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Une bonne raison

ou

Du charme infini des téléfonini

P7310019_2 Moi : - Salut Ignace (1), tu vas bien ?

Ignace visiblement heureux de l'appel : - Oh oui, quel bon vent ?

(je n'appelle pas Ignace souvent)

Moi : - Oh c'est juste qu'avec Vanessa, Mélanie, Stéphanot et Aurélie nous sommes en haut de la Tour Montparnasse, et qu'on s'apprête à descendre déjeuner au resto que tu connais. Comme ça nous ferait à tous plaisir de te voir et que tu bosses juste en bas, on se disait que si par coup de chance tu avais un peu de temps devant toi ...

Ignace : - Ah ben j'aimerais bien, c'est une bonne idée et puis ça m'aurait fait plaisir aussi de les revoir, mais là je peux vraiment pas.

moi (désappointée mais je m'y attendais, Ignace est le sur-occupé numéro 2 de tout mon entourage, supplanté depuis peu par une amie pour cause de conséquences électorales) : - On tombe mal, tu as trop de boulot ...

Ignace : - Ah non pour une fois pas du tout, c'est juste que je suis à Paimpol. En vacances.

A l'avance un immense remerciement au premier opérateur qui proposera, en plus des communications pour tous et partout, un service complémentaire de téléportation.

(1) je m'ai pas foulée, afin de ne pas mettre le vrai prénom j'ai pécho le saint du jour, c'est un petit petit nom charmant. Le vrai prénom de la vraie personne que j'appelais dans la vraie vie n'y ressemble d'aucune manière.

D'ailleurs tous les prénoms sont fictifs et Stéphanot aussi mais d'une autre façon (habituelle)

[photo : de là haut tout à l'heure]


La communauté du T.U.C. et la première honte de ma vie

Sans doute encouragé par quelques blogueurs et blogueuses émérites croisé(e)s lors d'un récent pique-nique carnet, Stéphanot a repris sa philo et nous honore de sa

Communauté du T.U.C.

(Afin que son billet soit compréhensible, je précise qu'il a choisi pour son blog d'endosser en narrateur le rôle d'un père de famille qui aurait un fils de l'âge qu'il a dans la vraie vie - la fictionnalisation doit être une maladie transmissible à moins qu'héréditaire - )

Pour ma part je me suis laissée convaincre par l'exemple de Matoo et j'ai fini par raconter chez FCranck et son blog des premières fois 

  la première honte de ma vie.

Comme je manque singulièrement d'ego, d'estime de soi et d'amour propre, il m'a fallu attendre passé 40 pour l'éprouver. Curieusement Assez logiquement il en a été pareil de l'orgasme du trac. Ce n'est pas sans lien avec l'écriture. Je suis mal barrée.


Bons baisers d'Ukraine - début -

 

Elle était donc bien en noir et blanc, cette pelloche, les souvenirs cyrilliques de Milky ne l'avaient pas trompée. Curieux qu'après tant de temps écoulé, elle puisse être encore développable. Le Lubitel 2 datant de 1955 ou peu après, en admettant que celui-là ait fait 10 à 15 ans d'usage, elle venait au plus frais de 1970.

Sur la table lumineuse, quatre vues apparaissent. Des photos de foules, un homme en manteau épais avec une sorte de béret, un autre qu'on distingue à côté. Des silhouettes derrière eux imprécises, du moins en petit format. Au premier rang de celles-ci, on entrevoit des enfants. Le sol est blanc, peut-être enneigé, et au fond on pressent quelque bâtiment. Une coupole qui rappelle quelque chose, comme un fameux lointain.

Istambul ou bien le pays des Pères Noël bleus ? L'Inde semble exclue, le manteau de l'homme au béret parle d'un froid furieux.

Le choix s'impose d'un agrandissement ; pour quatre vues le budget devrait rester accessible.

Elle en passe aussitôt commande. Il faudra attendre pour en savoir plus. Revenir après-demain, pendant les congés il y a des délais.

Ce ne sont en tout cas pas des photos de famille, plutôt d'un temps politique. L'amateur au Lubitel (1) aura assisté à un événement public dont il aura souhaité trace garder. Ou bien l'homme au béret est son cousin qui pour une raison ou une autre connaissait une heure de gloire. Ce n'est pas un vêtement militaire, son voisin n'a pas le même. Les enfants en revanche semblent tous vêtus de la même façon, mais ce n'est pas certain, il faudrait voir en grand.

