Laureéléou Laureélélaéellealor
06 août 2006
dimanche 6 août 2006, en soirée
Les nuits sont courtes, les réveils poignants et les journées pénibles. Dans ces conditions la sieste s'avère souvent plus qu'une nécessité, une question de survie.
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- Laureéléla.
Il regardait la télé, du sport, de la natation et s'adressait ainsi à son père, qui, néophyte, ne savait pas vous distinguer des autres. Concernant les femmes, de sa part ça m'étonnait, mais l'eau où elles évoluaient participait sans doute de sa confusion.
Pour ma part, et vous avoir vu une fois nager sans le filtre déformant de la télé, je ne vous confondrai avec aucune autre, cette qualité de glisse extraordinaire que vous avez et qui vous appartient quels que soient les soucis et les soupçons désormais irrémédiablement liés à toutes pratiques sportives de haut niveau.
Car la glisse, elle, ne s'invente pas. De nos jours certains équipements, certaines combinaisons bien sûr peuvent y aider ; mais quand bien même vous m'en prêteriez, moi qui ne suis qu'une nageuse des dimanche et des mardi matins, je ne saurais aller tant plus vite, ni obtenir une nage si profilée que la vôtre ; aucune autre même des plus aguerries n'en semble encore capable.
Je sais les longueurs de bassin qu'il vous a fallu encaisser pour en arriver là, les distances pharamineuses, on parle de 17 kilomètres, qu'il vous faut aligner jours après jours pour, en étant douée et passionnée, atteindre cette perfection là.
La force et la constance nécessaire. Le courage de continuer même quand le corps fait mal. La traversée des méformes. Les vents contraires, ceux qui ont tourné le dos à la petite Laurette quand elle apprentissait et qui à présent se vantent probablement de vous avoir dénichée et que sans eux ...
Je n'en connais pas personnellement et n'accuse ici personne, je les sais juste inévitables.
Je n'ai fait que vous croiser, un après-midi de décembre où vous avez contribué à faire battre l'équipe que je supportais, je vous ai admirée, votre nage fait rêver qui à ce point devient un art, celui de danser en effleurant l'eau. Elle dit beaucoup de vous, aussi bien que des mots.
J'ai été aujourd'hui heureuse d'être extirpée du sommeil par l'un de vos exploits. A vous y regarder, 4 minutes durant, j'en ai oublié mes peines. Pour un peu et prolonger mon pauvre soulagement, j'aimerais que vous alliez moins vite. Mais vous y perdriez.
Merci, Laure Manaudou. Merci aussi pour Stéphanot que vous faites tous imaginer et progresser. Nos vies sont moins grises à vous regarder et comprennent la beauté. Le chronomètre et les médailles et de loin ne sont pas tout.
[photo : Laure Manaudou pendant le relais d'une de ses coéquipières du club de Melun pendant les interclubs à Mennecy le 18 décembre 2005]