Désolée mais non
23 juin 2006
Ce matin même à six heures trente,
"Ce soir fin du suspens, la France entière retient son souffle". Je pense "Ah bon ?" et je m'éveille.
Le mien est déjà retenu par ailleurs. D'ailleurs même aujourd'hui, c'est ma première et douloureuse pensée du matin.
Qui a le coeur étreint s'essouffle plus vite, ne peut plus respirer à plein poumons. A fortiori pas retenir son souffle davantage.
La radio bruyante qui accompagne nos réveils (1) me ramène rudement à la réalité [des choses]. Quels que soient mes états d'âme et de santé, mon énergie ou son absence, je suis priée, comme chacun, de penser foot. et, s'il vous plaît, pas à rebours.
Ce n'est pas le jour pour se sentir la fraternité Africaine, à ce que j'ai compris.
J'espère néanmoins que le suspens dont l'homme dans le poste parle, n'aura pas ce soir sa fin (2), mais qu'au contraire pour la France, je veux dire l'équipe de France de football, ce qui n'est quand même pas tout à fait pareil, continuera au moins un peu.
Malgré mes réticences face aux mouvements de foule, et aux divertissements qui font [trop] diversion, j'ai un bon souvenir de 1998, cette liesse populaire et qu'on sentait dans l'air. Qui cette année, il me semble, n'y est pas. Mais si des gens peuvent être heureux, après tout, tant mieux.
Qu'on me permette cependant aujourd'hui de ne rien retenir, de préférer ce soir l'écran de mon ordinateur à celui d'une télé, sauf si Stéphanot m'entraîne avec sa façon joyeuse mais ironique de s'enthousiasmer.
J'aurais tant aimé suivre le match avec Wytejck, son frère Farid, sa famille ou leurs ami(e)s, peut-être même un bon repas, profiter de la compagnie, la partie n'étant qu'un prétexte à une excellente soirée. Mais ces moments ne seront plus possibles, du moins à présent c'est ce que je crois.
Alors autant faire tout autre chose.
Et puis de toutes façons, Zidane ne jouera pas.
(1) choix délibéré, je défie quiconque de ce lever d'un bond à l'écoute de France Cul(ture)
(2) je sais bien que ce n'est pas ce qu'il a voulu dire, mais n'empêche qu'il l'a dit.
[photo prise sur les Grands Boulevards un de ces soirs]