Chroniques du confinement jour 51 : des retrouvailles à distance et ma foi, ce qui ressemblait fort à une journée de boulot.


    À présent le sport des journées sports passe sans besoin de longues récupérations, même si une petite sieste s'est intercalée ce matin après le short legal morning run (very short puisque JF poursuivait sa formation à partir de 8h30 ; dès lors je n'ai pas fait de séance). Et les séances de Tabata ne semblent plus aussi éprouvantes. Je parviens même à faire correctement le mouvement des burpees (jusqu'à présent la "descente" me posait un problème). Dommage que l'on sente de partout la fin du confinement, sans pour autant pouvoir reprendre les activités telles que la natation, sinon je commençais à améliorer sur certains points ma conditions physiques. 
(grand merci à Romain Pourrat, soit dit en passant). 

Un des indices du fait que le confinement me fait du bien se cache dans un groupe que nous tenons de notre club et dans lequel un défi abdos - squats - pompes a été lancé par l'un de nos coachs. Au début j'étais la 10 ou 11 ème du jour à m'inscrire comme ayant accompli ma série quotidienne. Puis j'était vers les 5 ème à 7ème. À Présent je suis souvent la 2ème ou 3ème. Bien sûr nombre d'entre nous font plutôt leur gymnastique à un autre moment de la journée que le matin de bonne heure. Et depuis cette semaine beaucoup ont repris le travail en s'y déplaçant. Il n'empêche que je me réveille naturellement plus tôt qu'au début du confinement, la fatigue nait de mes activités de chaque jour, je ne traîne pas des semelles de plombs d'un déficit que chaque jour creuse. 

Carl Vanwelde s'interroge Quand donc finira ce cauchemar ? ll parle de l'épidémie plutôt que du confinement, je pense. Seulement je me rends compte que tant que nous ne sommes pas malades ni nos proches ni nos enfants, je ne vis pas cette période comme un cauchemar. Je ne sais pas la vivre comme un grand bonheur car je sais les souffrances des uns et des autres, j'ai des ami·e·s qui ont perdu qui un proche qui un parent, et je suis les témoignages de soignants, et je vois bien ce qu'on nous concocte politiquement et les lendemains qui sous couvert de crise induite par l'épidémie seront d'encore plus de manque de respect de qui travaille et d'encore plus d'exploitation. 
Seulement le fait est que je ressens le confinement d'une part comme enfin de la liberté : celle de disposer de mon temps, même si c'est à l'intérieur d'un lieu géographique fort limité ; et d'autre part comme d'une protection, d'un abri, et pas uniquement contre le virus mais contre les conditions de vie devenues de plus en plus coupantes au fil des ans, en particulier dans le monde du travail. On s'arrange de nos jours pour écœurer même les gens de bonne volonté, en les pressurant jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus et en leur reprochant perpétuellement de nouvelles imperfections. Dans le même temps les dirigeants n'auront jamais été globalement (oui, je sais not all ...) aussi incompétents. Et arrogants, tant qu'à faire. 

J'ai presque envie d'écrire comme le faisait Couac hier

"Vraiment, tant qu'on ne nous proposera pas un truc qui fait rêver [...], je ne remettrais pas les pieds dans la vie habituelle. Inutile d'insister."

Et puis je suis heureuse d'avoir enfin un conjoint digne de ce nom, quelqu'un avec qui je partage effectivement ma vie quotidienne. Nous avons fêté aujourd'hui nos 31 ans de mariage et Le Confinement est la première période durant laquelle nous sommes vraiment ensemble : soit le travail nous happe, et autrefois nous occuper des enfants, soit je suis une veuve de la pétanque, soit nous avons été ensemble mais dans des périodes de lourdes inquiétudes (maladies des parents, période de crise de la maladie de notre fille). Or être ensemble sous l'emprise d'une forte inquiétude, ça n'est pas tout à fait comme l'être, c'est surtout être sous son emprise à elle et se serrer les coudes pour faire avec. Alors ces bientôt deux mois ensemble vraiment ensemble, sans monsieur qui se barre sans arrêt, c'était une grande nouveauté. Je savais qu'on s'entendait bien sur nos temps résiduels, je sais désormais que nous nous entendons bien sur nos temps de pleine activité.
Cela dit, je suis sans illusion, sa sacro-sainte pétanque et ses camarades de jeux lui manquent bien davantage que moi la natation (qui me manque pourtant fort). À peine seront-nous rentrés qu'il disparaîtra à nouveau. On est toujours le pis-aller d'une autre ou d'une autre activité. 
Et je serai pour ma part happée par mon nouveau boulot. Que j'ai une jolie hâte de découvrir, et de nouveaux collègues, de nouvelles compétences, une nouvelle entreprise, mais pas sa conséquence qui sera qu'à nouveau comme presque toujours, je rentrerai le soir pour me préparer pour le lendemain, faire à peine deux ou trois bricoles, et dormir et que seuls les week-ends seront miens.

En attendant, j'en profite, même si mes journées sont bien occupées - avec la bonne forme physique, il y a un vrai rythme désormais, et au vu de la désinvolture de nos dirigeants, qui s'en foutent si meurent les gens, ils veulent seulement ne pas perdre leur pouvoir, ne pas être mis en cause pour ce qu'ils auront fait qu'il n'aurait pas fallu et pas fait qu'ils auraient dû (ce qui nous sauvent car ils sont au moins contraints de sauver les apparences, et du coup pour partie nos vies), et s'efforcer que des profits même amoindris puissent continuer d'enrichir ceux qui ont financé leur accession aux postes de pilotages de l'État, j'ai moins de scrupules à détacher ma pensée du sort dramatique général pour la concentrer sur mes apprentissages et travaux. 

J'ai donc été efficace dans mon travail du jour pour le comité de lecture dont je fais partie ces temps-ci. Même si une partie de l'efficacité eu lieu dans la chaise longue au soleil (frais) au jardin, puisque l'Homme causait à l'intérieur avec trois autres personnes dans le cadre de sa formation (dont il a finalement été très content, j'ai beau le connaître, je m'étais encore laissée piéger par sa drama-queen attitude), et que la pièce est unique. C'était une efficacité aux fausses allures vacancières.

Et efficace aussi à creuser quelques pistes de documentation, un rêve dans lequel un couple menait une vie minimaliste et régulière à la Jeanne Dielman (son gagne-pain particulier en moins) m'ayant mené à des articles concernant Chantal Akerman dont celui-ci (Libé, Luc Chessel) et celui-là (sur cinergie.be) qui m'a fait prendre conscience d'une de mes angoisses spéciales confinement ou plutôt épidémie de Covid-19 : la peur d'apprendre "de l'extérieur" par les médias pour par une personne venant m'interroger dans le cadre de son métier, le décès d'un·e ex-proche ou de quelqu'un avec qui j'ai un lien juste un cran pas assez intime pour que je fasse partie des personnes directement averties. Et ensuite puisque les cérémonie funéraires sont réduites au strict minimum, ne pas même pouvoir borner la violence du chagrin par la participation à un moment collectif de recueillement.  

La messagerie regorge de messages de reprises : nous allons ouvrir, il faudra faire comme ci ou comme ça. Fort beau message de la librairie Ptyx, soit dit en passant.

La soirée aura été égaillée par un Paris-Carnet confiné, mené sur Zoom par Otir qui interrompait pour nous (il devait être 15h aux USA) sa journée de travail. C'était bien de se revoir même si ça n'est que comme ça. Ma connexion fragile a étonnamment bien fonctionné. Et MGZALLP qui marchait nous aura fait voir l'Arc de Triomphe et ce Paris vidouille qui bientôt disparaîtra [au profit du Paris à foules].

LT vespéral des TG italiens, on en est au stade où l'on pense "Ça suit son cours" d'une situation qui compte dans les 300 morts / jours ; et d'un début de déconfinement, qui semble certes se passer plutôt bien (si l'on en croit la Rai News 24), mais bourré d'incertitudes, même si moins hasardeux qu'en France.

J'ai appris au passage que Florian Schneider, l'un des fondateurs de Kraftwerk venait de mourir, à 73 ans (mais plutôt d'un cancer, si j'ai bien suivi).

 

PS : Je le note ici car c'est peut-être symptomatique de la période : JF a reçu sa paie d'avril seulement aujourd'hui, légèrement amoindrie du fait du chômage partiel (rien de dramatique). 
Et là je le note pour moi en tant que pense-bête : j'en ai profité pour régler les frais de copropriété. Dont une part d'appels de fonds pour des travaux de ravalement de la cage d'escalier. Quand auront-ils lieu, alors qu'ils auraient dû sans l'épidémie déjà être en cours ?
En Normandie passés les quinze premiers jours si calmes, quasi désert sauf pour les courses, les camionnettes d'entrepreneurs locaux de travaux avaient déjà repris leur circulation. 

PS' : J'ai acheté le Canard Enchaîné en ligne comme pratiquement depuis le début du confinement, seulement j'ai été si occupée que je n'ai pas eu le temps de le lire. Du tout. 


