Da Clichy code
31 juillet 2006
dimanche 30 juillet, Clichy la Garenne, way back to swimming pool
On ne se méfie pas de qui revient de la piscine, les cheveux encore humides et le sac à l'épaule d'où dépassent les palmes.
Peut-être qu'on devrait.
D'autant que pour une fois le joyeux Stéphanot ne m'accompagnait pas. Il réservait ses forces et ménageait ses jambes pour une promenade prévue dans l'après-midi.
Elle était chargée comme un âne, deux ou peut-être trois, retour apparent du marché et du supermarché, famille nombreuse ou courses pour trois semaines.
Difficile pour elle de poser l'un des nombreux sacs qu'elle portait, sans en faire tomber un autre ou bien l'une des denrées qu'ils contenaient.
Elle est devant sa porte, quasiment arrivée, mais il y a un code à composer.
Alors, fort poliment elle me demande ce service anodin de taper pour elle les chiffres qui lui libèreraient l'accès.
Ca ne me coûtait rien de faire ce bref effort, et même de l'aider ensuite à pousser la porte en espérant pour elle qu'il n'y en ait pas encore trois ou quatre autres ainsi protégées avant celle de son domicile.
Etrangement et sans effort, j'ai retenu la combinaison. Je n'ai jamais eu envie de tuer personne que moi-même, ni celle de dérober quoi que ce soit à qui que ce soit. Je vis généralement rassasiée et par ailleurs dépourvue du sens de la propriété ou de l'avidité.
N'empêche, j'aurais pu être une dangereuse quelque chose, un truc malfaisant, ou simplement quelqu'un en fuite comme de nos jours il y en a tant parmi les honnêtes gens.
Cette confiance née des circonstances m'a laissée estomaquée. Et prouvé, mais je le savais, que trop de précautions tuent la sécurité car les personnes qu'elles devraient protéger sont elles-mêmes obligées de les contourner.
[photo : Paris XVIème, hier, entrée du Castel Béranger (architecte Hector Guimard, jusqu'aux bas de colonnes et aux poignées de portes mais pas au digicode)]