La cosmétique de la soeur (bonne)
14 août 2006
pas tout à fait à Paris mais ça aurait pu, samedi 12 août 2006
J'ai failli ne pas l'acheter.
Je suis peu consommatrice de cosmétiques, mélange de résignation (j'aurais beau faire je ne serai jamais une belle blonde), de manque de moyens, de maugréages maritaux (l'homme étant allergique à la fois aux parfums et aux dépenses y afférentes) et puis bon j'ai autre chose de mieux à faire, quoi.
J'utilise donc 2 ou 3 produits que j'ai croisés et qui me conviennent, n'en changeant que contrainte et forcée par la course aux nouveautés qui fait que leur producteur les abandonnent.
Et c'est vraiment pour éviter d'avoir la peau parcheminée et le corps puant.
Je m'apprétais donc à procéder au réapprovisionnement annuel de l'un d'eux quand j'ai découvert avec surprise sur l'emballage, ma foi fort bien mise en valeur une citation de soeur Emmanuelle.
Elle fait partie de ceux dont je ne partage qu'en partie les convictions, ce qui ne m'empêche pas de l'admirer profondément.
Entre tant d'autres choses, j'avais apprécié ses prises de positions empreintes d'humanité et de pragmatisme au sujet de la contraception.
Voir ses paroles recyclées par l'industrie du marketing m'a consternée.
Et puis ma famille attendait sur le trottoir humide, la fille n'étant pas entrée pour ne pas être tentée, Stéphanot et son père n'ayant que l'envie de quitter les lieux, mon mouvement de colère n'a pas résisté à leur impatience, à mon ignorance absolue des alternatives possibles et à l'utilité que j'avais du produit.
Lâchement, je l'ai acheté.
Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Je me suis dis qu'avant le prochain réapprovisionnement je tenterai de me documenter, peut-être après tout que les fonds rassemblés servent à l'une de ses oeuvres.
N'empêche, je n'aime pas ça.
Ce mélange malsain des genres, cette confusion entre des luttes de survies et du pur superflu de riches, une exploitation de l'image d'une personnes d'un très grand âge dont on peut craindre qu'on ne lui ai pas confié toutes les informations correspondants à ce qu'on lui demandait.