Ces extérieurs jours du siècle dernier,  perdus puis retrouvés posent tant de questions muettes pour qui aime regarder. Sont-ils encore vivants, ceux qu'on y voit ?

Très âgés sans doute si tel est le cas. Les numériques d'aujourd'hui, bien réglés nous aident à dater. Comment savoir de quand sont ces clichés ?

Et pourquoi celui qui avait pris soin de saisir ces instants n'a-t-il pas complété la pellicule ? Pourquoi est-ce resté comme ça, à l'intérieur, en l'état ? Que lui est-il arrivé ? Ou bien à l'appareil ?

à suivre ...

(1) pléonasme, je sais

MERCI A MILKY qui a accepté sans hésiter de me prêter son histoire (j'espère, Valentine, que tu ne seras pas déçue) dont le début, contrairement à mon billet, est de réalité et non de fiction et se trouve irrésistiblement (2) bien raconté là :

Dans le ventre de Loulou

Si vous avez le temps de voir quelques bonnes photos, vous pouvez aussi voir son travail

sur fotolog : Milky way of life

ou sur flickr : Milky's photos

(2) la preuve : je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire une suite, alors que je n'en ai pas du tout le temps. Si c'est pas une preuve de qualité, ça ...

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Une (nouvelle) formulation fatale

Aujourd'hui, à Paris.

photo par Etienne Dupriez

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billet en chantier

Je devais me hâter. Une légère contrainte familiale m'avait fait zapper l'heure de déjeuner, j'avais pris métro puis voiture, fais un trajet chargée, un autre moins, et remontais hâtive vers mon lieu de travail salarié.

Le kiosque à journaux de la sortie du métro, néanmoins m'appelait. Je m'offre par habitude le Monde en papier au jour des livres. Y compris l'été quand le supplément est abandonné.

Je ne suis pas perpétuellement d'une cohérence extrême.

Je m'accorde le temps d'aller l'acheter, quelqu'un avant moi paie un magazine, je lis la première page en attendant mon tour.

J'attrape les larmes aux yeux.

Non, ce n'est pas cette chronique d'une mort annoncée, celle du bon vieux tour de France qu'enfant j'ai si fort aimé, pas tant pour des raisons sportives que pour l'enfermement dont il nous sauvait : une fois par an, la télé nous offrait le tour de la France comme si on y était, j'y apprenais la géographie qu'aux cours j'oubliais.

Mais aujourd'hui ce n'est pas ce qui m'émouvait. Depuis que j'ai perdu qui m'aimait, je suis moins attachée à la persistance des choses, quand celle des humains et de leurs sentiments si nécessaire se prouve si faible.

Non, c'était juste la mention d'un refus. Celui d'Ariane Mnouchkine à un poste prestigieux qu'amplement elle méritait. Ce n'était pas le travail en tant que tel qu'elle refusait mais la formulation de la dépêche qui l'en avertissait et laissait supposer que le chef de l'état, lequel effectivement signe le décret, était à l'origine de sa sélection et qu'auprès de lui elle l'avait acceptée.

Je suppose que les choses s'arrangeront après quelques précisions quant à la formulation de la nomination et que d'aucun considèreront ce refus comme de façade.

En attendant, j'ai aimé croire qu'il restait quelques personnes qui n'étaient pas ou peu corruptibles, fidèles à leurs idées, sans doute à leurs amis, et solides à nos pièges fréquents. Ce fut pour moi une bouffée d'oxygène dans un monde où je doute désormais de tout et de tous tout le temps, et que le spectacle affligeant des caciques à caser n'a fait que rendre encore plus laid.

Quoi que vous décidiez par la suite, merci madame Mnouchkine pour votre réaction première et immédiate. Vous n'imaginez pas le réconfort que c'était.

l'article :

[photo : in situ ou peu s'en faut]

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Une formulation fatale

un de ces jours-ci, dans l'après-midi, vers le en bas des Champs Elysées

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note en chantier

J'avance perdue dans mes pensées, je cherche vaguement un Vélib', me doute assez qu'à proximité de l'Elysée je n'en trouverai guère, espère rapidement passer en marchant vite dans un quartier plus hospitalier.

Au devant d'un théâtre, j'entrevois un portrait, hélas pour tous familier, celui d'Ingrid Bétancourt enlevée depuis tant d'années en même temps que Clara Rojas qui l'accompagnait.