 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
3 802 230 cas (dont : 263 091 morts (73 797 morts aux USA) et 1 285 716 guéris) 


Chroniques du confinement jour 50 : la reprise du travail par temps de pluie déteint mais une auberge apparaît dans le lointain


    Mon co-confiné devait donc travailler, à savoir suivre une formation à laquelle son employeur, avec son accord, l'a inscrit. Piège dans lequel sont sans doute tombé un certain nombre d'entreprises : les 15 jours, peut-être un peu plus mais pas tant, décrétés par le gouvernement au début du confinement, et qui avaient été pris, comme, Bon OK, on va vous mettre au chômage partiel, ça vous ira ? Partir dans le village de la famille de votre femme ? Oui bien sûr, de toutes façons, nous n'avons pas de travail en ce moment, sont devenus un mois et demi et Ah merde qu'est-ce qu'on va pouvoir faire pour ne pas licencier (immédiatement) les gens ? Tiens, on pourrait utiliser les crédits formations. 
Le hic étant que le télétravail ainsi n'était pas organisé, ni le salarié équipé (et encore il avait consenti à écouter ladite femme qui disait, non mais n'écoute pas ces incompétents du gouvernement, si on part c'est pour un mois au moins, PRENDS TON ORDI !). 
Je pense que le cas n'est pas isolé, sinon je ne prendrais pas la peine de le relater.

Il aura donc fallu, après une confirmation vendredi de la formation et un appel la veille du formateur et Oups ! sur le petit ordi personnel familial, le gros logiciel professionnel n'y était pas, et donc 8 heures de téléchargement au rythme de la connexion via le téléfonino, s'organiser un plan de travail autre chose que le trop petit bureau contre la petite fenêtre qui donne sur les vaches , et au dernier moment parce que les manipulations à effectuer sur des modélisations nécessitaient une plus grande précision de les pad de l'ordi portable, emprunter une souris compatible PC (1) aux voisins d'en face.

Oui parce qu'en ma Normandie, dégagé le Voisin Voleur, c'est un bonheur de voisinage et donc on appelle au secours, ils nous ont dépanné dans les 5 minutes, nous avons estimé que le risque sanitaire n'était pas élevé à moins de sept jours du début de déconfinement.  
Grâce soit rendue à nos bons voisins !

Évidemment ce jour de formation aura été LE jour de pluie, la vraie, celle qui tombe calmement comme si elle ne devait pas s'arrêter avant la nuit d'après. Ce qui fait que je pouvais oublier le jardin. 
Je me retrouvais donc coincée dans la maison mono-pièce tandis que l'Homme causait et écoutait causer (c'était une formation pour trois personnes).

J'en ai donc profiter pour bosser, du moins régler quelques tâches administratives et autres choses sérieuses qui pouvaient se faire en silence sur l'ordi, tout en écoutant de la musique, aux oreillettes puis quand c'est devenu pénible avec un casque acheté il y a un paquet d'années et que j'avais à tout hasard sorti de là où il avait été stocké. Il fonctionne sans fil mais a un fort bruit de fond lorsque l'ordi est connecté.
Photo le 05-05-2020 à 15.22

Le boulot avait déteint. 

J'ai aussi passé un peu de temps sur les réseaux, bien m'en a pris, c'était le jour historique que Kozlika avait choisi, après un teasing délicat, pour annoncer L'auberge des blogueurs ; je me suis efforcée de garder silencieuses mes manifestations d'allégresse, mais cette perspective me réjouissait. 
Le hic est seulement que je serai si tout va bien en train de démarrer mon nouveau boulot alors ça sera très compliqué de tenir un rôle dans cette aventure que d'expérience je sais chronophage. Il faudra que nous calibrions bien mon personnage (2). 

Grâce à Matoo, j'ai (re?)découvert le blog Prof en Scène et plus particulièrement ce billet où il est question de la mission de prise en charge qui longtemps n'était qu'un implicite mais qui est désormais considérée du moins par les gouvernants comme un but en soi. 

Grâce à Nasiviru, je me suis souvenu d'un jeu auquel je jouais beaucoup enfant et adolescente et qui procédait pour partie du même mécanisme que celui des amis imaginaires. J'espère que ça la rassurera. Je n'ai pensé qu'après l'avoir écrit que mon exemple peut au contraire faire peur, car je ne suis pas quelqu'un que l'on peut citer en exemple. Mais bon au moins je ne suis pas malheureuse (3), donc si l'inquiétude porte sur le bien-être et non sur la place de la future adulte dans ce monde, je dois pouvoir quand même rassurer.

Grâce à Dom Moreau je suis (re)tombée sur quelque chose dont je n'avais pas capté l'ampleur en lisant un premier article chez Libé : comment des femmes (essentiellement des femmes) se sont trouvées piégées à DEVOIR coudre des masques bénévolement (en Belgique mais pas seulement) après un départ de mouvement de bonne volonté couturière, vite détourné à leur profit par certains, tout en conservant le bénévolat des confectionneuse.  

J'ai appris les coulisses peu reluisantes de conception d'un vieux succès d'Evanescence auquel une vois masculine avait été imposée sur les refrain. Le procédé m'énerve au plus haut point. Seulement ensuite j'ai écouté (au casque, toujours pour éviter de perturber la formation), les deux versions. Et la seconde, celle souhaitée par l'artiste est à mon goût beaucoup moins intéressante et trop ornée (il n'y a pas cette seule différence de la voix masculine, mais bien d'autres choses de l'arrangement). Donc il faut reconnaître que l'arrangeur au moins complice des décideurs sexistes, était lui (ou elle ?) compétent·e.

J'avais raté le début des Notes du confinement de Martine Sonnet, ma journée studieuse et silencieuse m'aura permis de me rattraper. 

Une amie, F., m'a appelée en fin d'après-midi. Par chance il ne pleuvait plu à ce moment-là et j'ai pu aller répondre au jardin sans je penser déranger l'Homme studieux. Son appel m'a fait grand plaisir, d'autant plus que son homme et elle et les amis communs dont elle me donnait des nouvelles aussi vont bien. C'est vrai que, bien occupée, y compris à ne rien faire d'autre qu'écouter les oiseaux, admirer le ciel et les lumières, ou tenter de piger la logique méthodique des vaches (leurs placements dans les deux champs et les rythmes brouter / ruminer), je ne pense pas assez à appeler les autres - alors que je pense à elles et eux et que pour une fois et pour l'instant j'ai plutôt des choses paisibles et douces à relater, ce qui pourrait réconforter et enfin du temps pour écouter -.

Pas de LT italien, ce soir, mais le quatrième volet du merveilleux documentaire de Stan Neuman, Le temps des ouvriers. 

   

 

(1) Prévoyante, j'ai pris une souris, mais pour mon petit Mac et le PC et elle ne savent se causer. Ce que j'ai oublié : prendre un chéquier qui serait nécessaire ... pour les inscriptions sportives de la saison prochaine et qui commence dès maintenant puisque tout étant bloqué, les clubs ne savent que faire pour tenter de se sentir survivre. Alors ils anticipent sur des réouvertures en septembre. Auxquelles je veux bien croire, sauf 2ème vague de contaminations encore plus mortelle que la première 

(2) J'ai déjà (au moins) une idée, il faudra que je la soumette dès que possible au comité d'organisation.  

(3) Sauf malheur survenu profond et précis. 

 

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Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
3 713 088 cas (dont : 257 089 morts (71,838 aux USA) et 1 235 504 guéris) 


Chroniques du confinement jour 49 : comme un air de rentrée ...


    Ça y est l'Homme a été rattrapé par son travail - tout en étant toujours en chômage partiel, mais peut-être n'ai-je pas tout suivi - et donc il va devoir suivre une formation à distance sur deux jours (ou bien trois ?) de 8h30 à 12h et 13h30 à 17h. 
C'est le moment où la météo jusqu'ici plutôt clémente, fort un brin de vent de temps en temps, a décidé de virer à la pluie. Ce qui fait que l'option jardin pour moi est à peu près exclue. Je me demande ce que ça va donner dans notre maison d'une seule pièce, pourvue d'une seule grande table et d'un petit bureau et d'une table de cuisine qui sert de déserte. Ou alors je finirais le confinement en étant devenue moi aussi une pro de Revit
Pour commencer comme il est venu ici avec son petit ordi portable perso (de toutes façons il n'en a pas de fourni par le boulot), il faut télécharger une version du logiciel. Avec la connection via son téléfonino ça prend des heures (ça n'est pas terminé à l'heure où j'écris). Le formateur au téléphone lui dit : sa serait bien si vous aviez un deuxième écran. L'Homme est resté sérieux, il a dit, ah, euh mais je suis à la campagne, avec juste mon portable perso. Et moi je suis allée fou-rirer dans la salle d'eau - toilettes. 

Le comité de lecture s'active aussi. J'ai des fichiers à télécharger.

Pour pouvoir aller chercher des masques que la municipalité de Clichy propose à ses habitants, notre fille avait besoin d'un numéro fiscal. J'en ai profité pour aller voir de plus près notre déclaration pré-remplie, qui m'a semblé conforme à nos gains (1), puis discuter avec Le Fiston par WhatsApp et téléphone de l'intérêt ou non de le déclarer encore avec nous pour les revenus 2019. Des simulations ont montré qu'il valait mieux qu'il se déclare de son côté et nous du nôtre.  

Il faut que je m'occupe de mon émission de radio. Même si je ne pourrai reprendre dans l'immédiat.
Et que je démarre enfin ma participation à Ce qui nous empêche. Je tiens ces chroniques du confinement depuis le premier jour mais je ne les inscris pas dans ce qui m'avait poussée à les tenir, c'est dommage. 

