"Le voyage en Arménie" - le film, enfin ! -
27 juin 2006
mardi 20 juin 2006, Le Méliès, Montreuil
Appartient-on plutôt à des lieux qu'à des humains ? Le père âgé pense que oui, qui, malade, file au pays, là-bas en Arménie.
Sa fille Anna, médecin, file à sa recherche, elle sait de quoi il souffre et la mort prochaine s'il se refuse aux soins.
Elle ne connaît pas (ou si mal) ce pays, pourtant un peu le sien. Elle ressemble tant aux gens du coin.
Peu importe les péripéties, l'action est poétique et les coups de foudre inévitables (1), et que dans l'ensemble on rie bien, ou plutôt si, il importe, qu'on se marre, qu'on passe un bon moment, qu'on ressorte sans euphorie factice mais sans abattement, avec pêche et espoir.
C'est de transmission qu'il s'agit. Que laisse-t-on à nos enfants ? Et si c'est un pays ? Est-on au fond d'où l'on vient ou d'où l'on vit ? Le tout ensemble, probablement.
Anna patauge un peu, mais tient bon sur ses talons, tempête, s'attache, s'adapte et cherche. Nous découvrons comme elle un pays qui donne envie, un lieu d'extrêmes comme en fabriquent nos économies, comprenons un brin de l'histoire des peuples sans laquelle nous ne saurions grandir.
Enfin, pas plus qu'Anna n'oubliera Schaké, je ne risque d'oublier Chorik Grigorian qui l'interprète. Elle crève l'écran.
(1) tentative désespérée pour rejoindre les efforts de Matoo quand il parle d'un film et ne pas "spoiler"
- "Qu'est-ce qu'un homme sans rêve ? Cette montagne est notre rêve. Ils vont nous la rendre. Ils se sentiront mieux après."
[photo : au Méliès, le soir de l'avant première, à droite l'affiche du film]
Paroles au vol :
(pardon pour les éventuelles approximations, j'étais trop prise par le film pour prendre des notes cohérentes et ma mémoire est sujette à confusions, surtout dans un tel cas)
Les dialogues en Arménien, surtout, sont très très bien ;-) .
- C'est idiot mais c'est mon père. (Anna)
- Cherche un travail en France, Anna, cherche un travail pour moi. (Shacké à Anna)
- Tu te débrouilles bien et je crois même que ça va être assez difficile de t'oublier (Anna à Shacké)
- Il connaît tout le monde, Yervanth, et même le prix de tout le monde.
- Un genou, un bras, un pied, putain vous êtes douée (Simon, médecin, à Anna)
- Tu danses à poil ? Tu danses à poil. (Anna à Shacké, un chouille vénère)
- Pour l'instant, on fout le camp. (je ne sais plus qui à l'autre, il se passe des choses à ce moment-là et vite)
- L'herbe a vite fait de recouvrir les failles, mais pour les gens c'est autre chose.
- Elle dort la petite. Ils ont de la chance à cet âge-là, y a rien qui les empêche.
- Dis-toi que je le fais pour Marseille. (à Anna)
- Je dirais pas que t'es pas chiante mais avec toi je m'ennuie pas (à Anna).
- Pourquoi tu ne m'as jamais appris l'Arménien ? (Anna à son père et moi au mien en swappant avec Italien)
- Ca n'existe pas la langue paternelle (réponse du père, ton sans réplique)
- Mon guide, mon chauffeur, mon ami d'Arménie.
- Tu me manques mais tu ne te laisseras pas manquer longtemps. Vivre c'est vivre avec ceux qui sont présents. Pas s'accrocher à ceux qui manquent (son père à Anna, approx).
Plus d'info ici :
et si vous avez la chance d'habiter Paris ou pas loin, je vous conseille d'y aller là :
Cinéma Le Méliès
Avenue de La Résistance
Centre Commercial de La Croix de Chavaux
93 100 Montreuil
(métro Croix de Chavaux, vous sortez (du métro) vous entrez (dans le ciné) c'est tout droit à deux pas)
| Vous pouvez consulter ou vérifier les horaires des films sur un répondeur au numéro suivant ... | ||
 |
01 48 58 90 13 |
(je précise que je ne détiens aucun intérêt dans l'affaire, c'est de la pure reconnaissance de spectatrice qui traverse régulièrement tout Paris par amour du cinéma et pour la qualité de leur programmation)