J'ai une brêve et impuissante pensée, depuis mon engagement victorieux (1) de deux ans plus tôt, essorée par ses conséquences personnelles pour moi malheureuses ou effets induits incompréhensibles, je ne suis plus capable d'aider pour aucune cause,  ou si peu (2). Je n'ai pas perdu toute capacité d'indignation ni de compassion, mais celle d'action si, comme si m'avait assassinée qui j'avais aidé.

Je me sens amputée d'une grande part de moi-même, et qui était probablement trop généreuse pour le monde tel qu'il est et ses humains si incertains. Et si je ne regrette en rien d'avoir participé alors de tout mon coeur et mon temps disponible, pour ceux qui viennent après je n'ai plus la force de ne pas laisser tomber.

Brouillée par ces pensées sombres, j'ai cessé de marcher. Les mots voisinant l'image parviennent alors à mon cerveau :

"contre la mort d'Ingrid Bétancourt".

Mon coeur saute un ou deux battements, elle serait décédée ? Ils protestent contre sa mort ? Et Clara Rojas, qu'est-elle devenue ?

Mon neurone irréductible, secondé par son cousin qui me sussure que ces derniers temps, malgré mes vacillements j'ai plutôt bien suivi l'actualité générale, et qu'il n'en fut question à aucun moment, a cependant continué de fonctionner, et lit le reste et comprend. Il s'agit simplement d'un message de soutien, à la formulation mal mesurée.

Me revient le souvenir des "Copains d'abord", belle chanson (3) de Georges Brassens que Reporters sans Frontières voulait faire entonner pour la fête de la musique 2005 en soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun, ce qui pour qui connaît les paroles  et pas uniquement le refrain ne manquait pas de maladresse. Heureusement les événements avaient rendu cette initiative inutile.

Je me prends à espérer qu'il en soit bientôt de même pour ces panneaux affichés, qu'ils perdent leur usage et toute ambiguïté, enfin décrochés pour cause d'otages libérés, sain(e)s et saufs et sauvé(e)s, puis à songer non sans affliction qu'il n'est pas si simple d'être rescapé(e)(s).

   

(1) Peut-on dire ça comme ça ? Qui s'était fini bien en tout cas. 

(2) Je tente toujours quand ça peut d'envoyer des messages de protestations aux indications de  RESF, mais j'avoue que parfois l'énergie me manque.

(3) Il n'en a jamais écrit de moches, d'ailleurs, c'est comme Léo Ferré ;-)  (cf. les commentaires et le billet "Grand jeu de l'été : l'invité mystère" chez Emmanuelle )

[photo : in situ au passage]

PS : demain c'est promis, je vous parle d'Harry Potter, qu'on rigole enfin un peu, quoiqu'après avoir lu Chondre sur le sujet, je ne sais que je ne saurais faire mieux pour vous faire marrer.

Complément du 08/08/07 : On aimerait parfois que certaines informations peut-être prématurées ou du moins non encore confirmables soient vraies :

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Ma malédiction Velib' : le début de la fin (enfin) ?

lundi 23 juillet 2007,  au bord du soir

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N'écoutant que mon obstination et les conseils avisés de Madama Abricot, je décidais en fin de journée alors qu'un timide soleil entre deux gouttes apparaissait, de tenter à nouveau ma chance. C'était décidé je rentrerai en vélo ou à pied mais en métro non.

Première station, bien garnie mais aux nombreux vélos bloqués avec à l'écran un message "Appel ?" peu engageant.

Je me dis qu'au lieu de marcher vers Opéra puis Satin Lazare où fatalement il y aura eu tant et tant de "clients" à ces lieux de forts passages, je ferais mieux d'aller chasser la bicyclette auprès des transversales des Grands Boulevards où j'ai déjà à l'occasion de quelques courses repéré des points de location possibles. Et tant pis si ça m'écarte un peu de ma destination.

Deuxième station : quasiment vide et deux personnes déjà en train de s'acharner sur l'écran de la borne.

Troisième station : en apparence trois vélos de reste, en réalité un seul de disponible, et qui veut bien de moi, nonobstant une petite ruse (a-t-elle joué, ne l'a-t-elle pas, y aurait-il des quotas comme dans les TGV ?) qui a constitué à prendre un abonnement de 7 jours au lieu du simple emprunt sur la journée. Hourrah ! Sans parler qu'il est à la bonne taille sans que j'aie à régler la selle.