Bref, c'était la rentrée, même si géographiquement nous sommes toujours chez moi. 

Puisque l'agitation professionnelle de mon co-confiné n'était pas propice à une sieste et que les lendemains risquaient d'être pluvieux, j'ai passé l'après-midi après l'avoir aidé, à poursuivre le rangement de la cabane à outil. Le premier établi, celui historiquement présent dans les lieux et que le voisin voleur avait délesté de tous les outils susceptibles d'être revendus (2), est enfin rangé, nettoyé, ce qui ne pouvait plus servir à rien jeté, et certaines pièces de musée (3) nettoyées et presque redevenus beaux.

C'était vite l'heure du Tabata. Devenu presque facile depuis deux ou trois séances. Au début j'ai cru que c'était parce qu'elles étaient moins fortes. À présent je commence à croire que c'est notre condition physique pour ce genre d'exercices qui s'est améliorée. Cette séance plus les abdos - squats - pompes du matin plus le léger legal morning run (4) firent de ce lundi une journée sportive. C'est nager qui manque. À partir de la semaine prochaine le vélo devrait redevenir possible. 

Grâce à ma fille qui avait trouvé un article qui croyait-elle dans un premier temps indiquait que les détenteurs d'une béta-thalassémie mineure étaient épargnés par le Covd-19 (mais il s'agissait d'une formulation ambigüe : en fait ils voulaient simplement dire que seules les thalassémies majeures pouvaient présenter des risques accrus par rapport au Covid-19), je suis arrivée jusqu'à cet article. Étant donné comme il est rude de traverser une vie normale pourvu·e d'une thalassémie mineure, je veux bien croire, j'en suis d'ailleurs persuadée, que les personnes porteuses d'une thalassémie qui ne l'est pas sont des héroïnes et des héros. Et je sais combien il est difficile de comprendre à un moment donné qu'on ne peut pas prétendre faire comme tout le monde. Ce qui est d'autant plus difficile que dans une société d'ultra-compétition comme la nôtre, un handicap invisible ne rencontre aucune indulgence ("Vous manquez d'implications" dit alors qu'on est en train de se défoncer de fatigue est particulièrement mal venu).

Une belle interview de Rony Brauman pour Le Monde, fait regretter que des êtres humains compétents et qualifiés ne soient pas ou plus aux commandes. Il exprime clairement ce qui fait le mérite d'Angela Merkel dans sa prise en charge de la crise.  

Tomek propose de relancer les Bonheurs du jour. Chic alors. 

LT du soir, espoir. L'impression que donnait les TG était que le début de déconfinement, moyennant quelques cafouillages ici ou là, s'était passé calmement : celles et ceux qui devaient aller au travail s'y rendant bien masqués, celles et ceux qui profitaient  de la liberté pour partie retrouvée retournant retrouver une partie de leur famille après 50 jours de séparation, pas trop de fantaisistes. 
J'avoue que je ne me lasse pas des images de files d'attentes bien espacées et sages, si loin de mes souvenirs d'enfance de bousculades en paquets (dans lesquelles j'étais incapable de tracer mon chemin, déjà que dans une file d'attente à peu près formée je me fais doubler). Je suis parvenue à tenir le LT malgré les difficultés de bureautique de mon co-confiné, c'est un petit exploit, de ces choses quotidiennes qui passent inaperçues alors qu'elles mériteraient d'être saluées pour ce qu'elles sont : des réussites méritoires. 

J'ai trouvé moyen, sauf à l'heure très tardive d'éteindre l'ordi, de ne pas lire du tout - alors que j'ai The Beatles tune in qui me réclame -. Quand j'écris que c'était la rentrée, je ne croyais pas si bien dire 

 

(1) Les miens sont particulièrement déprimants de faiblesse quand je pense à combien je me suis défoncée dans des postes exigeants physiquement.
(2) Étant donnés certaines pièces qu'il a laissées je suis persuadée qu'il n'était pas connaisseur.
(3) Quelques très beaux outils venant de mon grand-père (hélas bien attaqués par la rouille) 
(4) Depuis la veille au soir une douleur persistante à l'arrière du mollet droit m'a fait préférer d'y aller calmement, sans séance à rythmes précis.

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
3 624 472 cas (dont : 250 986 morts (69 168 aux USA) et 1 179 867 guéris) 


Chroniques du confinement jour 48 : doux dimanche

 

    Pour commencer, la course un peu longue du dimanche matin, limitée, on peut l'espérer pour l'une des dernières fois d'un dimanche, par les mesures de confinement. Ç'aura donc été 8,60 km en 55 minutes (avec des pauses pour prendre quelques photos). Il tombait un petit crachin au départ, de la vraie pluie ensuite. Nous avons croisé deux coureurs à pied (ou trois ? j'ai un doute en l'écrivant), un cycliste lent, l'homme au petit chien blanc. Je suis revenue par la zone d'activité et JF a continué par la voie verte, mécontent (1). Passer par la zone d'activité le dimanche c'est être quasi certain·e·s de ne croiser personne, et si tel est le cas de pouvoir le faire au large. Ce fut le cas avec l'un des coureurs croisés (qui lui aussi devait être en train de s'efforcer de varier un peu ses "1 km de rayon").

Puis les abdos - squats - pompes (36 - 26 - 16, ça commence à devenir un peu dur).

Le Fiston a téléphoné, nous avons causé de choses et d'autres et ça a ensoleillé ma matinée. Le temps alors était tout gris.

JF s'est intégralement occupé des repas (des réchauffes ou des plats traiteurs complétés (2)). C'est très agréable pour moi, ça m'a donné du temps pour lire. 
Et aussi effectuer dans la matinée de menus bricolages, une lessive et rangements.

J'ai enfin accroché au mur près du petit bureau le calendrier des postes de l'année 1932, dont l'illustration, je ne sais pourquoi, me rappelle la Belgique. Peut-être parce que lors d'un week-end chez Hilde et Louis lorsque les enfants étaient enfants, nous avions été voir un zoo, proche de chez eux. 
J'ai compris au passage pourquoi je ne l'avais pas fait plus tôt : le mur, de béton brut, est impossible à percer sans perceuse particulière et/ou mèche à béton. Ce qui explique pourquoi la prise électrique est mal enfoncée : même Nino n'aura pas su percer davantage ou pas voulu, craignant un problème consécutif. 

À propos de comprendre, j'ai pigé à retardement pourquoi la déclaration de la com' gouvernementale de la veille sur les Fake News et l'incitation à aller vérifier sur les sites de facts checking des principaux journaux avait fait grand bruit : ces incompétents ont inclus des liens vers certains de ces sites dans un site gouvernemental, donc comme s'ils participaient officiellement du processus, sans avoir ne serait-ce qu'informé lesdits journaux qu'ils le faisaient. Pour moi c'était tellement peu concevable que j'avais cru à une sorte de commission, bref, à leur accord. Un article de Libé expliquait ça très bien, l'erreur que c'est et insistaient au passage qu'ils n'y étaient pour rien.

Le soleil est venu ensuite mais j'étais occupée à écrire puis à faire la sieste en lisant "The Beatles tune in". Et plus tard le jardin était dans l'ombre et il y faisait frais. Raté d'aller lire au jardin.

Des, blogs, aussi. 

Ainsi un billet de Nasiviru, qui s'interrogeait beaucoup sur le retour de sa fille à l'école, compte tenu des circonstances et des complications et des dangers épidémiques et de consignes qui semblent totalement hors sol quand on pense qu'elles vont s'appliquer sur de petits enfants. Comment peuvent-ils imaginer qu'il soit possible de revoir ses camarades sans jouer avec eux ? 
Une note de Valérie de Haute Savoie qui conseille au passage quelques bons polars. Comme la réouverture des librairies au moins pour venir retirer des pré-commandes s'approche, je n'ai plus de scrupules à relayer ce genre de billet. Ou cet autre dans lequel elle évoque via des souvenirs de sa mère la capacité de résilience des enfants quelles que soient les menaces extérieures (bon, du moins, lorsqu'ils ne souffrent pas de la faim, du froid, de peurs directes). 
Cette histoire de reprise bien trop prématurée des écoles, et alors que je ne suis pas directement concernée me tracasse au point que pour la première fois depuis le début du confinement j'ai fait un songe de juste avant le réveil qui concernait ça, les enfants (dont ma fille alors petite) incapables de respecter les gestes barrières et l'inquiétude et le danger que ça nous mettait (nous : plus ou moins les familles d'une sorte de week-end de ciné-club avec un confinement qui nous y bloquait).

À part ça j'y rêvais aussi que j'écrivais les prénoms au fromage sur des pizze que je cuisinais, lesquels bien sûr s'effaçaient au mollissement de la cuisson. Je crois que les images que les ami·e·s publient de la partie culinaire de leur confinement me travaillent aussi. 

