Les bienveillants ?
26 février 2008
Lundi matin, plus tard que prévu
Je n'ai pas eu droit, ce matin à Louis Ferdinand, je l'ai déjà mentalement prénommé comme ça, ce radiologue remarquable à l'abondante logorrhée, à la fois complètement centré sur lui-même, et insupportablement raciste tout comme l'original, soucieux cependant du confort de ses patient(e)s, je n'avais jamais vu ça.
Une légère ressemblance dans le phrasé.
(par dessus le marché).
Non, ce matin ce fut une femme jeune, sûre de sa compétence technique et terriblement efficace. Ses conclusions : passe au suivant. Ce n'est jamais fort bon signe : quand les nouvelles sont bonnes elles sont vite annoncées.
La question est de savoir si les dragibus qui ont choisi de me squatter en toute légèreté (1), Dieu ou pas merci assez loin de la cervelle, sont de nature bienveillante ou envahissante.
Le suivant qui me recevra reportera sans doute la réponse sur l'art de quelque technicien ultérieur. Le temps qu'ils se renvoient mon cas, entre palpeurs de chairs et tripoteurs d'électronique, plusieurs jours de délais à chaque fois, et avec un peu de chance j'aurais pu quand même profiter du fort prochain Salon avant toute intervention invasive ou traitement gênant.
En fait la grande tristesse était de n'avoir plus personne, depuis toi, qui appelle après, attentive à l'horaire, et sans crainte d'entendre du dur, pour demander :
- Alors, ça va ?
Et après avoir entendu la réponse mitigée, incertaine, hésitante, plus personne non plus pour aussitôt proposer :
- Je viens te chercher tout à l'heure à l'usine. Ça te va ?
En fait la grande tristesse était de se dire que tu avais sans doute pressenti mon sort et peut-être était partie pour la raison logique de ne pouvoir aider deux personnes à la fois. Y compris dans mes maux, je suis celle de trop tard ou de trop.
Tu n'imagines pas comme tu peux me manquer. C'est sans doute d'ailleurs mieux ainsi.
N'imagine pas, travaille, toi.
Je sais à présent pourquoi j'ai si froid : je suis en panne de toi, mais aussi de thermostat.
Subsistaient quand même deux consolations ; il en existe en toute chose sauf dans les massacres et les camps d'extermination.
Si ces dragibus sont de l'espèce qu'il faut rapidement extirper, et pour le cas où ils auraient été repérés à temps, je le devrais à une femme médecin, remarquablement attentive à ses patients au point de veiller à la santé de la mère qui accompagne son enfant déjà grand. Elle ressemble comme à une proche cousine à Anna Gavalda. J'avais été tentée de lui poser la question à chaque fois que nous allions consulter, je n'ai pas osé. Mais elle, elle a osé tenter de me soigner, alors que ce n'était pas moi qui venais pour ça. Merci respectueusement madame, quelle que soit l'issue de cette nouvelle mésaventure.
Et l'autre c'est qu'Hélène Berr m'accompagnait, du moins les mots qu'elle nous a laissés. Elle ne m'a pas quittée (en pensées), elle ne me quittera pas.
(1) C'est des petits, m'a-t-on dit.
[photo : 8 février 2008, quand les jeux de miroirs n'en finissent toujours pas]