Même pas mort
20 octobre 2006
dans Paris, ce soir-même
C'était le sujet du film qui m'intéressait ; du réalisateur le nom m'était connu et des plus favorable : j'avais aimé ces autres chantiers, pour la plupart vus dans ma jeunesse.
Etait de plus annoncé un débat auquel devait participer une femme dont j'apprécie le travail et une belle part de la façon d'être.
Sa présence-même était gage de qualité et de propos intéressants possibles. Or j'ai soif d'apprendre et d'élargir mes compréhensions comme un voyageur des déserts arides de croiser un point d'eau. Mon coeur étant brisé il me faut pour survivre alimenter à grands flots le cerveau, sinon ce sera la fin. Je suis désormais seule à pouvoir y pourvoir, plus personne ne se souciant de ma tardive éducation.
J'ai donc secoué ma fatigue pour aller voir le film puis les écouter causer.
A mon plus grand étonnement, celui qui prenait la parole avant projection nous a annoncé auprès des deux intervenants prévus la présence exceptionnelle du réalisateur en personne.
Pour être exceptionnelle, à mes yeux elle l'était : je le croyais en effet mort et bien mort.
Or non seulement il ne l'est pas, mais son âge est modéré. Il ne s'agit même pas d'un de ces survivants extra-ordinaires dont la longévité prêterait à confusion.
J'ai passé un temps certain et tout à fait vain à chercher avec qui j'avais pu le confondre et l'enterrer prématurément.
Le débat valait le détour. Le fantôme parlait fort bien.