J'ignorais ce qu'était un camérisier (arbre du jour dans le calendrier républicain), une réponse illustrée m'a permis de découvrir le délicieux blog d'un jardinier paresseux.  Il pourrait intéresser Lucien Suel

En recherchant autre chose concernant la généalogie familiale, je suis arrivée sur un avis de décès d'un homonyme d'un de mes oncles. La photo jointe me rappelle le souvenir très lointain que j'ai de mon grand-père paternel. Cet homonyme vivait au Luxembourg. Une autre branche familiale de migration ? Étant donné la date je me suis demandé s'il s'agissait d'un malheur dû à l'épidémie de Covid-19, mais la mention de dons en faveur de la recherche contre le cancer laisse à penser qu'il s'est agi d'autre chose. 

De là, je suis arrivée sur un bref article d'un journal régional concernant un cross passé, mais la photo [créditée de Maury Golini] m'a laissé une impression durable, d'énergie et de joie. Aura-t-on la chance dans quelques temps de connaître à nouveau ce genre de moment où l'on ne pense qu'à l'effort de l'instant ? Je ne la reproduit pas ici, il y a probablement des droits. 

Une enseigne de magasins de sport dont un des CM est formidable, et qui en ce moment aide les hôpitaux, a produit un article sur la Slow Life. On en est là. Il faut des articles pour conseiller aux gens de lever le pied par moment (et bien sûr c'est un lever le pied très relatif, avec toujours, productivité capitaliste oblige, l'implicite que quand même il faut bien que ça soit utile à quelque chose). Un monde où rien n'est vraiment dépourvu d'objectifs ni d'arrière-pensée. Et où les noms des activités font plus chic en anglais. 

Je suis retournée à ma vie lente de confinée.  
Probablement atteinte de ce que je pourrais appeler le syndrome de Louis Barthas, car c'est lui qui l'a le mieux décrit, même s'il n'en a pas trop été victime : quand nos vies sont de labeur et de fins de mois étriquées, ce qui est une catastrophe générale peut receler des moments pas du tout déplaisants. Du moins si l'on s'en sort. Car la vie normale est si rude que la vie rude générale du temps de la catastrophe peut se révéler par moment l'être moins. Et permettre de découvrir des trucs. Par exemple pour les troufions en guerre, voir du pays. 
Alors oui, quand je mesure ma vie depuis 2013, les difficultés sans trêves qui se sont enchaînées, comme le travail aussi aura été rude depuis août dernier, rude physiquement, je comprends mieux pourquoi je suis quelqu'un à qui le confinement, dans les bonnes conditions qui sont les miennes, convient. Je n'ai aucune frustrations par rapport à une vie normale magnifique. Bien sûr j'ai manqué et manqueront de bons moments qui étaient prévus, dont entre autre un voyage à Oslo, lié à une course annulée (et puis de toutes façons les frontières sont fermées). Et un stage et une compétition de triathlon. Mais pour le reste ? Cela fait des années que je voudrais retourner en Italie voir ma famille, ou retourner un peu longuement à Bruxelles, cette ville où je me sens chez moi. Et je ne parvenais pas à rassembler simultanément le temps nécessaire et l'argent. Le confinement n'aura rien changé à l'affaire. Le confinement ne me prive de rien dont la rudesse économique, certaines circonstances de la vie subies, et ma difficulté à gagner de l'argent (3) ne m'avaient déjà privée depuis bien longtemps. 
Après, je suis sans illusions : même si nous ne tombons pas malades, ou pas gravement, la suite va être très très difficile. Alors au moins, restons [au] calme et prenons des forces. 
J'espère que nous pourrons rester confinés jusqu'à mon retour au travail le 8 juin. Rien n'est moins sûr du côté de l'emploi de l'époux. 

Douce soirée à tenter de regarder le coucher de soleil, on y a cru il était dégagé jusqu'à 10 minutes avant le crépuscule et puis hop un nuage de dernière minute. Ce fut l'occasion d'échanger quelques mots avec les voisins d'en face qui étaient à leur fenêtre d'en haut, probablement une chambre d'enfants (échange joyeux, que j'ai complété par SMS avec les photos du pré-coucher de soleil et d'un autre, réussi, d'un soir d'avant). C'était un petit moment doux d'échanges malgré l'isolement que nous impose le confinement. Et toujours grâce au très peu de circulation qu'il induit. En tout cas les dimanche. 

Puis c'était le bon moment pour regarder ensemble JF et moi, la 3ème partie du documentaire "Le temps des ouvriers" sur Arte ; ce qui m'a fait rechercher l'article sur August Landmesser, déjà lu quand la photo avait beaucoup circulé il y a plusieurs années, l'homme qui avait été dans une foule le seul à ne pas faire le salut nazi. 

Je n'ai pas eu le courage d'écouter les informations italiennes (ni françaises, ni rien) : j'imaginais des TG remplis des consignes pour le début de déconfinement du lendemain avec sa kyrielle de divergences régionales.

À la place j'ai suivi un thread de Au Palais sur l'affaire Benoît. Ce qui m'a rendu curieuse et poussée par . Mais il se faisait tard alors je suis repartie vers mes chers Beatles. 

 

(1) Pourquoi ? Mystère.

(2) En partant d'une base d'une portion de plat traiteur, et en complétant la garniture à notre main (pâtes, riz ou pommes de terre) on fait deux portions de ce qui constitue notre plat principal.

(3) Du travail j'en ai toujours tant et plus. Mais du travail rémunéré, c'est plus compliqué. Et du travail rémunéré bien payé, n'en parlons pas. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
3 558 840 cas (dont : 247 970 morts (68 489 aux USA) et 1 150 635 guéris) 


Chroniques du confinement jour 47 : grosse journée de boulot

 

    Journée de sport et qui commence par une bonne petite satisfaction : le 7 mn/km de moyenne sur le short legal morning run. C'est très lent, je le sais. Seulement pour moi c'est déjà bien. L'objectif sera d'être bientôt capable de courir 10 km à cette vitesse. Avant que d'être trop âgée j'aimerais atteindre le 6 mn/km qui me permettrait de les courir en 1h tout rond. J'ai les jambes, c'est le cœur qui galope trop vite. 

Et qui fini par une bonne petite satisfaction aussi : la séance de Tabata passe crème. Deux des exercices sont similaires à ceux du défi quotidien (abdos - squats - pompes) alors c'est sans doute ça. 

Entre les deux je n'ai quasiment fait que travailler, une fois passée les petites écritures du quotidien, et un peu de lecture chez les ami·e·s, dont ce billet chez Guillaume Vissac, fort bien vu, concernant le mois dernier (sans surprise : ça ne s'est pas franchement arrangé depuis). Le temps s'y prêtait : beau, pas trop venteux, pas chaud au point d'être tentée de sortir la chaise-longue pour lire au jardin. Alors j'ai attaqué la tâche rude du tri et rangement de la cabane à outils.

Le temps doit être clément car il convient de sortir un nombre certains de cartons et autres objets lourds et les laisser dehors le temps de ranger ce qui est dans et sur les deux établis (celui d'ici, celui de Taverny). Car oui, j'ai une cabane à outils avec ceux établis (on dirait le début d'une chanson).

Une fois lancée il y a des points d'arrêts possibles et d'autres états intermédiaires où il est fortement déconseillé de laisser les choses en plan. Alors histoire de bien dépoter une première partie, j'ai bossé jusqu'à 18h, sauf le temps du déjeuner, que JF après avoir fait les courses (ce qui en cette époque qui craint est une mission) avait assuré : des merguez et de la semoule. 

Cela dit : j'ai bien oublié le reste du monde, pensé à mon père avec une certaine tendresse - sa méticulosité et sa logique dans la façon de disposer les choses - et bien maudit le voisin voleur qui s'était servi dans ce qui était le plus usuel. Heureusement il a dû trouver trop vieux les magnifiques outils de mon grand-père et ceux-là sont, me semble-t-il, pour la plupart, restés. Bon d'accord, ils sont rouillés.

J'ai même retrouvé des masques (de bricolage). Que je n'ai pas eu le cœur de jeter même s'ils sont inutilisables. C'était mon père qui les avait customisés à sa bonne taille.

Il y avait aussi un plan de la maison qu'il avait lui-même dessiné. 

Après il a fallu remettre en place les différents cartons, outils et objets que j'avais sortis pour ranger. Et me reposer un petit peu pour pouvoir attaquer le Tabata. 

Soirée avalée par une recherche de musique pour m'ôter Le bal des Laze de la tête, suis passée par Tubular bells, un peu du groupe de Luke Oldfield. Et de liens en liens, je me suis retrouvée à regarder un documentaire joyeux et plein d'énergie sur The Undertones, tandis qu'une lessive de blanc que j'avais lancée avec entre autre des tissus retrouvés, tournait. 

Ne restait plus qu'à bloguer et jeter un coup d'œil aux infos italiennes ; par les temps qui courent trop se déconnecter n'est pas bon non plus. Les choses peuvent très vite déraper encore plus qu'elles ne l'ont fait et mieux vaut savoir à quoi s'attendre. 

En France bon nombre de parents et d'enseignants ne veulent pas reprendre le 11 mai, dans des conditions qui semblent en pratiques irréalisables. Les parents ont peur pour la santé de leurs enfants. Du moins les parents censés. D'autres n'en peuvent plus de supporter leurs propres mômes H24 et n'ont qu'une envie de les confier à d'autres le temps des journées. Ça promet mal.

Phénomène prévisible : pas mal de personnes semblent considérer que allez hop le 11 mai c'est fiesta et on reprendra la vie où elle en était comme elle l'était. Ça va être chaud de faire comprendre que non. La suite de l'épidémie risque d'être dévastatrice. En avoir marre d'être confinés n'est pas une bonne raison de se déconfiner. 