Amusée de constater que Velib' est subversif qui oblige les salariés motivés à sortir tôt de leurs bureaux s'ils veulent avoir une chance d'en trouver, je m'accorde un bel itinéraire par des petites rues qui à part l'une d'entre elles plus pentue, remontent tranquillement vers la place de Clichy sans requérir d'efforts violents, mon trajet du retour est déjà tout trouvé.  Restera à mettre au point l'aller, car toutes ces rues sont à sens unique.

Le miracle se poursuit jusqu'à l'arrivée : la station proche comporte assez de bornes libres pour y raccrocher le vélo et je pense même à prendre un reçu, preuve de ma douce victoire sur un sort récalcitrant.

La concentration requise a effacée celle de la journée d'usine, en vélo il faut être attentive. J'ai mis moins de temps qu'en transport en commun (du moins à partir du moment où j'ai eu un vélo en main), ne me suis fait serrer qu'une seule fois d'un peu près par un taxi indélicat, n'ai commis je crois qu'une erreur de conduite. Malgré l'air épais d'échappement, je me sens respirer, le sentiment de liberté sans doute.

A cette pensée du moment même où j'attends que la borne passe au vert après avoir reconnu l'engin que j'y rendais, c'en est fini de la respiration relâchée, "En vélo, la liberté" me disait Wytejczk que son travail condamnait aux deux roues motorisés mais qui était au départ un fervent adepte de la circulation vélocipédique et qui tentait de me convertir alors que fors moyens financiers qui me manquaient pour l'équipement, je l'étais depuis longtemps.  Plus personne depuis son effacement ne se préoccupe de me convertir à plus rien, sauf les témoins de Jéhovah qui ont téléphoné (?) l'autre fois sur notre numéro secret celui qu'on ne communique jamais (1) (2).

Etre orphelin(e) c'est n'avoir plus personne qui se soucie ou non que vous appreniez, que votre vie devienne plus belle, harmonieuse ou intéressante, plus personne qui se préoccupe de ce que vous devenez.

Je suis donc rentrée ce soir, de bonne heure, libre et orpheline. La malédiction s'est-elle vraiment levée ?

(la suite demain peut-être lors de nouveaux trajets)

(1)  la vraie raison en est que nous le connaissons à peine. Il nous sert presque exclusivement aux appels sortants.

(2) ah si : Kozlika aux fils RSS, il y a un moment déjà.

[photo : à la demande de Canthilde, une des dernières traces de moi sur un vélo ! banlieue parisienne, entre 1969 et 1971 à vue de nez (vive le numérique qui date les photos, honte aux parents d'antan qui ne l'ont pas fait) ]

PS : à la réflexion et puisque le ridicule ne tue pas, moins que ceux qu'on aime en tout cas, j'ai plus récent :

après la randonnée du centenaire du Tour de France (juillet 2003),

mais aucune de moi sur un Velib', j'étais seule.


Velib' et lundi : malédiction et sortilèges

ce matin à Clichy

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Tenace de coeur et d'esprit, j'étais bien résolue à abattre la malédiction Velib' qui depuis jeudi me hantait et à me rendre au travail en en empruntant un dés l'aube à l'heure où blanchit la campagne de bon matin.

Résumé des épisodes précédents, pour ceux qui étaient en vacances et viennent de rentrer ou au contraire travaillaient trop et lèvent seulement le pied :

Après avoir testé les vélos municipaux de Paris dés le premier jour en toute innocente illégalité (1), et avoir pu aller jeudi matin à l'usine en pédalant allégrement, je n'ai plus réussi à emprunter un seul vélo malgré mes tentatives variées et répétées .

Las, la météo à son tour s'était liguée contre mes velléités vélocipédiques, et à mon réveil le ciel pleurait à larmes incessantes, on en avait pour la journée. La malédiction se confirmait.

J'optais donc pour le métro, plus tassé mais mieux abrité.

Mon chemin vers la ligne 13 passe devant la boutique attirante du marchand de journaux, je me laissais tenter, une fois n'est pas coûtume, pour un ou deux magazines féminins aux belles nounoutes en maillots de bain, parfaits me semblaient-ils pour le conformisme nécessaire d'un froid lundi matin d'été dissimulé.

