À notre insu fuyant l'annonce

 

    Il y a donc eu hier un attentat de plus en Turquie, avec un cran supplémentaire dans l'horreur, c'est une noce qui était visée et il semble que le tueur soit un tout jeune, qui se serait fait sauter au milieu des convives. Qu'ajouter de plus directement à ce sujet sinon l'expression de la compassion pour les personnes concernées et pour ce jeune lui même à qui on avait bien enlevé toute capacité de réfléchir. S'il n'avait pas croisé ceux qui l'ont conditionné, s'il n'avait pas été ou ses proches dans une situation de difficultés telles que leurs propos s'en sont trouvés attirants, nimbés d'une vérité, il en serait encore à affronter les difficultés de l'adolescence et les mariés à débuter leur union ?

En revanche je peux peut-être témoigner de la sorte de terrifiante distance qu'on finit par établir, à notre insu, lorsque le monde part en pire, tant que l'on n'est pas ou ponctuellement plus directement concernés. 

Ce n'est absolument pas délibéré mais il y a une part de fatigue. Depuis la tuerie de Nice, plus encore par les déclarations affligeantes de certains politiques qui ont suivie que par l'horreur initiale, que j'avais suivie en direct via les réseaux car j'étais devant mon ordinateur lorsque les premiers touites de personnes sises à proximités des lieux et témoins du mouvement de panique consécutif sont apparus dans ma TL, suivi par une video intelligente sur Periscope d'un gars qui entrevoyait une part de la scène de son balcon et s'efforçait d'en rendre compte avec calme, je me concentrais sur mon travail et l'énergie nécessaire pour tenir. Il y avait les infos du radio-réveil au matin et des moments de parcourir les infos sur les réseaux, par exemple en attendant les bus qui m'y emmenaient, ou m'en ramenaient. Quelques newsletters. Je tiens beaucoup à mon nouveau travail et j'ai bien compris après les ennuis (bancaires) absurdes que j'ai eus en novembre que lorsqu'on n'est pas dans une vie aisée, la plus légitime des périodes d'inattention - comme celle induite par une catastrophe ou un drame collectif qui nous marque, qui nous fait nous sentir concernés -, peut être source d'ennuis certes secondaires en regard de la gravité des événements mais qui compliquent une vie peut-être pas si simple.

C'est peut-être dans un réflexe de tenir bon que je me suis jetée dans le plaisir de suivre les J.O. et cette actualité particulière qu'est le sport de haut niveau. Finalement une manière comme une autre de voir (enfin) des gens exulter et d'autres malheureux mais pour une raison qui ne les mettra pas en danger, ou qui plus tard les verra consolés car ils ont quand même réussi de grandes choses et l'âge venant en deviendront conscients. 

Aujourd'hui je me suis consacrée à ma propre petite pratique sportive, sans au réveil écouter d'infos, puis à suivre la dernière journée de cette session olympique de Rio - le marathon m'intéressait -. C'est par le biais du geste de revendication de l'un des athlètes et par les explications transmises par une amie - via Twitter, là aussi -, que je suis revenue vers le courant de la marche du monde. Et par une réflexion de l'homme qui venait d'écouter, en préparant le dîner, des infos à la radio que j'ai appris l'attentat de Gaziantep. En remontant ma TL, je me suis aperçue que les premières personnes que je connaissais à en parler l'avaient fait treize heures plus tôt. Il était 21h en France quand j'ai effectué cette recherche, ça remontait donc au tout début de la matinée. 

Je crois que c'est la première fois depuis l'avènement des réseaux sociaux et leur côté Infos en temps réel du monde entier que quelque chose de cet ordre survient que j'apprends par ailleurs avec plus de 24 heures de décalage. C'est peut-être présomptueux mais il me semble que je peux faire partie de la moyenne des internautes occidentaux, quelqu'un qui pratique au quotidien mais qui a une vie prenante, et n'est donc pas dans l'addiction. Ce délai a donc peut-être un sens au delà de mon cas particulier - pour lequel peu importe mais c'est celui que j'ai à ma disposition -. 

Ne serions-nous pas en train de nous acclimater au pire, à l'inhumain, et de le tenir à distance relative, afin de ne plus se laisser (trop) dévier de nos vies, tant que c'est encore possible et avant un chaos réellement généralisé ? 