 

 

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3 462 897 cas (dont : 243 569 morts (66 819 aux USA) et 1 104 723 guéris) 


Chroniques du confinement jour 46 : Finalement je n'ai pas rien fait (1er mai)


    Je m'étais dit, c'est le 1er mai, j'ai un grand mois devant moi pour mener mes propres petits chantiers, alors aujourd'hui je ne fais rien, juste regarder ci ou ça, flâner sur l'internet - ça tombe bien, début de mois, je redémarre à zéro, niveau giga-octets consommés -, lire, regarder les nuages, écouter les oiseaux.

Bon, au bout du compte, d'accord, je n'ai pas fait de sport. Ni d'entretien du jardin.
Et j'ai fait une splendide sieste. Se réveiller en forme pour la suite de la journée est pour moi, fatiguée, quelque chose de divin.

Mais je n'ai pas pu m'empêcher de regarder, grâce à Anne Savelli, un documentaire magnifique "Delphine et Carole, les insoumuses", lire, trier des photos, et finalement, poursuivre le nettoyage - tri - rangement de l'abri de jardin, entrepris depuis le début du confinement. 
J'ai découvert une ponçeuse d'angles, et des achats encore sous blisters pour l'installation d'une tringle à rideaux (mais pas les barres elles-mêmes). C'était une douce émotion de redécouvrir les étiquetages patients et soignés que mon père effectuait. Au moins, à défaut de connaître leur usage, je sais le nom de certaines pièces qui m'ont été léguées.

C'est finalement fort tard que je me suis accordée un temps récréatif, grâce ou à cause de Pois chiche des confins qui aura posé cette simple question

Capture d’écran 2020-05-02 à 01.34.42

et ça a rebondi de partout pour finir comme ceci : 

Capture d’écran 2020-05-02 à 01.36.30

À part ça, le temps était frais, la journée venteuse sans toutefois aller jusqu'au niveau tempête. Et le temps délicieusement variable, typique normand.

Je n'ai pas suivi les informations ou seulement de loin via Twitter et ça faisait du bien. Nous sommes partis pour bien longtemps de devoir co-habiter avec cette épidémie en tentant de n'y pas succomber ; alors il convient d'apprendre à se ménager des temps pour relâcher la pression. Devenir capable, au moins lorsque l'on est à l'abri fragile du domicile, de ne pas y penser, pendant un petit moment. 

Ainsi un doux échange avec Le Fiston concernant le 1er mai 2009 que nous passâmes ensemble à Arras - j'avais retrouvé les photos en recherchant mes photos de 1er mai de différentes années - et dont il ne se souvenait guère, alors je lui ai raconté des petits bouts, m'aura fait un bien fou, tout en le distrayant.

 

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3 394 195 cas (dont : 239 284 morts (65 651 aux USA) et 1 079 283 guéris) 


Chroniques du confinement jour 45 : préparer l'après et tenter de se ménager un long week-end calme


    C'est jour de sport : le legal short morning run du matin à 8h, ce qui fait que nous n'avons croisé qu'un homme pressé et l'homme au petit chien blanc, avec pour moi à nouveau une séance Moneghetti, c'est à présent bien au point pour moi (1), le défi abdos - squats - pompes (35 - 25 -15 ; ça commence à devenir rude pour les abdos) et au soir une belle séance de Tabata orientée abdos, sans défi (j'aime autant) et que nous sommes parvenus à suivre entièrement. Même si certains mouvements pour moi faisaient mal aux poignets (2). Ça fait un bien fou, la famille Pourrat met une bonne ambiance et Romain est bon pédagogue, pratiquant l'humour, la bienveillance (3) et les encouragements.

La matinée est sérieuse : j'envoie les quelques messages destinés à préparer l'Après, avertis que je ne rentrerai a priori pas avant le 8 juin, garde le contact pour mon petit projet atrebate, renonce aux emplois que j'avais eu en vue, mais qui risquaient de ne pas pouvoir se concrétiser, tandis que j'en ai un prévu qui se voit confirmé sauf à ce que l'épidémie vire encore plus à la catastrophe ou que j'y laisse à mon tour la santé. Et présente une part de défi, de relance, de nouveauté, qui me plaît. 

Beaucoup de personnes poussent à déconfiner, désormais, y compris certaines qui ne sont pas dans l'urgence économique directe. Je crois qu'une partie de ça vient d'une obscure croyance - ni plus ni moins rationnelle que celle qui me tient selon laquelle le virus devrait être moins meurtrier une fois atteint l'été (intellectuellement je sais que c'est faux, des pays chauds sont en pleine pandémie eux aussi ; mais mon cerveau est conditionné par les grippes, gros rhumes et autres angines dont j'ai souffert au fil des années) - qu'ils ont que Non, pas eux, qu'en faisant bien attention, ou par un effort de leur volonté ou que sais-je, ils passeront à côté. Un peu la même chose que : d'accord j'ai bien compris qu'il fallait rester chez soi, mais bon quand même, si on prend l'apéro avec Jean-Mi, ça ne peut pas faire de mal (variante : oui mais il faut que je voie mes parents). 
À l'autre bout du spectre de pensées, je sais avec calme et lucidité que la contagion peut toucher n'importe qui et que les ravages que fera ou non la maladie n'ont rien à voir avec qui l'on était. Tout au plus y a-t-il des facteurs aggravants (de co-morbidité comme disent les soignants), et tout au plus quelqu'un qui a un fort statut social peut espérer en retirer quelque avantage en cas d'embouteillage et de places de soins intensifs limitées. Mais c'est tout. Quelqu'un peut ne prendre aucune précautions et n'être pas atteint, quelqu'un d'autre l'être sans savoir par quel biais. Il y a seulement des pourcentages de risques plus ou moins élevés. Et cette éternelle condition nécessaire mais pas suffisante : il est presque certain qu'une conduite à risque mènera à tomber malade. Mais une conduite de toute prudence ne garantit en rien de ne l'être pas. 

S'y ajoute que bien des gens refusent de voir leur aliénation à la société telle qu'elle est. Ils réclament la levée des confinements comme s'ils étaient une atteinte à leur liberté. C'est simplement une limitation temporaire de leur opportunité de jouer leur rôle social habituel. Lequel pour beaucoup d'entre eux, n'est que de faire le pantin pour d'autres qui tirent les ficelles. 
Je ne suis pas riche, n'ai su devenir ni artiste reconnue, ni cheffe d'entreprise, je dois donc louer mon temps, et ma force de travail, pour gagner ma subsistance. Enfant et adolescente puis étudiante, je devais suivre les rythmes scolaires, même si c'était pour mon bien, une contrainte qui ferait de moins un bon futur pantin mais me permettait et m'a permis d'avoir accès aux savoirs. Jamais de ma vie je n'ai été aussi libre qu'en ce moment. Certes pas géographiquement. Mais pour la première fois je dispose de mon temps sur un nombre consécutif de journées conséquent. Jamais de ma vie je n'ai été aussi efficace dans ce que j'avais à faire et pour autant aussi peu fatiguée : ce que c'est que d'avoir le choix du rythme, des tâches et de leur organisation.
Il est évident que je n'en dirais pas autant si j'étais astreinte au télétravail ; d'autant plus que pour une partie d'entre les personnes concernées, notamment les enseignants ou ceux dont les employeurs par panique d'absence de contrôle direct possible en rajoutent, il est harassant.  

 Sur l'un des blogs de Médiapart, je lis "De moindre mal en moindre mal" qui relate comment une vieille dame s'est trouvée séparée de son mari, coupée d'avoir même des nouvelles de lui du fait qu'il était en Ehpad et tombé malade. Ce qui est particulièrement intéressant c'est la description d'une descente aux enfers par petites étapes, jusqu'au moment où tout est fini ; avec justice rendue aux différentes personnes qui auront tenté à leur niveau d'humaniser les choses mais les unes après les autres, dépassées - dont une des soignantes qui prenait sur elle de faire le lien, mais ne le peut plus, une fois tombée malade à son tour -. 

Il y a aussi ce texte de Fatoumata Sissi Ngom : "Quand le coronavirus entrera dans le champ de nos souvenirs", impressionnant de lucidité - concernant l'Afrique, et toute l'humanité -.

À mesure qu'en France le déconfinement se rapproche, avec cette date du 11 mai choisie pour des critères qui ne sont pas ou fort peu liés à l'évolution de l'épidémie, on voit à quel point tout cela n'a pas été vraiment pensé. Les questions fusent. Les gens de bonne volonté ne savent pas à quels saints se vouer. En Italie c'est le bazar aussi mais de façon plus logique : le gouvernement suit une ligne  1/ la santé d'abord 2/ tenter de sauver économiquement ce qui peut l'être et propose des mesures qui ne sont pas sans cohérence. Les régions et l'opposition et tous les gens qui sont dans des situations financières difficiles protestent, agissent, ne respectent pas. Le bazar vient des difficultés financières et de la vivacité de la démocratie. En France le bazar vient de l'incompétence gouvernementale et d'une assez faible capacité d'obéissance des gens (ainsi que des difficultés aussi, d'accord). 
Si j'étais parent d'enfants d'âge scolaire, je serais très paniquée à l'idée de les remettre à l'école dès maintenant sauf à ce que dans la famille nous ayons déjà tous été malades puis guéris. 