Hélas encore, le sortilège du plagiat par anticipation avait encore frappé : je lus au coeur d'un des rares articles un peu écrits (2) une phrase, dûment pourvue d'une expression nominative relativement courante mais pas extrêmement, que j'avais par ailleurs écrite le 19 juillet à 22 heures 52 (3). C'est la dix-sept puissance cinquante neuf fois que ça m'arrive, Stéphanot en est témoin, même Conan Doyle parfois me fait écho ou moi à lui allez savoir, toujours est-il que tout cumulé, avec ma marque frontale et mes lunettes rondes (4), mon adresse personnelle capturée par des spammeurs (5) et un air du temps étonnant de la part des plus grands, je finis par éprouver quelques soucis d'identité troublée.

Tout cela reste (bien) confondant (6).

   

(1) Stéphanot n'a que 12 ans, nous avons cru sur le moment comprendre qu'on pouvait louer un vélo dés 8 ans (en étant accompagné), alors qu'en fait il fallait 14.

(2) mais peu relu (de toute évidence, une urgence de bouclage, probablement).

(3) L'explication rationnelle serait qu'on est toujours beaucoup plus et moins et pas lus comme on croit et que le recoupement ait été volontaire, une sorte d'accusé de réception. J'aimerais assez, dans le fond. Encore que.

(4) je dois les changer depuis 4 mois mais je manquais de moyens et à présent que je pourrais, c'est l'ordonnance qui s'est cachée. On n'est pas aidés dirait un ami (6).

(5) à mes amis qui lisent ce blog, même si ce n'est pas dans vos habitudes, jetez s'il vous plaît un oeil dans votre antispam, il se peut que je vous aie écrit sans que vous me receviez. J'ai dû être victime du phénomène début juillet et les antispams les plus performants depuis bloquent mes vrais messages en plus de ceux qui m'utilisent pour vendre du viagra (et autres chimies du même accabit).

(6) copyright de l'usage prédominant et préalable : cequejefaisdemesjours

[photo : kitchen view, this very morning, après l'aube mais pas beaucoup, la pluie n'était (hélas) pas une invention fictive pour les besoins de la narration]


Les Laze du comte d'Orgel

aujourd'hui au Père Lachaise et puis un peu après

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J'aurais tellement voulu que Wytejczk puisse nous rejoindre au rendez-vous collectif de ce dimanche d'été qui venait de s'achever, qu'au moment de rentrer je m'en sentis incapable.

Besoin de marcher, de penser une fois de plus à ce qui avait bien pu arriver, de voir le Père Lachaise, voisin, à la belle saison, ce que je croyais n'avoir jamais fait.

Le hasard des pas pensifs me conduisit au chevet de Raymond Radiguet. Depuis les mois que j'arpente ces lieux où mon père il y a trois ans a été incinéré, c'était la première fois que je croisais l'endroit de l'auteur du "Diable au corps"  et "Du bal ..." " du bal ..." , du bal de qui déjà ?

Influencée par un récent article d'un blog que j'aime à lire     j'ai songé "Bal des Laze" et après j'étais foutue. Impossible de me souvenir du titre de l'ouvrage qui pourtant m'avait tant marquée.

Je sais d'expérience que dans ces cas-là mieux vaut ne pas insister, que le nom reviendra par mégarde, déjouant les pièges dans lesquels le cerveau veut le canaliser.

Je continuais ma promenade, réfléchissais à d'autres sujets, m'étonnais de la vitalité des baisers à Oscar Wilde puis comme l'heure de la fermeture approchait, sortis du côté d'une librairie que je connais un peu et qui se situe dans la même rue qu'une autre qui organise lectures et rencontres où j'aime aller. 

Et qui s'appelle ... qui s'appelle ... Le nom ne venait pas et il était temps de remonter vers Gambetta.

Accablée par l'état dans lequel les épreuves cumulées et mon manque de résistance à leur encontre m'ont plongée, cette mémoire qui défaille désormais non seulement pour les choses fastidieuses mais également pour mes passions premières, je rangeais l'appareil photo, pris le métro, saisis mon bouquin du jour ; "Le paradis perdu de Mercury" de Brad Watson, et qui s'ouvrit Dieu seul sait pourquoi et encore même pas puisqu'il n'existe pas, page 254 (1)

"Le merle moqueur chante avec tant d'éclat qu'elle en devient aveugle, comme si elle traversait son chant pour entrer dans le rien."