  


Le poids de l'air (du temps)


    J'ai appris l'annulation de la braderie de Lille via FIP qui est la radio que l'on met (parfois) à la librairie : pas de réclame, programmation douce mais variée et de qualité et un flash d'info bref par heure à 50 de chaque (1). Ça m'a fichu un coup, un peu comme les témoins de cet article une première pensée aura été, Ils ont donc gagné. En même temps je comprends fort bien et trouve légitimes les motifs de l'annulation : au vu des événements récents, même en l'absence de menaces précises, maintenir serait tenter le diable. La foule est telle et la configuration des lieux, que le moindre fou d'Allah ou du reste, même faiblement équipé, pourrait faire un carnage. Disposer des hommes en armes destiner à protéger serait en soi risqué, le moindre échange de tirs atteindrait des malheureux tout autant que d'éventuels tueurs. Et il ne faut pas oublier les risques de type kamikaze qui se fait sauter en plein passage surpeuplé.

Mais voilà, on a beau à titre individuel être résolus à ne pas céder, à ne rien changer de notre façon de vivre, let haters hate, il faut bien tenir compte des derniers développements.

 *            *            *

Un autre élément de changement, se loge dans la perception des informations. Un fait divers si dramatique fût-il et profondément grave pour ceux qu'il concerne, devient presque un élément de soulagement dès lors qu'il n'est pas récupérable par la lutte islamiste armée. Un fou purement givré, une catastrophe, un incendie, font figures de drames admissibles, d'horreurs envisageables de la vie. 

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Août 2016, on en est là. Et pour ce qu'il restait vaguement d'un esprit de fête (résiduel), les Jeux Olympiques sont, comme le fut l'Euro, une période de qui-vive.

 

 

(1) Ce qui est très pratique lorsqu'on ferme à l'heure pile, ça donne un bon point de repère pour commencer les tâches de fin de session


Et si on s'accordait une once de fierté ?

En rentrant du boulot, en cherchant tout autre chose, je tombe sur le témoignage "du gars en vélo", un de ceux qui a tenté à Nice d'arrêter le camion qui fonçait sur la foule :

Puis j'ai lu un article qui mentionnait l'homme en scooter et un autre qui n'a pas pu rejoindre le camion mais a aussi essayé (et a sauvé des tirs un passant).

Je sais que je ne sais pas comment en cas d'urgence je réagirai. On ne peut pas savoir, à moins de faire ou d'avoir fait parti d'un groupe particulier, entraîné, comment notre corps va réagir. Une des réactions possible est la sidération, la transmission qui du cerveau aux muscles ne s'effectue plus. Ce n'est même pas une question d'avoir peur ou pas. Ça se situe au delà.

Alors ceux qui plutôt que de penser à se mettre à l'abri parviennent à avoir des réactions de préservation d'autrui, au risque de leur propre vie, chapeau bas. 

En écoutant cet homme qui explique simplement ce qu'il a vu, compris et tenté de faire, comme s'il était lui-même surpris, m'est revenu qu'à Saint Étienne du Rouvray c'est une religieuse, qui est parvenue à s'enfuit et a donné l'alarme - le bilan aurait pu être pire sans l'intervention rapide de la BRI -, que dans le Thalys l'an passé, des passagers ont réagi suffisamment nombreux pour avoir raison du type qui voulait tuer, qu'au Bataclan il y a eu plusieurs témoignages parlant de ceux qui ont aidée les autres à s'enfuir, ou à rester calmes - je revois cette image d'une silhouette secourant une femme suspendue à une fenêtre -, d'autres récits tant aux terrasses des cafés en novembre 2015, qu'à Nice de personnes ayant le réflexe de protéger les autres, de s'interposer - quitte à en mourir -. Et les imprimeurs qui ont survécu à la présence des frères assassins - celui qui a protégé son employé, celui qui a su rester silencieux et parfaitement lucide -, et le gars qui à l'hyper casher était parvenu à faire sortir des gens. Il y a une jeune femme aussi, Aurélie Châtelain, morte assassinée alors qu'elle tentait de résister à un homme dit "radicalisé" et qui l'a probablement empêché de s'en prendre à d'autres.