Beaucoup d'amis, surtout en région parisienne où le déconfinement n'est pratiquement pas possible dans des conditions de sécurité sanitaire minimales, souhaitent poursuivre en télétravail. C'est intéressant de constater qu'il y eut une époque où l'on a regroupé les gens dans des bureaux, certes parce que ça permettait de contrôler leur travail et garder tout pouvoir mais aussi pour qu'étant dans de meilleures conditions de travail que sur un coin de table chez eux, ils soient plus (+) productifs. Puis est venu le temps des open space, dont presque tout le monde se plaint pour se qui est de bosser bien, celui aussi des entreprises où les personnes n'ont pas vraiment d'emplacements fixe. Voilà qu'on en est revenu au point de départ : sauf à avoir un minot à surveiller en même temps la plupart des salariés du tertiaire est mieux installée chez elle pour bosser que dans l'entreprise et s'y trouve plus efficace. Et préférerait donc, toute fatigue des transports épargnée, choisir de rester chez elle pour bosser.

Moment amusant et un peu troublant : deux anciens collègues et amis dont j'avais rêvé vers le matin, ce qui n'est pas habituel - en gros on bossait ensemble comme au "bon vieux temps" (je mets des guillemets parce qu'en dehors du fait de bosser ensemble et qu'on s'entendait bien il n'était pas si bon que ça, ce temps-là) - m'ont donné de leurs nouvelles alors que ça n'est pas si fréquent. L'un d'eux m'annonçait qu'il était officiellement en retraite alors qu'en théorie c'était prévu dans quelques mois ; seulement voilà, risques pour sa santé, et s'était compliqué de lui organiser du télétravail, la grande entreprise qui l'emploie a préféré lui payer les quelques mois sans obligation de travail effectif et voilà. Pour lui, l'épidémie, à condition de n'en être pas victime, aura été un bienfait. Je le note car je ne me lasse pas des à-côtés qui surprennent. 

Visiblement les services postaux ont repris, ou du moins tournent moins au ralenti. Et les gens commandent des objets et des denrées sans plus de soucis pour qui est amené à bosser en prenant des risques. Ça se comprend, grosse pression commerciale et les services de livraisons sont disponibles, donc ça pousse à y avoir recours. La date du déconfinement est proche et encore tant de personnes semblent croire que ça rimera avec Bon alors il n'y a plus tant de danger que ça.

Pour ma part sauf nécessité vraiment particulière, pas de commandes avant la mi-juin, voire fin juin. Ni regroupements collectifs.

La nouvelle est tombée en soirée que la piscine de Clichy ne rouvrirait pas avant septembre. Ça me semblait évident. Seulement de la même façon, le gouvernement ayant dit, Le 11 mai la France redémarre, il y a de la part des sportifs de l'incompréhension. Comment ça, retourner au travail, prendre les transports en commun on nous dit C'est bon vous pouvez et il faut y aller, et les activités sportives collectives restent dangereuses ? Où se trouve la vérité ? (question rhétorique, on a tous bien l'impression qu'on nous prend pour des cons).

Il aura fait un temps très beau (à voir) bien tempétueux avec des moments de sombres et d'autres extrêmement lumineux. C'était un bonheur que d'observer ces variations.

J'ai poursuivi avec délectation lecture de "The Beatles tune in" de Mark Lewisohn. Avec un thé. Dans le lit au moment de la sieste. Dans le fauteuil vert ensuite. Tandis que mon co-confiné prenait des paris avec lui-même quant au(x) coupable(s) de l'Agatha Christie qu'il lisait. 

Bonnes nouvelles de notre fille qui nous propose une très louable participation aux frais. Je le note car je pense aux familles, tant pour qui le confinement aura signifié des frais en plus, quand pour d'autres ç'aura été des frais en moins. 
(dans notre cas : plutôt en moins : économie des frais de repas du midi à l'extérieur)

Nous avons regardé la deuxième partie de cette magnifique série de documentaires de Stan Neumann sur Arte : Le temps des ouvriers . C'est un régal. 

Vers 22h un hélicoptère est passé vers l'est, bien proche, bien grondant, inquiétant. En période d'épidémie on se demande toujours s'il ne s'agit pas d'un transport urgent de personne gravement atteinte. 
(en période générale ça me rappelle Genova 2001, même si je n'y étais pas, et ça me fait flipper également) 

Je suis sur Rai News 24 les infos de minuit

Comme j'ai bien bossé au matin et bien avancé mes lectures pour le comité de lecture auquel je participais avant le confinement, je pourrais m'accorder un vrai premier mai non travaillé (y compris travail personnel) et un week-end sans tracas particulier concernant ce qui dépend de moi, ce que j'ai à faire. 

 

(1) 4,44 km et une moyenne entre les intervalles à ma vitesse "vite" et ceux à ma vitesse "semi" de 7'15'' au km. J'aimerais atteindre le 6'30'' sur des 10 km à terme. 
(2) Mes bras sont désormais raisonnablement musclés, seulement mes poignets restent tout petits, j'ai les attaches fines, et arrive un moment où mécaniquement la charge n'est pas répartie sur une surface suffisante, surtout si la pression s'effectue en appui, poignet plié.
(3) Je sais, ce terme est désormais galvaudé mais par quoi le remplacer lorsqu'il s'agit vraiment de ça. 

 

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Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
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3 295 880 cas (dont : 233 411 morts (63 535 aux USA, soit semblerait-il bientôt autant que d'Américaines morts lors de la guerre du Vietnam) et 1 034 773 guéris) 


Chroniques du confinement jour 44 : Quatre heures d'insouciance (ce cadeau du ciel, au vu de la période)


    Alors voilà, j'ai reçu de bonnes nouvelles de mon avenir professionnel, à partir desquelles je vais pouvoir prendre mes dispositions et surtout j'ai une date personnelle potentielle de déconfinement : 8 juin.
Elle coïncide peu ou prou avec la date qui me semblait raisonnable d'un point de vue de l'évolution de l'épidémie compte-tenu de la situation en Italie donc je suis soulagée. 

J'ai même eu une bouffée d'insouciance. Qui aura duré 4 heures, le temps que le boulot de mon co-confiné ne l'appelle. Ça ne sera pas si simple de son côté. Et il devra bosser (mais en restant là où nous sommes) deux jours de la semaine qui vient. 

Quatre heures, c'était déjà miraculeux, compte tenu de la période.

Avec en tout cas me concernant un calendrier large à disposition (si je ne tombe pas malade je vais disposer de plus d'un mois, ce qui ne m'est jamais arrivé depuis ... ma vie d'adulte fors les congés maternité et la période après l'"Usine" (mais vécue en pensant à retravailler, et donc sans pouvoir me dire : je dispose de tant de temps)), du coup j'ai repris le travail pour le comité de lecture dont je fais partie. 
Et lu d'une traite "Mikado d'enfance" de Gilles Rozier, dont on m'avait parlé d'une façon bien différente de ce qu'il relate vraiment. J'avais failli ne pas le lire pour cette raison. Ç'eût été dommage. Il aborde bien les questions de mémoire lointaine et de questionnements sur les origines. Sur aussi la connaissance ou la méconnaissance que l'on avait enfants accédant à l'adolescence dans le début des années 70, de l'histoire de la seconde guerre mondiale. J'avais oublié le poids des non-dits. Nos parents (et sans doute aussi les grands-parents pour qui en avaient) savaient bien des choses qu'ils ne nous disaient pas. 

Une partie de ma lecture a eu lieu au jardin vers 16 à 18h un moment de relative éclaircie. Je m'étais bien couverte. JF venait d'avoir son appel pro, il s'était mis à suivre des démos en ligne en rapport avec la formation qu'il devra effectuer ; je souhaitais le laisser en paix. Et donc la seule solution, en plus qu'elle me faisait prendre l'air, puisque la maison est une une pièce-cuisine avec dortoir sous le toit, était le jardin. 
Je suis impressionnée d'à quel point l'ensemble (maison, jardin) est adapté pour deux personnes : pas grand mais la bonne taille, ce qui ne donne pas trop de travail à présent que nous y sommes depuis assez longtemps pour avoir éclusé une bonne part de ce qui relève de la remise en état, mais accorde assez de place. Nous ne sommes pas oppressé comme nous l'aurions été à l'appartement. Ça pourrait être un modèle pour une utopie : si chaque foyer de deux personnes ou deux avec un enfant petit disposait de cette place et d'un bout de terrain de cette taille, plutôt qu'il y ait des personnes dans d'immenses endroits et d'autres entassées dans des conditions sordides, la planète serait moins en danger et l'ensemble de ses habitants. De ces équipements aussi : il n'y a ici que le strict minimum, une douche et pas de baignoire, une machine à laver le linge mais pas de lave vaisselle, aucun excès. Mais rien qui nous manque vraiment ou alors seulement par envies de conforts en fait superflux.

