, à tous ceux qui m'ont aidée après que Brad P. (3) ne l'ait ravie à mon affection, ainsi qu'à celle envers laquelle j'ai conservé le plus grand respect.
Je tiens d'ailleurs à préciser que les rumeurs adjacentes qui tendent à me créditer de scènes que j'aurais à sa place tournées sont infondées. J'ai infiniment moins de séduction qu'elle et ma présence face à une caméra est plus âpre et sombre. Mes seules participations avérées sont pour la part informatique de Hackers où je l'avais effectivement doublée pour les scènes de clavier, le prêt bénévole de ma cuisine comme décor à Hell's kitchen (il n'y avait presque rien à modifier) et en fait quelques remplacements ponctuels (mais intenses) de Winona R. pour des moments délicats de Girl, Interrupted (4).
Il m'est difficile de vous avouer combien nous avons été heureuses, que je n'oublierai jamais ce jour où venue présenter son film d'alors (5) à la Fn*c Wagram, elle s'était, devant une salle comble, levée alors que les applaudissements n'étaient pas même achevés afin de courir vers moi qui m'apprêtais à quitter discrètement la salle dans laquelle je m'étais glissée en simple spectatrice de peur de déranger un événement promotionnel si bien organisé, ni non plus ses talents de cuisinière hors pair dont celui qui m'a succédé profite à merveille (6). Nous avons également fait cause commune dans bien des luttes militantes, dont l'une fut victorieuse et les autres toujours en cours, même si elle s'y montre moins présente qu'autrefois. J'avais tenté mais en vain de la réconcilier avec son frère. Quelque consolatrice connaissance commune m'a laissé entendre que j'y serais parvenue, si l'on peut dire, à titre posthume.
Angelina m'a abandonnée fin 2005 après le tournage de Mr and Mme Smith pendant lequel elle a connu Brad P. Les conditions difficiles de réalisation des extérieurs en Arménie avaient servi de révélateur à leur sentiment naissant. Mais je ne l'ai su que 6 mois plus tard.
En plein hiver.
Enfin, je démens fermement la rumeur qui prétend que Jennifer A. et moi nous soyons consolées dans les bras l'une de l'autre. Pour Brad je ne peux pas dire, mais d'Angelina je peux affirmer qu'elle ne s'oublie pas.
Nous ne sommes pas fâchées et continuons à nous croiser régulièrement, d'autant plus qu'entre temps et grâce à tout ce qu'elle m'a appris et aux personnes qu'elle m'avait permis de rencontrer, j'entame en parallèle à mon gagne-pain une carrière de scénariste et écris souvent en anglais pour des productions de son pays.
Malgré le chagrin et le poids de son absence qui ne m'ont pas quittée, je ne l'en remercierai jamais assez.
(1) à l'attention des assez "vieux" pour en posséder un à moins que des souvenirs, cf. page 517 de l'édition janvier 1972 du Lagarde et Michard du XIXème (il faut bien qu'il y ait quelques consolations à avoir de l'âge)
(2) Navrée pour mes lecteurs réguliers, mais je suis également contrainte de révéler que ce billet aussi était fort transposé. Vous comprenez, c'était plus discret.. L'action se situait en fait au Festival de Cannes, mais Daniel Pennac y était vraiment pour la mise à l'écran des Kamo par Mathieu Amalric et Philippe Besson pour l'adaptation de "Son frère" par Patrice Chéreau.
(3) Simple homonyme d'un blogueur et écrivain célèbre.
(4) En V.F. "La main dans le sac".
(5) "Iles et dragons"
(6) merci Ron pour la documentation ;-)
Vous ne me ferez pas croire que vous y avez cru, c'était simplement ma participation farfelue au Sablier du printemps amorce 1
après une annonce prophétisante (je n'avais pas encore lu l'amorce) dans les commentaires chez Maître Eolas
du coup, forcément c'était trop tentant ...
L'amorce provenait donc du billet Médiatisation chez Tarvalanion.
Et après je vais avoir des ennuis cf. ce billet chez Bon pour ton poil (et que j'ai découvert grâce à Kozlika, merci pour ça aussi)
J'espère que Daniel Pennac, Mathieu Amalric et Philippe Besson ne m'en voudront pas de les avoir à la marge embarqué dans cette bribe de fiction.
Je tiens à préciser que le film d'après "Son frère" existe vraiment et par Patrice Chéreau qui a fait un travail remarquable (le livre l'est).
Les autres titres de films sont parfois vrais, parfois pas, de même que les pseudos confidences ou circonstances de tournages. C'est franchement n'importe quoi, ne vous y fiez donc pas.
THIS IS ALL SMALL FICTION FOR FUN.
(Let's have some fun in life before it's too fucking late).
Rajouti du 25/03/08
Comme j'en lis que tant de fiction chagrine, un peu de réalité par là, mais je vous préviens c'est moins drôle même si non sans beauté :