Je n'ai pas suivi tout, simplement lu des articles, je me dis que si je cherchais je trouverais encore plus d'exemples.

Et si ces fous furieux au lieu de nous diviser nous faisait prendre conscience d'à quel point nous sommes parvenus collectivement à un niveau de courage et d'intelligence qui fait qu'à chaque fois il y a parmi nous plusieurs personnes capables plutôt que de l'écraser, de tenter de leur mettre au moins des bâtons dans les roues ?

Ce qui est plus particulièrement frappant dans le cas de Nice, c'est que les trois qui ont tenté t'intervenir n'étaient pas ou plus menacés, ils ont vraiment tenté le tout pour le tout pour les autres.

C'est ça que les terroristes tentent de détruire, le niveau de civilisation et d'altruisme que nous avons atteint, si imparfait que soit notre système de société. Puisque chaque homme ou femme mal dans sa peau et apte à la violence peut déclarer qu'il fait allégeance à l'EI et commettre n'importe quel crime, il y aura inévitablement d'autres attentats (1). Seulement si à chaque fois on parvient, certains d'entre nous parviennent, à faire bloc, à tenter de faire front, au bout du compte on l'emportera.

Et en attendant je crois que l'on pourrait peut-être, collectivement, s'accorder une once de fierté, que ça ne serait pas si déplacé.

 

(1) Au risque que comme vendredi passé à Münich un type qui se prenait pour un nouveau Breivik soit confondu un temps avec un djihadiste, alors qu'il agissait plutôt par racisme d'extrême droite. 

 


Il y a quand même une force en nous (citoyens de la vieille Europe ?)

 

    Quelque chose me saute aux yeux alors que de retour d'une solide journée de boulot après une nuit trop courte (travail domestique administratif), je lis atterrée, les traces de notre monde violent et désemparé. 

À chacun des massacres, des attentats, des tentatives (comme sur le Thalys l'an passé), des personnes ont des réactions surprenantes. Confrontées au pire, elles ont fait front, au lieu de se planquer - ce que personnellement je ne suis pas même certaine d'avoir le réflexe de faire, je n'exclus pas de rester sidérée à me dire que peut-être je fais un cauchemar mais que je suis dans mon lit en fait -, elles ont tenté de contre attaquer ou au moins de sauver d'autres personnes. 

Je suis trop fatiguée pour retrouver les liens mais une soignante niçoise signalait des personnes souvent des jeunes qui ont aidée d'autres personnes paniqués ou choquées - je me souviens de la mention d'une adolescente qui a aidé un enfant, perdant de vue ceux qui étaient avec elle -, un article au sujet de la tuerie de Münich mentionnait un frère qui s'est interposé pour sauver sa sœur, et ce soir il y a cette pétition pour demander que soient mis à l'honneur trois des personnes qui ont eu cette force d'essayer de faire quelque chose tout en étant probablement conscients qu'ils risquaient d'y passer.

Tant qu'on est une civilisation, si imparfaite soit-elle, qui permette que parmi une foule quelconque il existe quelques exemplaires capables d'un courage altruiste, quand bien même improductif, nous n'avons pas tout perdu.

Dans un ordre d'idée secondaire, admiration pour la ou les personnes en charge de la communication de la police de Münich qui hier soir sur twitter on été impressionnantes d'efficacité, de décence, d'intelligence et de précision. Là on se dit que les moyens modernes de communication peuvent être utiles, vraiment.

Bref, parfois on espère encore de façon fragile et ténue, parvenir à se sortir de la catastrophe à venir par l'intelligence collective. #parfois 

(mais on pressent que ça ne sera qu'une illusion transitoire #probablement ; les bruits de bottes sont trop véhéments et on sent une envie d'en découdre venue du fond des temps)


Le rire de résistance comme ils disent au Rond-Point

C'est absurde, c'est loufoque, c'est bien interprété, c'est absolument incompréhensible pour les extrémistes de toutes extrémités et d'une façon générale à toute personne dépourvue de second degré. C'est mon deuxième éclat de rire depuis plusieurs jours (1) bouffés par la peine pour ceux qui à Nice se sont fait tuer. Merci à Matoo de l'avoir partagé. Nous ne serons pas l'éléphant que la mouche titille afin qu'il fracasse tout. (1) ce qui pour moi est aussi peu que si j'étais concernée aussi à titre personnel. En temps normal je fais partie de ceux qui se marrent facilement et aiment faire rire