À propos d'équipement, un rire intérieur qui m'aura tenu tout le jour : une des armoires dispose d'un double fond, ou plutôt d'un double plafond. En voulant y ranger un élément de linge de maison, et sans doute parce qu'il y avait un rayon de soleil que je suivais des yeux je me suis rendue compte que la hauteur intérieure semblait différente de la hauteur du meuble vue de l'extérieur. Peut-être avais-je connu cette cachette enfant ? Je n'en avais plus le souvenir. Et de ma vie d'adulte ça faisait quand même depuis 1983 que je côtoyais ce meuble avec régularité. Trente-sept ans avant de m'en apercevoir ! 
Je me demande quelles autres surprises recèle mon héritage. 
Comme je ne suis pas un personnage de fiction, ni non plus cette armoire, l'emplacement était vide. 

En toute fin de journée Samantdi et moi nous sommes accordées un brin de légèreté 

Capture d’écran 2020-04-30 à 00.20.36

Ça faisait du bien. 

Quelqu'un sur Twitter (avec le refresh automatique intempestif j'ai oublié qui) Squintar a attiré mon attention sur cet article Wikipédia et je l'avoue j'ai ri

C'était nécessaire car le LT des informations italiennes était modérément réjouissant - sans doute ni plus ni moins que d'autres soirs mais à la longue ça devient usant -. Il y a eu curieusement l'information de la chute en Mer Méditerranée d'un hélicoptère de l'armée canadienne lors d'une opération de l'OTAN (?), et que je n'ai vue reprise nulle part.  


En fin de soirée, le vent s'est levé. JF lisait des Agatha Christie. C'était raccord, c'était parfait.

 

 

 

Capture d’écran 2020-04-30 à 00.21.11

 

 

 

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Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
3 199 277 cas (dont : 226 790 morts (61,009  aux USA, soit semblerait-il bientôt autant que d'Américaines morts lors de la guerre du Vietnam) et 992 959 guéris) 


Chroniques du confinement jour 41 : dimanche doux, le syndrome de stock-home à son maximum

 

    Nous sommes allés courir trop tard à cause de JF qui s'était réveillé une première fois très tôt mais peinait à ré-émerger : 8h35. Nous avons logiquement croisé trop de monde à mon goût : deux coureurs (individuels, un homme, une femme à des moments différents), l'homme à la béquille, un cycliste sportif de type VTT (aller et retour), l'homme avec le petit chien blanc. J'ai proposé de rentrer par les maisons et bâtiments de la "zone d'activité", où nous n'avons que vu de loin deux personnes. La bonne heure pour la course à pied c'est idéalement de partir à 7h45.
Je suis parfaitement consciente que notre "trop de monde" serait un équivalent de "presque personne" à Clichy - Paris.

Alors que nous traversions ladite "zone d'activité", un busard, sans doute le même que j'avais déjà entrevu un matin sur la voie verte dans la portion de celle-ci qui longe ce quartier, est passé devant nous, toutes ailes déployées. C'était un instant de toute beauté.  

Un coup de fil du Fiston : il m'explique des subtilités entrepreneuriales du télétravail et combien il aimerait continuer comme ça. Entre autre le pourquoi assez légitime des demandes de poses de congés : les RTT dans son cas sont à prendre avant le 31 mai et il conviendrait que tout le monde ne les pose pas entre le déconfinement officiel et le 31 mai.
Il me dit que bien des gens ne sont pas conscients pleinement des enjeux du confinement. Pas concernés directement, ils n'en voient que le côté "On m'empêche d'aller où je veux", une assignation à résidence, une répression. Pour eux le 11 mai apparaît comme un jour de fête à venir, une libération. La seconde vague sera redoutable. 
Un de ses amis a eu sa mère 15 jours en réanimation et qui remonte la pente, depuis son retour de l'hôpital, lentement. Parce que oui, on ne ressort pas d'une réanimation, hop, comme ça, d'un seul coup tout va bien. La respiration reste longtemps une douleur. Il y a des tracas de cicatrisation. Rien n'est simple. 
Ça serait bien qu'il en soit davantage causé. Que les gens sachent ce qui les attend.

Il faudra que je n'oublie pas le remboursement de mes billets pour le championnat d'Europe d'athlétisme. Je m'étais pris deux abonnements, je m'en faisais une fête. Comme l'éco-trail d'Oslo, c'est raté. Et le trail de La Chouffe. Pour certains événements, même s'ils ne sont pas annulés, je préfère m'abstenir tant que l'épidémie n'est pas jugulée. 

Je lis des articles canadiens ou américains bien effarants, sur l'effondrement pulmonaire d'un homme encore jeune et sportif (il s'en sort mais plus personne n'y croyait) et par ailleurs un nombre d'AVC bien supérieur à la normale de personnes encore jeunes dans l'état de New-York. Le Covid-19 semble décidément mener des attaques sur bien des fronts une fois qu'il a investi un corps humain.

L'ami Pablo a fait un marathon chez lui sur un parcours de 100 m avec un boulier pour compter les tours. Je me demande du coup combien de mètres feraient le tour de la maison ici et du jardin.

Tenté de regarder ce soir le ciel avec Heavens Above mais je n'arrivais plus à savoir ce qu'il fallait faire concrètement (pour se repérer ; pour repérer un satellite qui passait). Toutes les explications que j'ai trouvées détaillaient toutes sortes de choses mais seulement un mode d'emploi, mais écrit (d'où que les gestes manquent quand même) évoquait le terre à terre du concret de Quels gestes on fait ?

J'en ai raté les TG italiens. 

Dans la journée pas de vraie sieste mais une après-midi passée à lire, au jardin. J'ai achevé la lecture du journal d'Élisabeth et je me suis sentie dès lors toute orpheline. Il faudrait un mot pour désigner l'état dans lequel on se trouve après une lecture qui nous a captivé·e·s. À la fois dans le bonheur de cette expérience et comme qui quelqu'un nous avait quitté·e·s.
Il faudra que je pense à lui demander pourquoi elle évoque si rarement les raisons du choix d'un certains voyage à un certain moment ; dans une partie des cas c'est clair : il s'agit d'aller ou de revenir d'un lieu de travail vers la Suisse puis la France en utilisant la voiture afin au passage de visiter des lieux, rencontrer des gens. Mais dans d'autres c'est mystérieux : pourquoi soudain aller visiter le Népal en partant de Doha (lieu de travail d'à ce moment-là) ?
La forme d'un journal irrégulier conduit à certaines frustrations du lecteur ou de la lectrice : une date que l'on attendait de lire, parce que quelque chose de particulier était survenu ce jour-là, ne figure absolument pas ou son rattrapage est plus tard évoqué en deux mots. En particulier pour des événements graves étant survenus en France, j'étais curieuse de la façon dont ils furent perçus là où M. et elle vivaient alors. C'est le cas pour ceux qui correspondent à un jour d'entrée dans le journal. Pas pour d'autres. 
Mis à part ces deux interrogations, quel plaisir de lecture ça aura été, et tellement idéal pour la situation actuelle.

Brad Pitt a fait une imitation fabuleuse du médecin conseiller technique de la maison blanche. En même temps on en est là. C'est terrifiant. Ils sont des parodies (enfin Trump, surtout).

Bon je m'étais quand même assoupie un bref moment en lisant et ... pour la première fois de ma vie j'ai été tiré d'une somnolence par le galop de vaches ! Le chien du 10 avait déboulé vers le fond de son jardin et elles broutaient alors juste derrière la clôture et ont dû être surprises et se mettre à galoper. Passé l'effet d'avoir été prises au dépourvu, elles sont revenues brouter là où elles en étaient (1) et l'une d'elle a vertement protesté. C'était la première fois que j'entendais (l'une de) leur voix. La propritétaire du chien est venue voir pourquoi elle entendait à présent son animal aboyer de panique et qui s'est mise à parler aux vaches en les appelant "les filles" et à rigoler de la frousse soudaine de son chien. Qui, peut-être vexé, n'a plus oser protester contre quelque présence que ce soit.

Moins drôle, à un moment une voix d'homme dans le semi-lointain (2), sous l'effet d'une violente colère : 

- Mais ça va pas la tête ! Voleur ! 
Et peu après la mobylette trafiquée que j'avais déjà entendue dans un sens, pétaradait dans l'autre (concomitance ou causalité ?)

L'ami Aaron a trouvé une dénomination pour mon syndrome de Stockholm du confinement (i.e. j'y suis trop bien, je me suis mise à apprécier à fond cette vie calme et retirée, je n'ai plus envie du tout de me déconfiner (en fait : surtout dans les conditions dangereuses, désorganisées et sous-équipées qui s'annoncent)) : le syndrome de stock-home.

Bel article de Florence Aubenas dans le Monde, qui de façon troublante pour moi parle beaucoup d'Altkirch, la ville où vécut mon amie Éliane et où nous étions en sa compagnie lors de la finale de la coupe du monde de football 1998. Ce qu'elle relate est bien accablant. 

 

(1) J'ai remarqué qu'elles étaient fort méthodiques dans leur progression de broutage

(2) Impossible de capter de quelle direction en fait elle venait

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 910 918 cas (dont : 202 865 morts (54 049 aux USA) et 832 550 guéris) 


Chroniques du confinement jour 40 : le temps des deuils anciens, ici celui du printemps

 

    Journée sans sport et dès lors je pouvais sans risquer l'épuisement m'échiner pour le jardin (non, temps plutôt pluvieux, très frais) ou la maison (oui, le courage et la réflexion avaient atteint leur maturation). 

