ici et maintenant mais où et quand est-ce ?
- Etrange retour de "vacances", qui cette année se seront entendues au sens de vide et non de repos ; j'en reviens d'ailleurs plus épuisée que je n'en étais partie ;
- "On" m'a volé l'été sur lequel je comptais tant pour reprendre des forces. Comment vais-je pouvoir passer l'hiver ? A moins d'un retour en affection, d'une réapparition, que je n'espère même plus.
- Stéphanot et les cousins : peut-être matière à un billet ultérieur (j'en ai déjà une douzaine en boutures sans parler de ceux pour les autres blogs, je ne m'attendais pas à trouver un pays si dépourvu d'internet que là où j'étais - depuis 2005 l'offre d'internet public diminue au lieu de s'accroître, si j'étais capable de quitter Paris, d'avoir assez de santé et de trouver quelqu'un de suffisamment aguerri techniquement pour me seconder, j'irai là-bas ouvrir une laverie automatique-cyber café-librairie et je ferai rapidement fortune -) s'il est d'accord. C'était l'un des seuls rayons de soleil de la dizaine de jours écoulés.
- J'avais des projets de courrier, après tout il me reste d'eux leur adresse postale : Wytejczk et les siens, quelques autres ami(e)s perdu(e)s. Et puis le très peu (1) que j'ai écrit fut au contraire précisément à ceux qui sont restés ou devenus présents. On ne peut pas aider les gens ni les aimer malgré eux. Tenter de joindre mes chers disparus ne serait que peser davantage et les éloigner définitivement (si ce n'est pas déjà fait). En même temps rester sans nouvelles et sans savoir pourquoi est insoutenable. Comment sortir d'un tel piège ? Qui pourrait intercéder afin de rapporter au moins une explication ?
Je suppose que Wytejczk va bien, j'ai vu sa photo dans un hebdomadaire et qui évoquait dans un dossier son métier de coursier. Une suite était annoncée. La semaine d'après le magazine a cessé de paraître. Disparition, dis-parution.
- Je m'en reviens avec un manuscrit tapuscrit fichier .doc quoi, qui précisément s'appelle "Sans nouvelles", mais parle de tout autre chose (encore que). Je ne sais pas quoi en faire. Le résultat est chiant et répétitif. J'ai tenté de gommer du chiant. Reste le répétitif, qui est lié au sujet. Vu l'absence d'été, les éditeurs classiques vont être plus qu'à l'ordinaire submergés de trucs de ce genre, à part écrire ou lire ou faire l'amour ou jouer aux cartes au coin du feu il n'y avait rien d'autre à faire de ces congés payés. Or je ne dois pas être la seule à n'aimer pas les cartes et avoir quelques soucis avec l'une des autres activités possibles et me rabattre de plus en plus fréquemment vers celles qui ne dépendent que de soi-même.
Les absents (inexpliqués) ont emporté ma joie de vivre et le froid (ce qui restait de) ma libido.
Donc la question demeure : que faire de l'objet ? Est-ce seulement la peine de l'imprimer ?
Reste que je suis capable d'écrire un truc qui ressemble à un livre et peut se lire (ou lasser) de A à Z en une seule fois, même si plus personne n'attend plus rien de moi. Est-ce que je ne le savais pas déjà (2) ?
- Christian Lehmann avait raison (et pas qu'au sujet bien plus digne d'intérêt de la franchise médicale ) tant qu'il me reste les livres, c'est que je suis encore en vie, que quelque chose du fond de moi n'est pas mort (il ne l'avait pas dit comme ça, mais j'avais perçu ainsi la question juste qu'il m'avait posée).
Effectivement, au lieu de me caillouter les poches et d'aller zoner vers la Sangsurière, je me suis dit lundi "Vivement jeudi". Parce que demain sort "A l'abri de rien" d'Olivier Adam, et que ce bouquin je le sens bien. Il va me correspondre et je vais l'admirer comme rarement un livre. Je sais aussi qu'il m'encouragera pour mes propres tentatives, c'est comme si j'avais un jeune cousin brillant qui me montrait la voie (la voix), ce que je dois m'efforcer d'atteindre. Même si je me sais trop usée pour en avoir jamais les capacités, il est bon d'avoir ainsi un objectif, de se sentir guidée et de constater que le chemin est possible au moins pour quelqu'un. Il faudra qu'un jour je raconte comment Françoise Mercier (salut à elle si elle passe par là) qui était bibliothécaire "à l'usine" m'a fait connaître son travail alors que "Je vais bien ne t'en fais pas" sortait à peine au Dilettante (3), les petits défauts que j'y trouvais au début, et qui au fil des oeuvres ont fait place à une admiration de plus en plus solide. C'est si beau de voir quelqu'un progresser.
