Le corbeau sans le renard
Un petit peigne en plastique sous son blister fragile

Pleurer d'un rire

      
plus au nord que les extrêmes zones de "passe navigo", lundi 1er mai 2006
       
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J'étais assise dans la salle où venait d'avoir lieu une rencontre - débat à laquelle j'étais volontairement venue. Mon moral fragile sur la période me conseillait de ne pas rester au suivant, mon cerveau qui savait l'intérêt des propos qui viendraient, souhaitait y assister. La foule a décidé pour moi : impossible de gagner la sortie face au flux des gens entrants.
      
Je me suis faite toute petite, invisible, discrète. C'est l'inverse que je ne sais pas. Je farfouillais dans mes sacs, à main mais pas seulement, à la recherche d'un stylo efficace, d'un cahier et peut-être d'un bouquin pour support, quand j'ai entendu à l'arrière, vers l'entrée, dans mon dos, votre rire.
      
Je n'ai pas eu besoin de me retourner. Je l'aurais reconnu entre tous.
Votre présence n'était pas une surprise, je vous savais depuis le matin et le programme lu à l'entrée parmi les intervenants prévus.
          
C'est l'effet qu'il m'a fait qui m'a prise au dépourvu. Un pur coup au coeur. Mais pour la première fois depuis 9 mois, c'est un bond de bonheur qu'il annonçait, quand je ne connaissais plus que ceux qui déchiraient et me brisaient en miettes minuscules et coupantes.
         
J'en ai pleuré (1). Ca ne s'est pas trop vu (j'espère), j'étais penchée sur le cahier que je venais enfin de retrouver au milieu des (nombreux) livres. Ma prise de notes ultérieure s'en est trouvée troublée.
      
On est trop rarement confrontés à ses rêves, à ce qu'ils se réalisent au delà de toutes espérances, un an après, et jour pour jour.
C'est un rude choc.
Et formidable.
Je vous sais gré d'être revenue et d'avoir aussitôt repris le collier et le cours de votre vie. Vous n'imaginez pas le secours que c'est ; aussi pour les autres.
      
      
(1) oui bon je sais, en réalité ou en fiction ces temps-ci je fais que ça, pourtant il y a encore 3 mois j'étais comme mon Grand Cousin Dionysien :
in "J'ai oublié" de "midi 20"
"J'ai oublié de chialer depuis un sacré bout de temps
Une sorte de sécheresse ophtalmique, c'en est presque inquiétant
Je sais pas si c'est normal mais c'est vrai que pour être franc
La dernière fois que j'ai versé une larme, on achetait le pain avec des francs"
Les meilleures choses ont une fin ?
 

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