Une fausse invitation (par exemple de malencontreuse sortie de sidération)


    Pendant que le monde sombre de jour en jour davantage dans ce qui ressemble à une sorte de kamoulox dangereux généralisé, effet renforcé par le fait d'être tombée via un touite sur une video de mouvement de foule à Central Park lié au Pokémon Go et qui ressemblait à une autre video du soir de Nice mais comme à l'envers - une foule courant fuyant, une foule courant pour se précipiter vers - dans des environnements similaires de nuit d'été arborée, la vie, pour qui a la chance de n'être pas directement concerné, continue avec son lot de tracasseries (ridicules) et de déceptions.

C'est une leçon que m'ont salement donnés les événements du 13 novembre 2015 : quand on est dans des situations précaires de travail ou financièrement délicates, le simple fait d'avoir pendant quelques jours son attention détournée par des problèmes graves généraux permet aux petites emmerdes de prendre des proportions magistrales. Et personne n'aura la moindre indulgence, pas même des instances qui elles-mêmes avaient une part de responsabilité (1).

Alors cette fois-ci je tente de ne pas me laisser embarquer. Je vais donc devoir prendre en charge l'affaire de la fuite d'eau invisible après que l'homme de la maison aura fait semblant de s'en occuper, mais insuffisamment puisque me voilà destinataire à titre personnel d'un courrier d'assurance.

Je tente aussi de renouer avec une part de vie sociale longtemps mise entre parenthèse, comme c'est souvent le cas dans les périodes difficiles, où maintenir le travail et la santé et un minimum vital d'intendance remplissent tout, ne laissant plus que de très brefs loisirs. Alors il m'a semblé bon de répondre à cette invitation de l'association des anciens élèves de l'école que j'avais suivie et qui nous convie à venir fêter le 8 octobre les trente ans de la promotion (2). Pauvre naïve, bécassine béatitude, le lien contenu dans le courrier papier (!!) pointait en fait ... vers une billetterie. Quarante euros par personne et nous sommes deux. Il est probable que la plupart de nos camarades de promo sont à des postes où ce genre de frais leur est remboursé. Seulement comme je suis libraire et non coiffeuse de président, 80 € représentent huit heures de travail et en ce moment j'ai besoin de chaque euro que je gagne pour payer l'indispensable et rembourser ce que je dois de la période de chômage.
C'est très très très secondaire, mais si typique d'une impossibilité de se raccrocher au flux normal des choses. Je suppose que nous sommes loin d'être les seuls dans ce cas. Il n'y a plus vraiment de retour à l'activité normale possible, car le quotidien des choses pour tant d'entre nous ne l'est plus. 

C'était ma rubrique : pendant les (grandes) catastrophes (collectives) les (petits) ennuis (personnels) continuent. Ça serait une erreur de croire qu'au sortir de l'état de sidération général, on va retrouver le paysage de proximité lavé et net comme après l'orage.  Il est en fait plus jonché de débris qu'il ne l'était.

Retournons écoper, et tenter de nettoyer.
Je suis heureuse d'avoir à travailler demain et qu'il s'agisse d'un boulot concret et de service.

 

PS : Ce qui ne m'empêche pas de penser à l'ami que je crains pour un de ses proches concerné.

 

(1) Par exemple la poste qui avait mis quinze jours à présenter un recommandé, ce qui avait rendu dépassé un délai qu'il contenait. Et comme nous étions dans l'ignorance du problème évoqué, c'était trop tard pour le réagir, le mal était fait.

(2) Ce moment où tu prends conscience que même sans famine ou guerre mondiale ou apocalypse d'ici là, la mort t'a déjà préparé une place dans son camp d'accueil, et qu'il faut se dégrouiller de faire ce qu'on a le sentiment d'être censée faire encore ici bas. C'est quelque chose que je n'ai jamais perdu de vue, y compris enfant, mais à présent ce qui surprend c'est la conscience du "même dans le cas d'une longue vie", la fin est plus proche que l'époque de la jeunesse. Tu sens que tu vas passer direct du syndrome de George Bailey à celui du Désert des Tartares.