J'apprends aussi ce matin qu'un nouveau travail de Cécile Wajsbrot "Conversations avec le maître" est annoncé. Sans compter le nouvel album de Stacey Kent, "Breakfast on the morning tram", promis pour le 10 septembre.
Je sens que ma part de difficultés qui consiste à ne pas dépenser plus d'argent que je n'en dispose ne risque pas de s'atténuer immédiatement.
- Oui je vais enfin (du moins dés que j'aurais remis la main sur le cahier où j'avais noté mes âges, quelques événements et les années) reprendre à ricocher. Dés que je le pourrai, rechercher sérieusemnt ma "Vie mode d'emploi" afin d'à nouveau pouvoir suivre le beau boulot de monsieur KA qui donne une telle saveur à la relecture du livre.
- Et ranger les vêtements d'été, petites jupes jolies et robes légères (si, si j'en ai) qui n'auront fait que changer de penderie cette année ; il faut bien que je range quelque part les 25 pulls que j'ai acheté (nb. pour mon mari s'il passe : je rigole, là, tu peux diviser par 5).
- Non, je ne vais pas m'occuper dés aujourd'hui des 26 euros et quelques cents que la sécurité sociale me réclame au titre d'une "dette" que j'aurais envers eux depuis qu'il y a plus d'un an ils auraient fait une erreur dans le remboursement de séances de kiné que j'avais. Ils n'avaient qu'à pas se tromper (si tel est vraiment le cas, je n'ai hélas pas su garder les bons papiers pour pouvoir vérifier), ou réclamer plus rapidement. Quand je pense que j'ai de moi-même cessé une cure de causette à laquelle j'avais eu droit (un peu à l'insu de mon plein gré, mais bon), entre autre parce que toute cette dépense prise en charge en vue d'un résultat aléatoire et qui tardait me posait quelques problèmes de conscience ...
- Non je ne vais pas m'occuper dés à présent de rassembler la brouette de paperasses (4) nécessaires à la réinscription de Stéphanot au conservatoire.
- Ni non plus me soucier de cet abonnement mystérieux à Télérama ; j'étais finalement bien heureuse de le recevoir ce matin entre les articles littéraires, ceux de cinéma et le fait de n'avoir pas à sortir sous la pluie battante mais le cueillir en bas de chez moi ;
- En revanche quelque chose me dit qu'il vaut mieux que je ne tarde pas trop à tenter d'élucider le mystérieux achat par "service internet plus" de 26 euros (et oui la même somme) et mes 330 198 h 00 mn et 1, 9 Go consommés en connexion si j'ai bien compris en théorie et depuis le début du mois alors que depuis le 12 la maison était vide et la livebox éteinte.
- Même chose pour la machine à laver le linge, en grève perlée de l'essorage depuis quelques temps déjà et dont la garantie d'un an chute au 1er septembre ;
- Et pour le dégivrage du réfrigérateur dont la porte du coin congélateur défectueuse a provoqué une glaciation intérieure imprévue ;
- Oui je vais aller à la bibliothèque rendre livres et CD en retard sans plus tarder et lancer une lessive (non sans une invocation préalable au petit dieu de l'essorage) et peut-être manger.
(vrai billet plus tard, donc)
Comment peut-on rentrant d'aussi peu loin (Normandie) et partie aussi brièvement (10 jours) se sentir à ce point jet-lagguée ?
(1) par une bizarrerie psychologique personnelle, le fait d'être déconnectée, au lieu (ce qui aurait été logique) de me ramener vers des communications traditionnelles (téléphone et lettres postales) m'a coupée de tout et de tous, comme si le reste du monde n'existait plus vraiment, que ce coin de terre brumeux, froid et humide sur lequel ma petite famille et moi nous étions naufragés.
(2) en fait pas tant que ça, ce n'est pas parce qu'on est capable d'aider les autres, et soi-même d'écrire de façon séquencée (sur blogs), qu'on peut avancer seule dans le marécage de l'écriture longue. Et puis ces bientôt 4 dernières années, depuis exactement le temps que j'essaie, ma vie n'a tellement pas voulu, j'étais au bord de croire de façon infantile et désespérée que si je cessais d'essayer peut-être que les malheurs daigneraient se calmer (sur le mode "ne réveillez pas un dragon qui dort").
(3) A propos, ce soir (mercredi 22 août) sur France Inter de 20 heures 05 à 21 heures l'invitée de l'émission de Brigitte Kernel "Un été d'écrivain" sera Anna Gavalda.
(4) pour cause de quotient familial préalable à établir
[photo : une caisse, braderie - vide-grenier, La Haye du Puits (Manche), dimanche 19 août 2007]