"Merle moqueur" c'était ça ! Le nom de la librairie amie. Je tentais d'ouvrir au hasard une autre page, pleine d'espoir pour résoudre Radiguet d'aussi jolie manière. Mais le procédé refusa obstinément de récidiver.

Il me fallut donc rentrer à Clichy avant de retrouver le titre qui me tracassait,

"Le bal du comte d'Orgel".

Je me souvins du bonheur de lecture que ça avait été, malgré un style trop dense de beautés caloriques, du regret infini que cet homme fût mort si jeune avant d'avoir pu donner le meilleur de son métier.

Soulagée de l'énigme crevée, je me couchai de bonne heure et plutôt rapidement.

 

(1) j'en étais alors à la 82.

[photo : Père Lachaise, tombe de Raymond Radiguet]

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Velib' : la confirmation de ma malédiction

aujourd'hui, entre Clichy et Montparnasse (puis retour)

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billet en chantier mais sauvegardé par crainte de soucis de chargement

ALLER

Le coeur un temps allégé par la perspective d'un rendez-vous amical tout juste décidé, j'avais quitté mon domicile en tout début d'après-midi, casque de cycliste sous le bras.

Il y resta.

La borne Velib voisine de chez moi comportait bien quelques bicyclettes, toutes en bon état et que l'écran acceptait d'envisager de libérer. Mais lorsque je tentai de libérer le vélo élu d'entre les disponible, le piton impitoyable refusa de le lâcher

Je n'eus d'autre choix, après un retour vers l'écran qui pourtant confirma que je ne m'étais pas trompée et une nouvelle tentative de retrait toujours infructueuse que de l'enclencher à nouveau à fond dans son support. Lequel dans sa grande mansuétude accepta le retour d'un aller qui n'avait pas eu lieu.

(je devrais donc je l'espère rien avoir à payer).

Craignant d'être en retard envers qui je retrouvais, et ne tenant pas à me transformer en mort-vélibant, (1) ou autre zombie de la bike (2), après que la borne m'ait refusé la possibilité d'un nouvel essai y compris après 5 minutes d'une attente intriguée, je pris la ligne 13 qui, fièrement, fonctionnait.

RETOUR

Pas de borne à l'horizon en quittant l'endroit où j'étais, je pris donc le métro sans trop d'hésitation. Arrivée à Invalides, je me dis soudain qu'une traversée du pont Alexandre III en vélo me ferait du bien au moral que le bon de la conversation n'avait pas réussi à sauver au delà du temps qu'elle avait duré. Ou peut-être justement, pour cette même raison (qu'elle avait été bonne et douce) je supportais mal d'être à nouveau confrontée à ma capacité d'affection massacrée. Tout en moi voudrait croire à nouveau qu'à certains je peux faire confiance, mais celle-ci n'ayant plus été irriguée depuis un an et cinq mois, sa remise en fonction m'est aussi douloureuse que la circulation du sang qui se rétablirait dans un membre ankylosé. La force obscure qui m'a permise de rester en vie me hurle de ne plus m'attacher à personne, que c'est trop dangereux, qu'aimer, même d'amitié, est pour moi risque mortel, comme à l'hémophile de se couper.

Alors réagir, sortir, prendre des photos, pédaler, ne surtout pas rester dans une rame (sur)peuplée perdue dans mes pensées.

Je sortis au grand air. Le dôme et la Tour [Eiffel] existaient toujours, mais aucune borne Velib' n'avait été créée ou dans la fatalité restreinte d'un recoin caché. Je pris et repris quelques photos, comme ma respiration, apaisée et à nouveau capable de savourer l'instant je traversai le pont à pied, saluant au passage la statue que j'appelle l'Académicienne tout en pensant à celle de mes amies (3) qui dans 15 à 20 ans, selon taux de mortalité des existants, devrait le devenir et en espérant qu'elle ne sera pas si crâneuse que la statue qui m'évoque son (futur) sort glorieux.

J'imaginais croiser une borne vers le Petit ou Grand Palais, mais n'en vis guère et puisque je n'étais pas si pressée poursuivis mon chemin ; passai devant l'Elysée où je n'espérais rien trouver. Je ne fus pas déçue. Remontai vers Miromesnil ou enfin je vis une station parfaitement garnie.

Trop parfaitement.

Avant même de lire l'écran de la machine censée de délivrer les sésames à vélo, j'avais compris que quelque chose clochait. Elle nétait pas en service, et ne permettait que le dépot, pas le retrait.

