Quand aider n'aide pas
21 septembre 2006
mercredi 20 septembre 2006, à l'orée de Satin Lazare
C'est le coup de bourre du déjeuner chez le traiteur chinois.
Beaucoup sont là sur leur temps de déjeuner, ils ne faut pas qu'ils s'attardent.
Alors elles sont nombreuses et bien organisées les femmes qui préparent nos commandes, je fais ce midi-là partie des clients.
Mais ensuite je repars chez moi où m'attendra Stéphanot. La soupe chinoise ravioli et nouilles, c'est d'ailleurs pour lui. Le sac traditionnel des "plats à emporter" est sur le point d'être prêt.
L'une des collègues de celle qui me sert a miraculeusement un instant de latence entre deux personnes. Spontanément elle dépose dans mon futur sac quelques-unes des denrées pour moi déjà préparées mais qui étaient posées à côté, tandis que la jeune femme me réchauffait la fameuse (1) soupe.
Puis elle reprend ses propres clients. J'ai aimé ce geste d'entraide spontanée et comme toute habituelle.
Seulement entre temps la soupe est chaude, "ma" serveuse revient. Et qui ne peut plus, en l'état, glisser dans le sac le bol plastique qu'elle tient.
Je la vois échanger avec sa collègue un sourire contrit, laquelle répond par un geste international de pardon-j'ai-cru-bien-faire. Ensuite elle ressort les différents produits, pose la soupe, lourde, au fond du sac, l'emballage plus léger avec les nouilles au dessus, ainsi que le reste de ma commande.
J'ai droit pour ma patience à quelques nougats, dont ma fille raffole.
Je repars sans tarder, j'ai peur que mon fils en bon collégien ait en rentrant de ses cours fort faim, et pense un peu songeuse que parfois en voulant aider, au contraire on n'aide pas.
Cependant leur complicité malgré le rendement requis, m'a fait chaud au coeur.
(1) ce mot est pesé : elle est délicieuse aussi.
[photo : in situ, hier]