Toujours pas de chance avec les princes
La geôle

Le geste qui sauve

      
un vendredi soir, ailleurs qu'à Paris mais j'aime à penser que ça pourrait avoir lieu à Paris aussi
       
   
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Dans le métro. Il y a du monde mais pas trop. Je suis donc pour une fois assise.
Je pleure.
         
C'est une question de chimie, ou de thermodynamique, les chagrins sous l'effet d'un tout neuf et très beau se sont à mon insu transformés en élément liquide. Lequel déborde. Je n'en suis pas consciente. Ce sont des larmes calmes, puissantes et silencieuses.
La douleur intérieure est trop forte qui me coupe des perceptions physiques.
Je suis en deuil du meilleur de moi.
   
       
Elle est assise en face, une femme toute jeune aux traits asiatiques. Je ne l'ai pas vue. Je ne vois plus rien.
      
Sa présence se révèle lorsqu'elle me tend un paquet de mouchoirs en me les proposant.
   
J'en ai dans ma poche que par totale méconnaissance de mon état je n'ai pas sortis.
Mais j'accepte son geste avec gratitude, la remercie, essaie de répondre à son sourire par un sourire aussi.
      
Je dois m'entraîner, c'est un geste qui me sera difficile dans les années qui viennent et éventuellement me restent.
      
Au moment de quitter la rame, je la remercie à nouveau. Elle me sourit en retour et son regard dit "Tenez bon".
   
Après coup je me demanderai en quelle langue nous avions parlé.
Le mouchoir était à l'eucalyptus.
    
[photo : un métro, une ligne 2, vendredi 16 février 2006 20 h 35]
 
   

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