Accablée par un sort si contraire, je repris la ligne 13 qui me ramena vers ma cuisine.

   

(1) copyright Matoo

(2) chez Artypop, donc.

(3) ce n'est pas qu'il y ait unicité de qui pourrait y prétendre parmi les gens que j'aime, j'admire ou j'apprécie, mais une seule me semble susceptible d'avoir envie et ambition de s'y confronter ne serait-ce que pour enfin souffler de la vie de nomade que son métier lui fait mener et tenter d'augmenter en ces lieux poussiéreux le taux de féminité, le tout dans le délai que j'ai pris bien soin de préciser. Et puis je la verrai bien en vert et munie d'une épée.

[photo : la station Velib' de Miromesnil, garnie mais inutilisable]

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Les Velibs envolés

ou comment je suis rentrée à pied

aujourd'hui matin et soir

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Ce matin, au temps serein, j'ai attrapé mon casque et ai filé d'un pas allègre prendre un vélo sous le pont du périphe où m'attendait un choix parfait.

A part quelques aléas de sens interdits, respectueusement parcourus en piétonne poussant son engin comme le conseille maître Eolas, et qui m'ont fait arriver passablement en retard à l'usine, la promenade utile m'avait profité. Au lieu d'arriver toute engourdie d'avoir en métro été entassée, je suis arrivée dégourdie de grand air (pollué, certes, mais extérieur).

Je me promettais bien de rentrer par le même mode, sinon le même chemin.

Hélas, partie après 18 heures 30, d'un quartier fort central, j'ai commis l'erreur fatale de ne pas prélever à la première borne le premier véhicule trouvé. J'escomptais faire quelque course utile avant d'enfourcher le moindre destrier, plutôt que de risquer me le faire voler alors que je l'effectuais.

Arrivée à la borne bien située de la rue d'Hauteville, je crus un instant l'affaire sauvée, trois ou quatre vélos m'y attendaient. Las, deux d'entre deux étaient verrouillés, panne ou retour défectueux, et l'autre qui pourtant s'affichait en vert sur son piton, ne s'affichait pas sur le tableau de commande. La rue du faubourg Poissonière ne me fut pas plus favorable, aucune borne là où je passais. Je me rabattis vers la gare du Nord à la borne bien garnie : mais tous ou presque étaient bloqués rouges en anomalie et inscrits en "non disponibles".

Un autre cycliste en mal de monture et que j'avais tenté de renseigner, il en savait encore moins que moi sur l'usage de ces engins étranges, dénicha avant moi une borne voisine qu'obligeamment il m'indiqua, mais où il prit le dernier vélo libérable (d'autres étaient là en apparence mais qui ne se débloquaient pas).

Je remontai vers Barbès, mais la borne que je trouvai ne comportait plus qu'une et une seule bicyclette. Un homme déjà l'empruntait (photo de ce billet). Plus loin le long de la piste cyclable, un autre point d'attaches semblait mieux pourvu, mais alors que je commençais la procédure de libération d'un véhicule, un type qui semblait tranquillement deviser avec un autre depuis un moment, s'empressa de me dire qu'il était là avant et que le numéro 3 était pour lui. Les autres vélos étaient comme tant de précédents croisés, apparemment disponibles mais en réalité figés (1).

Je ne sais à quoi correspond la fixité de tant de Vélibs. Déjà esquintés ? Déjà cassés ? Système informatique de libérations / retours déjà saturé ?

Plus loin dans une transversale la borne était neutralisée. Un feu y avait visiblement brûlé.

De borne en borne jamais pourvues du moindre vélo disponible, je parvins à pied place de Clichy où, fatiguée, je suis montée descendue dans le métro, chère ligne 13 qui quoi que bien chargée comme toujours, fonctionnait.

Ma seule consolation pour ce retour raté, fut de constater que la borne où j'aurais déposé le vélo potentiel affichait ... complet.

Pour l'abonnement annuel, je vais attendre un peu.  Pourtant je ne demandais pas mieux. 

Finalement j'aurais mieux fait de gagner un vélo qu'un panier à pique-niques, si luxueux soit-il et pourvu de roulettes.

 

(1) s'il s'agit d'un délai entre la repose et le nouvel emprunt possible, celui-ci excède 5 minutes (j'ai patienté (en vain)).

[photo : entre Barbès et Pigalle, l'une des bornes (presque) vides]