Les Velibs envolés
19 juillet 2007
ou comment je suis rentrée à pied
aujourd'hui matin et soir
Ce matin, au temps serein, j'ai attrapé mon casque et ai filé d'un pas allègre prendre un vélo sous le pont du périphe où m'attendait un choix parfait.
A part quelques aléas de sens interdits, respectueusement parcourus en piétonne poussant son engin comme le conseille maître Eolas, et qui m'ont fait arriver passablement en retard à l'usine, la promenade utile m'avait profité. Au lieu d'arriver toute engourdie d'avoir en métro été entassée, je suis arrivée dégourdie de grand air (pollué, certes, mais extérieur).
Je me promettais bien de rentrer par le même mode, sinon le même chemin.
Hélas, partie après 18 heures 30, d'un quartier fort central, j'ai commis l'erreur fatale de ne pas prélever à la première borne le premier véhicule trouvé. J'escomptais faire quelque course utile avant d'enfourcher le moindre destrier, plutôt que de risquer me le faire voler alors que je l'effectuais.
Arrivée à la borne bien située de la rue d'Hauteville, je crus un instant l'affaire sauvée, trois ou quatre vélos m'y attendaient. Las, deux d'entre deux étaient verrouillés, panne ou retour défectueux, et l'autre qui pourtant s'affichait en vert sur son piton, ne s'affichait pas sur le tableau de commande. La rue du faubourg Poissonière ne me fut pas plus favorable, aucune borne là où je passais. Je me rabattis vers la gare du Nord à la borne bien garnie : mais tous ou presque étaient bloqués rouges en anomalie et inscrits en "non disponibles".
Un autre cycliste en mal de monture et que j'avais tenté de renseigner, il en savait encore moins que moi sur l'usage de ces engins étranges, dénicha avant moi une borne voisine qu'obligeamment il m'indiqua, mais où il prit le dernier vélo libérable (d'autres étaient là en apparence mais qui ne se débloquaient pas).
Je remontai vers Barbès, mais la borne que je trouvai ne comportait plus qu'une et une seule bicyclette. Un homme déjà l'empruntait (photo de ce billet). Plus loin le long de la piste cyclable, un autre point d'attaches semblait mieux pourvu, mais alors que je commençais la procédure de libération d'un véhicule, un type qui semblait tranquillement deviser avec un autre depuis un moment, s'empressa de me dire qu'il était là avant et que le numéro 3 était pour lui. Les autres vélos étaient comme tant de précédents croisés, apparemment disponibles mais en réalité figés (1).
Je ne sais à quoi correspond la fixité de tant de Vélibs. Déjà esquintés ? Déjà cassés ? Système informatique de libérations / retours déjà saturé ?
Plus loin dans une transversale la borne était neutralisée. Un feu y avait visiblement brûlé.
De borne en borne jamais pourvues du moindre vélo disponible, je parvins à pied place de Clichy où, fatiguée, je suis montée descendue dans le métro, chère ligne 13 qui quoi que bien chargée comme toujours, fonctionnait.
Ma seule consolation pour ce retour raté, fut de constater que la borne où j'aurais déposé le vélo potentiel affichait ... complet.
Pour l'abonnement annuel, je vais attendre un peu. Pourtant je ne demandais pas mieux.
Finalement j'aurais mieux fait de gagner un vélo qu'un panier à pique-niques, si luxueux soit-il et pourvu de roulettes.
(1) s'il s'agit d'un délai entre la repose et le nouvel emprunt possible, celui-ci excède 5 minutes (j'ai patienté (en vain)).
[photo : entre Barbès et Pigalle, l'une des bornes (presque) vides]