J'ai donc saisi la perceuse, rassemblé les accessoires de la bonne taille (merci Papa qui m'a tant légué, tout y est ou presque, ne manque que ce que le voisin voleur s'était autorisé à prélever) et commencer à remettre en place certains éléments : le porte-manteau (où diable est passé le second ?), un clou pour les clefs, le portrait d'Ernestine Lemercier, mon arrière grand-mère maternelle², le dessin du château de Gratot. Au passage j'ai trié l'une des caisses à outils (1) et nettoyé une partie de l'établi canal historique sur lequel vers le fond quelque chose (laine de verre ?) s'était décomposé. Et trouvé un pot de peinture qui sera parfait pour la petite fenêtre de l'étage, ainsi que de quoi la raboter avant de peindre (2). 

L'option d'attaquer ce qui est devant être fait dès après le petit-déjeuner pour laisser à l'heure de début de sieste les écritures quotidiennes matinales est assez efficace. La matinée n'avait pas semblé disparaître dans le rien puisqu'il en restait des traces très concrètes, appelées à durer. Supériorité indéniable du bricolage sur le ménage.

Je n'ai pas souhaité m'attaquer dès à présent au lourd miroir, ni non plus à la tapisserie. Je dois d'abord voir s'il n'y a pas de meilleurs accessoires d'accrochage disponibles dans la cabane à outils et affiner ma technique, pour le moment rudimentaire (en particulier lorsque deux trous sont à percer en vue d'une accroche droite de quelque chose d'assez grand (c'est pas gagné, malgré deux niveaux à bulles de bonne volonté))

La sieste est de lecture avec des temps de sommeil, c'est absolument parfait pour aborder ensuite en bonne forme la soirée, comme s'il s'agissait d'une seconde journée dans laquelle il ne resterait à accomplir que ce qui ne relève pas des petites corvées. Il faudrait pouvoir vivre ainsi : lever tôt, du sport puis tout ce qui est devant être fait (par exemple aller bosser pour gagner sa vie), puis déjeuner, faire la sieste et au réveil, être libre de ses activités (entraînements sportifs, projets personnels (écriture, photographie, musique, radio), ou temps culturels ou juste retrouver la famille, les ami·e·s). Hélas il faut une pandémie avec un nombre effarant de victime pour qu'en étant une personne du peuple on ait droit à cette vie-là (moins la part récréative, les spectacles, les entraînements collectifs, les retrouvailles).

"Feu de tout bois" est un ouvrage précieux à lire pour qui écrit. En ce moment je me contente de tenir ce blog, la situation générale actuelle me semble trop violente pour laisser place mentale à une fiction, il n'empêche, j'écris. Je sais que c'est ce que je dois faire et j'expérimente grâce au confinement la vie qu'il me faudrait pour ce faire et à quel point elle me convient, même si je ne saurais vivre uniquement de cette façon-là : l'amitié est trop importante pour moi, la famille, les pratiques sportives collectives, les liens, les apports culturels. J'y ajouterais les voyages si ma vie s'y prêtait. Je n'ai pas besoin d'un rôle social marqué, seulement d'argent pour subvenir à mes besoins dans ce monde tel qu'il est. Le problème c'est que le temps presse et que la retraite a foutu le camp à trop d'âge. Comment faire ?

Prise de conscience joyeuse que le confinement m'a permis de retrouver des compétences que le temps avait gommées : les plantes me reviennent un peu, et j'apprends, ainsi que les chants d'oiseaux. Je me régale décidément avec Birdup qui s'utilise comme un Shazam des oiseaux et un google translate : ça donne des indications qu'il convient d'affiner ensuite.

Les vaches sont curieuses et possèdent leur intelligence - je n'en doutais pas, cf "Le Parc" que j'écrivais oralement quand j'étais enfant -. Alors que je faisait du nettoyage dans la cabane à outils, j'ai entendu une voix d'homme les héler qui venait du vieux bâtiment devant lequel nous passons en allant vers la voie verte. L'une d'elle a dressé la tête et les oreilles et s'est mise en branle, peu après suivie de ses camarades, il s'agissait probablement de manger ou d'une traite (3), mais il était clair qu'elles avaient pigé qu'on les demandait.

J'ai beaucoup de chance, tant que nous ne tombons pas malades, d'avoir un confinement qui ne ressemble pas à du thé blanc

Au soir, je m'aperçois que le petit carton que je croyais contenant les animaux miniatures du Parc, justement, contenait en fait un mode d'emploi manuscrit par mon père de mon enregistreur à cassettes audio, et quelques cassettes. Un vieux transistor. 
C'est amusant d'être confinées avec des bribes éparses d'un déménagement correspondant à l'enfance et à des affaires ayant appartenues à ses parents. 

Je suis volontairement, et parce que j'étais occupée, restée à l'écart des informations. Quelque chose en moi considérait que le week-end on avait le droit de débrancher, surtout dans la mesure où sauf preuve du contraire, nous sommes censés rester sagement confinés. 

Autrefois 40 jours était la durée considérée comme convenable aux deuils. 40 jours que nous sommes confinés et pour la première fois de ma vie, trop active, quarante jours que j'ai pu l'un après l'autre apprécier, mesurer, voir se dérouler (5). Je me dis qu'il y avait une sagesse correspondant à ce délai : j'étais fatiguée en arrivant au confinement, ayant eu la chance de ne pas tomber malade, je suis en forme à présent. Quarante jours est le bon délai pour que le corps reprenne des forces et que l'esprit se fasse à une nouvelle situation dans l'idée qu'elle puisse durer. 

Par curiosité et aussi parce qu'il me semble qu'ici les gens passé les quinze premiers jours (en gros la même durée que notre quarantaine) se sont mis à retourner bosser, j'ai regardé des offres d'emplois régionales. Et effectivement des entreprises recrutent, là maintenant. Pour la première fois dans une annonce j'ai lu ces mots "Les mesures de protection sanitaire liées au COVID-19 sont mises en application au sein de cette exploitation".

Cela faisait un mois (en même jour de la semaine) qu'un homme s'est tué en voiture à 100 m de chez nous, passant en trombe et fonçant droit dans le mur. J'y ai pensé tout au long de la journée. Pas trouvé d'autres articles que les entrefilets qui relataient brièvement l'accident. On ne saura donc ni qui il était, ni s'il y a eu la moindre explication. C'est quelque chose qui reste dans un coin de la tête - ça ne resterait pas tant si par exemple il s'était agi d'un accident de circulation entre plusieurs véhicules au carrefour voisin, le truc terrible mais qui peut s'expliquer (un refus de priorité, une mauvaise évaluation de ce que l'autre allait faire) -. Il y a aussi ce lampadaire plié qui marque désormais l'emplacement. Le verrons-nous remplacé avant la fin du confinement ? Et le fait que le mur, lui, n'a pas une égratignure, ce qui étant donné la violence de l'impact, dont le son inidentifiable sur le moment me reste présent -, surprend. 
Cela dit, en cherchant des informations, je suis tombée sur cet article, intéressant, qui parle de l'organisation face au Covid-19 du Pôle de Santé local. 

 

En Italie, début d'assouplissement sur les sorties, qui est à la mer ou à la montagne peut désormais s'y promener mais en restant raisonnablement à proximité du domicile et en respectant la distanciation sociale. Le président Mattarella est allé seul honorer les résistants (25 avril jour anniversaire), arrivant avec le masque, et dans un grand espace vide. Images que l'on avait auparavant vues plutôt concernant le Papa Francesco. 

Une petite fille de 5 mois est morte aux USA, il y avait une image du bébé alors sous respirateur, son regard était terrible et inoubliable. Son père est pompier à New-York on peut supposer que c'est par son travail qu'il a été en contact avec le virus qui aura contaminé l'enfant (mais peut-être que non).  

J'ai LT comme d'habitude mais avec le sentiment que les informations désormais n'étaient plus aussi primordiales : en Italie comme ailleurs on s'apprête à déconfiner parce qu'on ne peut rester confinés, que les gens doivent manger, et pour cela bosser et que l'argent public ne peut à lui seul maintenir le pays à flots. Aussi parce que les gens n'en peuvent plus de rester enfermés, que pour beaucoup d'entre eux, un seuil de type, Je m'en fous de tomber malade je veux sortir est atteint. 
La deuxième vague de contaminations sera terrible sauf si la chaleur rend le virus moins actif ou les organismes mieux résistants. 

Je pense à la phrase de conclusion du billet de Couac aujourd'hui : Comment on va faire pour reprendre la vie où on l'avait laissée ? 

(1) pour mémoire celle en métal, gris clair. Essentiellement des accessoires de perceuse. 
(2) Le seul truc c'est qu'il ne sera peut-être pas judicieux de le faire pendant le confinement, car comment échapper aux odeurs de peinture fraîche ? 
(3) J'en doute, leur pis ne me semblent pas gonflés. Mais qu'est-ce que (pour l'instant (4)) j'y connais ?
(4) J'espère bien faire quelques progrès.
(5) En temps normal je fonctionne, mais avec pour seul objectif de tenir jusqu'au soir et les journées de trop de travail tombent dans un entonnoir de mémoire, sans que j'y aie participé totalement ; l'esprit seulement concentré sur les choses à faire et que le corps tienne bon.  

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 910 918 cas (dont : 202 865 morts (54 049 aux USA) et 832 550 guéris)