Le retour du Rubik's cube
15 février 2008
Dans le métro, cette semaine
Deux fois en une semaine sur des lignes et à des heures complètement différentes, un homme s'assied en face de moi. Dans les deux cas il est plutôt jeune, d'allure en tout cas car les livres qui plus encore que le froid ou ma petite méforme me font ces jours-là préférer le métro au vélib me passionnent et quand j'y suis plongée j'éprouve peine à en lever le nez.
Mais pas au point, dans les deux cas l'objet est dans mon champs de vision et que celui qui le tient le fait bouger très vite, de ne pas remarquer qu'il s'agit d'un Rubik's cube, ce bon vieux joujou, et que le type tire de sa poche à peine assis.
Les deux joueurs que j'ai ainsi croisés m'ont semblé fort habiles. Je me souviens en son temps d'avoir abandonné la manie dés lors que j'en avais épuisé le mystère. Mais l'un comme l'autre cherchent apparemment davantage à se passer les nerfs ou affirmer leur agillité tactile.
Je m'étonne d'un retour de mode qui n'aurait comme terrain que le métropolitain, quand au retour de l'un des trajets, dans mon livre (1) alors en cours (et entre temps fini d'une traite, amis qui me connaissez attendez-vous à ce que je vous gave à son sujet tout au long du printemps), j'arrive page 136 "Après le dessert, les plus petits étaient invités à montrer leurs tableaux réalisés avec des clous et du fil, leur adresse au Rubik's cube, à jouer au piano le "Petit nègre" de Debussy que personne, à l'irritation des parents, n'écoutait vraiment.". Alors je ne m'inquiète plus. Les mots rares ou désuets et les objets datés, dans ma vie précèdent sans arrêts d'un subtil retour leur apparition dans un texte en cours. Pourquoi le Rubik's cube ferait-il exception ?
(1) "Les années" d'Annie Ernaux.
[photo : la ligne 13 à Satin Lazare, un de ces jours derniers]