La mort d'un homme
Elan de solidarité (très localisé)

Boire ou conduire il faut choisir (1)

(1) comme je parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîtreuuuh, je précise vaguement à la mémoire qu'il s'agit d'un slogan de la ligue anti-tabac (ah non, pas déjà) la ligue anti-alcoolique, ou la prévention routière ou les deux de la fin des années 70 (je crois), en tout cas ce n'est pas de moi

mercredi 7 février 2007, au café français, début de matinée

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L'homme est assis derrière moi. A cette heure matinale, les clients sont peu nombreux et plutôt seuls et silencieux. Sa conversation téléphonique profite donc à tout le monde, d'autant plus qu'il hausse le ton :

- Madame je ne vous entends pas.

- ...

- Madame, je vous entends très mal.

J'étais plongée dans ma lecture, il m'en a tirée, je me dis que moi, en revanche je ne l'entends que trop bien.

Son ton est si sec, si coupant, mon propre téléfonino pourtant peu puissant indique 5 belles barrettes de qualité de réseau, je me dis, toi mon gars, la dame c'est ta banquière et tu veux pas lui parler.

Elle semble en tout cas ne pas renoncer à tenter de lui expliquer certaines choses désagréables parce qu'il émet des soupirs excédés, tente d'interrompre toujours très brutalement :

-Ecoutez !

ou - Attendez !

(en vain)  Mais notre inconnue tient bon. Tant et si bien que soudain :

- Je vous entends très mal, je suis au volant !

Je résiste à une formidable envie de héler le serveur présent vers l'arrière salle :

- Un crème, s'il vous plaît et avec un croissant !

et puis je me dégonfle, pas assez la pêche pour m'amuser ainsi. Mon regard croise celui malicieux et amusé d'un vieux monsieur plus loin à droite. Mais lui non plus n'ose pas.

J'en déduis que le parleur est plutôt baraqué. 

Plus tard en passant près de lui pour aller aux toilettes je me dirais que j'ai bien fait.

[photo : ce qu'alors je voyais]

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