"Nice : rituel attentat" - billet d'Affordance.info et quelques mots perso.


    Je venais de terminer une solide session de tâches ménagères quand avant de l'éteindre j'ai consulté mon ordi. Je crois qu'il était 22h53, mais peut-être en fait plus tôt car c'est un touite d' @Hipparkhos qui a attiré mon attention, il y était question de la Promenade des Anglais évacuée par la police lourdement armée et de mouvement(s) de foule. Très vite j'ai vu des images sur Periscope, où j'ai vu des images de personnes qui fuyaient en courant pour certaines avec des poucettes, prises par des personnes à des fenêtres ou des balcons et qui criaient Qu'est-ce qui se passe ? aux personnes paniquées (ou relativement calmes mais très pressées). Puis je suis arrivée sur le Periscope de Guillaume LP (@Lopic) et j'ai compris qu'il s'agissait d'un nouvel épisode d'attentat, à peu près au même moment où les médias officiels commençaient à réagir. J'ai apprécié l'effort fait par cet homme sans doute jeune (à la voix, ce qui peut être trompeur), peut-être de l'âge de mon fils, et qui tentait de témoigner calmement, de ce qu'il voyait de là où il était. Il faisait un travail remarquable pour être précis, dénombrant les victimes visibles sans faire d'hypothèses farfelues, semblait répondre en direct à des commentaires dont certains stupides, sans chercher à se mettre en avant, il précisait bien qu'il n'avait rien vu qu'il regardait la télé quand quelque chose est arrivé et qu'il avait pris les premiers bruits violents pour des reliquats du feu d'artifice (quelque chose comme ça, je dis de mémoire, et pour le coup suis peut-être moins précise qu'il ne le fut). J'aimerais le remercier car il m'a laissé penser que si nous parvenions à un tel niveau collectif, tout n'était pas perdu.
Il y a eu très vite des touites d'appels au calme, une image du camion, des excuses de B3info qui au tout début avait diffusé des images où l'on voyait (mais d'assez loin) des personnes au sol.

Quand le désormais habituel (!) safety check de FB m'a annoncé :

Capture d’écran 2016-07-15 à 00.41.48j'ai pris conscience que nous étions désormais entré dans une zone de tragique routine. On sait que d'autres attentats surviendront. On était presque agréablement surpris qu'aucun ne fût survenu pendant l'Euro de football (1).

Sur Affordance.info un article aujourd'hui dit tout ceci mieux que je ne l'aurais fait.

Nice : rituel attentat

Je mettrais seulement une réserve sur le "Savoir qu'on cliquera quand même" car je sais ne pas le faire - la video sur Periscope que j'ai regardée c'était avant de savoir qu'il s'agissait d'un attentat, au moment où l'on se dit "Que se passe-t-il là-bas ?".

Ce qui reste surprenant c'est notre degré de proximité avec tout ce qui peut survenir en Europe ainsi que dans quelques pays plus lointains qui nous sont liés. À nouveau et quoi qu'en pense Facebook, je connais des personnes par leurs proches concernées ou qui attendent encore des nouvelles et j'avais donc deux amis (qui ne se connaissent pas, je ne crois pas) qui étaient non loin de là, auraient très bien pu faire partie de ceux qui avaient décidé d'aller voir le feu d'artifice là et à ce moment là.

C'est ce qui rend ce terrorisme particulièrement efficace. On finit tous par être blessés non seulement collectivement mais à titre personnel.

Vivre avec la perspective d'attentats, dès lors qu'on a quelques années on sait faire, on a connu ça (Italie années 70, Paris 1986, Paris 1995 etc.). La différence se fait sur le modus operandi et que désormais les criminels ne craignent pas de mourir, ils recherchent même le sacrifice, que des prêcheurs sont parvenus à leur faire assimiler à un suprême accomplissement. 
Souhaitons-nous bonne chance et de parvenir à rester calmes et tolérants. 

 

(1) Peut-être certains ont-ils été déjoués. Le saura-t-on jamais ?