Ca commence par un déjeuner joyeux avec l'une de mes meilleures amies, rencontrée grâce à son blog où elle parlait d'un livre qui me tenait à coeur.
Sans elle je n'écrirais pas ici et vivrais sans connaître l'existence de ces lieux.
Il est donc bien venu et fort logique de démarrer par là, un lendemain de rentrée des classes.
Je suis revenue de vacances depuis quelques jours. Ce n'est pourtant qu'en partageant ce repas que j'ai cru arriver enfin.
Jusque-là je flottais, un peu perdue, un peu floue.
J'aurais en fait passé tout l'été absente à moi-même, dans un épuisement plus que physique, ainsi qu'un jouet dont les piles sont usées et qui aurait en six mois d'usage intensif utilisé l'énergie qui lui était mesurée pour durer l'année.
Des projets plein la tête, mais les jambes fatiguées, le dos voûté et le coeur lourd, j'éprouve du mal à relancer la mécanique, comme en septembre il conviendrait. Retrouver la force de la ville et sa protection, la chaleur d'une amitié, l'usage de la parole, me font du bien.
Paris est belle à la saison. Il y fait généralement bon. Les touristes y sont encore, mais les habitants déjà rentrés. Je me laisse avec soulagement entraîner par le flot, quand bien même ça bouscule.
C'est comme de brancher les cosses d'une batterie déchargée sur celle d'un véhicule en parfait état. A force, je finirais bien par redémarrer.
Surtout si comme je l'espère, tous ceux que j'aime et s'étaient dispersés pour voyages, à leur retour se portent bien.
En attendant de leurs nouvelles, j'ouvre une canette de thé au jasmin (1), ainsi qu'un bon livre (2), écho involontaire de notre conversation jusqu'au lieu même de son déroulement, et savoure patiemment ce qui reste d'été.
(1) "Authentic Asian Drink" (sic)
(2) Olivier Adam "Falaises" (éditions de l'Olivier)