J'ai loupé le début du film
Une grand-mère délectable

L'homme en referma soigneusement la porte

    
Clichy la Garenne, mercredi 28 décembre 2005 vers 23 heures 30.
   
Le froid confinait chez eux et les chiens et leurs maîtres, l'heure tardive et la période d'entre deux [fêtes] faisait le reste.
J'étais donc seule, absolument seule, dans cette rue pourtant plutôt passante car elle conduisait les Clichois à leur gare.
   
A peine d'une voiture un phare et puis un autre trouaient la fausse obscurité de la ville endormie. J'accélérais l'allure, non pas tant par peur de l'absence de noir que par crainte du froid que mes os ressentaient.
   
La chaleur d'une musique parvint jusqu'à mes pas. Elle fut assez brève. Une silhouette se découpait devant l'un de ses petits cafés qui subsistent encore, alors que les êtres de rudes labeurs qui les fréquentaient n'existent ici plus guère. L'homme en referma soigneusement la porte, et la mélodie s'éteignit aussitôt ; confinée à nouveau dans l'espace clos et lui aussi désert.
   
Y était-il un employé ou le dernier client ?
    
Les chaises noires au cannage beige, se taisaient, bien rangées.
    
Le froid confinait chez eux et les chiens et leurs maîtres, j'étais à nouveau seule, absolument seule, la seule passante qui se hâtait.
       
Si j'en avais pleuré, les larmes auraient gelé.
       

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